Adapter des contes : Noël

Depuis peu, je suis bénévole à la super librairie Regards Nature, à Liège.

Samedi prochain, le 16 décembre, je vais raconter des contes de Noël. Raconter et pas conter, même si je vais sans doute faire naître beaucoup d’images avec mes mots oraux, sans regarder le texte. Le texte. Mon texte. Oui, j’ai adapté deux contes issus du chouette recueil  » 1000 ans de contes de Noël », des éditions Milan. (Il existe toute une série de recueils « 1000 ans de – contes – comptines – chansons »)

Des contes avec des animaux. Bien sûr. Le premier avec de petites araignées sympathiques qui se désolent de ne pouvoir admirer le sapin décoré au salon. Bah, oui ! Pour installer cet arbre, il faut faire de la place et surtout, surtout, nettoyer et enlever toutes les poussières et toiles d’araignée qui traînent ! Heureusement, la magie de Noël va opérer…

L’autre conte, nous vient de Russie. Le conte de « La moufle » est bien connu. Je l’ai adapté en y racontant la venue d’animaux bien de chez nous : musaraigne, merle, écureuil, hérisson, renard, sanglier, cerf,…

J’ai repris des dessins que j’avais déjà fait avant, de nouveaux sont arrivés car je n’avais pas tout ce petit monde avec moi au moment de la réécriture de ces contes.

Jeu d’écriture : écrire la suite (Noël)

Pour mon prochain atelier d’écriture, j’ai imaginé, entre autres jeux, une invitation à écrire la suite d’un début d’une histoire. Comme Noël s’approche à grands pas, l’histoire se passe à Noël. Avec Papa Noël plus exactement.

Je le mets dans trois étranges situations :

  1. Le Père Noël n’échappe pas à la crise. Il a dû déménager dans une toute petite maison pour pouvoir payer les factures du chauffage, car ici, au pôle Nord, qu’est-ce que ça caille ! Il ne peut pas se passer de chauffage.
    C’est le soir de Noël. De ses petits lutins, il a reçu tous les cadeaux commandés par les enfants sages. Et ce n’est qu’aujourd’hui, ce soir, quand toutes les commandes sont terminées, qu’il se rend compte que sa nouvelle maison est bien trop petite pour tous les contenir. Qui dit nouvelle petite maison, dit nouveau petit traîneau !
    Que va-t-il faire ?
  2. Atchoum ! Flute ! Le Père Noël est malade. Il a la grippe. Et c’est ce soir qu’il doit distribuer les cadeaux. Qui va pouvoir l’aider ? Et surtout comment ? Car les rennes du Père Noël n’obéissent qu’à leur seul maître.
  3. C’est le soir de Noël. Cette année est une année particulière, car le Père Noël a décidé de récompenser les adultes qui ont été bien sages aussi. Malheureusement, quand il a fini de distribuer les cadeaux aux enfants et qu’il rentre chez lui pour aller chercher les cadeaux des adultes, il se rend compte qu’il a été cambriolé. Que va faire le Père Noël ?

Avec son accord, voici ce qu’à imaginé Fabienne qui a reçu en avant-première les propositions du jeu. Elle a choisi le début numéro 2.
J’adore sa suite ! J’espère qu’elle sera inspirée pour jouer à un autre jeu :-)

Atchoum ! Flute ! Le Père Noël est malade. Il a la grippe. Et c’est ce soir qu’il doit distribuer les cadeaux. Qui va pouvoir l’aider ? Et surtout comment ? Car les rennes du Père Noël n’obéissent qu’à leur seul maître.

Au fait était-ce bien la grippe ? Pas le covid ?! Il n’avait plus d’autotest à domicile et en cette veille de Noël, les pharmacies étaient fermées. Donc grippe ou pas grippe, covid ou pas covid, pas question d’aller contaminer tous les enfants ! Qu’aurait-on pensé de lui ? ! 

– Et mes rennes ! Vous êtes sûrs que vous ne voulez pas vraiment m’aider et aller seuls ? si je vous file les adresses , ça devrait aller non !? « 

-Pas question, depuis la nuit des temps c’est toujours toi qui nous a guidés. Ce n’est pas maintenant que ça va changer. Nous on va se coucher ! « .

Père Noël mit un dafalgan dans un verre d’eau fraiche. Ah cette migraine qui lui battait les tempes !  

– Oups ! idée et si je demandais à mon vieux pote Saint-Nicolas de m’aider. J’ai toujours bien son numéro ! Aussitôt dit aussitôt fait ! Mince c’était le répondeur sur  le portable de Saint -Nicolas : « je ne suis pas disponible en ce jour de réveillon, veuillez vous adresser au Père Noël. »  Père Noël laissa quand même un message : « Rappelle-moi STP, la Noël des enfants dépend de toi! »

 A qui d’autre s’adresser ? La poule de Pâques et ses cloches ?

