Pauline Atti : Transformer votre vie par l’écriture

J’ai découvert ce bouquin par hasard. Pauline Atti n’a pas fait qu’écrire et éditer un livre, elle continue à développer cette technique du bien-être au travers l’écriture manuscrite : site, blog, FB, newsletter, rien ni personne n’est oublié. Et ça, c’est top. J’ai toujours eu du mal à rester active longtemps sur un forum ou sur un réseau social, quel qu’il soit. Ici, grâce à ses newsletters, je continue à la lire, à la suivre, à écrire dans mon cahier d’écriture quotidienne.

Jusqu’à sa lettre d’information du 15 décembre, je ne voulais plus faire de bilan de l’année écoulée ni de carte de visualisation pour 2025. Ici, grâce à ses 15 questions, j’envisage tout doucement, à quelques jours de Noël, de renouveler avec cette « tradition ».

J’ai toujours tendance à me focaliser sur ce que je n’ai pas réussi plutôt qu’à mettre en avant – et à me féliciter – de tout ce que j’ai pu faire de génial ! Et ça, ça va changer. A force de ne voir que le côté négatif de certaines choses de la vie, on finit par ne plus voir la lumière qui est pourtant à nos côtés.

En cette fin d’année 2024, je me disais que décidément, cette année, je n’ai pas fait grand chose de mes objectifs fixés en décembre 2023. Mais j’ai fait plein d’autres choses super géniales et ce n’est qu’en répondant à ces 15 questions « positives » que je m’en suis souvenue. J’ai fait l’effort de ne pas consulter mon agenda électronique (sur mon smartphone) pour me souvenir de tout ce que j’ai fait durant cette année. Et si je n’ai pas respecté « à la lettre », certains souhaits, j’ai fait d’autres choses, j’ai réussi à aller au bout d’autres activités qui n’étaient pas mentionnées sur mon tableau de visualisation 2024.

S’il y a bien une chose que j’ai envie de partager, c’est que, oui, écrire plus souvent, plus régulièrement, avec mes stylos-plume, a débloqué certains freins chez moi. Visualiser ce que j’écris, écrire avec intention, réfléchir sur mes émotions et mes sentiments parfois enfouis, cachés, m’a donné un peu plus confiance en moi, m’a aidé à prendre, parfois, un peu de recul sur des situations/événements difficiles. Ce n’est pourtant pas une potion magique ni de la sorcellerie. Et je suis plutôt une adepte du « je ne crois que ce que je vois ». Avec son livre (et un autre, ainsi que grâce à un site internet et un magazine), Pauline Atti a réussi là où je croyais ne pas y arriver « seule ». Les 20 euros investis dans son livre ont donné plus de résultats que l’argent mis dans deux coachings ! Même si, avec le recul, je pense que c’est une combinaison de tout (les livres, l’écriture + les coachings) qui a permis de me libérer de certaines croyances erronées que j’avais en moi, sur moi.

L’idéal, pour moi, c’est en effet une combinaison de plusieurs disciplines : livres, exercices, newsletter, revues, et ateliers d’écriture en face à face, en présentiel. Mais je crois aussi que j’attache une grande importance au « contact », à la personnalité des gens qui sont derrière un livre, un site, un blog, une formation en ligne. Je n’ose imaginer ce que cela aura fait comme étincelles si j’avais pu participer en live à un atelier de cette autrice (rires). Son énergie, sa positivité, ses idées sont contagieuses.

Un autre article bientôt pour ce fameux bilan 2024 et objectifs 2025 ;-)

La moitié de ma vie avec ma moitié

Bientôt, ça fera 22 ans.

22 ans que lui et moi sommes ensemble.

La moitié de ma vie ! Et je viens de le réaliser en lisant un livre de Lisa Gardner : Le saut de l’ange. Et ce titre est aussi étrange, j’appelle mon amoureux, « mon ange ».

La moitié de ma vie avec ma moitié. La moitié de ma vie que je vis avec un ange. Mon Ange.

Ça me rend toute bizarre. Ces signes entre ce thriller et ma vie. Des signes que je vois, que j’imagine. Mais les faits sont là, pas imaginaires. Tangibles, réels.

22 ans. 2 et 2. J’avais 22 ans quand j’ai rencontré mon Ange. Ça fait 22 ans que nous partageons nos vies. De nos deux vies, en sont nées deux autres. Encore deux et deux. Et j’ai deux livres de cette autrice dans ma bibliothèque. Et le livre que je lis en ce moment, je l’ai payé deux euros dans un magasin-brocante. Dans deux jours, ça fera exactement deux semaines que je l’ai achetée. Et je le lis depuis deux jours.

