Un insecte étrange : la beauté cachée

Les dessous d’un insecte

Un drôle d’insecte flotte dans le bol d’eau,
Jaune et noir, quel étrange oiseau !
Ni guêpe, ni frelon, ni abeille,
Un corps tout plat, drôle de merveille.

Ses longues antennes me font hésiter,
Je tends la main, pour le sauver.
Hélas, il ne bouge plus d’une patte,
Figé, brillant, sous la lumière plate.

Par précaution, au vu des couleurs,
Je prends une brindille, sans frayeur.
Quand on ne sait ce qu’on a trouvé,
Mieux vaut sauver sans trop toucher.

Clic-clac ! Une photo pour l’histoire,
Dans mon appli, je veux tout savoir.
Quel est donc ce curieux invité,
Aux habits jaunes délicatement zébrés ?

Oh ! C’est une punaise ! et quelle espèce !
Sous ses élytres, quelle finesse !
La gonocère des haies, rien de moins,
Un nom savant pour un insecte du coin.

Elle aime les haies, les prunelliers,
Les aubépines et les pommiers.
Discrète encore sous le ciel doré,
Elle prend la chaleur avant d’hiberner.

Sous ses ailes dorées,
Le jaune et noir s’y fait beauté.
Je la croyais morte, noyée, figée,
Mais la voilà qui revit, toute en légèreté.

Sous le soleil chaud de la mi-saison,
Elle s’ébroue, reprend son horizon.
Elle déploie ses pattes, suit son chemin,
Comme si de rien n’était, tranquille, enfin.

Moralité : avant de crier « punaise ! »,
Apprenons à voir la beauté qui se dresse.
Sous leurs dessous de soie ou d’écorce,
Les insectes cachent mille forces.

Quel automne : 17 degrés en ce 5 novembre 2025 !
Avait-elle chaud ou soif pour que cette punaise tombe dans l’eau ?

Le souffle de la mer

J’ai fui l’agitation pendant cinq jours. La mer m’attendait avec son vent violent, ses vagues bruyantes, ses ciels changeants. Tout a tremblé, tout a été secoué : mes idées, mes envies, mes rêves, mes colères. J’ai oublié mon appareil photo, comme si je devais accepter de voir autrement. Alors j’ai pris le monde dans la paume de mon smartphone, j’ai écrit quelques mots au fil des vagues, et j’ai laissé les paysages parler pour moi.

Ce séjour m’a montré une chose essentielle : je ne suis obligée de rien, sinon de prendre soin de moi. J’ai pris une décision, fragile, mais importante : accepter de me faire aider, même avec un argent que je n’ai pas, même avec des doutes sur l’avenir. Parce qu’aujourd’hui, m’aider, c’est déjà choisir de continuer. Je m’aide, comme je peux, quand je peux, si je veux.

Ces photos sont des traces de ce chemin-là. Elles ne disent pas la fatigue, ni les larmes, ni la tristesse de l’automne…

Ces photos sont des pauses volées, fragiles, honnêtes, pleines d’un désir simple : prendre soin de soi, même quand tout semble lourd. Mais elles portent l’espérance discrète que, demain, peut-être, la lumière changera.

Juste une loupe et tout s’éclaire

Ce matin, sur ma fenêtre
Une mue légère, laissée par l’éphémère.
Clic-clac ! Une photo vite prise,
Mais le rendu manquait de surprise.

Alors j’ai pensé à ma loupe chérie,
Celle du botaniste, bien choisie.
Je l’ai posée devant l’objectif,
Et là, miracle : le détail devient intensif.

Maintenant je souris,
Devant cette image embellie.
Petit coup de pub bien mérité
Pour cette loupe que j’ai adoptée.

Et merci à mon GSM complice,
Pour ce cliché plein de malice.
Clin d’œil aux collègues passionnés
De la librairie où tout est à observer.

mue d’un insecte : éphémère
02/06/2025 – Liège

Ce matin-là, sur le rebord de ma fenêtre, une mue. Légère. Oubliée là par une éphémère.
Un fragment de vie. Une trace du passage. Une seconde peau, abandonnée, presque invisible.

