Il n’y a que dans les rêves que ça arrive

Une personne change soudain de visage.

On a un grave accident, même pas mal.

On sait se déplacer dans les airs en volant ou en faisant quelques brasses.

On sait respirer sous l’eau, comme les poissons, sans artifice, le plus naturellement du monde.

On a la capacité de changer de lieu, d’endroit, d’un simple claquement de doigt.

Notre vue est excellente, digne d’un super héros, jumelles avec zoom automatique intégré à nos rétines.

… ( Complétez la liste)


Cette nuit, mon chat Loki a ramené un mulot tout rond, tout roux, avec de la paille encore accrochée à ses pattes. Je me suis précipitée sur la victime, chassé le chasseur, et tenté un sauvetage. Entre mes mains mises en coupole, de l’eau est apparue, noyant presque la petite bête qui a grandi et grossi pour atteindre la taille d’un hamster. J’évacue l’eau, mais celle-ci revient sans cesse comme par magie. Après un temps indéterminé, enfin, il n’y a plus la moindre goutte d’eau visible. Je dépose le supermulot dans une petite boîte en verre transparente.

Rassurée par l’état de la victime, elle va survivre et retrouver la liberté, je dépose la boîte avec l’animal sur la table en bois de la cuisine. Le coléoptère doré se repose. Je l’admire. Un très bel insecte.


Mes rêves sont vraiment fantastiques. Un mélange de magie, de réalité perturbée, de monde parallèle et de fantaisie extra-ordinaire.

Effet secondaire d’un somnifère

Eh bien non ! Je ne prends pas de somnifère, j’ai toujours eu la chance de pouvoir et de savoir m’endormir très vite, quand je le veux. Et pourtant, je suis en train de me demander ce que mes enfants ou mon compagnon mettent dans mon eau ou dans mes repas du soir pour faire des rêves aussi tordus et bizarres ! C’est flippant !

Si au moins je peux dire que je prends un médicament, quel qu’il soit et qu’il s’agit là d’un effet secondaire ou indésirable, mais que nenni, je prends actuellement juste la vitamine D et mon jus de citron matinal. Ou est-ce une overdose de vitamines qui provoque ces délires nocturnes ?

Le livre que je lisais, et que j’ai fini par abandonner à la moitié (aussi loin, il est rare que je stoppe ma lecture, mais si c’est pour m’ennuyer, ça ne sert à rien) aurait pu en être la cause vu ce qu’il y avait d’étranges bestioles dans cette histoire, mais ça fait deux jours et deux soirs que je ne l’ai plus ouvert et que j’ai commencé un autre livre…

Ou alors, c’est à effet retard. Comme certains médicaments (rires).


Il fait beau. C’est le printemps. Dans le jardin, des fleurs s’épanouissent. Nous sommes plusieurs à être là, à papoter, à regarder les insectes butiner, un verre de jus de pommes à la main.

Nous sommes plusieurs, mais j’ai l’impression d’être la seule à être vraiment là. Une désagréable sensation que les autres, c’est du vent. Une façade. Une image qu’ils se donnent. J’entends un brouhaha de blabla, sans discerner les mots, sans comprendre les phrases, sans entendre les rires faux et superficiels. À bien les regarder, eux ne font attention à rien, fleurs, insectes, papillons, n’existent pas. Uniquement la ou les personnes en face d’eux. Le centre de leur attention est dévié.

J’avance dans l’herbe haute. Le jardin s’est transformé en champ. Immense. Les gens me semblent moins nombreux. Je respire mieux. Par-ci, par-là des bloqués de verre, comme des serres ou des vérandas disposés nonchalamment dans le champ. Une sorte de cuisine ici. Un atelier de menuiserie là-bas.

Tout à coup, je le vois. La voit. Une flèche bleue. En vol. Elle fonce. Le Martin-Pêcheur a vu un poisson nager dans le petit étang, à travers la vitre d’un bloc de verre. Le choc est inévitable. J’assiste impuissante à l’accident. PAF ! J’attends une ou deux secondes qui me semblent interminables. Va-t-il se relever ? S’en remettra-t-il ? Il ne s’envolera pas. Il est sonné. Vite ! Vite ! Je vais le retrouver. Je pousse des coudes. Je demande pardon. Personne ne se soucie de moi. Et encore moins de l’oiseau inconscient qui traîne par terre.

