Dans mon jardin d’automne Ça vole, ça vole ! Un rouge-gorge familier Des moineaux domestiques Des mésanges bleues et charbonnières Un accenteur mouchet Un troglodyte mignon Des tourterelles turques Des pigeons ramiers Des pies bavardes Des corneilles noires Des étourneaux sansonnets Et, au bout de mon jardin, dans le haut cyprès, une quarantaine de frelons asiatiques.
— Même pas peur, dit le rouge-gorge. — Ça se mange ? demande la pie. — En tout cas, ça pique ! répond mon chat Loki.
Dans mon jardin d’automne, Ça vole, ça vole ! Un rouge-gorge familier, Qui vient, chaque jour, me saluer.
Les moineaux domestiques, Se font plus discrets quand souffle le vent frais. Les mésanges bleues et charbonnières, Viennent toquer à mes fenêtres.
Un accenteur mouchet, M’émerveille par son chant parfait. Un troglodyte mignon, Se glisse au cœur des buissons.
Deux couples de tourterelles, Quelles tendres demoiselles ! Quelques pigeons ramiers, Portent au cou un blanc collier.
Des pies bavardes, Aux chansons criardes. Des corneilles et des choucas, Noirs comme Orion, mon chat.
Des étourneaux sansonnets, Aux reflets changeants, quel ballet ! Et, au bout du jardin, dans le haut sapin Une armée de frelons, volant, zigzaguant sans fin Leurs couleurs brillent au soleil magique, Mais, ces créatures volantes, je les trouve… bien moins sympathiques !
Quelques photos personnelles des oiseaux (la plupart prises dans mon jardin, mais pas uniquement cet automne).
Mésange bleueAccenteur mouchetPie bavardePigeon ramierPic épeicheMoineau domestique (femelle)Pigeon ramierPie bavardeMésange charbonnièreTroglodyte mignonMoineau domestique (mâle)Tourterelle turqueGeai des chênesMoineaux domestiquesEtourneau sansonnetChoucas des toursRouge-gorge familierEtourneau sansonnetTourterelles turque (couple)Corneille noireRouge-gorge et frelonsFrelons asiatiques
Je n’ai pas parlé du pic épeiche qui nous rend parfois visite, comme une flèche.
Ni du merle qui pourtant est un fidèle visiteur.
Enfin, le geai des chênes aussi, avec ses belles couleurs, qu’est-ce que je l’aime !
Pour terminer la présentation de mes chats, voici Orion, chadorable félin presque tout noir.
Orion a quatre ans et demi. C’est le troisième arrivé à la maison. C’est sans doute le plus cool de la bande, mais aussi l’un des plus indépendants. Il ne vient jamais réclamer de câlins, pourtant il ronronne dès qu’on le touche. Il frotte sa tête dans nos mains, miaule comme s’il n’avait jamais rien mangé, et part souvent en vadrouille, le grand explorateur de la maison.
Il passe la plupart de ses nuits à la belle étoile, sauf quand il neige ou qu’il pleut à verse. Et quand il commence sa nuit à l’intérieur, il trouve toujours un moyen de me réveiller si le temps s’adoucit : un bond sur moi (ou sur le chat qui dort à côté), un frottement de tête contre la mienne, et la machine à ronrons se met en route… Entre le moteur vibrant et ses moustaches chatouillantes, je finis toujours par céder et lui ouvrir la porte.
Orion est aussi le plus petit de tous. Sa maman n’avait pas pu être stérilisée à temps (confinement n°2, si ma mémoire est bonne). Ma fille et moi avions trouvé sa maman et sa petite sœur, trempées, en pleine rue un soir de pluie. Nous les avions mises à l’abri, puis retrouvée leur maison le lendemain. La fillette du foyer voulait garder la petite sœur d’Orion. Quant à lui, deux personnes s’étaient dites prêtes à l’adopter… mais ne sont jamais venues le chercher. Je pensais qu’il avait deux mois, mais il en avait déjà quatre.
S’il est d’un calme exemplaire à la maison, c’est une autre histoire chez la vétérinaire. Là, il devient un vrai petit démon : grognon, prêt à mordre dès qu’on le touche. Et pas de chance, il a la peau atopique. Multiallergique, il souffre souvent de croûtes et de démangeaisons. Heureusement, depuis fin octobre, il semble enfin aller mieux : le nouveau traitement fait effet. Reste à lui faire avaler sa gélule… une vraie épreuve ! Je vais bientôt tester la version en sirop, amer, paraît-il, mais on peut toujours espérer.
