Il y a quelques nuits, alors que mon petit garçon revenait de sa semaine de classe verte, j’ai fait un bien étrange rêve. Mon fils m’a expliqué qu’avec ses petits camarades, ils sont allés voir des trous de fées dans la forêt… il n’en fallait pas plus pour faire travailler mon imagination dans mes rêves…
Je suis toujours curieuse des rêves, ce qu’ils pourraient signifier, combien de temps ils pourraient durer, si on rêve en couleurs ou pas, comment trouver les vrais signes dans les rêves, les interpréter, … pas vous ?
Un rêve extraordinaire
Je travaille dans une poste médicale. Oui, une poste qui consiste à soigner les gens. Mon boulot consiste à vérifier que les lettres d’attention et les petits paquets de bons rétablissements qui sont envoyés aux gens malades ne coulent pas, ne déteignent pas, ne puent pas.
Un jour, un petit garçon arrive à mon guichet. Il a dix ans tout au plus. Je lui demande son courrier afin de le peser et de savoir combien de timbres il peut y mettre dessus pour affranchir correctement. Son enveloppe est faite main, c’est un papier replié sur les bords. Il me demande mon aide car il faut appuyer sur les deux bords latéraux en même temps afin que l’enveloppe se ferme correctement. Je trouve ça bizarre, surtout que quand moi je continue d’appuyer, lui il relâche sa main. Après un instant, l’enveloppe se gonfle, et je peux apercevoir par transparence des petits bonbons, des chocolats et autres friandises. L’enveloppe de bons rétablissements est sûrement destinée à un enfant malade. L’enveloppe gonfle beaucoup et j’ai peur qu’elle éclate, mais au moment où je me fais cette réflexion, elle se dégonfle et semble se coller hermétiquement !
Je regarde le garçon qui ouvre sa main et me présente les timbres et autres pièces pour payer son affranchissement. Il a deux timbres bleu très clair représentés par des oiseaux. Ce n’est pas assez, malheureusement, même si ceux-ci sont beaux, et que cela doit faire des années que je n’en ai plus vu de pareils ! Quand je lui dis le montant qu’il doit encore payer, cinq euros et des poussières, je m’attends à ce qu’il me donne une pièce de deux euros, une bille de trois euros et encore quelques graines pour les centimes. Mais il n’en fait rien. A la place, il me présente de petits objets jaunes.
Je pense lui dire que ce n’est pas suffisant, quand j’hésite sur la valeur de la marchandise. Je m’en vais voir mon patron, qui a du mal à cacher sa surprise, en me confirmant qu’il s’agit bel et bien d’or !
Je retourne auprès du petit garçon, et lui dit qu’avec une seule pièce de ce style, j’ai assez pour affranchir sa lettre et même toutes les suivantes ! C’est à ce moment-là, que je vois l’or changer de couleur. Le jaune devient plus terne, devenant carrément beige !
Immédiatement, je sais que j’ai devant moi un petit lutin ou une fée. C’est de la magie.
Il part subitement. Je ferme mon guichet et je décide de le suivre. Il sort de la poste médicale, marche un peu dans la rue, puis s’arrête devant un trou. A même le trottoir, il soulève une porte et emprunte un escalier qui conduit sous le sol, dans la rue !
Là, il fait si noir que j’ai du mal à m’y retrouver. Finalement, c’est lui qui me voit et qui m’intercepte.
Il me raconte comment fonctionne sa magie.
– Quand tu as une pièce en chocolat, tu prends une moitié, tu fais un vœu et tu la jettes par la fenêtre en pensant très fort à ce que tu as envie. Si tu veux retrouver la réalité, tu manges l’autre moitié de la pièce en chocolat. Tu te rendras compte que cela fonctionne quand tu remarqueras des choses incroyables arriver, comme le soleil d’été en plein hiver, ça voudra dire que tu es dans le monde magique.
Je le remercie vivement pour son secret. Il me donne une seule pièce en chocolat et me quitte en me disant de bien réfléchir à ce que je veux. J’hésite entre « vivre de mon écriture » et « avoir une belle et grande maison à la campagne ». Je me dis qu’être obligée d’écrire tout le temps pour avoir de l’argent, ça ne me plairait pas trop; je m’imagine dans un salon du livre, bourré de monde, occupée à signer des autographes sur une petite table entourée de plein de gens et de plein de bruit. Je n’aime pas ça et me décide donc à choisir le vœu d’avoir une belle maison dans un coin vert, pas trop loin quand même des commerces et autres services de proximités.
Je sépare ma pièce en chocolat, je me lèche les babines en voyant ce délicieux chocolat – je suis une grande gourmande – puis, je jette la moitié par la fenêtre de mon bureau de travail en pensant très fort à ma maison dans un grand territoire verdoyant. L’image de ma maison ne me quitte plus et je me rends compte que quand je ferme la fenêtre, c’est une magnifique fenêtre que je clos. Une fenêtre de château ! Je suis dans mon bureau, mais il est immense ! Ça y est, je suis dans le pays magique ! C’est fantastique.
Dans ce pays, je retrouve ma petite fée garçon. Il me sourit et me dit que si je cherche bien, il peut y avoir plein d’autres pièces en chocolat pour réaliser mes vœux.
Au début, je cherche très vite, hâte de réaliser d’autres vœux. Mais quand je vois, par un flash-back, que ce sont les petites fées qui travaillent très dur pour tromper m a réalité, qu’elles travaillent nuit et jour, qu’elles n’ont pas de repos et qu’elles sont exploitées, je mange l’autre moitié de ma pièce en chocolat pour revenir dans mon monde.

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Quel rêve extraordinaire ! Et quelle imagination Cécile !
Bises du mardi
Béa kimcat
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Je te reconnais bien là… Pauvres petites fées exploitées !
Merci pour ce joli conte.
Bises et douce journée.
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