Il est là. Je le prends délicatement dans mes mains. Il semble bien plus grand que dans mon souvenir. Des Martin-Pêcheurs, j’en ai déjà vus. Plein. Taille d’un Rouge-Gorge, un chouia plus grand peut-être, plus robuste, plus « trapu ». Celui que je tiens entre les mains a la taille d’un Pigeon ramier, et encore, plutôt une corneille, mais avec la force des ailes d’un Pigeon. Il s’est à moitié réveillé. Je fais attention à son long bec, comme un poignard, comme celui du Héron, en plus court néanmoins. Je desserre mon étreinte. J’hésite à essayer de le relâcher. Mais pas ici. Pas avec tout ce monde. Le champion de la pêche, se calme aussitôt. Il retombe tout mou dans mes mains. Sous le choc. Ne pas le relâcher immédiatement. Le mettre à l’abri. Dans le noir. Dans le calme. Après on verra. Après, je verrai.

À travers son plumage électrique, je sens son petit cœur battre. Son pouls est rapide. Il galope tel un cheval dans une prairie. Son corps est tout chaud. La température corporelle des oiseaux est plus élevée que la nôtre. Même plus haute que celle du chat. Elle avoisine les 40-41 degrés Celsius, si je me souviens bien.


Saut dans le temps, saut dans l’espace, saut dans le monde onirique. Toujours des gens. Plein de gens. Dans une immense maison à plusieurs étages. Je suis au rez-de-chaussé. Beaucoup d’enfants aussi. Bruyant. Criant. Courant partout. Ma collègue à la librairie est là. Je la retrouve dans une pièce à l’écart. Elle me parle de sa belle-famille. De sa méchante marâtre. Sa belle-mère, je l’ai vue il n’y a pas si longtemps, elle ne me semblait pas terrible, pas méchante. Que du contraire.

« Les gens sont faux » me dit-elle. Elle est en pleurs. Je la console comme je peux. Un peu maladroite, mais remplie de tendresse. Je n’aime pas voir les gens que j’aime, si mal. Je suis une éponge. J’absorbe leur mal-être et je me sens mal à mon tour.

Elle est partie se changer les idées. Dehors. Prendre l’air. Respirer. Me laissant seule. Avec tous ces inconnus. Je mange un biscuit. Avec du chocolat. Le chocolat est réconfortant. Des enfants arrivent. Ils courent autour de moi. Ils rigolent avec force et vie. Je me sens oppressée. Je n’aime pas le bruit. Je déteste les cris. Les rires exagérés. Tout à coup, un enfant me chipe mon biscuit. D’autres ont pris mon pull. D’autres ont caché mes affaires. Mon téléphone portable. Mes clés. J’essaie de récupérer mes affaires. Je maintiens une petite fille. Huit ans maximum. Elle me défie du regard. Elle a une force surhumaine. Je n’arrive pas à lui faire lâcher prise. Elle sourit. Elle se moque de moi. Alors je mord un doigt. Et je la regarde. Elle n’a pas mal ! Je suis démunie. Je veux récupérer mes affaires. C’est à moi. Je me mets à pleurer. Toutes les gosses se moquent de moi. Me montrent du doigt. Quand les mères rappellent leurs rejetons, elles s’en vont, légères, sans se soucier de la souffrance qu’elles ont causé chez moi. Insouciantes. Égoïstes. Mal élevées. Méchantes.


Le réveil est brutal. Subit. Comme un appel d’air. Bouche sèche et pâteuse. Gorge serrée. Besoin de me lever. De marcher. De retrouver mes esprits. À côté de mes pompes. À côté de mes pantoufles. Pas bien. Ailleurs. Déstabilisée.

Je me prépare un chocolat chaud, oubliant mon jus de citron matinal et même mon thé, ma routine. Et je mange un biscuit au chocolat en guise de petit-déjeuner !!

Je ne veux plus me rendormir.

On est dimanche. Il est 6h30 quand je me réveille pour de bon.

Vision board ou mes bonnes résolutions pour 2024

Un petit carnet accordéon pour fixer et déterminer mes objectifs bien-être pour 2024. Il a été un peu long à faire, mais j’ai eu du mal à me décider sur la manière ainsi que sur le nombre de feuillets.