On voit les signes où ils sont … Je n’invente rien.

C’est flippant, non ?

Les mots, les jeux de mots jusque dans mes songes

Pour mon anniversaire, mon petit papa m’a offert trois livres !

Je l’ai déjà raconté avant, il est rare que je commande ou réserve un livre dans une librairie. Ça m’arrive bien sûr, surtout quand je lis la chronique faite par des amies. Mais quand je rentre chez mon libraire, mes libraires, je sais que j’y vais sans aucune intention, mais que je ressors rarement les mains vides 😅

Et donc, vendredi passé, je me suis baladée avec mon petit papa. Nos pas nous ont invariablement conduits dans une grande librairie. J’ai bien encore quelques livres dans ma PAL, mais peu de romans et avec du mal à rentrer dans un bouquin qui me plaît d’emblée. Et puis, là, dans cette librairie, PAF ! trois livres coup de cœur.

J’ai commencé « Le cercle des amateurs de puzzle », de Samuel Burr, paru en grand format aux éditions Michel Lafon.

Pas déçue ! À dire vrai, je suis tellement dedans que la nuit dernière, j’ai rêvé que je participais à un atelier d’écriture où je jouais à écrire un lipogramme.

Qu’est-ce qu’un lipogramme ?

C’est une figure de style où on écrit un texte en omettant volontairement une lettre de l’alphabet (ou plusieurs).

Dans mon rêve, c’était la lettre « i » que je devais éviter.

Ce jour, je garde un bébé, un garçon d’un peu plus d’un an. En ce moment, l’adorable loulou dort malgré la tondeuse et le boucan des gens d’à côté : coupe d’arbres et d’autres végétaux. Malgré ça, aucun pleur en haut, aucune larme : rrron psshhhht. Avec un nez bouché et des dents en sortance, le bébé peut ronfler. Tant que le garçonnet dort, tout me va.

Bien sûr, ceci est un exemple, je ne me souviens plus des mots ou des phrases de mon rêve.

Notez, il est tout à fait normal que j’ai rêvé de ça avec ce livre et mes cogitations diurnes consacrées à l’écriture et à mon prochain atelier.

J’adore les jeux de mots, les expressions, les figures de style.

À vous de jouer : écrivez-moi un court texte, quelques phrases, sans la lettre « i ».

Amusez-vous bien 😊

J’adore ces métiers et fonctions

Le médecin légiste liégeois qui fait parler les morts

Ce médecin légiste, travaillant depuis 30 ans à Liège, devient quasi aussi connu que les acteurs qui jouent ce rôle dans les feuilletons américains.

Il s’appelle Philippe Boxho et il est belge.

Avant qu’il ne commence à écrire son premier livre, je le « connaissais » déjà un peu à travers les anecdotes que son ami et collègue nous racontait, le midi, à table. Souvenez-vous, je suis secrétaire médicale dans un petit cabinet de médecins généralistes. Et mes patrons, qui sont de la même génération que « notre Boxho national » aiment partager des anecdotes sur la santé, sur la médecine pendant que nous mangeons tous ensemble.

Avant qu’il ne commence à écrire son premier livre, il était déjà connu pour être un « conteur » hors pair. Tout le monde l’adore : ses collègues et ses étudiants.

Et en effet, sans jamais manquer de respect aux morts, sans être insultant ni trop scientifique, le médecin légiste partage avec le commun des mortels certains détails sur son métier. C’est là qu’on apprend que des suicides peuvent passer pour des accidents ou inversement, un accident peut cacher un suicide ou un meurtre. Son métier, c’est sa passion. Il ne garde pas sa langue en poche sur les valeurs auxquelles il tient ni sur les absurdités du système ou de certains protocoles.

« La mort en face » est son troisième livre. Au rythme d’un livre édité par an, il s’est confié à un journaliste qu’il a encore de quoi écrire pour deux ou trois livres ! Mais, le docteur Philippe Boxho reste humble et les pieds sur terre. S’il est surprit par le nombre d’exemplaires vendus, il ne cache pas qu’il risque de se lasser de ces courses aux autographes, salons et autres rencontres avec son public de plus en plus fan de ses histoires.