D’instinct, j’ai pris une photo.
Clic-clac. Mais l’image était floue, sans éclat.
Alors j’ai sorti ma loupe — celle du botaniste — et je l’ai glissée devant l’objectif.
Tout a changé.
Les nervures sont apparues, le dessin délicat, la beauté discrète.
Et moi, j’ai souri.

Parce que parfois, il suffit juste de regarder autrement. De prendre un petit recul. De changer d’angle.
La loupe, c’est ce recul. L’outil simple qui agrandit le réel, qui nous pousse à voir ce qu’on ne regarde plus.
L’appareil photo, c’est la mémoire. Celle qu’on garde pour avancer.
Et la mue ?
C’est ce qu’on laisse derrière. Une peau trop étroite, un passé qui a fait son temps.
Ce n’est pas une perte, c’est une libération. C’est la place faite à du neuf, à plus solide, plus vivant.

Quand quelque chose se termine, ce n’est pas toujours une fin.
C’est peut-être juste une transformation. Une métamorphose discrète, à peine visible à l’œil nu… sauf si l’on prend le temps. Sauf si l’on s’équipe d’une loupe, d’un regard curieux, et d’un cœur ouvert.

Alors oui : juste une loupe… et tout s’éclaire.

Loupe du botaniste disponible en doublet 10x ou 15x ou triplet 10x à la librairie Regards Nature – Jardin botanique ;-)


L’éphémère. Ce petit insecte à la vie si brève qu’il en devient symbole.
Parfois, quelques heures à peine.
Et pourtant, il naît, il se transforme, il s’élance, il vit.

L’éphémère nous rappelle que le présent ne dure pas.
Qu’il faut parfois s’arrêter, ralentir, poser le regard.
Observer. Patienter. Ressentir.
Parce que ce qui est là maintenant ne le sera peut-être plus demain.
Parce que le beau se cache dans l’instant.

Mon projet d’écriture est né de là : d’un regard sur une mue oubliée, d’un détail presque invisible, d’un moment suspendu.
Un détail que j’aurais pu ignorer.
Mais j’ai pris le temps. J’ai observé. J’ai vu.
Et à travers l’éphémère, j’ai compris : chaque instant est une chance.
Une mue, une loupe, une photo… et tout devient clair.

Une araignée, une peur

Petit partage d’expérience. Scène vécue ce midi.
Au travail, tout le monde me connaît comme la sauveuse des animaux en détresse.
L’une de mes collègues, avant de partir rejoindre son bureau me laisse ce message écrit :
« Si tu veux sauver une araignée de la noyade dans l’évier 😂 »
Je cours, je vole… Et là, je m’attendais à chercher la petite bête dans l’évier (je m’imaginais déjà la prendre courageusement dans mes mains), et je tombe sur une Tégénaire 😨
Moi, à moi-même : « ah oui, mais non, faut pas exagérer quand même ». Et puis, je l’observe. Elle glisse et n’arrive pas à remonter. Je prends la première chose qui me tombe sous la main : un petit verre d’enfant. Une de ses pattes ne rentre pas dans le verre.

– Allez fais un petit effort, que je lui demande en tremblant quelque peu.
Zou, elle est dans le petit verre. Mais elle bouge vite. Et elle ressort tout aussi vite, pour…. Retomber dans l’évier !
On recommence. Bis repetita. Exactement la même scène se reproduit, si ce n’est qu’elle rentre plus vite dans le verre. Pour me fuir et retomber … Eh oui, dans l’évier !
3e et dernière tentative. C’est la bonne. Elle se déplace vite mais cette fois sur le bord du meuble et tombe par terre.
Surprise une micro seconde, elle court se réfugier sur la planche en bois, au pied du meuble de la cuisine et n’y bougera plus le temps de reprendre ses esprits – et les miens. (Et quelques photos)
Quelle aventure mes amis !

