Les mots, les jeux de mots jusque dans mes songes

Pour mon anniversaire, mon petit papa m’a offert trois livres !

Je l’ai déjà raconté avant, il est rare que je commande ou réserve un livre dans une librairie. Ça m’arrive bien sûr, surtout quand je lis la chronique faite par des amies. Mais quand je rentre chez mon libraire, mes libraires, je sais que j’y vais sans aucune intention, mais que je ressors rarement les mains vides 😅

Et donc, vendredi passé, je me suis baladée avec mon petit papa. Nos pas nous ont invariablement conduits dans une grande librairie. J’ai bien encore quelques livres dans ma PAL, mais peu de romans et avec du mal à rentrer dans un bouquin qui me plaît d’emblée. Et puis, là, dans cette librairie, PAF ! trois livres coup de cœur.

J’ai commencé « Le cercle des amateurs de puzzle », de Samuel Burr, paru en grand format aux éditions Michel Lafon.

Pas déçue ! À dire vrai, je suis tellement dedans que la nuit dernière, j’ai rêvé que je participais à un atelier d’écriture où je jouais à écrire un lipogramme.

Qu’est-ce qu’un lipogramme ?

C’est une figure de style où on écrit un texte en omettant volontairement une lettre de l’alphabet (ou plusieurs).

Dans mon rêve, c’était la lettre « i » que je devais éviter.

Ce jour, je garde un bébé, un garçon d’un peu plus d’un an. En ce moment, l’adorable loulou dort malgré la tondeuse et le boucan des gens d’à côté : coupe d’arbres et d’autres végétaux. Malgré ça, aucun pleur en haut, aucune larme : rrron psshhhht. Avec un nez bouché et des dents en sortance, le bébé peut ronfler. Tant que le garçonnet dort, tout me va.

Bien sûr, ceci est un exemple, je ne me souviens plus des mots ou des phrases de mon rêve.

Notez, il est tout à fait normal que j’ai rêvé de ça avec ce livre et mes cogitations diurnes consacrées à l’écriture et à mon prochain atelier.

J’adore les jeux de mots, les expressions, les figures de style.

À vous de jouer : écrivez-moi un court texte, quelques phrases, sans la lettre « i ».

Amusez-vous bien 😊

J’adore ces métiers et fonctions

Aphérèse, apocope et syncope : jeux d’écriture & vocabulaire

Je vais être un peu plus intelligente : en préparant cet article, je découvre des noms pour des jeux d’écriture, qui sont à la base des figures de style. Nous allons donc élargir un peu notre vocabulaire, en tout cas pour moi avec ces trois termes que nous utilisons presque quotidiennement !

Aphérèse, apocope et syncope ont de ça en commun : ils « mangent » une partie des mots, tantôt le début du mot, tantôt la fin et enfin « au milieu » avec un raccourci plutôt utilisé dans le langage oral ou à l’écrit pour rendre un rythme au parlé.

Aphérèse grignote le début du mot. Comme BUS qui vient du mot AUTOBUS. Pour être plus précise, on dira que l’aphérèse enlève, supprime, retire, ôte la ou les syllabe(s) initiale(s) du mot. C’est ainsi que le prénom Bastien est arrivé (Sébastien) et Toine pour… Antoine.

Demain, je prendrai le bus pour un cours sur le net, il paraît que ça se donne dans un car.

Apocope est beaucoup plus utilisé. Lui, il dévore la fin du mot; la ou les dernière(s) syllabe(s) sont avalées goulument. On en retrouve et on en utilise plus facilement dans notre quotidien. Cela nous donne TELE pour TELEVISION par exemple.

Lili, la kiné de la famille, fait de la récup avec tout. Pas plus tard qu’hier, grâce à sa petite auto, elle est allée prendre une vieille télé au resto de la fac de sa coloc ; elle va la transformer en aquarium pour l’annif de son ado qui veut devenir véto !

Mes collègues sont des mégés. Comprenez des « médecins généralistes » :-)

Syncope fait tomber l’une ou l’autre lettre à l’intérieur du mot. Dans le langage parlé, ça peut donner « M’man » pour maman.

T’ention P’pa, v’la M’man qui s’ramène avec les courses.


Quand j’écris, même dans les emails et les textos et autres courts messages instantanés, il est rare que j’écrive en raccourcissant les mots. Sauf quand je dois prendre des notes en vol, comme j’ai tout oublié de mes cours de sténo(graphie), j’écris volontiers « bcp » pour beaucoup, « tt » pour « tout », « ns » pour nous, « nbe » pour nombre et le petit rond des « degrés » (°) pour tous les mots terminant par « tion » :-) Cela dit, il devient rare que je prenne encore des notes manuscrites, car j’ai la dactylo(graphie) très rapide et j’écris sur un clavier comme Lucky Luke tire plus vite que son ombre Ha ! Ha !

Et vous comment écrivez-vous dans vos habitudes ? Écrivez-vous encore à la main ? Utilisez-vous régulièrement des aphérèses, apocopes et autres syncopes ?

Dites-moi tout. Ne soyez pas timides.

À bientôt pour d’autres figures de style et jeux de mots.

