Je compte les jours avant de conter

Je vous avais dit qu’en 2022, je souhaitais me lancer dans les contes (voir article vision board 2022). Eh bien, je ne peux plus faire marche arrière à présent. J’ai enfin pris la décision de me mettre en avant, de monter sur une scène réelle ou imaginaire, pour … conter !

Être sous les projecteurs, ce n’est vraiment pas mon truc. Donc pour sortir de ma zone de confort et pousser la porte de tous les possibles, je vais commencer par conter dans un … théâtre ! (au secours) Ensuite, je redescends d’un cran mon trouillomètre pour suivre une formation en perfectionnement des contes avec un groupe et un conteur-animateur que je connais déjà. Et le week-end juste après, on remonte le stress avec une animation en plein air !

Grâce à La Maison du Conte et de la Parole de Liège dont certains membres ne cessent de m’encourager en m’invitant à conter avec eux, je dis « oui ». Oui, je vais oser parler en public, face à des inconnus, porter ma voix, faire vivre mon imaginaire, le mettre en bouche, en sons et en présence. Ce sera un peu ma manière d’épicer ma vie (rires).

Dans le dépassement de soi, il y a du stress. Du bon et du moins bon. Ici, je ne suis obligée à rien, c’est uniquement moi et moi seule qui me force à sortir de ma zone de confort pour un mieux, pour un bien. Les contes, je les aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, entièrement ! Lire des contes, je le fais tous les jours. Écrire des contes, je le fais régulièrement. Utiliser ma voix et tout mon être pour partager des contes, je ne le fais vraiment pas souvent, pour ne pas dire … jamais !

Et si j’ai dans l’idée de créer une animation entièrement centrée sur les contes (lecture, écriture, oralisation), je ne peux le faire sans conter un petit peu, de temps en temps :-) Je dois arrêter de me cacher. Je dois me surpasser. Dépasser cette peur du regard critique des autres. Oser m’exprimer d’une autre façon, accepter mon corps, ma voix, m’accepter tout entière telle que je suis.

Je me lève avec un conte en tête que je répète et répèpète. Je me douche en contant et en répétant. Je conduis en pensant aux contes, en parlant toute seule dans ma voiture. Je conte devant mes chats. Je conte en cuisinant. Je ne me couche pas sans répéter un conte. Pour l’instant, ce sont toujours les deux mêmes que je travaille, qui tournent dans ma bouche, qui glissent sur ma langue, qui sortent de ma gorge. Quand je me sentirai prête, quand je saurai que je maîtrise ces deux-ci, je passerai au troisième. Puis au quatrième. Puis au cinquième… J’aimerais en connaître sept. Comme les sept jours de la semaine. Comme les sept chevreaux dans le conte des frères Grimm. Comme les sept corbeaux (Grimm). Comme la botte de sept lieues. Comme les sept nains de Blanche-Neige. Comme les sept fils dans le Petit Poucet (qui a sept ans).

Dans cette attente, car toutes ces prochaines activités de contes se déroulent durant le mois de mars, je dois absolument m’occuper l’esprit et penser à autre chose (clin d’œil qui rigole)

Parce que j’en ressentais l’envie et le besoin, j’ai fait ces deux petits collages. Grâce aux magazines « Respire« , je m’exprime par des images et des mots qui ne sont pas les miens, mais qui font écho en moi.

Contes au château

Parce que j’aime tellement sortir de ma zone de confort, je remets le couvert et je vais conter au château du Sartay !

La première fois que j’ai participé à cette formation d’initiation aux contes et à l’art de conter, avec Stéphane Van Hoecke, c’était en automne 2019. Je n’étais pas complètement novice en la matière, mais j’ai un petit saboteur interne qui me dit toujours que je suis incapable de conter devant un public. Je connaissais déjà Stéphane pour avoir suivi avant cela deux de ces week-end d’écriture et je me sens en confiance et à l’aise avec lui et sa manière d’animer. Je rigole beaucoup, je décompresse deux jours durant, je me déconnecte entièrement de ma routine habituelle.

Je me souviens que cette fois-là, en octobre 2019, j’y étais allée dans le but de faire un choix que je m’étais imposée : l’oral ou l’écrit ? Je me sentais « obligée » de choisir dans l’une de ces deux disciplines artistiques qui font partie de mes deux hobbys principaux. Je ne sais pas pourquoi précisément, je voulais à tout prix m’investir dans l’une ou l’autre et pas dans les deux ! Je me suis fort bien amusée, mais j’ai aussi stressée énormément, car parler en public me demande un terrible effort ! Et pour corser l’affaire, une autre participante avait choisi le même conte que moi à travailler ! Je ne voulais pas qu’on ai les mêmes contes, même si c’étaient là deux versions différentes. En quatrième vitesse, et parce que j’ai plus d’un tour dans mon sac, j’ai changé d’avis et choisi un autre conte. Mais je le trouvais trop court. Alors, je l’ai adapté en essayant d’y inclure l’endroit où nous étions (le château du Sartay) et quelques anecdotes ou mots des autres participants à la formation. Et si j’ai véritablement adoré adapter ce conte à l’écrit, je suis sortie de ces 4 jours avec la ferme conviction que j’étais davantage « faite » pour écrire que pour conter à l’oral.

Voici mon conte écrit : Le loup et le renard, inspiré du conte « Le renard et le tigre » (développement, inspiration nocturne clic ici)

Mais voilà… l’univers des contes, des conteuses et des conteurs me colle à la peau. Je suis toujours autant attiré par le fait de conter à voix haute. Mais le trac est tel que je ne travaille jamais l’oral tant que je n’y suis pas obligée. Et quand je parle d’obligation, ce sont bien les obligations que je mets moi-même, comme ma participation à cette nouvelle séance de formation.

Cette fois-ci, j’ai choisi de conter une histoire que j’ai écrite, 100% by me. J’hésite encore bien sûr sur l’histoire, mais en demandant l’avis de mon fils (qui n’en a strictement rien à faire ni de mon choix ni de mes contes), je suis finalement tombée d’accord avec moi-même et je vais travailler sur « Aphone« . Pourquoi ? Eh bien parce qu’il parle :

  1. d’oiseaux :-)
  2. de handicaps avec, adapté à mon histoire, un oiseau qui perd sa voix, qui devient donc momentanément muet et un autre qui connait un problème de vue et qui est rejeté par ses semblables à cause de sa malvoyance
  3. d’entraide et d’amour

Et parce que j’aime décidément me mettre la pression, (pour moi, j’appelle ça « aller au bout de mes idées »), j’ai envie de dessiner chacun de mes petits personnages dont il est question dans cette histoire ! Avec comme but ultime, d’illustrer cette histoire pour en faire un support (didactique, pédagogique et informatif) à distribuer aux spectateurs en fin d’animation. Heureusement pour moi, je n’ai pas encore fixé de date pour faire cela; ce support ne sera sûrement pas disponible pour la fin de la formation, mais je pourrai l’envoyer ultérieurement en souvenir ;-)

Grèbe huppé

Ce magnifique oiseau n’est bien sûr pas le héros principal de mon histoire, mais c’est un personnage important puisqu’il va sauver la vie du petit oiseau et devenir son ami.