Je me souviens d’un épisode marquant, un été : Orion était sur la terrasse, recroquevillé sur une chaise en plastique sous la table. Il n’est pas rentré quand j’ai ouvert la porte, ce qui m’a tout de suite alertée. Lui qui d’ordinaire est si vorace, chasseur de souris et autres rongeurs dans les champs du maraîcher voisin, restait immobile. En le prenant dans mes bras, j’ai découvert qu’il était couvert d’un liquide blanc et visqueux, comme de la bave épaisse. Il respirait vite, sans bouger. Direction vétérinaire dès l’ouverture : il avait été mordu à la tête, deux petits trous profonds, sans qu’on sache par qui : chien, blaireau, renard ? Le mystère reste entier.
Aujourd’hui, Orion va bien. Il garde son air un peu sauvage, son cœur tendre et sa liberté d’aventurier.
Beauté félineDur la vie d’un chatOrion et LokiUn vrai Crocmou :-)
Ça y est, les piafs sont nés, Depuis des jours, j’les entends piailler. Une armée de becs qui réclame sans fin, Du lever du jour jusqu’au prochain matin.
Ils sont nourris à la chaîne, Par les deux parents, sans peine. Mais j’vois surtout le papa moineau, Voler, tourner, ramener du miam miam au nid là-haut.
Et ce nid ? Ah, parlons-en, quelle trouvaille ! Sous la corniche, au ras du toit, c’est la pagaille. Un amas de mousse, de branches, de vieux bouts de fil, Un squat aérien, un chantier bien trop fragile.
Pendant ce temps, mon palace reste vide, Un nichoir 5 étoiles, tout propre, tout solide. Trois appartements, à l’abri du vent, Avec terrasse et vue plein sud, franchement !
Je l’ai acheté 45 boules, sans rire, Pensant accueillir une joyeuse clique à nourrir. J’avais tout prévu, même l’ancien spot respecté, Juste à côté, là où l’ancienne chaudière était installée.
Mais voilà, la chaudière a claquée, Et les moineaux… ont déménagé. Pas un regard pour mon immeuble solide en bois, Pas un bec curieux… j’vous jure, quel effroi !
J’ai vu des mésanges bleues, c’est vrai, passer, Mais plus de bruit, plus rien… tout a déserté. Pendant que les moineaux hurlent à tue-tête, Sous mon toit, ça s’entête !
Quel affront ! Quel camouflet ! Ils préfèrent leur trou miteux, aucun respect, À mon palace cosy, chauffé et ventilé… Franchement, y’a de quoi enrager.
J’aurais dû leur faire un taudis crasseux, Avec deux clous rouillés, un vieux rideau crasseux. Là, peut-être, ils se seraient dit « chouette ! », Mais moi, j’ai fait trop bien — c’est bête.
Moineaux, bande de rustres, sans goût ni flair, Vous rejetez l’hôtel pour un coin de misère ? Mais allez… volez, vivez, faites votre vie, Vos cris me réveillent — et pourtant, j’souris.
C’est pas chez moi que vous logez, c’est vrai, Mais c’est chez moi que vous chantez… et ça me plaît. Bon… j’vous regarde quand même, avec un brin d’émoi, Courir nourrir vos petits — sous MON toit.
Papa Moineau domestique
Maman Moineau domestique
Voici le magnifique appartement ***** 3 chambres snobé par « mes » moineaux.
Au détour d’une balade improvisée, ce petit air, je l’ai presque chanté !
Marche avec moi, le matin se lève, Les herbes s’inclinent, la lumière est brève. Un pas après l’autre, laisse fuir les pensées, Écoute l’eau qui parle aux racines cachées.
Les oiseaux t’accueillent d’un concert sans détour, Pinson, troglodyte, leur chant est d’amour. Si petit le mignon, mais si fort son appel, Il fait vibrer le bois, du tronc jusqu’au ciel.
Le rouge-gorge file, discret et vaillant, Son œil te regarde, curieux, pétillant. Là, le goéland brun barbote avec dignité, Tandis qu’une corneille tente de chaparder.
Le héron en vol déploie son grand silence, Et les canetons rient, dansent leur innocence. Le grand cormoran, sur la rive endormie, Étire ses ailes noires comme pages de nuit.
Le Grimpereau discret, doux grimpeur de l’écorce, Suit un chemin secret, libre et plein de forces. La mésange bavarde, l’étourneau papillonne, Chacun a sa voix, et pourtant l’harmonie résonne.
Le sol, lui aussi, regorge de merveilles, Un hanneton frissonne sous l’ombre d’une feuille. Une larve de coccinelle, promesse de couleurs, Et le bourdon des arbres qui butine de fleur en fleur.
