
Minos est hébergé chez son vétérinaire pour une infection.
Il fait une complication rare des suites opératoires de sa castration.
Je croise les doigts pour qu’il ne doive pas repasser par une anesthésie et un nouvel acte chirurgical.
Alors qu’il stresse beaucoup de se retrouver chez le docteur qu’il commence par connaître (rhume à son arrivée chez nous, puis chute dans les escaliers et gros hématome, après une puis une seconde diarrhée et enfin la castration), Héra, sa sœur jumelle, réagit aussi à sa manière à l’absence de son frère.

Cette nuit, elle a été sage comme une image. Alors que d’habitude, ils jouent à sauter dans les escaliers en bois et se battent pour savoir lequel des deux fera le plus de bruit, seule, elle est allée se coucher en même temps que nous dans sa boite vide de puzzle qui se trouve dans mon bureau en mezzanine, au-dessus de notre lit.
À deux heures du matin, pause pipi pour les humains, elle s’est aussi réveillée, mais pas pour jouer : câlins et ronrons tout plein.
Et au petit matin, elle est venu au salon, chercher de l’attention, du réconfort. Couchée sur moi, elle s’est mise à ronronner pour se rassurer.
Je lui ai donc expliqué que son frère était malade, qu’il devait être soigné, mais je lui ai promis aussi qu’il reviendrait bientôt à la maison.
Elle ne fait pas le moindre bruit, ne saute plus partout, ne grimpe (presque plus) nulle part.
Son frère lui manque… et à nous aussi.
Des émotions mises à rudes épreuves ces derniers temps.
Je ne vous l’ai pas dit, mais il y a pile 3 semaines, c’était mon compagnon qui était à l’hôpital : embolie pulmonaire massive, infarctus pulmonaire et pleurésie… il s’en est sorti et se repose aujourd’hui à la maison.
Le choc a été tel que j’ai été incapable d’exprimer la douleur par écrit. Le stress et l’inquiétude se sont abattus sur moi et m’enveloppent toujours telle une seconde peau.
On reste debout pour les enfants, on essaye de faire front à la situation pour ne pas perdre la face et continuer à avancer malgré toutes les questions, tous les doutes. On progresse à tâtons dans l’étrangeté de la vie.
Qui sait ce qui nous attend demain ?