– dring, dring, Bonsoir la poule de Pâques, c’est le Père Noël. J’ai absolument besoin de toi pour porter les cadeaux de Noël aux petits enfants ! Tu peux m’aider ? 

-Tu rigoles Père Noël ! On est en décembre ! Je vais mourir de froid et mes cloches aussi, c ‘est totalement exclu ! 

 Zut et rezut, Père Noel s’apprêtait à mettre un second dafalgan dans son verre d’eau fraiche quand son portable se mit à sonner. 

– Et salut c’est Nicolas le grand saint . J’ai vu que tu m’avais laissé un message. T’es pas en train de livrer ? il est déjà tard !  » 

-« C’est la cata ! je suis malaaaade et les rennes ne veulent pas y aller sans moi ! tu n’aurais pas une idée ? »

– « Je pense à quelque chose . Tu  connais bien le Père Fouettard,  celui m’accompagnait avant (maintenant il ne peut plus).  Il a toujours adoré les animaux et son rêve c’est de  conduire un traineau. »

– Ben je suis pas sûr que. ..

– Rien ne coûte d’essayer.  je l’appelle et il passera chez toi. 

Père Noël mit un 3ème dafalgan dans son verre d’eau fraiche 

 5 à 10 minutes plus tard, Père Fouettard était chez lui. 

– Salut Père Noël,  t’imagine pas comme je suis heureux . Conduire un traineau,  c’est mon rêve depuis toujours !

– Et bien pour te parler franchement je ne suis pas sûr que les rennes veuillent…Au fait que transportes-tu dans ton sac à dos ?

– Une barbe blanche , un bonnet et une robe rouge.

Le Père Noël avait quelques doutes.  Il réveilla les rennes qui râlèrent ferme de devoir se lever et en voyant Père Fouettard ( qui entretemps avait enfilé le déguisement) s’exclamèrent :  » c’est quoi ce barbu noir en rouge !? » Le Père Noël vit rouge !

– Vous n’allez pas me la jouer rennes racistes ! c’est lui qui vous guidera cette nuit et pas question de discuter. Il est très gentil et a toujours rêvé de faire ce job ! »

– Ok ok mais à la moindre erreur de sa part, on fait demi-tour.

 Tout heureux le Père Fouettard grimpa dans le traineau et « hue mes copains rennes ! »

Le père Noële s’enfila un 4ème Dafalgan et s’enroula sous sa couette bien au chaud .

Il rêva qu’il avait pris sa retraite.


A vous de jouer !

Romain Sardou, une seconde avant Noël

une-seconde-avant-noel-r-sardouEh oui, vous avez bien deviné le titre et l’auteur de ma dernière photo mystère : Romain Sardou avec « Une seconde avant Noël ».

Ce conte de Noël, je le lis actuellement à mes enfants. Une demi heure de lecture à voix haute le soir, avant le dodo… pour faire de jolis rêves… quoique le début n’est pas très réjouissant : au 19ème siècle, les enfants travaillent pour « payer » le gîte et couvert, un enfant fait une chute mortelle, un clochard est rossé… mais la magie est là, on découvre le génie qui va utiliser ses pouvoirs, on fait connaissance avec un orphelin qui va être le héros de l’histoire.

Chuut, je n’en dis pas plus pour le moment… l’ayant déjà lu, je ne peux que vous le conseiller en cette période pré-Noël.

Monsieur Rouge-gorge a froid

– Papa, tu as vu ? Il neige ! Il neige pour Noël ! Ça, c’est la fête.- Oui, fiston, j’ai vu. Si tu veux, on peut faire un petit bonhomme de neige !

–  Oh oui, chouette alors ! »

 Alors que Pierre s’apprête pour sortir, un petit oiseau brun et orange se pose sur la table du jardin et, de ses petits yeux, regarde sur la table et par terre s’il n’y a rien à se mettre dans le bec. Dehors, il fait froid et les flocons de neige tombent et fondent sur le petit corps de l’oiseau.

– Tu es prêt, Pierre ? Je t’attends

– Oui mais, papa, tu as vu à la fenêtre ? Un Rougegorge. Il a l’air d’être malade, il ne bouge pas beaucoup.

– Oui, en effet, il a certainement froid…et peut-être aussi faim ! Tu veux l’aider ou tu préfères ton bonhomme de neige ?

– Je veux l’aider, papa ! Dis je peux ?

– Bien sûr ! Tiens, demande à maman si elle a quelques graines pour les oiseaux. Elle doit sûrement avoir fait des provisions en pensant à eux, à présent que le froid est là.