Les Dolerus scintillent, furtifs comme le vent, Tandis que les chenilles s’étirent, lentement, doucement. Le Viorne donne fruit sur un arbre voisin, Et l’ail des ours embaume les creux du chemin.
Les Sceaux de Salomon, secrets entre les pierres, Murmurent à mi-voix des sagesses de terre. Marche avec moi, écoute, respire, ralentis, Chaque souffle t’ancre, chaque pas te bénit.
Tu n’as rien à prouver, rien à faire, juste être, À l’instant, à la vie, au silence, à la fête. La nature t’accueille, sans question, sans détour, Elle te murmure simplement : Sois amour
En images. Les photos sont toutes de moi. La moitié ont été faites avec mon smartphone (insectes, paysages, fleurs) et le reste avec mon appareil photo numérique, soit au même endroit – Parc Hauster à Chaudfontaine, soit ailleurs.
La liste des bestioles et végétaux :-)
corneille noire
étourneau sansonnet
héron cendré
grand cormoran
grimpereau des jardins (je crois)
pinson des arbres (ici un mâle)
mésange charbonnière
mésange bleue
mésange nonnette
famille de canards colverts (avec des poussins qui étaient plus grands que sur la photo)
troglodyte mignon
rouge-gorge familier
goéland brun (je crois)
larve de coccinelle asiatique
chenilles de Phalène brumeuse
bourdon des arbres e
plusieurs dolerus
hanneton des jardins
fruits d’un Viorne obier qui poussaient sur un autre arbre
Elles sont là. Doucement mais sûrement. Sans carton d’invitation, sans prévenir. Les BVI ont débarqué ! Chez moi, chez toi, partout. Et cette nuit, elles ont décidé de faire une fête surprise… à mes dépens.
Mais qu’est-ce qui attire ce petit monde ? La météo, bien sûr ! Le printemps sonne l’heure du grand réveil ! Pour les BVI matinales, un combo gagnant : température + lumière artificielle = piste d’atterrissage directe dans ma cuisine. D’ailleurs, une d’entre elles a été interceptée en flagrant délit ce matin. D’abord par moi, puis par mes chats, qui l’ont observée avec ce regard qui hésite entre « futur jouet » et « déjeuner express ».
Papillon de nuit Gothique
Papillon de nuit Gothique
Papillon de nuit Gothique
Papillon de nuit Gothique
Papillon de nuit Gothique
Et la nuit, me demandes-tu ? Eh bien, c’est simple : concert privé. Pas de billets en vente, et pourtant, j’ai eu droit à une sérénade de Bzzzz Bzzzzz Bzzzz à 5h du matin, en parfaite synchronisation avec un merle, un moineau et une mésange. Magnifique, si seulement j’avais demandé un réveil aussi matinal.
Pourtant, hier, les BHP m’avaient déjà soufflé l’info. Une le matin, une autre le soir. Ça aurait dû faire tilt, mais mes neurones étaient en mode « hors service ». J’aime le printemps, mais les BVI qui transforment mes oreilles en circuits de Formule 1 nocturne… bof. Leur objectif ? Me pomper mon sang, façon mini-vampires. Leur compensation ? Une substance censée apaiser la piqûre. Spoiler alert : ça gratte quand même !
Heureusement, la nature a un plan. Les BHP sont là pour réguler les BVI ! Une fois leurs pattes échauffées, leurs mandibules prêtes, et leurs toiles printanières tissées avec l’élégance d’un designer en pleine Fashion Week, elles s’attaqueront aux moustiques. Et moi ? Je pourrai ENFIN dormir tranquille, sans ce maudit Bzzzz à l’entrée de mes oreilles.
Vive le printemps… mais à distance raisonnable, s’il vous plaît.
lumière allumée il fait encore nuit dehors Oh ! un papillon !
BVI ? Bestioles Volantes Identifiées : moustiques et papillons de nuit, ces charmants colocataires non sollicités. BHP ? Bêtes à Huit Pattes, alias les araignées, celles qui regardent tout ça d’un œil… euh… de plusieurs yeux.
Il a encore neigé cette nuit. J’aime la neige, j’aime contempler ces paysages immaculés. Blancheur silencieuse et à la fois craquante. Ciel gris chargé de promesses de flocons hivernaux. C’est la saison qui chante, c’est l’hiver qui se pare de son plus beau manteau lumineux.
Liège (Belgique) – Saintes Maries de la mer (France) : 1000 Km
Je ne voyage pas souvent, pour ne pas dire jamais. Cela doit bien faire des lustres que je n’avais plus fait un aussi long voyage. Presque trois lustres pour être plus précise. C’était en été 2010, à Salernes, avec ma petite famille et belle famille, avec nos enfants qui étaient tout petits.
