Oui, c’est un titre accrocheur. Mais réaliste. Je viens à l’instant, vers 5h30, de mettre le point final à mon histoire ! Mais ces 52.309 mots auront encore des copains. Certains vont quitter l’aventure, d’autres, des nouveaux, vont pointer le bout de leur petit nez enclavié (j’aime inventer des mots).
Ces deux derniers jours d’écriture ont été différents. Comme une urgence. Je regardais mes petits cartons « plan » collés au mur. Pour chaque jour, un conte à détourner, une idée à creuser, un chapitre à écrire. Et les images défilaient à la vitesse d’une F1 : à toute allure ! Mes doigts n’arrivaient pas à pianoter assez vite sur le clavier pour accoucher de toutes ces scènes qui se pressaient derrière mes rétines excitées. Pourtant, j’écris « comme une mitraillette » dit ma fille. Je tape à l’aveugle, je connais l’emplacement exact de toutes les touches de mon clavier, sans devoir le regarder. Mais ça n’allait toujours pas assez vite. Et puis, je zappais des détails, des phrases entières étaient oubliées, des scènes passées aux oubliettes. Je notais des mots-clés, des lieux, des prénoms, des couleurs, des noms d’animaux, des émotions, des dates. Tout se bousculait sous mes doigts. Embouteillage d’idées, bouchon de scènes. Tout ça sentait la fin et je ne la voulais pas bâclée. Jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’au 20 novembre, j’ai respecté mon plan en écrivant une scène, un conte détourné par jour. Mais hier, le 21, je ne travaillais pas, donc assez contradictoirement, j’avais le temps. Et c’est parce que j’avais le temps que mon cerveau s’est complètement laissé aller et m’a montré plusieurs chapitres les uns à la suite des autres. Comme dans une BD, de la fumée (de mots) sortait par mes oreilles, mon cerveau était en surchauffe. La structure à respecter n’était plus là, la ligne d’arrivée des 50 k de mots était toute proche : J20 : 47.313 mots. Je savais que j’allais y arriver, mais je pensais mettre plus de temps. En 12 ans de Nano (je n’y ai pas participé chaque année, mais, avec les camps en avril et juillet, je m’y suis essayée à 13 reprises ! Toutes n’ont pas été officiellement suivie sur le site du Nano (7x). Ce n’est que la deuxième fois où j’arrive à 50.000 mots ! La première fois, c’était mon premier Nano, en 2012. Je me souviens parfaitement avoir péniblement réussi à atteindre 50.006 mots au 30 novembre. Je me souviens aussi très bien ne pas avoir écrit tous les jours, et surtout avoir bâclé la fin, car ça devenait trop long pour moi ! J’ai vraiment écrit n’importe quoi pour la fin de ce Nano, je n’ose même pas la relire !! Aujourd’hui, douze ans plus tard, je ne voulais pas faire la même erreur. Je sentais que la fin allait m’échapper, n’allait pas être bonne, brouillonne, jetée comme une malpropre sur l’écran blanc de mon ordinateur. Alors, le 21 novembre, quand j’ai vu que j’avais juste noté des mots-clés, des dates, des lieux, des animaux et prénoms de personnages, j’ai fait une pause. Je me suis fait un thé, mon thé du matin et j’ai… tourné en rond dans mon salon endormi (il était 4h48 du matin !). Puis, revenant à mon ordinateur, j’ai ouvert un nouvel onglet, celui consacré à Chat GPT. Je l’utilise deux fois par semaine pour demander à créer une image pour illustrer un passage ou un chapitre. (je pense que je vais poursuivre cette idée d’illustration par chapitre pour égayer mon livre). Et là, j’ouvre une nouvelle discussion et je lui demande « j’écris une histoire avec des contes détournés. Mais je me sens coincée pour la fin, je ne sais pas comment l’aborder. Pourrais-tu m’aider à écrire un chapitre avec bla bla bla » (là je détaille un peu mon histoire, je le résume et je demande ce que je veux : héroïne qui rencontre telle personnage, détournement de tel conte, tel animal comme ceci, un autre comme cela, avec l’arrivée d’un coup de théâtre comme ceci, en faisant le lien avec les émotions de mon héroïne et de ses questions, de sa quête, etc.). Bon, j’avoue que j’ai dû écrire au moins 500 mots pour décrire à Chat GPT mon histoire, où je me sentais coincée et où je voulais arriver. C’était très mal écrit, mais toutes les infos et idées étaient présentes. Et là ! Incroyable ! Génial ! Il a réussi à suivre mes idées mélangées, tortueuses, il m’a comprise, il a su me guider comme je le souhaitais, m’amener où je le voulais. En plus bref, parce que moi je suis une grande bavarde et parfois je me perds dans des détails inutiles. Le meilleur, je trouve, dans tout ça, c’est qu’il me proposait même une suite avec plusieurs propositions !! Mais je ne voulais pas de ses suites à lui. J’avais mon idée et j’allais lui demander de m’y emmener. Ainsi, la fin de cette histoire, je dois la partager avec l’Intelligence Artificielle ! Je n’en ai pas honte. Je n’ai pas fait des copier-coller, mais j’ai utilisé sa concision pour arriver à mes fins, à ma FIN. J’ai réécrit, j’ai adapté, j’ai corrigé, j’ai changé des mots, des phrases, des descriptions. Et, surtout, maintenant que j’ai toute l’histoire écrite, dans son entièreté, j’ai une vision plus globale du squelette et je vais, oui, j’ai envie, de corriger des passages, de rajouter des scènes !
En effet, nous ne sommes que le 22 novembre. Il me reste huit jours, pour rester dans le délai du défi, pour me relire, corriger et terminer pour de bon, cette histoire. MON histoire.
Oui, pour la première fois, j’ai l’ENVIE de relire, de corriger ce texte. Pour la première fois, j’ai envie d’aller jusqu’au bout de ce processus d’écriture. Pour la première fois, cette histoire imaginée à l’occasion d’un NaNoWriMo va réellement prendre vie dans un livre imprimé. Comme je vais y intégrer des images et des couleurs, pas sûre que je veuille le vendre (il va coûter cher). Peut-être en ferais-je alors une version numérique ou une version papier en noir et blanc.
C’est étrange cette sensation qui flotte dans mes trippes. Une victoire. Une fierté. Mon vase de « confiance en moi » est tout à coup rempli. Pourtant, du défi même, je ne gagne rien. Mais l’histoire qui a pris vie, l’histoire s’est écrite, MON histoire, et le fait d’être arrivée à l’objectif officiel des 50 mille mots en une vingtaine de jours seulement, ça, c’est OUAH !
BRAVO Cécile, tu y es arrivée !
MERCI Cécile d’avoir fait tout ça, tout ce chemin.
Cécile, je t’aime (rire)


Le graphique ci-dessus est hyper important pour moi. Il me ressemble tellement ! Mon humeur et mon énergie, ma motivation et mes idées/envies sont comme cette courbe qui monte et qui descend (les montagnes et les vallées représentes le nombre de mots par jour que j’ai écrits). Dans ma tête, c’est tout à fait ça, ça monte et ça descend, parfois du jour au lendemain…