Petit Pierre revient bien vite, les mains remplies de graines et autres boules de graisse. 

– Et maintenant, qu’est-ce que je fais ?

– Tu vas déposer quelques graines par terre, tout doucement. Lentement, pour ne pas l’effrayer. Moi, je vais accrocher les boules de graisse.

Le petit oiseau ne bouge pas d’une plume, frigorifié. Il regarde attentivement la nourriture qu’on lui offre. Les graines rebondissent à terre. La porte se ferme et le petit oiseau, réchauffé à l’idée qu’il va manger, a le regard plus vif.

Après que l’enfant soit rentré, le Rougegorge bouge une, puis les deux pattes. Trois petits bonds et le voilà à terre picorant les premières graines, puis s’envolant sur la boule de graisse.

Sans le faire exprès, petit Pierre a jeté les graines tout près de la grille d’évacuation pour le sèche linge. La vapeur chaude réchauffe par la même occasion le Rougegorge. La chaleur et la nourriture étant là, il retrouve bien vite toutes ses forces.Un sourire immense illumine le visage du petit garçon.

– Joyeux Noël à toi aussi, monsieur Rougegorge.

Pour le remercier de sa bonté, l’oiseau ouvre le bec et lui chante une douce mélodie.

Toute la famille observe avec plaisir ce petit volatile et les oreilles se laissent aller au gré de cette musique si naturelle, si pure.

Et pour le plaisir des yeux, une autre petite photo :-)

Noël pour les méchants enfants

Voici un petit conte de Noël écrit à l’occasion du concours de Web Book Edition… pour la catégorie « décalé ». Je n’ai pas gagné mais j’ai pris plaisir à écrire cette petite histoire. Bonne lecture et merci à WBE pour leur travail et initiative !

Cette année, Noël va être unique. Exceptionnel. Extraordinaire. Un Noël qu’on ne va pas oublier de sitôt.

En effet, ce soir, le père Noël prend l’étrange et incompréhensible décision de s’occuper d’autres enfants. Sur un coup de tête, ou coup de folie, cela ne peut en être autrement, il choisit de faire plaisir à des enfants méchants !

Vous ne rêvez pas : le père Noël veut gâter ces petits monstres que tout le monde « enguirlande », ces petits diables qui nous cassent les « boules », ces sales mômes qui ne sont pas des « lumières », ces vilains que l’on ne voudrait surtout pas avoir chez soi pour tous les « sapins » du monde.

Le soir du réveillon, les gentils enfants attendent patiemment la venue du gros bonhomme sympa.

Or, à la surprise générale, Tom, Karim, Jeremy, Esther et Sara ont, eux, déjà un beau papier à déchirer.

Dans le foyer de ces cinq garnements, peu d’adultes sont là pour découvrir l’hallucinante nouvelle.

Les enfants reçoivent le présent dans leur chambre. Aucun des cinq n’entend le moindre bruit. Aucun ne voit l’arrivée du père Noël. D’ailleurs, ils n’y croient même plus. Ils aiment dire que le père Noël n’existe pas, que ce n’est qu’une légende pour demander aux bébés d’être gentils.

Vous devriez voir leurs têtes quand ils veulent quitter leur chambre pour aller faire quelques mauvais coups.

Tom se précipite sur le cadeau sans se poser la moindre question. Il déchire l’emballage aussi vite que superman l’aurait fait. Et quand il voit l’image sur la boîte, il n’en revient pas :

OUAH ! Un coffret de petit chimiste rien que pour moi ! Génial, je vais pouvoir faire péter la baraque, rigole-il à gorge déployée.

De son côté, Karim est aussi enthousiaste que Tom. Même s’il croit d’abord à une plaisanterie, il n’attend pas le réveil de sa petite soeur malade pour déchirer bruyamment le papier doré. Et quand il repère une toque blanche, il s’exclame aussitôt:

Le manuel du parfait cuisinier ! Je vais enfin pouvoir faire comprendre à ma mère que ce qu’elle prépare, c’est de la bouffe pour chien… ah ah ah.

Jeremy, lui, reste méfiant. Cela dure une bonne partie de la nuit. Affalé dans son lit, un biscuit au chocolat écrasé sur son oreiller et un verre de lait renversé sur le sol, le gamin scrute le paquet en s’imaginant que c’est une farce de son voisin qu’il déteste.

Mais il n’est pas assez intelligent pour ça. Et puis surtout, il n’oserait pas, il sait que je lui casserais la figure à l’école s’il osait faire ça.