En Camargue, j’y suis allée une fois, en 2001 ou 2002. Toute seule. En trains et bus. J’étais célibataire à l’époque et n’avais pas encore le permis de conduire. Je garde très peu de souvenirs de ce séjour. Les seuls qui m’ont marqués ont été la rencontre fortuite et brève avec le Héron pourpré et ma visite au Parc Ornithologique, à pied depuis mon hôtel avec tout mon barda photographique (5 Km x 2).
Pour fêter nos 21 ans de couple, mon amoureux nous a offert ce petit séjour. Nous avons choisi Saintes Maries de la mer pour la vue depuis la chambre d’hôtel, et parce que je connaissais – vaguement – l’endroit. Peu de temps avant notre départ, j’ai reçu le livre « 15 belles balades en Camargue », des éditions Belles Balades. (version de 2018, je vais recevoir la dernière version de 2023 avec 20 belles balades !) Nous avions une semaine complète. Un jour pour faire le trajet jusque là, un autre pour le retour à la maison. Trois jours sur place. J’ai eu énormément de mal à choisir nos balades, sans compter que le maître d’hôtel nous en a recommandé d’autres (rires).
Mais d’abord, un petit mot sur le trajet. Fait avec une voiture électrique (voiture de société de mon amoureux), le trajet a été vraiment facile et agréable. Je craignais des problèmes électriques, des difficultés pour charger la batterie, une panne technologique, etc. Rien de tout ça. Grâce à des applications, nous savions où il fallait nous arrêter, quand il le fallait et combien de temps cela allait prendre. En France, l’offre de charge est quand même bien plus importante que dans mon pays, la Belgique : nombreux points de recharge, divers possibilité de charge (lente, rapide, plusieurs câbles accessibles), etc.
Comme nous partions quand même avec pas mal d’inconnues (nous avions la voiture depuis 5 jours), le départ fut très tôt : 4h50, la nuit. Nous avons fait quatre pipit’stop : deux longs (petit-déjeuner et déjeuner) et deux plus courts, pour arriver à l’hôtel vers 17h15. Le retour a été plus rapide, avec 3 pipit’stop.
Super accueil. On dépose nos bagages et immédiatement après, on se dégourdit les jambes avec une balade sur le rivage et à l’intérieur de la ville. La route a été humide et frisquette; 10 à 12°C, pluie, purée de pois à couper au couteau et la météo en Camargue n’était guère réjouissante puisque des orages étaient prévus localement avec un vent soutenu. Heureusement, la température était bien meilleure ici : 22°C ! Nous abandonnons rapidement la plage, car les vagues s’écrasent sur les rochers et nous éclaboussent.
Nous sommes le lundi 23 octobre. Il fait moche, couvert, humide, venteux, mais oh ! Quel bonheur d’être ici. L’iode, le bruit de la mer, le bruit des vagues, le bruit de l’eau qui se dispute avec le vent. Nous marchons une bonne heure pour revenir à notre chambre d’hôtel et réfléchir à notre balade du lendemain.
Mardi 24 octobre 2023. Longue balade prévue. Notre objectif est d’aller jusqu’au phare de la Gasholle et peut-être plus loin. Mon guide de référence annonce une boucle de 17 km, depuis un parking jusqu’au « Passage des Douanes » à faire en une journée, ou 6 heures de marche, « ponctué de baignades » au retour. La carte reçue à l’hôtel, éditée par l’Office du Tourisme mentionne 12 km pour atteindre le phare. Il y a donc une différence, différence qui s’explique que le parking mentionné se trouve à environ 2 km de l’hôtel et que le phare est lui aussi plus éloigné de 2km après le « Passage des Douanes ». Je n’y avais pas fait attention et je n’avais, à ce moment-là, pas calculé ainsi.
Nous étions frais et dispo et avions envie de faire cette balade depuis l’hôtel, pour ne pas prendre la voiture pour si peu. Rapidement, des pancartes annoncent les distances pour rejoindre le phare de la Gasholle et Saintes Maries de la mer. Rapidement, on comprend qu’on ne fera que le phare de la Gasholle et que nous n’irons pas plus loin. Rapidement, on réalise que ça va vraiment nous prendre toute la journée, à pied. Surtout, que moi, amoureuse inconditionnée des oiseaux, je m’arrête souvent pour admirer la faune aviaire, prendre quelques photos, profiter à fond de l’instant offert. Mon amoureux fait une blague et dit que la balade annoncée de 6 heures va prendre le double du temps avec moi qui m’arrête pour photographier les piafs et les paysages magnifiques !
