Écrire une fanfiction, Bob et Bobette

Sans savoir exactement ce que c’était, ou comment cela s’appelait vraiment, j’avais déjà écrit des fanfictions !

Tout lecteur, quand il est mordu d’un livre, d’une série, d’une bande-dessinée ou de manga, s’est déjà retrouvé à penser « ah mais non, ça ce n’est pas une fin », « jamais je n’aurais cru ça possible », « si c’était moi, j’aurais écrit ça autrement »… ou alors, on se retrouve en train de rêver à une suite, à une autre fin, à faire vivre d’autres aventures, d’autres rencontres à nos personnages préférés. Eh bien ! Ces pensées, si on les mets en pratique, qu’on écrit ce qu’on veut en se basant sur les personnages déjà existants, c’est une fanfiction.

Certaines et certains le savent déjà, j’aime beaucoup les BD Bob et Bobette, du créateur Willy Vandersteen, un génie des séries illustrées décédé dans les années ’90. Il est le papa de nombreuses BD, et la plupart sont des séries.

Une aventure inspirée par un conte écrit par feu notre Reine Fabiola !

La série a été reprise et continue ses aventures à raison de 4 à 6 titres par an 😱 Depuis une poignée d’années, les personnages ont reçu un lifting, ils ont changé physiquement, ils ont grandi, ils ont mûri. Cette série, c’est toute ma jeunesse, ce sont des souvenirs précieux. Et si je n’ai pas adhéré à 100% à ce relooking, certains nouveaux titres me séduisent encore aujourd’hui, tantôt par leur histoire, tantôt par leurs illustrations.

Je suis une gentille passionnée qui ne collectionne pas grand-chose, si ce n’est les histoires qui me font vibrer et dont j’aime parler autour de moi.

En Belgique, il existe désormais un fan club francophone « Le Monde Magique de Willy Vandersteen ». Et 2x par an, hors Covid, il y a la journée des membres, des passionnés qui se retrouvent dans une commune de Liège quasi toute une journée.

Ce club est extraordinaire à tous les points de vue. Il édite une revue, deux fois par an. Une revue de grande qualité tant par son contenu que par son impression. Et c’est grâce à ce club, à ses membres fondateurs, aux autres membres adhérents et à l’existence de cette revue que cette passion prend davantage de place, occupe toujours un peu plus mon esprit, me pousse toujours plus loin dans la découverte de cet univers fabuleux.

Clic pour retrouver le club sur FB

Je lis cette série de bande-dessinée plusieurs fois. La première fois en mode détente et découverte de la nouvelle aventure. La seconde fois parce que j’ai repérée des jeux de mots ou autres techniques d’écriture que j’affectionne. La troisième fois, je détaille les scènes dessinées qui sortent de l’ordinaire par les détails, par la mise en en page, par la recherche d’un lieu, bâtiment ou personnage particulier.

Il y a quelques années, j’ai commencé à compiler plusieurs thèmes que j’aime particulièrement et que je retrouve dans cette BD : expressions, clin d’œil au lecteur, réparties particulières, coquilles, etc. Mais vous imaginez bien qu’avec près de 400 titres différents, la tâche n’est pas facile ni rapide 😄

J’ai donc un peu mis ça de côté. Et en lieu et place, j’ai commencé à écrire des articles pour la revue du club. C’est Ombeline, alias « Bobette » qui fait l’extraordinaire travail de la mise en page et qui rend mes articles magnifiques !

Mon prochain article qui va paraître dans la revue que tous les membres vont recevoir en octobre est consacré aux oiseaux que l’on peut voir dans ces albums. J’ai dû faire des choix, car la nature, les animaux et les oiseaux ont souvent une belle place dans cette série illustrée.

J’ai aussi imaginé un quiz géant avec des questions et des jeux de mon cru.

Cette année, pour la prochaine journée des membres, j’ai envie de jouer à ce que j’aime le plus faire : écrire, adapter, inventer des histoires avec mes héros préférés : Bob, Bobette, tante Sidonie, Lambique, Jerôme et le professeur Barabas. Sans oublier la poupée fétiche de Bobette : Fanfreluche.

Je suis donc occupée à relire et à corriger deux adaptations écrites en 2017. À insérer des jeux divers et à mettre en page ce cahier spécial. Il sera mis à libre disposition pour une lecture directe, lors de cette rencontre, de cette journée dédiée aux membres du club. J’aime échanger, partager et admirer tout ce qui se fait autour de cette série.

Depuis le 10 septembre, jour de mon anniversaire, j’ai commencé à écrire une fanfiction. Une toute nouvelle. Pas une adaptation d’un titre existant. Avec tous les personnages principaux. Et je continuerai à l’écrire là-bas. Je pense que ça sera le début d’une série de cross-over, car dans cette aventure, je fais intervenir des personnages d’un roman, roman qui a déjà été adapté en manga. Et donc, j’ai repris dans ma tête ces deux histoires, roman & manga, et intégré le personnage principal et les créatures qui en sont les héroïnes dans cette nouvelle fanfiction.

J’ai également commencé à écrire une adaptation d’un titre qui n’existe pas en français, uniquement en néerlandais. C’est donc un travail de traduction et d’adaptation. Avec des oiseaux, des cygnes noirs et des cygnes blancs. 🦢

Et vous, avez-vous déjà eu envie d’écrire une nouvelle fin ou une suite à un roman qui vous a passionné ?

voici mon texte écrit avec 9 mots « imposés » : rédaction sur le confinement

La semaine dernière, je vous invitais à choisir l’une des listes de mots que je vous proposais et d’écrire un petit ou grand texte à partir de ces mots.