Sur cette conclusion, Jeremy ouvre doucement la feuille de papier rouge et verte. Quand il lit « La sorcellerie pour les nuls », il prend la boîte à pleine main, la lève au-dessus de sa tête et s’écrie :

Arf ! Je vais pouvoir empoisonner tous mes amis. Harry Potter peut aller se recoucher, c’est moi le meilleur !

Esther, à la fausse allure de petite fille modèle, ricane quand elle aperçoit le colis qui trône devant sa porte :

Hi hi hi, c’est sûrement encore un coup de tante Agathe. Elle est tellement idiote qu’elle n’a une fois de plus rien compris. Tant mieux, je ne vais pas me plaindre.

Quand elle découvre la boîte à bijoux, ses yeux s’illuminent. Son regard en dit long. On peut presque croire qu’elle a d’autres idées pour ce collier splendide et ces magnifiques boucles d’oreilles. Ce ne serait pas la première fois qu’elle enfoncerait des corps étrangers dans l’oreille de son pauvre chat.

Enfin, chez Sara, la tension est palpable. Toute la famille est réunie au rez-de-chaussée tandis que la petite fille, punie dans sa chambre, doit subir les rires de ses soeurs sans rien dire. D’ailleurs, elle est carrément surprise de ce cadeau. Elle ne sait pas quelle attitude adopter. Est-elle punie ou non ? Lui en veut-on vraiment d’avoir invité tous ses amis « comme elle » sur tweeter ? Sa maison est assez grande pour pouvoir accueillir quelque dix-huit autres enfants supplémentaires, non ?

Elle attend donc que la musique batte son plein pour découvrir son cadeau mystérieux.

Un journal intime ? Un vrai ? Rien que pour moi ? C’est pas possible, dit-elle émue.

Émue ! Oui la gosse est émue ! Car voyez-vous, elle fait tellement de bêtises qu’elle ne les retient pas toutes. Pourtant, à la croire, certaines valent un prix au Guiness Book des bêtises les plus cruelles.

La fillette note vite tous ses mauvais coups dans son premier journal intime. Celui-ci est protégé non seulement par un cadenas à codes, mais aussi par une empreinte digitale (mais ce dernier système n’est valable que si la peau des doigts n’est pas maculée d’encre… ou de sang !)

Ces cinq petits monstres sont donc heureux en ce réveillon de Noël. Incroyable mais vrai !

À des milliers de kilomètres de là, au pôle Nord, le père Noël embrasse la sorcière allergique au bonheur de Noël !

Cette expérience n’est pas renouvelable l’année prochaine, vilaine sorcière. Une fois par vingt années suffit amplement. Il ne faudrait pas que les enfants sages soient punis pour rien deux fois de suite. Est-ce entendu ? demande le gentil papa d’une voix ferme que l’on ne connaît pas.

Bien sûr très cher, bien sûr. Mais, avoue, cela te fait bien plaisir de penser un peu à ces enfants ? lui répond-t-elle d’un sourire malicieux.

Le père Noël ne dit rien, mais son petit rire étouffé parle pour lui.

Le lendemain matin, les enfants sages, eux, se réveillent tristes.

Toutefois, au moment où tous rejoignent leurs familles pour déjeuner, on peut entendre par endroits : « MAIS, MAIS, QUE SE PASSE-T-IL ? »

Et dans la cabane du Père Noël, la sorcière éclate de rire.

Après deux cent cinquante ans à jouer les vilaines, elle a des envies de changements, de renouveau. Elle va se reconvertir et pas en n’importe qui : en une gentille sorcière, à l’écoute des plus grands enfants qui ne croient plus trop en la magie de Noël.

Grâce à Tom qui va être son premier assistant pour les adolescents garçons, elle va inaugurer la boutique du petit chimiste. Grâce à Karim, elle va ouvrir un chaîne de restaurants que pour les enfants. Grâce à Jeremy, l’école des Sorciers va connaître un immense succès, et grâce à Esther, une nouvelle gamme de bijoux extraordinaires va voir le jour. Enfin, Sara sera son bras droit, sa chef en communication et elle sera responsable des éditions Gentils Sorciers.

Désormais les grands et les méchants enfants écrivent aussi un courrier à l’approche des fêtes de fin d’année, non pas à Papa Noël, mais à Sorcière de Noël. Les plus gentils sont conseillés et guidés. Les plus méchants disparaissent mystérieusement et ne redescendent sur Terre qu’une fois un stage de travaux et d’intérêts généraux effectué chez la Sorcière de Noël.

– Et moi, qu’est-ce que je fais maintenant ? Et mes petits enfants sages ? demande papa Noël.

– Vous, écrit l’auteur, c’est une autre histoire… Si vous êtes sage, je vous la raconterai ce soir…