Lors d’un atelier d’écriture créative avec Stéphane Van Hoecke, on devait écrire une courte histoire sur « comment et pourquoi j’ai tué mon voisin ». (Si je retrouve mon texte, je vous le partagerai, si je ne le retrouve pas, j’en écrirai un nouveau) Franchement, on s’est bien marrés. Le thème n’était ni drôle ni facile, mais l’animateur a su nous « décoincer » et nous faire prendre du recul sur ce sujet de façon à narrer une courte histoire, tantôt humoristique, tantôt horrible, mais toujours très surprenante

Essayez, à votre tour, de nous faire rire.

Comment et pourquoi Monsieur ou Madame X est décédé.e ?

Et si vous héritiez d’un lointain parent riche ?

Lecture en cours : La mystérieuse bibliothèque de Blackwood Abbey, de Hester Fox.

1927, une jeune femme a perdu son père et son frère durant la guerre. Peu de temps après, sa mère la quitte à son tour des suites de La grippe. La voilà toute seule, sans argent ni travail. Pauvre, elle partage avec une amie un logement ridicule et qu’on qualifierait d’insalubre aujourd’hui.

Un jour, elle reçoit le courrier d’un notaire lui demandant de se rendre à son étude dans le cadre d’une succession. Elle s’y rend avec la ferme intention de faire comprendre qu’il y a dû y avoir erreur sur la personne. Devant le notaire, la jeune femme réalise qu’il n’y a point de malentendu, elle est l’unique héritière d’un lointain cousin de son défunt père. La voilà désormais devenue riche. Sans connaître les détails du testament de ce lord, la jeune femme se voit obligée de déménager pour aller vivre dans cette abbaye, en pleine campagne, à l’autre bout de l’Angleterre.

Que feriez-vous si vous apprenez être l’unique héritière, l’unique héritier d’un lointain et riche cousin ?

Mon histoire (ma version)

Année 2024

Aujourd’hui, j’ai reçu l’email d’un notaire. Un lointain cousin de mon grand-père paternel me lègue sa fortune. Je ne connais pas ce lointain cousin, comme je ne connais pas mon grand-père paternel. D’ailleurs, je ne connais aucun de mes quatre grands-parents. C’est dommage. C’est tant mieux. Les avis divergent. Moi, je vis au présent et je m’y suis habituée.

Au présent, un présent, un cadeau, une surprise. D’habitude, je n’aime pas les cadeaux, mais j’adore les surprises. Celle-ci est de taille. Pourquoi moi ? Pourquoi pas mon frère, qui est mon aîné. Pourquoi pas nous deux ? Je l’ignore. J’aurai sans doute réponse à certaines de mes questions si je réponds au notaire.

Si j’accepte l’héritage, j’accepte aussi les dettes. Mais je suppose que cela serait mentionné. Je relis l’email. Il est bref. Il m’invite juste à prendre contact avec le notaire et à venir sur place, dans son étude, à cinquante kilomètres de mon domicile, pour la lecture du testament. Et les détails de l’héritage.

Ma première réaction, quand même, a été de chercher sur le net ce lointain parent. Je veux en savoir plus sur lui, même s’il n’est plus de ce monde. Hélas, je n’ai rien trouvé. Il est décédé à l’âge respectable de 98 ans. J’espère pouvoir vivre jusque là, sans souffrance ou maladie grave.

J’habite en Belgique. C’est un petit pays. J’avoue ne jamais avoir été plus curieuse que ça concernant ma famille. Il faut dire que les histoires d’enfance de mes deux parents ne sont pas joyeuses et cela ne m’encourageait guère à faire des recherches. La donne a changé. J’ai, quelque part, des membres de « ma » famille qui sont près de moi point de vue géographique. Près de moi et riches si j’en crois le message du notaire. J’ai en effet la faculté de savoir lire entre les lignes, même dans les messages électroniques, même quand ceux-ci sont aussi bref que ces cinq phrases, formule de politesse incluse.

N’étant pas née avec une cuillère d’argent en bouche, j’ai dû, tout comme mes parents et mon frère, faire mes preuves dans le monde du travail pour pouvoir toucher un salaire. Pas de bol pour moi, je suis attirée par les jobs sociaux; il n’y a jamais d’argent dans ce domaine. Je travaille à temps plein et je touche à peine plus que le chômage. J’ai de quoi payer le loyer, les factures indispensables et me nourrir deux, parfois trois fois par jour. Heureusement que mes loisirs sont modestes et que je n’ai pas besoin de grand-chose pour m’épanouir personnellement.