Le chemin est balisé. Il est fait pour les piétons (nous sommes les seuls sur le trajet à l’aller), les cyclistes (qui sont en nombre, surtout des familles avec enfants) et les cavaliers. Le ciel est partiellement couvert. La pluie est rare, mais régulière et le vent est toujours bien présent. Dès le début du sentier, je peux voir des limicoles dans les pierres qui jalonnent la plage : Gravelots ou Chevaliers ? Trop loin, ils n’arrêtent pas de marcher à une vitesse hallucinante. Je tente quelques photos, mais j’arrête d’essayer, car il y a déjà pas mal de cyclistes, pêcheurs et autres gens autour de moi et moi, je n’aime pas qu’on me « colle » de trop près. Un malaise s’installe et on poursuit notre balade, main dans la main. Rapidement, on voit Les Oiseaux emblème de la région : les Flamants rose ! Des centaines. Des milliers. Quelques individus un peu pâles, un adulescent et oui, encore un tout jeune, tout gris. Ce dernier est isolé avec (je suppose) sa maman.
Sur le chemin, des dizaines de petits oiseaux. Des passereaux. Des petits oiseaux de la taille tantôt de moineaux, tantôt de petits merles. Des bruns et jaunes. Que je n’identifie pas tout de suite, car ils volent et s’envolent dès qu’on arrive trop près d’eux. Ils décollent des buissons qui longent le chemin et se posent plus loin, à l’abri des regards et des dérangements. Quand je peux, j’essaie de m’arrêter et de photographier. J’arriverai ainsi à immortaliser deux Cochevis huppés, deux ou trois Pipit farlouse et un Pinson des arbres, une femelle. Dans le ciel, je vois et j’entends une alouette.
Lors d’une petite pause pour boire un peu et grignoter des fruits secs, où l’on s’assied en bordure de chemin, près de l’eau, parmi des cailloux lisses, on peut admirer d’un peu plus près un groupe de Flamants rose. Quand on se relève, mon amoureux et moi, on échange nos impressions. On marche lentement, en se tenant la main. On se dit qu’on a de la chance avec le temps qui se dégage doucement. On profite pleinement du calme, de la vue, des paysages, d’être là, ensemble, rien que nous deux. Tout à coup, un bruit important me surprend. Je pousse un petit cri, sans le vouloir. Une femelle faisan décolle bruyamment à moins d’un mètre de moi ! Je ne l’avais pas vue. J’avoue que je ne faisais pas attention à la végétation touffue qui longe le sentier. Mon amoureux m’avoue que cela l’a surpris aussi. C’était bruyant. Lourd. Une fuite que je n’ai malheureusement pas pu photographier. L’oiseau est allé se poser bien plus loin de nous, au-delà un autre chemin d’eau.
Les pancartes sont régulières. Nos pieds avalent les kilomètres sans trop s’en rendre compte. Jusqu’à ce que midi arrive. Voilà un peu plus de deux heures que nous marchons d’un pas tranquille, ponctué de courts arrêts pour regarder les oiseaux. Le phare est visible de très loin. Un petit point reconnaissable grâce à sa silhouette longiligne qui se détache du paysage. Petit à petit, il semble se rapprocher. Le chemin est sinueux, il tourne tantôt à gauche, légèrement, puis à droite. Le phare n’arrête pas de bouger (rires). Je dis, un peu en rigolant et vraiment par hasard, que nous arriverions au phare à 13h15. Je commence à bien sentir les muscles de mes cuisses. Ce n’est pas encore une douleur, juste une sensation, un rappel de leur présence. Après 10 kilomètres, c’est tout à fait normal. Les trois milles et derniers mètres pour atteindre le phare me semblent plus longs. De petits oiseaux bruns avec une queue rouge orangée volent de-ci, de-là. Des libellules rouge sang m’accompagne dans les derniers mètres. Il est 13h25 quand nous nous asseyons sur une plateforme, une sorte de puits fermé ou de citerne. Les petits oiseaux bruns avec leur queue rouge orangée sont moins farouches que les autres vus un peu plus tôt. Je peux leur tirer leur portrait sans problème. Je leur offrirai le trognon de ma pomme que je viens de manger en guise de déjeuner. Je n’ai pas reconnu immédiatement ces Rougequeues noirs, car je n’ai vu, ici, que des femelles. Ou des jeunes. Aucun mâle avec la moitié de la tête, la gorge, le poitrail, bien noir. Tous ceux que j’ai observés sont d’un brun uniforme avec le bas-ventre et le dessous de la queue rouge orangée.
