La bique et le loir

Petit texte pour le jeu du mois d’octobre de la petite fabrique, dont le thème était : « rencontre« 

 

La petite bique se sentait si seule. Elle voyageait depuis si longtemps, quand tout à coup, elle trébucha sur un livre. D’abord, elle rouspéta, mais seule comme cette bique savait le faire : « crotte de bique », fallait que je tombe et que je me torde le sabot. Ensuite, elle ramassa le livre, auteur de sa chute, et lu le titre « La Ballade de Cornebique ».

–          Qu’est-ce que c’est encore que cette histoire de rien du tout ? dit le malchanceux.

Un petit loir qui passait par là, et qui s’ennuyait à dormir, entendit la biquette rouspéter à tout vent. Celui-ci s’approcha discrètement de la bique et lui souffla :

–          Eh mon ami ! Toi et moi, on peut devenir célèbres.

La petite bique, se gratta la barbe et lui répondit :

–          Cesse donc de raconter des histoires, les carabistouilles, c’est bon pour les nouilles, petit loir sans espoir !

Le petit loir, aimait les rimes. Aussi, quand son nouvel ami lui répondit, il vit son sourire grandir, grandir.

–          Regarde donc le livre, ouvre-le. Tu verras, il est magique ! Il ne tient qu’à nous de le remplir de mots féeriques ! D’ailleurs, tu en es le héros principal, car tu es déjà dans le titre !

–          De mots féeriques ? N’importe quoi ! Tu ferais mieux de te rendormir au lieu de dire des âneries.

–          Je ne suis pas un âne, moi, Môsieur, je suis un Loir, un grand petit loir.

–          Grand petit ? Petit petit, et même minuscule, tête de mule.

–          T’es nul de dire ça, espèce de bique à face de rat !

Et ainsi de suite, ils se chamaillaient en s’envoyant des gros mots tout gentil tout le temps. Soudain, l’un d’eux se mit à rigoler et à pointer du doigt le livre qui se tenait à présent tout droit.

–          Regarde ! Qu’est-ce que je te disais : c’est un livre magique. Il se remplit tout seul. Lit, ordonna le petit loir en essuyant ses larmes de rires.

–          En plus d’être sans espoir, tu es un analphabète, espèce de pauv’ petite bête ! continua la petite bique en se marrant tout autant.

–          Je ne sais pas ce que tu veux dire, je sais lire, mais pas déchiffrer les pattes de bique, car c’est bien de ton écriture qu’il s’agit.

–          Des pattes de bique ! T’as déjà essayé de tenir un crayon entre deux ongles seulement ? Bon ! Trêve de plaisanterie, face de loir qui rit. Voyons-voir ce qui se dit dans ce stupide livre qui s’écrit tout seul.

Voilà comment est né le petit roman « La Ballade de Cornebique », de Jean-Claude Mourlevat. Bien sûr, afin que tout animal puisse le lire, il a fallu demander à un auteur  de le ré-écrire en langage humain, car le petit loir n’a pas tort : déchiffrer une écriture de bique, ce n’est pas une mince affaire !

Pour ceux qui n’ont pas encore lu ce livre, je les encourage, à se tordre de rire :-)

J-Cl. Mourlevat, la rivière à l’envers et la ballade de Cornebique

A nouveau deux petites fiches de lecture (pas récentes), d’un auteur que j’apprécie beaucoup. Jean-Claude Mourlevat est l’auteur de nombreux livres pour enfants et adolescents. Je ne les connais pas tous et je n’ai certainement pas la moitié de ses livres dans ma bibliothèque :-)

La rivière à l’envers. Tome 1 : Tomek.

Cette histoire se passe il y a si longtemps. Du temps où les téléphones n’existaient pas et où des enfants pouvaient être orphelins et vivre seuls ou tenir des boutiques sans l’aide de personne.

C’est l’aventure d’un jeune épicié de treize ans qui succombe au charme d’une fillette de douze ans. Celle-ci lui demande s’il vend une certaine eau (car ce jeune gaçon a vraiment de tout dans sa boutique, si si, je vous l’assure). Cette eau magique a le pouvoir de donner vie éternelle à celui qui la boit. Mais cette eau « coule » à l’envers d’une rivière et elle ne trouve repos qu’au sommet d’une montagne étrange. Avant d’arriver à cette montagne, il faut encore pouvoir traverser la forêt de l’oubli et ses ours et des champs de fleurs étonnantes !

Et voici le second tome de « la rivière à l’envers ». Tome 2 : Hannah.

Dans le premier livre, c’était l’histoire et l’aventure de Tomek que l’on suivait. Ici, c’est du côté de Hannah, jeune orpheline qui cherche désespérement l’eau magique pour son petit oiseau. Comme le premier volume, j’ai été transportée dans ce monge imaginaire d’une manière totalement légère et enchantée.
On retrouve la forêt de l’oubli, bien sûr, et les petits parfumeurs mais on découvre aussi de nouvelles contrées comme la traversée du désert ou de l’océan.

A lire sans modération.

Ces deux livres se lisent si aisément qu’on est transporté dans ce monde merveilleux de l’imagination sans la moindre difficulté. Ils sont rafraîchissants, innocents et sans véritable méchant ! Néanmoins ils savent tenir le lecteur en haleine et donnent du « gentil » suspens.

La ballade de Cornebique

 Ne vous y trompez pas, il s’agit bel et bien de l’histoire d’une bique qui part en balade suite à une peine de coeur et qui emporte avec elle son banjo car elle adore pousser la chansonnette. Sur son chemin, alors que Cornebique se sent seul, une minuscule boule de poils lui tombe littéralement du ciel. La petite bête, c’est Pié, un loir encore bébé qui dort profondément en cette saison froide. Pié a beau être riquiqui, cela ne l’empêche pas d’être poursuivi par une armée de fouines. Et ces deux-là, ils vont devenirs les meilleurs amis. Plus rien ne pourra les séparer… mais pour pouvoir rester en vie, il va leur falloir traverser bien des épreuves. Cornebique et Pié – et plus tard – un troisième personnage incroyable mais vrai – vont à coup sûr vous faire rire, vous surprendre, vous émouvoir.

Pour les enfants à partir de 8-9 ans et aussi pour les plus grands qui aiment s’évader et qui veulent rigoler un bon coup.

A lire, à relire, à conseiller absolument.

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