Que vais-je bien pouvoir faire avec cet héritage tombé du ciel ? Je ne sais pas, pas encore, combien exactement je vais toucher. J’adore faire des listes. Alors, je m’imagine des montants, d’abord petits puis de plus en plus grands. Sous chaque chiffre, une liste en sept points. Parce que le chiffre 7 est mon préféré, mon porte-bonheur.

Pas de bol. Si je ne manque pas d’imagination quand j’écris des histoires pour les enfants, j’ai de grosses lacunes quand il s’agit de me projeter et de « demander » des choses : cadeaux, objets, lieux de vacances, bijoux, … ça ne m’intéresse pas trop. Je n’ai jamais osé m’imaginer espérer beaucoup, par crainte de tomber de haut, d’essuyer des déceptions en série. Mais, mais, il y a quand même bien quelque chose qui fait partie de mes rêves. Un rêve d’enfant on peut dire. Un rêve qui continue à nourrir mes songes certaines nuits paisibles. Une maison. Avoir une maison à moi, loin d’une grande ville. Une maison isolée, avec jardin, arbres fruitiers et espace potager. Une maison pas très grande, mais avec un espace bureau avec plein de vitres. Une véranda qui donnerait sur une forêt ou sur la partie la plus sauvage du jardin.

D’une main tremblante, j’écris dans mon carnet de projets. Sur cette nouvelle page consacrée à cet héritage mystérieux. Sous un point d’interrogation suivi du sigle de l’Euro, je trace :

  • propriétaire d’une maison 4 façades avec jardin et véranda, à la campagne

Mon stylo plume glisse sur le papier lisse. Je m’applique à bien écrire. Puis, je me mets à rêver. Je fais un plan un peu bancal, car je n’ai ni les notions de perspectives ni le compas dans l’oeil, je place ma chambre, la cuisine avec tout son équipement, la salle d’eau, une bibliothèque et bien sûr, mon bureau. Mon bureau dans la véranda. Je ne suis pas très douée en dessin, mais me projeter dans ce rêve me fait sourire. Je ne pense à rien d’autres.

Une demi-heure plus tard, je réponds au notaire par email. Je serai là au rendez-vous proposé. C’est dans dix jours. Un mardi matin, à 10h30.

Ma vie est tracée, presque au millimètre. Elle se joue comme du papier à musique. J’ai mes rituels, mes habitudes, mon train-train quotidien parsemé de quelques imprévus non méchants.

Les dix jours passent vite. Je m’apprête quand même avec un peu de soin pour mon rendez-vous. Je remonte ma montre mécanique que je ne porte que trop rarement, cadeau de mon amoureux. Aujourd’hui, il fait gris. Dehors, le ciel est menaçant. J’ai donc mis un bracelet gris souris. Et j’ai adapté mes vêtements à ce ton grisonnant. Pantalon noir, chemisier gris avec un col blanc, petite veste grise, chaussures simples, sans talons, confortables, noires. Je ne mets pas de bijou, la montre est l’exception. Je pars bien tôt, histoire de prévoir les embouteillages et le parking rare ou éloigné. J’ai pris mon parapluie coloré. Pour faire un pied de nez au ciel chargé.

Il est 10h15 quand je sonne à l’étude. L’ouverture automatique de la porte me saisit par son bruit métallique, presque agressif. La secrétaire m’indique la salle d’attente. J’aime lire, aussi je regarde la bibliothèque et lis chaque titre qui passe sous mon regard curieux. Quand j’en ai fait le tour, je m’assieds. Face à la porte. Je ne tourne jamais le dos à une porte ou à une fenêtre. A l’heure pile, enfin à la demie tapante de dix heures, le notaire vient me chercher. Après les formules de politesse habituelle, il me tend une enveloppe. C’est la copie du testament de mon lointain parent. Il en fait la lecture à voix haute. Je ne dois pas l’interrompre, j’aurai tout le loisir de poser toutes les questions que je veux, juste après. Le testament est long ! Il doit faire deux pages, recto verso. Il a été écrit entièrement à la main. On parle d’un testament olographe. Il est valable et ne doit pas être nécessairement enregistré chez un notaire, même si c’est quand même plus sûr. S’il est daté et signé, il est valable.

Le temps s’écoule sans me rendre des comptes. Il passe comme d’habitude, ni plus vite ni moins vite. Je le trouve lent quand il s’agit de blabla qui ne m’intéresse pas, je le trouve rapide quand je comprends que les passages cités me concernent.