Après une vingtaine de minutes de repos, nous reprenons le chemin du retour. Le livre mentionne un retour sur le rivage à deux kilomètres du phare. Nous trouvons facilement le chemin. Nous l’empruntons en nous demandant si nous pourrons quand même passer par là étant donné les grandes flaques d’eau qui inonde partiellement le chemin. Nous arrivons sur la plage. L’étendue d’eau, avec le soleil, est splendide ! Il y a comme une minuscule île, que je prends en photo. Notre regard, au loin, est inquiet. Nous longeons bien la barrière en bois, mais nous ne voyons que de l’eau après. Plus de barrière, plus de bois. La végétation arrive encore à percer à la surface, à certains endroits. Prudemment, nous continuons lentement en nous disant qu’on devra certainement faire demi-tour, que les intempéries de la veille ont fait monter l’eau bien plus haut que prévu. J’espère que j’ai tort et qu’on pourra quand même continuer, pour ne pas prendre le même chemin qu’à l’aller. Dans les dunes, il y a une tente. Un peu plus loin, une pancarte expliquant sa présence (suivi d’insectes). Et encore plus loin, de l’eau. La mer. Ici. Là-bas. Partout. Mon amoureux me montre du doigt où nous devrions aller. Entre cette tache au loin et nous, la mer. On hésite à y mettre les pieds. Mais nous ne sommes vraiment pas équipés pour faire trempette avec nos appareils sur le dos. Grâce à mon zoom super puissant (optique + numérique), j’essaie de voir aussi loin que je le peux. Est-ce profond ? L’eau pourrait monter jusque où ? Impossible de donner une réponse. C’est à regret que nous rebroussons chemin et qu’on continue notre route, à pied, directement Saintes Marie de la mer.
Peut-être par dépit, peut-être par tristesse, sûrement par fatigue, je commence à ressentir quelques bobos un peu partout. Après 18 km, j’ai mal aux genoux, aux hanches, au dos… heureusement les pieds ne me font pas souffrir, ou si peu. J’ai bien un petit caillou dans la chaussure gauche qui me gêne et qui commence à m’enquiquiner, mais tant que mes pieds sont vaillants, je continue. Hélas, l’épuisement et les douleurs commencent à saper mon moral. J’ai enlevé le minuscule caillou qui me gênait le talon. Un peu trop tard. Il a formé une cloque à mon talon. Je ne savais même pas qu’on pouvait avoir une cloque au talon ! Mon amoureux doit user de stratagème pour me motiver. Je veux continuer, je veux arriver jusqu’au bout, mais c’est difficile. Très difficile. Surtout que le soleil est à présent magnifique. Rayonnant. Chauffant. J’ai chaud. J’ai soif. J’ai sûrement un coup de soleil. J’ai mal partout. Heureusement, grâce à de la musique entraînante et à la visite de quelques oiseaux et autres petits animaux, je progresse. Nous avançons lentement mais sûrement. Les passages remplis de sable sont vraiment pénibles, mais heureusement, il n’y en a pas beaucoup.
De nombreuses libellules rouge sang nous accompagne tout au long du chemin du retour. Il y a même de temps en temps des couples. Une Rouge et une Verte. Accrochées ensemble. Volant ensemble. Que c’est beau l’amour (rires).
Et puis, un peu plus loin, un autre insecte volant m’étonne. Il est grand, très grand. Un criquet géant !! J’arrive à faire une photo (trois en réalité, mais juste celle-ci où on le voit bien). Si j’aurais aimé qu’une libellule se pose ma main (ça n’est jamais arrivé), je redoutais que cette créature me touche ! Impressionnant ! Assez effrayant au final, même si je pense qu’elle ne me ferait pas le moindre mal.
Enfin, un peu après, ou avant, je ne sais plus, un autre criquet tout brun. J’avais vu quelque chose bouger, mais je ne le voyais pas dans mon viseur d’appareil photo. Mais le coquin a bien été immortalisé :-)
Les deux derniers kilomètres ont été fait en mode automatique. Je ne me suis plus jamais arrêtée pour faire une photo. Si je m’arrêtais, je n’aurais pas pu redémarrer. Mon talon était finalement aussi douloureux que mes cuisses, que mes genoux, que mes hanches et que mon dos. J’ai eu une vague pensée pour le livre de Stephen King : Marche ou Crève. Enfin, l’observation de deux Aigrettes garzette occupées à se draguer (ou étaient-ce des jeunes qui jouaient ??) m’a permis d’oublier momentanément les douleurs. Car je me suis arrêtée pour les regarder, pour les photographier et… j’ai réussi à reprendre la marche. Il ne restait que 15 petites minutes avant de m’écrouler dans notre chambre.
Nous sommes revenus à l’hôtel un peu avant le coucher du soleil. Nous avons marché 7h30 et avalé 26 kilomètres !! J’ai envie de dire que c’était exagéré, mais sincèrement, je ne regrette rien du tout ! Il m’aura fallu 24 heures pour être de nouveau prête à marcher des heures. Et encore, je ne suis pas restée toute une journée sans rien faire.