C’est intéressant de constater que mes « objectifs » et mes résolutions changent de jour en jour. Oh, disons que globalement, ils restent les mêmes, mais alors que j’avais fait une liste quelques jours plus tôt, au moment de couper, de coller, de chercher mots et images, voilà que certaines s’envolent et que d’autres arrivent.

Cette technique de « visualisation » est un arrêt sur le Temps. C’est la raison pour laquelle, on peut faire cet exercice, ce jeu, tous les jours et avoir des résultats différents, chaque jour ! Car chaque jour qui passe apporte avec lui des nouvelles, tantôt bonnes, tantôt moins bonnes.

Par expérience, je sais que je ne dois plus mettre des chiffres précis ou des dates fixes. J’ai toujours du mal à m’y tenir. Ainsi, je n’ai plus noté le nombre de livres minimum à lire. Je lis, j’ai toujours lu beaucoup et je sais que je lirai encore tout au long de ces douze prochains mois. Je n’ai même pas noté « Lire des livres », tellement ça me paraît évident. Mais à la place, j’ai trouvé d’autres astuces pour intégrer les mots « lire » et « livres ». J’ai même choisi en page de garde « mes bonnes résolutions livrées pour 2024 !

Je dis, je raconte, je conseille, mais… je ne suis pas mes propres exemples. Que viens-je de dire ? Que mon expérience des visions boards des années précédentes m’a fait prendre conscience que je ne respecte pas des dates ou des chiffres… et voilà que je me mets, que je m’impose une activité le jeudi matin et une autre le dimanche matin. Sans oublier que je note en couleur que je vais participer au Nanowrimo du mois d’avril ! Cela ne tourne vraiment pas rond dans ma petite caboche :-)

Beaucoup de choses tournent autour de la créativité et de mes loisirs, mes passe-temps. Je ne fais allusion ni à mes enfants, ni à mon couple, ni à mes parents et à ma famille, pas plus qu’à mon travail. Pourtant, il y en aurait des choses à « projeter ». Au moment où j’ai fait ce carnet accordéon pour 2024, je me sentais bien dans tous ces domaines, même s’il reste certaines inconnues dont je ne maîtrise pas les tenants et aboutissants. J’ai voulu ces résolutions réalistes, positives, possibles.

Il existe d’autres souhaits, d’autres envies. Des projets plus grands, plus importants. Sensible à la lumière du soleil et à cette saison plus grise, je n’ai actuellement pas assez d’énergie pour décortiquer ces rêves. Peut-être qu’en avril, avec le Nano, si je le fais, je me projetterai vers l’un d’eux.

Les grands objectifs, s’ils nous semblent impossibles ou non réalistes (non réalisables), doivent être découpés en buts plus petits. Y mettre des étapes, faire par pallier, chaque chose en son temps, petit à petit.

Tandis que certains rêves doivent rester des rêves… sinon qu’aurions-nous pour rêver ?

Rendez-vous quelques mois plus tard, pour un retour sur ces objectifs 2024 😉


Mes envies et projets :

  • Me balader dans un parc/bois près de chez moi, 1x/semaine, le matin durant 2 ou 3 heures
  • Prendre plaisir à dessiner 1x/semaine, apprendre l’aquarelle, colorier, faire des esquisses
  • Publier régulièrement sur mon blog, développer mon audience, diversifier les sujets, rédiger de manière plus ludique, avec photos, images, dessins
  • Mieux utiliser mon appareil photo, le comprendre, utiliser les différents menus et programmes, je change mon regard
  • je continue à remplir mes carnets créatifs : haïkus, Mer du Nord (à terminer), lectures, Camargue, boîte avec les 3 carnets colorés (mots oubliés, anciens, inusités, …)
  • En avril, je participe au Nanowrimo, je partage mes avancées sur mon blog, avec des photos « du jour » faites avec l’appareil photo de mon nouveau Gsm
  • Je développe la lecture à voix haute, je découvre les enregistrements vocaux, avec les pauses, les intonations, les bruitages, etc. Je lis et j’enregistre mes propres histoires
  • Utiliser plus régulièrement le carnet créatif, 1x/mois minimum
  • Créer, choisir la dimension, le papier, le nombre de feuillets, la couverture, relier, mon propre carnet avec mes photos et des phrases positives, inspirantes, citations et proverbes
  • Aller 2x à la Mer du Nord en famille (ou en amoureux) : longues balades, me ressourcer, faire de belles photos, observer et admirer les oiseaux et la nature
  • Cuisiner plus diversifié, végétarien en faisant attention au cholestérol (je ne veux pas de médicaments chimiques)

Rêver, c’est…

Les rêves, c’est aller
Vers un chemin inconnu,
Vers une destination  mystérieuse.

