Il me dit quelque chose : expressions en veux-tu en voilà

Début d’une histoire… (en cours d’écriture)

 

Il me dit quelque chose

 

Introduction

Cette nuit, j’ai mal dormi. Je n’ai pas réussi à poser mes deux oreilles sur mon oreiller. C’était toujours sur l’une ou l’autre que je dormais, mais jamais sur les deux ensemble. Ce qui fait que j’ai entendu la mouche voler, toute la nuit ! Je n’ai pas besoin de miroir pour savoir que j’ai, sous mes yeux, les valises que je prends habituellement avec moi pendant les vacances.

Comme j’ai passé une nuit blanche à cause de la pleine lune qui illuminait entièrement ma chambre, je vous avertis, je suis d’une humeur massacrante. Je suis donc à prendre avec des pincettes. Vous voilà prévenus.

Bon, revenons-en à nos moutons. Si je suis là, si je prends forme sous vos yeux, c’est grâce à cette personne qui me donne vie en tapant sur les quelques touches du clavier de son ordinateur. Et aujourd’hui, vous allez découvrir, grâce à moi, que les créatures extraordinaires existent belles et biens ! La preuve en mots, ci-dessous. Bonne lecture.

Chapitre 1 :

Un oiseau s’est posé sur le rebord de ma fenêtre. Encore à moitié endormi, je ne réalise pas tout de suite l’étrangeté de cet animal.

De mon lit, j’aperçois le haut de son corps, il a une tête de linotte, petite, plutôt ronde et brune.

Derrière lui, le ciel est gris et menace de se déchirer. Le soleil n’a pas envie de se montrer ce matin, peut-être qu’il s’est fâché avec les nuages ? Allez savoir, ce ne serait pas la première fois. On dit souvent « Le chat est parti, les souris dansent », moi, aujourd’hui, j’ai envie de dire « Le soleil est parti, la pluie danse » Sauf, que je n’aime pas la pluie. Ni la danse !

Toujours est-il que malgré mes mouvements, l’oiseau reste là. Il ne bouge pas une plume, pas même quand je jure et secoue mes pieds. Quelle idée de s’énerver au réveil ? Au lever du lit, je mets les pieds dans le plat de raviolis refroidis de la veille… Cette sensation de nourriture, froide, écrasée par mes pieds nus m’arrache un juron pas piqué des vers. Le gros mot, qui est aussi gros qu’une maison (je ne sais pas en faire des plus petits), me vaut une remarque de ma mère. Bien entendu, ma chère maman n’est pas sourde et elle se mêle toujours de ce qui ne la regarde pas, même des gros mots qui ne lui sont pas destinés ! Mais pour lui faire plaisir, et pour me calmer, je lui jette des fleurs par la fenêtre. Elle aime ça, ma maman.

Assis sur le bord de mon lit, de la sauce tomate, dégelasse, encore entre mes orteils, je discerne une autre partie de l’oiseau. Piqué par je ne sais quelle mouche – ou plutôt par un moustique car tout le monde sait que les mouches ne piquent pas, pas même celle qui m’a harcelé toute la nuit et qui m’en veut sûrement à mort depuis que je lui ai jeté la première pierre – je ne prête soudain plus aucune attention à la texture répugnante qui me colle aux pieds. Non, mon regard est scotché à la fenêtre. Maman serait sûrement encore fâchée si elle voyait des cils collés à la vitre, mais tant pis, je veux en avoir le cœur net : quel est ce drôle d’oiseau ?

Chapitre 2 :

Le volatile, que je ne parviens donc pas à identifier clairement, est occupé à essayer de pénétrer dans ma chambre ! Quel toupet !

Quand je réalise cet étrange comportement, je me pince la joue pour être sûr que je ne me suis pas endormi, sait-on jamais, ce serait normal avec la nuit que je n’ai pas eue.

Dehors, la pluie fait une entrée fracassante. Voilà qui explique un peu la réaction de la bestiole : elle veut se réfugier chez moi, elle aussi doit sûrement détester la pluie.

Un oiseau tout mouillé, ça ne sait plus bien voler. Et l’oiseau en question, celui qui nous intéresse et qui n’est pas plus haut que trois pommes, tente de soulever ma fenêtre !

(Oui, je sais, je n’ai pas des fenêtres normales, ce sont des guillotines, mal isolées, horribles à la vue et qui grincent du tonnerre quand elles veulent bien s’ouvrir.)

L’oiseau sue à grosses gouttes. Pensez ! Une petite bête de cette taille rivaliser avec ce bois pourri qui date des années trente. Au moins la pluie le rafraîchit…

Or, à ma grande surprise, et sûrement à la vôtre aussi, la tête de linotte parvient à arracher un cri grinçant au chambranle ! Je suis certain que le bruit se fait entendre à des kilomètres à la ronde car ma mère, toujours la même bien sûr, on n’en a qu’une et on la choisit pas, me rouspète une nouvelle fois. Elle me précise qu’elle n’est pas dupe et que si elle me surprend une nouvelle fois à essayer de me faire la malle par la fenêtre, « ça va chauffer pour moi ». Je suis un peu distrait, et je ne saisi pas tout le sens de sa remarque car, premièrement, je n’ai pas de malle dans ma chambre et deuxièmement, je ne comprends pas pourquoi elle voudrait « me chauffer » car mon radiateur fonctionne merveilleusement bien.

Je laisse tomber la remarque de ma mère. Elle ne fait pas grand bruit car la remarque est amortie par le tapis. Ouf !

Je scrute à nouveau l’oiseau, ébahi par sa force herculéenne. Je ne peux pas vous dire pourquoi, mais lorsque mes yeux s’arrêtent sur ses doigts, oui des doigts et pas des plumes ni des ailes, je ne suis guère étonné de voir deux mains gauches.

Ce … cette chose, cet animal ou appelez-le comme vous le voulez, me fascine ! Je suis sûr qu’avec lui, je ne suis pas au bout de mes surprises.