Et tout ça alors que je suis malade 🤧

Tégénaire des murs

On voit que c’est un mâle grâce à ses « petits gants de boxe » au niveau de sa tête. La femelle n’en a pas, c’est tout droit.

Il y a aussi une question de taille, le mâle est paraît-il plus petit. Mais pour moi, les Tégénaires sont de grandes araignées, qu’elles soient mâles ou femelles. Je ne me suis pas amusée à mesurer son petit corps, me rapprocher pour faire ces photos nettes, c’était déjà plus que courageux.

    Araignée du matin, je me sens bien

    – Maman ! Il y a une araignée qui est tombée sur ma tête quand je suis entré dans la douche.
    Grand gaillard de 17 ans m’informe tout simplement de sa rencontre matinale. Le plus tranquillement du monde. Il n’a pas peur, lui. Les araignées et autres insectes ne le dérangent pas tant que ce petit monde reste loin de lui et ne le touche pas.
    Il vient donc chercher l’outil de capture pour déplacer la bête.


    – Tu veux que je m’en occupe ? (Non mais allô quoi ! Je lui propose ça alors que c’est moi qui suis une ancienne arachnophobe, je suis stupide parfois !)
    Signe affirmatif du fiston paisible qui mesure une bonne tête de plus que moi, mais avec 20 kg en moins.
    Il aime me tester, je vous l’dis, les ados sont sans pitié.
    – Tu es sûr que ce n’est pas un grand Moustique, un Cousin ?
    – Non, je t’assure, une araignée !
    Je prends l’outil sauveur en main.
    Je monte les escaliers.
    J’ouvre la porte lentement. Mes yeux scrutent le plafond au-dessus de la porte.
    – Sous la douche, là. Dit-il en me pointant du doigt le/la coupable.

    Ah oui ! Pas une petite. Pas une grande non plus. Je n’ose quand même pas la prendre dans ma main. Faut pas pousser maman dans les orties, hein ! Et puis, oups, y a quand même un Cousin qui vole partout. Je ne peux pas être au four et au moulin, j’en ai déjà mis un dehors hier matin ! Si ça se trouve c’est le même qui revient et qui n’a pas pigé qu’il risque sa … Plastch ! … sa peau, oui. Je t’l’avait bien dit, cousin, qu’il ne faut pas frôler le fiston au risque de passer un sale quart d’heure. Bon, oui, tu n’as pas vu le temps passer, ni le temps de dire « ouf ».

    J’ai réussi à « éduquer » mon fils et son père de ne pas tuer les insectes, mais de les capturer et de les déplacer (même si ceux-ci finissent par revenir à l’intérieur un peu plus tard, chuuuut, faut pas leur dire). Sauf pour les moustiques, les mouches collantes et reines du harcèlement. Le Cousin, lui, n’est pas un moustique, il ne pique pas. Mais il a de longues ailes, de longues pattes et il a beaucoup de mal à se poser tranquillement et à nous laisser prendre nos douches. Quand c’est moi qui suis dans la salle-de-bains, ils ne craignent rien – plus aujourd’hui – mais si c’est le fiston ou Monsieur mon amoureux, oups, ça va vite. Ils n’ont pas le temps de souffrir.

