la nature en photos et en poésie

J’aime faire rimer les mots ou donner naissance à des images qui dansent sur une musique de mots.

J’aime aussi la photo. Et la nature. Alors pourquoi ne pas, parfois, combiner les deux.
Parmi toutes ces images, un haïku de ma fille une partie de jeu d’échecs et un petit haïku de moi (sur mon fils) à partir d’un coloriage d’une application « Happy Color ».

Quelques photomots, d’avant et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs, d’hier et de demain.

Et encore deux autres petites photos prises ce midi, dans le jardin, à mon travail.

Les échecs vus par ma fille

Mes enfants ont participé pour la 1ère fois à un tournoi de jeu d’échec.

Ils étaient 75 jeunes, âgés entre 6 et 19 ans, à se disputer 9 rounds de 15 minutes environ.

Je croyais connaître un peu ce jeu de société, eh bien ! je n’en reviens pas qu’il existe autant de règles, de coups, de stratégies, de prises et tous ces termes spécifiques liés à ce sport qui fait remuer les méninges.

Mes deux enfants ont été de bons joueurs. Ils ont eu beaucoup de mal à marquer des points, mais ils en ont marqué ! Si au début, l’enthousiasme baissait au fur et à mesure des rounds perdus, la bonne humeur a repris le dessus et ma fille m’a étonné en écrivant cet haïku après qu’elle se soit rendu compte qu’elle serait sûrement classée dans les dernières.

Néanmoins, je pense pouvoir dire qu’ils ont passé une très chouette journée. Ils ont appris beaucoup de choses et moi aussi !

Ils ont reçu une petite médaille pour leur participation. Quant à moi, j’ai choisi ces photos pour illustrer le petit poème de ma fille.

Le lézard et la Princesse, fable façon Lafontaine

Suite à un petit échange virtuel avec une amie, j’ai été inspiré par son expression : « J’aime le soleil… je suis un lézard en terrasse »… Sa réponse + les vas-et-viens de plusieurs moineaux qui nichent sous la corniche = fable que voici :-)

Sieur Lezard, sur une terrasse ensoleillée,
Attendit patiemment le bon moment pour bouger.

Princesse Résah, par la chaleur du printemps naissant,
Sorti son transat pour profiter pleinement de cet instant.
Un petit moineau passant par là, décida de se poser sur le toit,
Et tentât habillement de faire la conversation à ces deux-là.
« Ah ! Princesse, que vous me semblez belle,
Sans mentir, si ce lézard ne vous voit pas telle qu’elle,
C’est que ma foi, il ne doit pas bien voir,
Ou c’est qu’il doit dormir comme un loir ! »
À ces mots, Sieur Lézard ouvrit largement ses yeux,
Et ébloui par tant de grâce, tomba fou amoureux !
La princesse Résah, rêvant de vivre un conte de fées,
Ferma à son tour les yeux et attendit le baiser tant désiré.
Le moineau, trop heureux d’avoir arrangé l’affaire,
S’envola dès lors, pépiant gaiement-et fièrement-son petit air.

lezard

Texte pressé avant de dormir

Alors que je n’ai plus écrit grand chose de créatif ces derniers temps, voilà qu’un soir caniculaire, alors que le soleil est déjà couché, mais que le thermomètre affiche une température supérieure à 28 degrés dans la chambre, les mots ci-dessous sont venus me surprendre par leur vérité et intensité.

Mon licenciement n’est que l’enveloppe du cocon dans lequel une profonde tristesse s’est installée en chrysalide.

La nymphe, ce sentiment que l’on nomme bonheur, a émergé un jour de soleil.

Ma chenille de mauvaise humeur fabriquait sa réserve de larmes pour inonder mes joues épuisées par des jeux de sourires figés depuis trop longtemps.

Aujourd’hui, mes yeux pétillent d’une liberté retrouvé.

Légèreté.

Poème sans titre

Se consumer par tous les bouts,
Être dépassée par absolument tout.
Ne pas comprendre ce qu’il se passe,
La moindre chose, le souffle qui lasse.
L’énergie qui me traverse un jour,
L’espoir qui voyage, et puis qui passe son tour.
Le lendemain, c’est déjà terminé,
L’envie, le désir, s’est envolé.

Ne plus comprendre le monde,
De mes réactions, en avoir tout le temps honte.
La force, la confiance en moi,
Tout doucement, sûrement, elle s’en va.
La foule, le bruit, le toucher,
Tout cela ne fait que m’irriter.
Les cris étouffés, les angoisses enfouies, les pleurs libérés,
Ne sont que le reflet de toutes mes peurs,
De toutes mes questions,
Dont je ne trouve aucune solution.
Et les larmes, en silence, recommencent,
Je me noie dans une indescriptible souffrance.

Je porte une nouvelle étiquette,
Un fardeau qu’il faut admettre.
Il faut parfois savoir accepter,
Qu’il y a des moments, dans la vie, qu’on ne plus supporter.
Il paraît que cela ne dure qu’un temps,
Que ça va passer, tout comme la pluie ou le vent.
Alors, je découvre la patience,
Qui n’est jamais facile, ce n’est pas une science.
Mais plutôt un trait de caractère,
Que j’aimerais taire.
Tout comme la perfection et la maîtrise de tout,
Sont des choses dont je ne viens plus à bout.
Et reviennent les sanglots,
Tout cela, aujourd’hui, est mon lot,
De mes journées, de mes nuits coupées,
De mes cauchemars, de mes idées, de mes pensées avortées.

 

Poème de Pablo Neruda

Vu affiché sur une armoire dans le bureau de mon accompagnatrice au bilan de compétences :YES:

« Il meurt lentement
Celui qui ne voyage pas,
Celui qui ne lit pas,
Celui qui n’écoute pas de musique,
Celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.

Il meurt lentement
Celui qui détruit son amour-propre,
Celui que ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement
Celui qui devient esclave de l’habitude,
Refaisant tous les jours les mêmes chemins,
Celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
De ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu.

Il meurt lentement
Celui qui évite la passion
Et son tourbillon d’émotions
Celles qui redonnent la lumière dans les yeux
Et réparent les cœurs blessés.

Il meurt lentement
Celui qui ne change pas de cap
Lorsqu’il est malheureux
Au travail ou en amour,
Celui qui ne prend pas de risques
Pour réaliser ses rêves,
Celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
N’a fui les conseils sensés.

Vis maintenant !

Risque-toi aujourd’hui !

Agis tout de suite !

Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d’être heureux !

                                             Pablo Neruda