Papillonner avec le vivant vibrant

Atelier Kintsugi – Valérie Bornet & Marlène Bragard à Vent de Terre – 17/08/2025

Un collage.
Que des images 
Quasi aucun mot
Car j’en voulais pas trop 
De l’eau, toujours de l’eau,
Et des oiseaux.
De la verdure 
De la nature.

Un oiseau à la place d’une tête 
Comme si j’avais tout le temps le nez en l’air
Une montagne à placer
Un magnifique paysage à admirer.

Une fille qui s’endort dans un arbre 
Une main qui pend
Des doigts qui frôlent l’eau, une caresse,
Et puis, tout en haut, à droite 
Une volée de papillons épars 
Qui survolent un cœur orangé qui bat des lignes
C’est une pierre colorée de cornaline

Du papier déchiré 
Des images à coller
Une première pour moi
Sans doute pas la dernière fois
Pour raconter un moment
Pour me présenter brièvement.

Papillonner avec le vivant vibrant
C’est le titre, tout simplement.

Après une méditation
Dans laquelle j’ai plongé sans hésitation
Un morceau d’argile en main
Une musique, un refrain
Mes doigts ont façonné 
Avec peu de pression exercée 
Un hibou avec ses aigrettes
Ou alors un chat assez chouette. 

Présenter l’objet né à ma complice du jour
Et le sentir vivre dans un mouvement,
Sans détour ni fioriture
Sans ambiguïté ni fêlure,
Tout en lenteur et en douceur, 
Une ombre recroquevillée 
Qui s’ouvre au chant de la nuit
Et déploie ses ailes de lumière 
Vers de meilleurs lendemains félins.

Maître hibou, à l’instant, devient à l’ombre de la lune, un chat bien sage.
Maître hibou est à l’écoute du monde de la nuit.

Émotions, partages, complicités.
Bienveillance, écoute, sourires.

Une pause de midi
Rien qu’avec moi-même, ici
À chuchoter aux insectes
À siffler avec les oiseaux,
À photographier, identifier, admirer.

Sympétrum strié – mâle

Vlà une demoiselle rouge qui se pose à ma demande, puis des criquets des prairies qui sautent de partout. Un saut, un frisson, et la danse de la nature s’impose.

Ici, une minuscule araignée sauteuse s’invite devant mes pieds. Stop, je m’arrête. Je l’observe. Je n’arrive pas à faire une photo nette… tandis qu’un pic-vert, farceur invisible, se moque de moi à distance. Lui seul sait que jamais il ne se laissera saisir dans l’œil de mon appareil.

Ce midi, j’ai bavardé avec ces minuscules compagnons : vibrants, bondissants, sautillants, moqueurs ou timides, tous m’ont offert un bout de leur vie.

À deux, quatre, six ou huit pattes, ils sont mes amis, ci, dans ce coin d’herbe et de lumière, à Vent de Terre.

Le geai a crié, peu discret, je l’ai vu filer vers le Carmel tandis que les pies, bavardes invétérées, jacassaient entre elles.
Et moi, pendant ce temps-là, silencieuse, j’écrivais.

Une mésange, cachée dans le prunier, sifflotait pour personne ou peut-être pour moi seule, j’ai choisi d’y croire.

Au loin, la valse des papillons blancs, désordonnée, brouillonne, joyeuse, tel un bal léger qui effleure le temps.

Mais oui, j’ai fui le frelon, le taon insistant, ne cherchant pas à faire plus ample connaissance avec ceux-ci. Et puis, soudain, quelques pas plus loin, un autre criquet. Couleurs éclatantes, un peu plus grand que les autres, il m’a regardé. Oui, j’en suis sûre, nos regards se sont croisés et… compris. Ce criquet m’a offert son instant, un moment pur, une intimité simple, scellée dans le souffle de l’été.

Criquet des pâtures

L’après-midi, un contenant sans fond
Que j’ai choisi sans façon
Parce qu’il manquait la base
Pour représenter le trou, une absence

Et puis une fissure à faire éclater 
Pour une jolie porte puisse s’inventer
La lumière vient de l’intérieur 
Les couleurs rayonnent dans la noirceur

Une base à reconstruire,
Pour sublimer un avenir à venir.
C’est le chant de cette journée,
Un arc-en-ciel de mots partagés,
Qui clôture ce bel atelier,
D’art-thérapie à façonner.

Une vérité à savourer,
Un chemin à inventer,
Une belle énergie à absorber,
Pour mieux encore la redéployer.

Conclusion de mon « pot fêlé »

Vie fragmentée,
Enfant éclatée,
Adulte éclatante.

La lumière jaillit de l’intérieur,
Elle traverse mes fissures,
Elle me rend entière.

Partir sur une nouvelle base,
Une base encore à venir,
Faite de présence et d’avenir.

L’ombre, doucement,
Déploie ses ailes vers la clarté.
Je me tiens au cœur de cette lumière,
Rayonnante de mille et une couleurs.

L’ombre en moi
Peut enfin s’envoler,
Se transformer,
Se déposer dans la douceur du jour.

Je papillonne avec le vivant vibrant,
Mon cœur bat au rythme
De la lumière pétillante.

Mon pot fêlé s’est ouvert d’une porte,
Et cette ouverture, je l’ai comblée
De morceaux de verre colorés.
Au centre, un éclat singulier :
Un cœur jaune pâle, posé là,
Comme un signe,
Comme une promesse.

C’est l’arc-en-ciel de cette journée,
Un cadeau façonné de mes mains,
Un éclat de vérité retrouvé,
Un chemin de lumière à continuer.

Cinq petits mots bienveillants offerts par chacune des cinq femmes qui étaient à mes côtés lors de cette sublime journée :

« Joie et amour. Sérénité »

« Lumière »

« Voir la vie en couleurs et créer »

« Papillonne. Papillonne. »

« Bienveillance et créativité »

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