Je peux suivre le testament sur la copie que j’ai reçue. Ainsi, si je ne saisis pas bien un mot, je peux tâcher de le déchiffrer dans le papier tremblant entre mes mains. Je ne dois rien déchiffrer. L’écriture est parfaitement lisible. Une écriture que j’aime, que j’admire. Avec des barres montantes droites, des boucles descendantes parfaitement équilibrées, ni trop grandes ni trop serrées. Aucune fioriture. Une écriture que j’aimerais bien avoir.

Je n’ose pas lire trop loin. Je n’ose pas m’arrêter sur un mot qui a déjà été prononcé. J’avance au rythme de la voix grave et sûre du notaire.

Je ne toucherai pas un euro. Pas un centime. Non. Mais j’hérite de la maison de vacances. Elle est toute pour moi. Entièrement pour moi. Rien qu’à moi.

– Ce n’est qu’un petit cottage, plutôt un chalet, à la mer du Nord, mais il a tout son charme. Personne ne le veut pour la simple raison que la famille proche estime que cette cabane ne vaut pas un clou. Ce sont leurs paroles, pas la mienne. C’est le petit-fils de Léonard qui s’est amusé à faire des recherches sur la famille éloignée. Il est passionné d’histoire et de généalogie et s’il déteste l’air marin, il s’est dit qu’il trouverait peut-être quelqu’un à qui faire plaisir. Et il vous a trouvé ! N’est-ce pas formidable ?

Je ne peux retenir mes larmes. Je vais avoir une maison. Une petite maison rien qu’à moi, rien que pour moi. La mer, ce n’est pas la campagne, mais la mer, je m’y rends au moins deux fois par an pour me ressourcer par l’iode. Un long week-end et une semaine pour me relaxer. Je veux me pincer pour être certaine que ce que je vis là en cet instant est bien la réalité. Je ne serai sûrement pas la première à faire ce geste d’auto-agression, le notaire doit en avoir l’habitude.

– La seule obligation, si vous acceptez cet héritage, est que vous habitiez le cottage. Que vous en fassiez votre résidence principale.

« Tout de suite ! Je signe où ? Quand puis-je emménager ? »

Tout le reste n’a plus d’importance. Je n’entends pas vraiment les avertissements ni les conseils du gentil notaire. J’ai déjà replié la copie du testament et l’ai glissée dans son enveloppe. Je signe l’acte, je hoche de la tête avec un sourire béat sur les lèvres. Je suis sur et dans un petit nuage. Je me sens légère. Je me sens heureuse. Je suis heureuse.

De retour chez moi, je n’ai cesse de m’imaginer ma prochaine vie. Ma nouvelle vie. Puis, petit à petit, la réalité revient à moi. Habiter à la mer du nord. Déménager. Démissionner. Changer de travail. Trouver un nouveau travail. Et mes chats ? Et mes enfants. Et mon amoureux ? Qu’en faire. Que faire ? Les emmener ? Leur faire aussi changer de vie. Changer d’école. Changer d’avenir ?Tout à coup, cette joyeuse perspective d’être propriétaire d’un petit cottage à la mer a comme un goût amer. Acide. Brûlant. Angoissant.

Tirez pas sur le scarabée, Paul Shipton

Il y a des coïncidences qui ne peuvent être tues. C’est le cas avec ce livre que je viens de découvrir dans une nouvelle boîte à lire de la région.

Alors que mon dernier article parle d’insectes, alors qu’il y a peu, je me plaignais de l’état déplorable de la boîte à lire de mon quartier, voilà qu’hier, je découvre de nouvelles installations pour ces merveilleuses boîtes à trésors.

Commençons par le début : hier, première véritable journée printanière : 16 à 18 degrés, ciel bleu, soleil généreux. Après toute la flotte du mois de mai (pas tous les jours, mais presque), ce temps sec et dégagé fait plaisir aux humains que nous sommes. Certes, les insectes, oiseaux et mammifères n’ont pas attendu le beau temps pour se montrer ni pour se reproduire. Nous, humains, attendions le retour du beau temps avec impatience.

La preuve, j’ai commencé à faire un tri dans mes livres, à la maison. Un paquet de livres a déjà été déposé au Human store, ce magasin qui vend uniquement ce qu’il reçoit en dons (livres, vêtements, jouets) à petits prix pour aider les enfants défavorisés de l’ouest Afrique.

Six autres livres ont été déposés hier dans la nouvelle boîte à lire tout près de chez moi. Je savais, par mes enfants que la commune avait enlevé la vieille boîte abîmée et l’avait remplacée. Je ne passais plus par là et ne déposais plus de livres, car les portes étaient cassées et les livres n’étaient plus du tout à l’abri des intempéries.