Voici mon texte. Que mon fils me pardonne. Il m’a très largement inspiré pour cette petite histoire ! Histoire qui pourrait être vraie, mais qui ne l’est pas ;-)

Ecole – blanc – feuille – tête – forêteau – fille – une invitation – m’appelle

Je m’appelle Lucie. Je suis une fille. J’ai douze ans. J’aime me perdre dans la forêt, la tête remplie de chants d’oiseaux, des arbres tout autour de moi, des écureuils qui sautent de branche en branche ou qui traverse le chemin devant moi. C’est comme une invitation à me perdre dans un voyage extraordinaire, qui me change de l’ordinaire.

Comme j’aime pas trop l’école, dès que je peux, je retrouve cet endroit, mon refuge, mon paradis à moi, dans ma tête. Certains profs disent que j’ai la tête dans les étoiles, mais ils se trompent, elle est dans une forêt, c’est pas la même chose, c’est plus réel, plus vrai.

Depuis que l’épidémie, la pandémie du Coronavirus, alias Covid-19 est arrivée dans mon pays, je ne peux plus aller physiquement dans mon petit paradis. La forêt est à trente minutes à pieds de chez moi, j’aurais juste le temps d’y aller, de lui dire bonjour de loin et il sera déjà temps pour moi de revenir dans mon foyer. Je ne peux pas faire ça, y aller, la voir, l’avoir du bout du regard et puis la quitter sans enlacer un arbre entre mes petits bras, sans m’arrêter pour observer mon ami l’écureuil, ou écouter le chant si mélodieux du rougegorge, ni même avoir l’occasion de prendre une photo du soleil qui joue avec les branchages et qui donne une belle image qui mélange ombre et lumière. Je ne peux pas faire ça. Ni rendre visite à mamy qui est toute seule chez elle. Ni aller chez mon meilleur ami qui habite à moins de six maisons de chez moi. Ni aller dans la bibliothèque pour emprunter un tas de bandes dessinées. Je ne peux rien faire de tout ça.

« Faut vous occuper autrement », nous disent-ils, tous. Tous ces adultes qui ne sont pas des enfants. Ils croient savoir ce qui est bien pour nous, enfants et étudiants, mais ils n’ont jamais connu ça, ils ne savent pas se mettre à notre place. Pour nous occuper, certains profs nous donnent des trucs à faire par internet, mais via l’ordinateur, c’est pas pareil pour moi. Je n’aime pas ma classe surchargée des vingt-sept autres élèves dans un si petite pièce, que l’on change à chaque fois, toutes les cinquante minutes. Trop de bruits. Trop de bousculades. Trop de promiscuité. Trop de changements. Trop de choses à porter. Trop de choses à changer. Trop d’informations à retenir. Tous les jours. Et là, je suis chez moi, chaque heure des vingt-quatre heures que fait une journée. Et je n’aime pas non plus. Mes parents me laissent dormir plus longtemps, ça par contre j’apprécie. Je peux manger quand je veux, à des heures correctes quand même. Ça aussi je préfère. Mais je préfère apprendre de nouvelles choses par moi-même que continuer à remplir des lignes et des lignes, des pages et des pages de calculs tous identiques (trente pages de maths !) ou lire un livre que je n’aime pas du tout.

Au final, je me rends compte que j’apprends bien des tas de choses, pas spécialement des choses pour l’école, qui se trouve dans leur programme, mais je découvre la programmation, le latin, le français, l’histoire, l’anglais grâce à mes recherches sur internet et des cours on-line gratuits.

Mais je n’ai pas ma forêt.

Je n’ai pas mon refuge.

Je n’ai pas ma bulle d’air.

Ça  me manque.

Pour la fin de la semaine, il faut rendre un devoir, une rédaction sur mon ressenti durant ce confinement. Et je n’ai vraiment pas envie d’écrire à la main. J’aime pas écrire à la main. Mais j’ai pas envie non plus de rendre une feuille blanche à ma prof ! Maman, elle aimerait pas. Ma maman, que j’aime beaucoup, adore lire et écrire. Pas comme moi. Alors rien que pour lui faire plaisir, j’aimerais écrire quelque chose. Mais j’sais pas quoi.

Voilà, ça fait trente minutes que je suis assise à mon bureau. J’ai découvert que je pouvais parler à ma page word. Ouais ! En haut, à droite, il y a une image d’un petit micro bleu et dessous il est écrit « dicter ». Alors j’ai essayé et ça marche !! Je suis devant mon ordi que j’ai reçu pour mon annif et les mots s’affichent tout seul les uns après les autres ! Il est écrit exactement ce que je dis. Bon, je dois bien articuler, mais ça m’fait aussi un exercice, car j’ai un problème de prononciation avec ma langue qui se colle parfois tout contre mes dents, ou entre elles qui fait qu’il écrit « che » au lieu de « je ». Me souviens, la logopède parlait de chuintement. J’ai ça depuis que je suis toute petite. Quand je suis fatiguée, ça s’entend fort. C’est extraordinaire, c’est de la magie. C’est maman qui m’a dit d’écrire sur l’ordinateur, que ce serait plus facile pour moi qui suis dysgraphique. Je fais d’une pierre, trois coups : je fais la rédaction pour l’école, je parle en faisant attention à ma prononciation puis je corrige les erreurs qui sont soulignées en bleu ou en rouge. Cool.

Bon parler ainsi, ça m’a donné soif. Vite, je vais boire un grand verre d’eau avec de la grenadine et puis j’enverrai ma rédac par email à ma prof.