Le lendemain, mercredi 25 octobre. Je dors mal, les coussins sont trop gros. J’ai trop chaud (malgré la fenêtre ouverte). Je suis réveillée à 5h. Réveillée mais pas levée. Courbatures un peu partout. La cloche au talon est vraiment douloureuse, toute petite, mais oh ! combien pénible à supporter. Ma hanche et genou gauches sont HS. Le petit déjeuner (au rez-de-chaussée, où il m’a fallut descendre une vingtaine de marches d’escalier une patte à la fois) est revigorant. C’est mon amoureux qui m’apporte tout, car j’ai vraiment du mal à me dérouiller. Mais je sais qu’il faut que je continue à faire fonctionner la machine, sinon ça sera pire après. Quelques Paracétamol plus tard, nous prenons la voiture pour nous rendre aux Aigues-Mortes. Marché local et visite du rempart médiéval au programme. Tout ça ! Oui ! Je suis folle (rires).
Le rempart m’a vraiment bluffé. Non pas par les escaliers à grimper (au secours !), mais par les points de vue qu’il offre quand on monte dans les tours. Je ne suis pas une fan de l’Histoire, mais voir ces pierres et pouvoir parcourir l’ensemble de l’édifice, m’a impressionnée. Tout comme de voir ces montagnes de sel ! Ouah !
Le petit tour au marché + faire le tour du rempart = 6 km de marche. Eh oui ! Quand même ! Et sous un magnifique soleil. Si j’avais prévu tout pour la photo, j’avais oublié d’emporter avec moi une casquette. Ce fut pour moi l’occasion d’en acheter une spéciale, de là-bas, avec le symbole de la Camargue, un cheval et un taureau de part et d’autre de cette croix particulière. Pour connaître la signification de ce symbole, je vous invite à aller sur ce site L’Auberge cavalière.
J’ai quand même réussi à prendre une photo d’oiseaux : un adorable couple de Choucas des tours… c’est de circonstance ;-)
Jeudi 26/11/2023. Pour notre dernier jour sur place, il me fallait choisir le lieu à visiter, la balade à faire, les oiseaux à observer. J’ai toujours eu du mal à choisir. Depuis le début, j’espérais secrètement pouvoir (re) voir le fameux Héron pourpré et pourquoi pas, essayer de photographier un rapace, Milan noir ou Milan royal, que j’ai l’occasion de voir en nombre haut dans le ciel ? Alors, j’ai épluché mon guide de voyage et j’ai choisi la Réserve naturelle régionale du Scamandre et ses marais boisés de tamaris. Le livre mentionne que c’est l’occasion de découvrir pas moins de 9 espèces de hérons !! Neuf ! Mais nous sommes au automne, ce n’est pas la saison idéale pour tous les observer, certains sont déjà partis en migration. Et avec un peu, beaucoup, de chance, j’aurai aussi l’occasion d’observer un ou deux milans.
Le parc ouvre ses portes à 9h. Levée tôt, comme à mon habitude, je décide de d’abord faire un tour sur la plage des Saintes Maries de la mer, pour voir si les Aigrettes garzettes se donnent toujours en spectacle et aussi, surtout, pour essayer de faire de plus belles photos de ces Tournepierres à collier que j’avais eu brièvement le temps d’apercevoir au tout début de notre longue balade du mardi. Je ne savais pas de quelle espèce il s’agissait. Entre-temps, j’ai eu le temps de regarder sur le net pour les identifier : des Tournepierres à collier. Le soleil se lève avec quelques gouttes de pluie. Il y a un paquet de Tourterelles turques (photo). Je mets un bon quart d’heure pour arriver à l’endroit désiré. Étonnée de croiser plusieurs personnes, joggeurs et maîtres qui sortent leur chien pour la première balade du jour. Deux pêcheurs également sont déjà sur place. Mon regard embrasse large et je discerne immédiatement trois oiseaux différents posés à un même endroit. Le temps d’un clic et le goéland décolle. Les aigrettes sont toujours là. La scène est répétée. Une troisième arrivera peu après, mais elle se fera rembarrer aussi sec. Des hérons cendrés? Des Grands cormorans. Deux ou trois Goéland leucophées. Le G. leucophée et le G. argenté se ressemblent très fort, si ce n’est la couleur de leurs pattes différente, seul critère qui me permet facilement de les différencier. Le leucophée a les pattes jaunes tandis que l’argenté les a rose.
