Quand on n’a pas de tête, faut des orties ha ha ! Voici l’un des textes que j’ai envoyé à Plumes et Talents pour leur concours « jouer avec les mots » dont je suis ressortie 4ème ;-)
Mais voilà… je ne sais plus lequel de ces deux textes j’ai envoyé ! alors, je vous présente mes 2 histoires… bonne lecture
Fait d’orties…
Hier soir, peu avant vingt-deux heures, Gustave Plage a été retrouvé inconscient dans les orties de son jardin abandonné. Selon la police, ce serait sa voisine qui l’aurait trouvé un peu par hasard au moment où elle cherchait un poussin qui avait disparu de son poulailler.
Une enquête a été ouverte, car si les médecins affirment que la victime a pu perdre connaissance en s’étouffant (presque) avec un bonbon à la menthe, les petits-enfants de Gustave portent plainte contre X pour tentative de meurtre.
Dans la maison de la victime, les casseroles sales s’accumulaient dans l’évier, plus aucune lampe n’était en état de fonctionnement, et y avait pas moins de dix-huit pantalons qui pendaient d’une manière désordonnée aux lustres du salon. Tout prouve que Monsieur Gustave Plage n’avait plus toute sa tête et que l’incident qui aurait pu lui être fatal a très bien se produire sans l’aide d’une tierce personne. Le seul indice qui ne colle pas avec cette affaire et qui a tout de suite éveillé les soupçons des petits-enfants Plage, c’est que le tracteur de leur grand-père était de sortie, garé sur la place du village, à droite de l’église. Or, papy Plage aurait été incapable de tourner la clé dans l’engin car il est perclus d’arthrite, ce qui rend tout geste minutieux difficile pour ces doigts.
Qui a conduit le tracteur, et surtout pourquoi et dans quel but a-t-on fait du mal à Gustave?
Affaire à suivre. Ne manquez pas la suite de l’enquête sur Labelouette.com.
La soupe au bonbon
Dans une grande casserole, faites cuire à feu doux une poignée d’orties mélangée à deux tasses d’eau. Pour couper le piquant des feuilles, ajoutez-y un petit cube de bonbon sucré. Mélangez le tout, jusqu’à ce que le cube soit entièrement dissout, puis portez à ébullition durant deux minutes soixante-cinq.
Coupez le feu, puis laissez reposer à température ambiante jusqu’au prochain son de cloche de l’église de votre village.
Jusque là, tout me paraissait simple, même si j’avais un doute sur le temps de repos car chez moi, à trois cents quatre-vingt deux mètres de la plage et sous dix-huit mètres virgule quatre d’eau de mer amer, il m’est impossible d’entendre les cloches sonner.
D’un geste méthodique, j’allumai ma lampe informatique et parti sur le net à la recherche d’une autre façon de faire cette recette. Cette entrée sucrée-salée, je ne pouvais pas la rater ! C’était le plat préféré de mon poussin qui devrait venir, tout à l’heure, peu avant le coucher du dauphin.
Pour ne pas changer, ma connexion avait des « ratés », et j’eus le temps de voir deux tracteurs passer avant que ma page soit enfin chargée ! Pfff ! Je vous jure, aucun geek ne survivrait à une connexion pareille, sauf peut-être les Ouiphy, cette espèce de serpent électrique qui vit dans les fonds profonds et qui grappille le moindre courant marin.
Enfin, bref, sur les 5 résultats que me donna Internet, quatre avaient des temps de repos qu’il m’était impossible à respecter. Pour l’un, je devais attendre le passage d’un banc de poissons plumes (dans la mer amer, je vous mets au défi d’en trouver ne fut-ce qu’un seul !), pour un autre je devais simplement photographier la prochaine lune rouge qui, si ma mémoire est bonne, n’est pas avant une dizaine d’années, pour un autre encore, il me suffisait d’éplucher un pantalon cornichon (en plein septembre, ce n’est plus la saison voyons) et enfin pour le dernier, je devais écrire le mot « belouette » en franssère, puis en anglair et enfin de travers… Moi qui suis uniglotte, c’est mission impossible. Il me restait donc une seule façon de faire, je n’avais pas le choix, je n’avais plus que cette possibilité : « Laisser reposer jusqu’à ce que votre invité arrive. Servez dans un bol profond, agrémentez de quelques grains de confettis et … bon appétit ».