Les rêves, c’est une autre vie,
Ce sont d’autres événements,
Ce sont d’autres mouvements .

Les rêves rendent les images
Plus fortes, plus floues,
Plus inquiétantes, plus fuyantes.

Les rêves ne sont pas réels,
Sauf durant la nuit
Sauf dans les délires et les insomnies.

Les rêves sont éphémères,
Heureux ou tristes,
Doux ou violents.

Il existe des rêves
Prémonitoires qui se font voir,
D’autres qu’on oublie sans lien ni vie.

Un rêve
Un sourire béat ou en coin
Une question en suspension

Un cauchemar,
Une larme qu’on ravale,
Une course folle d’un cœur qui bat.

Un rêve, c’est aller
Vers les inconnus
Vers sa part de mystère,
Vivre d’autres événements,
Vivre d’autres mouvements,
Des images irréelles,
Pleine de vie, pleine de peur,

Un rêve,
C’est revenir d’un sourire
C’est essuyer une larme,
C’est l’iréel qui devient possible
C’est l’impossible qui devient tangible
C’est en parler, pour partager,
C’est le taire pour mieux oublier.

Rêver, c’est choisir.
Rêver, c’est transformer.
Rêver, c’est avancer.
Progresser.
Bifurquer.
Accepter.

Un vrai cauchemar

  • Chat
  • Blessure
  • Téléphone indisponible
  • Mort

Voici en quelques mots le cauchemar que j’ai fait il y a deux nuits. Deux nuits et ces images, cette peur et ces pleurs sont toujours présents dans mon esprit.

Il existe certaines situations qui se répètent dans les mauvais rêves : on ne sait plus courir (on fait du surplace ou on se déplaceau ralenti), on n’arrive plus à parler/crier, nos paupières sont collées, on essaye d’appeler au secours ou les secours, mais le téléphone a disparu, le contact n’est pas présent dans notre répertoire ou le reseau est mort…


Hera mon chat est blessée. Je la voit dans le jardin. Je ne sais pas comment et quand elle s’est fait cette plaie. Son vendre est troué, sans sang visible ou suintant mais une plaie béante me permets de voir ses intestins ! Je l’attrape pour la mettre dans son sac de transport, mais ma porte ne veut pas s’attacher correctement. Je peste. Je râle. Je balance mon telephone portable à mon amoureux pour qu’il téléphone à notre vétérinaire. Plus tôt, je n’ai pas retrouvé ses coordonnées dans le répertoire de mon smartphone. Je lui dit de chercher à « véto », à « L*******s » (nom de notre vétérinaire) ou à « Aurélie » de son prénom. Alors qu’il cherche et que Hera se débat comme une belle diablesse voulant s’échapper, je vois qu’elle a du mal à respirer. J’abandone l’espoir de fermer le sac de transport et la prend dans mes bras. Son pouls, filant au départ, ralenti très vite. Elle perd connaissance dans mes bras. Je lui soiffle sur le miseau et la secoue légèrement. J’ai tellement peur de la perdre. Son rythme cardiaque ralenti. De plus en plus lentement, les battements s’espacent et… son cœur s’arrête !! Je pleure. Beaucoup.


Ce qui me réveille. La douleur de perdre mon chat, qui s’est éteinte dans mes bras, est telle qu’elle m’a réveillée. Mon cœur est serré. Mes pensées, chamboulées.

C’est dans ces moments que j’aimerais tant pouvoir replonger dans ce rêve, pouvoir en prendre le contrôle et en changer la fin. Mais je n’y arrive pas. Car je n’ai vraiment pas la force de replonger dans ce rêve, dans ce cauchemar horrible.

Cauchemar en boucle

Je sais que je rêve.

Cauchemar de fatigue. Non-dits nauséeux. Sensation dérangeante.

Je sais que je rêve.

Des images dégueulasses, puisées dans la source de la veille. Décalage, virage, étranges visages non identifiés. Inconnus familiers.

Je sais que je rêve.