Et puis, en passant sur le pont, je vois quelque chose qui bouge dans les grosses pierres sur le bord de l’eau. Ce n’est pas un Tournepierre, c’est plus petit, plus fin, plus gris : un Chevalier guignette. Le temps de quatre photos, floues, et il s’en va à tire d’ailes. Voici la moins floue de la série. Enfin, dans les cailloux colorés, « mes » Tournepierres à collier. Une dizaine qui ont la bougeotte affamée. Pffiou, ils me fatiguaient rien qu’à les observer ! Leurs mouvements rapides et l’endroit éloigné où j’étais ne m’ont pas permis de faire les belles photos que j’espérais. Dommage.
8h35, il est plus que temps que je rentre rejoindre mon amoureux pour aller aux marais du Scamandre. C’est quand même à trente minutes en voiture. 9h20, on loupe l’entrée de la réserve naturelle. 9h25, on gare la voiture dans le parking. Il fait mitiger. La fine pluie ne reste pas et la lumière du soleil a un peu de mal à percer la couche légère des nuages gris. Il fait 18°C. La température montera très légèrement pour atteindre 20 degrés fin de matinée. On aura été sur tous les pontons, chemins et « miradors » ou cabanes d’observation. Je n’aurais vu aucun autre héron que le cendré et la garzette (Aigrette). Un bruit incroyable nous a permis d’assister à un envol et un atterrissage d’un couple de Cygnes tuberculés. (photos floues « caca boudin » !) Mais j’ai été ravie d’apercevoir à quatre ou cinq reprises un puis deux Martin-pêcheurs, mais à chaque fois, en vol, avec l’impossibilité de les photographier. J’ai bien pris, je crois, un Milan noir en photo, mais de loin, très loin, très très loin. Enfin, grâce à mon compagnon, j’ai vu un Ragondin, mais mon appareil photo, en mode automatique « intelligent », a buggé sur les roseaux et végétation devant et n’a pas réussi à faire la mise au point correctement sur l’animal. Flute ! À plusieurs reprises, il y avait des panneaux nous prévenant de la présence d’un Butor étoilé (ce héron jaune trapu, massif et maître en camouflage – voir précédent article clic clic), mais hélas, trois fois hélas, je ne l’ai point vu. Je pense l’avoir entendu, il a un « glou » très caractéristique, mais je n’en suis pas moins sûre ! Malgré le peu d’oiseaux observés, c’était une agréable balade, dans un environnement calme, avec, à cette heure matinale, très peu de monde. Quand nous sommes sortis, sur les coups de onze heures, j’ai aperçu dans un champ, une poignée de Hérons garde-bœufs (petits hérons blanc et beige au bec orange qui sont souvent posés sur des ruminants, bovins, chevaux, taureaux pour picorer les insectes qui se trouvent en nombre sur ces grands animaux), posés droits sur des piquets ! Juste le temps de les remarquer, qu’on les dépassait et que je râlais de ne pas avoir eu le réflexe de déclencher mon appareil photo. Crotte de bique !
L’après-midi de ce jeudi, je demande à marcher sur le bord de la route qui mène à Saintes Maries de la mer, car j’y ai aperçu un étang avec des échassiers. J’espère que les oiseaux seront toujours là. Je pense aux Échasses blanches et peut-être à des Hérons garde-bœufs. Les petits hérons blanc et beige ne sont pas là, mais il y a pas mal d’Aigrettes garzettes et d’échasses. Je trouve les Échasses blanches très gracieuses, fines, délicates. Si je me rappelle bien, en 2001 ou 2002, la première fois que je suis venue à Saintes Maries de la mer, j’avais aussi aperçu des Avocettes élégantes. Ces grands échassiers noir et blanc sont de fait très élégants. Les échasses ont les pattes rouges, très longues et fines, tout comme leur bec. Comme nous étions au bord de la route, en sécurité derrière une barrière métallique, il y avait pas mal de trafic et de bruits. À un moment, juste où j’essayais de faire une photo nette (beaucoup de vent), un camion arrive sur ses gros pneus et puissant moteur et effraye tout ce petit monde. On pense qu’une aigrette et une échasse sont rentrés en collision. Mais tous les oiseaux ont pu atterrir non loin, sans perte de plume à déplorer. Rafale de photos, toutes floues malheureusement.
Et voilà, notre petit séjour en Camargue se termine. J’espère que ce récit de voyage vous a plu tout autant que moi. J’espère pouvoir y retourner au printemps. Ou faire un autre voyage « ornithologique » tout aussi magnifique et ressourçant.
À bientôt sur ce magnifique coucher de soleil, vu depuis notre chambre.
Ma série de photos ratées sur le vol d’un Milan noir (je crois)
Une autre série sur des engins volants en métal :-)