Poème du matin

Mon premier bus du matin, je vais aller le chercher,
Comme tous les jours, pour aller travailler.
Le soleil ne s’est pas encore levé,
Mais les oiseaux, eux, sont bien réveillés.
Les rougegorges et les merles s’en donnent à cœur joie,
J’aime croire qu’ils ne chantent que pour moi.
Et je compte, non pas le nombre de mes pas,
Mais eux, par jour de pluie, que toujours, je ne vois pas.
J’en suis à 18, quand CRACK, dans mes oreilles
Retentit la mort sous ma semelle.
Quelques frissons parcourent mon corps,
Dans l’ombre, sur la dalle relevée, tout contre le bord,
Malgré mon attention, je ne l’ai pas vu,
Et éviter, malgré tout, je n’ai pas pu.

Or, surtout ne pas se retourner,
Seulement voir ce que je me suis promis, et pourquoi, et commen
t
(Je vole, chanson de Michel Sardou)

Au bout de mon chemin,
Mes pas ne sont plus certains,
Plus lentement, plus doucement,
Ne plus tuer, assurément.
Au final, j’arrive à 39, mais ce n’est pas précis,
Car, oui, il y en a un à qui j’ai ôté la vie…

 

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