Les élections approchant (demain chez nous en Belgique), la commune – et peut-être même la ville de Liège – essaie d’amadouer ses lecteurs par tous les moyens 😅

Regardez comme elle est belle !

J’ai donc déposé mes six livres. Rien d’autre ne m’intéressait ici.

Peu après, je fais une course un peu plus loin de chez moi. C’est toujours dans la ville de Chaudfontaine, mais une autre commune. Je n’ai pas fait de photo, car c’est exactement la même boîte à lire qui a été installée en face d’une librairie, de l’autre côté d’un rond-point. Cette installation est nouvelle, elle n’en remplace pas une autre. Accompagnée de ma fille, nous avons ouvert la boîte (grande porte vitrée, solide et bien fixée), et après un rangement – TOC quand tu me tiens !- nous avons trouvé notre bonheur.

C’est ainsi que j’ai découvert ce livre : Tirez pas sur le scarabée, de Paul Shipton. Roman jeunesse, éditions Le Livre de Poche Jeunesse, imprimé en… 2002 ! (2002, c’est l’année où j’ai rencontré mon amoureux). L’auteur a écrit le livre en 1995, mais a été édité pour cette édition, en 2002.  Il a aussi écrit « Un privé chez les insectes ».

Rien que les quatre lignes « biographiques » de l’auteur, m’ont d’emblée pliés :

 » Paul Shipton

Né à Manchester, Paul Shipton a enseigné l’anglais avant de devenir éditeur de manuels scolaires. Il aurait aimé être footballeur, apprenti astronaute ou viking, mais n’étant ni sportif, ni marin, il a finalement choisi le métier d’écrivain. « 

4e de couverture

Je m’appelle Bug Muldon. Je suis détective privé. Actuellement, je suis sur une histoire de disparition d’insectes. Et ce n’est pas une mince affaire, croyez-moi ! Depuis que j’ai mis mon nez là-dedans, je les ai toutes sur le dos : les fourmis, les guêpes, les mouches, et bien sûr les araignées ! Plus moyen d’être tranquille ! Je vous assure, ce n’est pas une vie pour un scarabée…

Je vous le recommande. J’ai commencé à le dévorer. Il est délicieux !

Tout le bleu du ciel, Mélissa Da Costa, lecture bouleversante

En cherchant un livre dont on m’a parlé, j’en ai découvert un autre. C’était il y a quelques jours, avant que je me lance le défi de ne plus acheter de livres. Heureusement qu’avant ce défi rigolo, je venais d’en acheter trois, inclus celui dont on me parle depuis plus d’un mois et celui-ci : Tout le bleu du ciel, de Mélissa Da Costa.

Une histoire bouleversante, attendrissante, une histoire d’amours, d’amitiés, de tendresse, mais aussi une terrible histoire de maladie. De la vie, des vies joyeuses et heureuses et la mort. Des morts. Des accidents, la vieillesse, la maladie. Une histoire de jeunesse envolée, d’enfance différente, de famille incomprise. Des tragédies. Des petits bonheurs. De la résilience. De l’absence. De la jalousie. De la différence.
Une histoire de parents aussi, des enfants partout, des amis ici et là-bas, des anciens et des nouveaux. Oui, au fond, il s’agit de ça, de plusieurs histoires de familles et d’amitiés. Des liens qui s’unissent, qui se créent, d’autres qui se déchirent, qui s’enfuient. Des liens forts d’amitié que l’on choisit, des liens que l’on subit, qui nous meurtrit mais dont on sort toujours grandit.

Des citations qui m’ont amené à des moments de réflexions. Arrêt sur les mots, sur une phrase. Yeux levés dans le vague, dans le vide. Un sourire. Un mouvement de tête. Un accord. Et la lecture se poursuit. Avide. Inquiète. Cœur pincé.

Et des larmes. Des larmes de tristesse. Des larmes d’émotion. Des larmes de vie.

Des personnages attachants, émouvants, précieux.

Une lecture bouleversante, mais oh ! combien passionnante.

Le moment présent a un avantage sur tous les autres : il nous appartient. (Charles Caleb Colton)

Si nous pleurons parce que le soleil n’est plus là, nos larmes nous empêcheront de voir les étoiles. (Mélissa Da Costa)

Puisqu’on ne peut pas changer l’orientation du vent, il faut apprendre à orienter les voiles. (James Dean)