Les boîtes à livres (ou « boîte à lire ») ont commencé à fleurir en 2015, en Belgique, si j’ai bonne mémoire.
Qu’est-ce qu’une boîte à livres ?
C’est une mini bibliothèque où l’on peut déposer et prendre des livres, gratuitement.
Le concept est super sympa. C’est simple, facile a comprendre et à utiliser.
Dans la pratique, il faut une bonne gestion derrière pour que cette boîte fonctionne et donne du plaisir à ceux qui lui rendent visite.
D’abord, il faut choisir le bon endroit, un lieu de passage. Ensuite, il faut que la boîte soit solide (intempéries et poids des livres), entretenue et réparée si nécessaire. Enfin, il faut que quelqu’un passe régulièrement pour vérifier l’état des livres, jeter les livres abîmés, déchirés, trop vieux. Et renouveler le stock, le varier autant que possible.
Comme toutes les nouvelles actions qui touchent de près aux livres, le début, quoique un peu lent, a été extraordinaire. Je rendais visite à deux, trois, quatre boîtes à livres de ma région, dont une installée près de mon travail.
J’étais, et je le suis encore aujourd’hui, mais plus occasionnellement, une bonne utilisatrice de ces boîtes, car si je me sers de temps en temps, je dépose aussi des livres.
Après l’engouement général, j’ai constaté une lassitude dans cet échange. Comme pour beaucoup de nouvelles idées qui se concrétisent, l’enthousiasme de la nouveauté retombe rapidement si rien n’est entrepris pour pérenniser, actualiser le concept.
C’est un peu comme l’obsolescence programmée. La société moderne veut que tout se passe vite, tout bouge continuellement, tout progresse à une allure folle. Si on ne suit pas le rythme, on est dépassé, foutu, doublé, fini, bon à ranger au placard. S’inventer toujours. Renouveler les idées rapidement. Vite. Vite. Tout va trop vite.
Et c’est ainsi que la boîte à livres de mon quartier est abîmée depuis plus d’un an. Le rail qui maintient les portes en plexiglas est tordu, une de ces deux portes ne s’ouvre plus, très difficilement ou est carrément à terre. Les livres déposés sont pour la moitié abîmés, beaucoup trop vieux pour être intéressants aujourd’hui. Des sacs remplis de livres sont déposés par terre. Des livres fort usagés, abîmés, voire déchirés.
Depuis le Covid, je ne vais plus voir les livres qu’une fois tous les deux mois. Et encore. Je préfère dépenser un peu dans des bouquineries d’occasion. Ces mêmes à qui je donne mes livres lus – qui sont en très bon état. Dont l’argent récolté par ces ventes est reversé à des associations qui s’occupent d’enfants en situation de grande précarité.
Mais toutes les boîtes à livres, heureusement, ne sont pas délaissées ainsi. Celle près de mon travail est plus petite. Et si une poignée en bois a fini par casser, une corde a été placée pour faciliter l’ouverture de la porte. Cette boîte à livres est généralement moins bien remplie, ou quelqu’un passe régulièrement faire le tri et nettoyer… Mais c’est dans cette boîte que j’ai trouvé les plus chouettes bouquins.
Ce mercredi, j’ai trouvé ces deux livres. Certes, ils ne sont pas de première jeunesse, ils ont sûrement des tas d’histoires à me raconter, mais ils étaient là, aujourd’hui, pour moi.
Car aujourd’hui, cela fait 88 jours que j’apprends l’anglais avec mon application et que je remarque que je commence à savoir rapidement traduire des phrases de l’anglais vers le français. Alors, ce premier livre est un bon test pour évaluer ma profession dans la langue de Shakespeare.
Le deuxième livre, m’a fait sourire. Moi qui adore les listes. Qui affectionne les jeux de mots. Qui démarre au quart de tour quand il s’agit d’écrire un texte créatif. Et qui, oui, aime encore jouer (trop peu souvent) au Scrabble, ce livre avec son titre qui a généré une image rigolote dans mon cerveau en ébullition, m’a fait de l’œil !
Alors, après le travail, je suis allée déposer une petite lettre de remerciement pour ces inconnus qui ont déposé ces livres. Je ne saurai sans doute jamais s’ils le liront un jour, mais s’ils se manifestent, je ne manquerai pas de vous le dire.
Le livre en anglais d’Agatha Christie, a appartenu à un notaire honoraire, comme le démontre le cachet à l’intérieure de la couverture.
Eh bien, je trouve cela tout à fait logique pour un livre policier 😄
Celui que j’ai en main, m’informe que c’est une édition datant de 1993. En 1962, il avait déjà été réimprimé 25 fois. Quant à la première édition et l’ impression, elle date de 1936.
On voit des signes où on veut. 1993 est une date importante pour moi, un tournant dans ma vie d’adolescente.
Quant à l’autre livre, il a été bien utilisé par, je devine, une dame d’expérience. M-L pour Marie-Louise ? Une belle écriture cursive et une prédilection pour les éléments de chimie comme le montre ces mots rajoutés.
Le livre date de 2004. Eh bien, pour ma part, je me sens un peu bête, car je lis plein de mots inconnus. Cela me donne néanmoins une idée pour piocher, dans ce livre, quelques mots peu usités pour un prochain jeu d’écriture. Avec ou sans dictionnaire ? 🤔