Vous avez osé faire ça ce matin ? Oui ! Et même sans réfléchir…

Vous venez de terminer de lire un , deux, trois livres. En fait, vous avez ingurgité trois bandes dessinées et trois mangas en deux jours.

Dans votre bibliothèque, il y en a encore une bonne dizaine qui attendent d’être choisis, c’est votre PAL. Sans compter les quatre titres reçus en numérique qui semblent bien, mais auxquels vous ne réussissez pas à accrocher pour l’instant. Mais, surtout, vous attendez avec grande impatience votre commande de romans sur les dragons qui devrait arriver bientôt chez votre libraire, enfin chez l’un de vos libraires :-)

Aujourd’hui, il fait beau. Vous sortez faire une petite balade et profitez de ce soleil resplendissant pour emmagasiner naturellement votre vitamine D qui vous fait cruellement défaut depuis quelques mois.

Vos pas vous emmènent sans surprise vers une librairie qui a été fermée durant le confinement et qui est réouverte depuis peu. Vous vous dites que vous ne pouvez pas ne pas lui faire un petit coucou, après tout ce temps… Oh ! Une revue sur les animaux de la forêt vous fait de l’oeil et là, une autre sur l’espace pour vos enfants vous attire aussi. Tiens, une autre revue sur l’écriture… Et puis, après les revues, il y a les meubles des romans. Le premier a avoir volé votre attention est un petit livre avec deux girafes en couverture. Ni le titre ni l’auteur ne vous sont inconnus. Vous aviez sans doute déjà été intéressé auparavant, dans sa première édition, originale, en grand format. Mais votre budget livres, comme le mien, n’est sans doute pas illimité, et vous avez donc mis ce livre dans un coin de votre tête pour… l’oublier !

Le revoilà face à vous. Vous lisez quand même la quatrième de couverture pour vous rafraîchir cette mémoire défaillante. Le héros de ce roman ressemble quand même étrangement à vous. Vous aussi, vous êtes passionné par les animaux sauvages. Bon, vous n’êtes pas devenu vétérinaire et vous n’avez pas hérité de quelques dizaines d’hectares en friche que vous avez transformé en parc animalier, mais bon… cela aurait pu se faire dans une autre vie ! Et puis quoi, vous avez failli aller en Afrique pour rendre visite à une copine quand elle travaillait là-bas, alors quand même, ça fait beaucoup de signes en commun… il vous le faut ce livre. Et maintenant qu’il est en petit format, c’est moins cher, vous pouvez vous le permettre. Cela vous changera de vos dernières lectures. Allez, hop, vous l’embarquez. Vous contournez ensuite ce meuble pour respecter le sens de passage dans cette super librairie et vous vous dirigez vers la caisse et la très gentille libraire.

Là ! Paf ! Un autre roman vous appelle ! L’auteur vous a captivé avec plusieurs précédents romans. Celui-là aussi, en lisant le résumé au dos du livre, vous vous souvenez l’avoir vu à près de 20 euros ! Décidément… Bon, il est petit, il rentrera bien dans la bibliothèque avec les autres. Et puis, un thriller, ça fait un lustre que vous n’en n’avez plus lu ! Vendu ! Ce livre est celui de Pierre Lemaître : trois jour et une vie.

Ce n’est qu’une fois à la maison que vous remarquez les bandeaux publicitaires des maisons d’édition. Oui, sur les deux romans. Ces trucs-là ont beau être en rouge flash, il n’a rien à dire, vous y êtes, pour votre part et pour la mienne, totalement insensible.

Et donc, à la maison, vous souriez. Vous avez osé dépenser de l’argent sans compter ni réfléchir et pour quoi ? Pour des livres ! Encore et toujours des livres ! Et en lisant ce billet, vous vous dites que vous devrez remettre votre liste de livres à lire pour 2020 à jour :-)

Jardin fatal, de Patrick Cauvin

Titre : Jardin fatal
Auteur : Patrick Cauvin
Édition : Albin Michel / Le Livre de Poche
Genre : roman
Année d’impression : 2005
Nombre de pages : 314
Note personnelle : 8/10

jardin-fatal-patrick-cauvinAlan est biologiste pour une multinationale. Hélène est sa femme. Ils ont un petit garçon nommé Max-Max qui a 4 ans. Hélène et Alan sont un couple vraiment pas comme les autres. Ils aiment vivre des tas d’aventures pour pimenter leur quotidien et renforcer leur complicité. Ils sont loin de s’imaginer que les histoires qu’ils montent de toutes pièces vont être dépassées, et de loin, par la réalité.

Un jour, Antoine, un jeune chercheur, collègue d’Alan, demande à ce dernier s’il veut bien vaporiser un produit de sa fabrication sur un rosier de sa maison. Alan accepte de bon cœur, mais il ignore qu’il signe là un contrat avec l’Horreur !

Si on m’avait dit qu’un jour, je pourrais avoir peur des plantes… d’inoffensifs végétaux dit-on… c’est ce qu’on essaie de nous faire croire, de vous faire croire !

L’auteur sait faire durer le suspense et sait nous emmener en bateau avec brio. On croit d’abord une chose, puis on se trompe de chemin… jusqu’au bout, Patrick Cauvin m’aura eue ! J’ai adoré le rythme qui décrit les passages les plus effroyables : d’une lenteur et d’une douceur telle que l’événement m’a toujours surprise, me faisant tantôt sourire, tantôt rire aux éclats, tellement la chose était grosse et que je n’ai rien su voir venir.

Un passage un peu trop détaillé, à la fin, auquel je n’ai pas accroché, car pour moi cela m’intéressait moins.

Quelques extraits :

« – Des cauchemars ?
– Pas vraiment, avait répondu Hélène, simplement tout ce bordel verdâtre est sorti toute la nuit du bocal, a bouffé la moquette, une partie de l’escalier, aspiré Max-Max et Olibrius et commencé à me dévorer vivante (Olibrius étant leur chat).
– Et ça s’est terminé comment ?
– Je me suis réveillée.
– Dommage, avait ricané Alan, j’aurais aimé savoir ce que tu serais devenue après digestion. Il est fort probable que, transformée en spores, tu aurais essaimé par un jour de grand vent lorsque les capsules se seraient ouvertes. »

« Le coup de génie ressemble à s’y méprendre au coup de folie. »

« J’ai cru percevoir chez la laborantine incriminée dans l’affaire une attitude de je-m’en-foutisme qui m’a rebroussé les nerfs plus que de raison. »

« Mais la folie n’était pas la débilité, on pouvait toujours penser que dans le cerveau le plus inventif, au cœur de la raison et de la pensée la mieux constituée, une fissure pouvait naître, dont personne n’était capable de mesurer les conséquences. »

J’adore cette description d’un personnage :
« …. l’usage quasi quotidien du marteau ayant peu à peu conféré à la sexagénaire une musculature qui l’apparentait plus à Sylvester Stallone qu’à Julia Roberts. »

Encore un mot lu de travers, mais qui correspond tout à fait à l’histoire :

Le rosier… celui que j’avais apprivoiséau lieu du rosier... celui que je vaporisais.