    Bon revenons à nos moutons, enfin, à notre araignée. Un, deux, trois et hop ! un peu d’acrobatie en montant sur le rebord de la baignoire, mes deux pieds écartés pour m’assurer de ne pas glisser et la bête est dans la boîte. Car je vois déjà les titres en grands dans les journaux locaux « Une mère de famille se brise le cou dans sa salle-de-bains en voulant sauver une petite araignée de rien du tout ».
    Le fiston prend sa douche et moi je me demande où je vais libérer la bestiole. Dans l’attente, je la libère sur un mur du salon. Je la sens agitée dans cet espace clos, comme prise au piège.
    Sur le mur blanc, clic-clac, une photo que je télécharge dans l’application « ObsIdentify », j’apprends que c’est une Épeire diadème. Le sujet présent à de longues pattes, plus longues que les autres que je côtoie régulièrement. Enfin, j’ai cette impression, mais les pattes tendues, ça peut me tromper.
    Puis, j’y pense : au salon, il y a toujours une Épeire diadème qui fait sa toile sur la fenêtre, à l’extérieur. Toujours avec la petite boîte, je déplace l’araignée sur la fenêtre qui est ouverte. Je pose l’ouverture du piège sur le bord de la vitre. Elle s’y rend de suite, puis, zzzzzzou, elle se laisse tomber. Elle reste accrochée à un fil de la toile je suppose. Les huit pattes bougeant dans le vide. Zut ! Ce n’est pas sa toile, elle tente de fuir et se laisse tomber par terre. Sur la couverture des chats, elle est recroquevillée et fait semblant d’être morte. Je la reprends une troisième fois dans la boîte.

    – Désolée jeune fille (une araignée, ne sachant si c’est un mâle ou une femelle, je l’appelle « jeune fille »), tu es un peu bousculée, mais je cherche à te mettre dans un endroit accueillant.

    J’abandonne le salon pour la déposer sur le muret de la terrasse qui est situé en bas de la salle-de-bain. Et là, elle s’y sent comme chez elle. Elle va à gauche, puis à droite, de long en large. Elle finit par s’immobiliser à un endroit. Je décide de faire une photo de près, pour le groupe FB dans lequel je suis. J’aimerais bien la prendre sur ma main, mais elle a toujours ses huit pattes tendues et ça me refroidit quelque peu. L’Epeire diadème est l’espèce d’araignée qui m’a permis de me réconcilier avec ces petites bêtes. J’ai commencé par admirer leur motif sur leur dos, leur couleur différentes, leur taille, leur toile. C’est grâce à une, deux, trois épeires que j’ai eu moins peur des 8 Pattes. Je pourrais faire un petit effort peut-être ?

    Une, deux, trois, quatre photos plus tard, je me décide. Croyez-moi ou non, c’est pile au moment où je me décide de me jeter à l’eau qu’elle disparaît mystérieusement. Je l’avais là, devant l’objectif de mon smartphone, puis, pfffiouit, elle n’y est plus. Disparu. Evaporée ! Ou alors, elle a sauté dans mes cheveux ? Mais les épeires ne sautent pas, pas comme les petites Salticidae (celles-là, j’en ai déjà pris 2 sur ma main !). Je cherche, je cherche. Elle a dû se cacher. Je ne la trouve plus.

    – Longue vie à toi petite épeire aux longues pattes :-)


    Petit BONUS avec un montage photos d’une Epeire diadème en plein travail de construction de toile. C’était fascinant à regarder. Quelle patience et « compas dans les yeux » (rires). C’était la semaine dernière à mon travail (Liège)

    Le reflet rouge, c’est à cause de la vitre, la pochette de mon smartphone est voyant ! Ha ! Ha !

    Elles sont de retour pour mon plus grand plaisir

    Hier soir, dans l’arbre aux oiseaux (en face de mon salon), de petites Orites à longue-queue m’ont à nouveau rendu une visite éclair.

    J’ai même réussi à les prendre en photo. Mais c’est qu’elles ont la bougeotte ! Je préfère vous montrer des photos nettes grâce aux supers généreux photographes qui partagent leurs photos sur le site de Pixabay.

    Les deux photos de l’oiseau qui a la face blanche sont de Sharkolot. La troisième est de Kev dont j’ai déjà partagé d’autres photos d’oiseaux de ce site. J’ai choisi celle-ci en couverture de l’article.

    Ma plus belle photo, recadrée. Désolée pour la qualité, mais c’est une photo de l’écran de mon vieux bridge.

    Allez, une autre photo de l’écran où on en voit une de face et sa longue-queue qui lui doit son nom.