Impossibilité d’en sortir. Cercle vicieux. Boucle répétitive. Prisonnière des mots, des maux, d’émotions aiguës, non désirés. Ne pas vouloir continuer, ne pas regarder, ne pas entendre. Ne rien maitriser.

Je sais que je rêve.

Ouvrir les yeux un instant. Reprendre un souffle. Un espoir. Vouloir l’air du présent réel. Y croire. Vraiment, le penser, le rêver. Envie d’une autre suite. Revenir à la vie. Fuir ce délire. Et puis… y replonger.

Je sais que je rêve.

Comme une force obscure. Comme une fièvre qui revient. Halluciner. Pleurer. Crier…

dans un autre univers. Se réveiller en sueurs. Perdue. Paumée. Déséquilibrée. Désaxée. Perturbée.

Je sais que je rêve.

Essayer de comprendre. De décortiquer. D’expliquer. De chercher. De savoir, mais ne pas avoir toutes les réponses. Un flou. Un brouillard. Une brume épaisse de questions pour un nouveau plongeon.

Je sais que je rêve.

Me noyer d’effroi. Suffoquer de terreur. Craindre l’électrocution. Un incendie. Une inondation. Les souvenirs s’emmêlent. Voyage onirique absurde. Personnages impalpables.  Entourage inimaginable.

Je sais que je rêve.

Revenir à la réalité. Le désirer. Oui, très fort le vouloir. À en prier. À en chialer. À en supplier le maître des songes tordus.

Libérée. Enfin les paupières se lèvent. La clarté du jour. La phobie d’être en retard. Réfléchir à une excuse. Bousculer mes habitudes. Me presser. Me hâter. Bousculer mon amoureux. Le voir joyeux. Remarquer une différence. Et puis une autre. Et encore une autre. Bizarreries. Étrangetés répétitives.

Râler. Rouspéter. Pour rien. Pour un rêve. Un cauchemar indéfini. Infini. Infini. Infini.

Je ne savais pas que le rêve était encore là.

Sortez-moi de là.

Vite. Vite. Trop vite. Vertiges. Bateau. Carrousel. Ça tourne. Ça tournoie tout autour de moi. Mais libre. Libre et vivante. Ici et maintenant.

Il fait noir. Il fait sombre. Il fait nuit. Il est 5h.

Tout est normal.

Temps indéterminé. Heure non précisée. Voyage écœurant. Bouleversant. Hallucinant. Terrifiant.

Enfin. Enfin, c’est la fin. La vraie fin. La réelle. Celle que je peux toucher du bout de mon clavier tactile.

J’ai fini de rêver.  Fini de cauchemarder. Fini d’inventer ces histoires de somnambule. Imaginaires. Fausses. Abracadabrantes. Débiles.

Je savais que je rêvais.

Reste à l’écrire. À les écrire.  Ces images. Ces lubies. Ces folies. Pas pour les faire revivre. Non. Pour les vider de leur substance. Pour les coucher sur papier. Noir sur blanc. Les extérioriser pour ne plus en avoir peur. Les faire vivre autrement. Différemment. Sans les nommer. Sans les préciser. Sans leur donner une identité.

Et puis, après, seulement après, les oraliser. En silence d’abord. En lecture privée. Rien que pour moi. Dans un souffle. En chuchotant. En grognant. Les lire, les relire, les dire, les redire. Les raturer. Les écraser. Les effacer.

Quand elles ne sont plus rien, qu’elles n’ont plus silhouette, plus de couleur, plus d’odeur, plus de peur, plus de son, plus de sang, plus de vent… alors seulement, je peux leur rendre la pareille. Je peux les dactylographier, sans reproche. Sans émotion. Sans sentiment. Je copie simplement. Une dernière lecture. Une première réécriture.

Elles connaitront une autre fin. Sans un arrière-goût d’amertume, sans acidité, sans fumée. Juste les publier. Pour les épier. Les guetter. Les espionner. Les pister. Les filer.

Pour qu’elles ne connaissent aucun répit. Qu’elles n’aient plus de souffle. Plus de vie trépidante. Juste une curiosité. Une histoire. Un délire passager. Trois fois rien. Trois fois rien pour vous. Trois fois rien pour moi. Pour mieux oublier. Pour en rigoler. Passer à autre chose.

Inviter à partager. Inviter à tourner la page. Inviter à remercier.

Je savais que je rêvais.