Pa(t)ronyme, paronyme, patronyme, jeu d’écriture, concours

Voici mon texte, déjanté, pour le petit concours 48h d’écriture de Edilivre. Je me doutais qu’il n’allait pas être pris, trop décalé, trop zarbi, mais moi, je me suis éclatée à l’écrire.

Le thème était la différence : différence de lettre, différence de mot, différence de son… différent sens. J’ai glissé, volontairement, plein de mots réels, mais mal orthographiés pour la signification qu’ils devaient avoir dans leur phrase. Le thème était vaste, mais j’ai choisi de ne pas prendre au 1er degré ce mot.

Il était une fois une belle grenouille qui ne cessait de croasser. Vêtue d’une belle écharde rouge et d’un pastiche noir d’ébène, elle répétait sans cesse une pièce de théâtre au bord de la lacune. Bien qu’elle avait incarné le rôle précédent à la perfection, celui-ci était légèrement différent, car il lui fallait rentrer dans la peau d’un corbeau qui écrivait sa bibliographie avec des pattes de mouches. Dame grenouille n’avait pas de bec et encore moins d’ailes et son accent n’était pas convainquant. Quant aux pâtes de mouches, elle finissait toujours par les engloutir avant d’aller dormir ! On pouvait donc la croiser du matin au soir en train de faire ses vocalises.

Malgré les difficultés de ce rôle très cervical, on ne pouvait desceller chez elle la moindre faiblesse. C’est qu’elle était têtue comme une bourrique, cette grenouille ! Elle était la meilleure dans son domaine et elle voulait le rester !

Bien que les amphibiens n’aient que très peu d’odorat, miss grenouille aimait se parfumer pour ses fans. En effet, avant chaque spectacle, une certaine flagrance flottait dans l’air et on devinait aisément qui se cachait derrière le rideau. C’était en quelque sorte sa signature olfactive, car miss grenouille ne participait à aucune séance de dédicaces. Oui, elle ne signait jamais de paragraphe !

Un jour, alors que la scène principale allait se jouer pour la toute dernière fois, un spectateur peu ordinaire arriva dans la salle et chercha une chaise de libre au premier rang. Maître Corbeau Lafontaine qui avait recouvert la santé après avoir été infesté par la grippe, prit place et sortit son carnet de notes. Pour ne pas déranger le spectacle en toussant, le corvidé avala une gorgée de sirop que son médecin lui avait proscrit quelques jours plus tôt. Il avait lu une bonne critique sur cette actrice, mais, grand septique qu’il est, il voulait se faire sa propre opinion. Il doutait vraiment qu’une grenouille, si douée soit-elle dans son métier de comédienne, ne puisse arriver à la cheville du plus grand corbeau de tous les temps. Il allait pondre une critique pas piquée des verres. Il avait une réputation à soigner et pour rien au monde, il ne laisserait une créature visqueuse – et non moins délicieuse – avoir le pardessus.

La grenouille savait qu’il était là. Elle avait reçu une lettre anonyme la prévenant de la visite de Maître Lafontaine. Très affûtée, la grenouille avait dissimulé dans son parfum des hormones de con’passion afin d’amadouer son public. Même si le corbeau n’avait pas plus d’odorat que la grenouille, les effluves de Camembert pénétraient par tous les ports des corbeaux, qu’ils soient beaux ou laits, maître ou pas.

Expressions, jeux de mots, bande dessinée

Est-ce moi ou est-ce qu’il y a beaucoup plus d’expressions utilisées dans les BD et livres jeunesse ? J’adore les jeux de mots et donc bien sûr les expressions.

Souvenez-vous, je m’étais déjà fait cette réflexion avec un titre de Bob et Bobette. Ici, c’est dans une autre bande dessinée que j’ai trouvé pas moins d’une vingtaine d’expressions !
Vous reconnaissez cet animal :-)

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Bien sûr, c’est notre cher Marsupilami, cet animal imaginaire créé par Franquin dans les années 50 ! Dans le numéro 12 « Trafic à Jollywood », mes expressions préférées sont :

– trouver un autre pigeon (dit du bec d’un perroquet, c’est marrant)
– avoir une prise de bec (pour un ara qui rit, tout aussi rigolo)
– faire couler beaucoup d’encre (quand de l’eau d’un tuyau d’arrosage tombe sur un journal)

Il y en a bien sûr d’autres, mais celles-ci, m’ont vraiment fait sourire. Je parlerai un peu plus de cet animal qui m’a fasciné quand j’étais toute petite et, à présent que je suis grande (enfin, je crois être grande haha), je l’aime toujours autant. Une boule de poils adorable et attachante.

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Bob et Bobette, expressions, jeux de mots

Les bandes dessinées Bob et Bobette, c’est toute mon enfance et même plus. Oh, ce n’est pas La BD géniale, avec un script (ou scénario) super intéressant, des dessins détaillés ou recherchés, des personnages cohérents et intéressants, mais à l’âge adulte, elle me plaît toujours et me procure une demi-heure d’évasion car je lis chaque phylactère (bulle), chaque insert. Même si il y a encore parfois des fautes dû à une mauvaise traduction en langue française, je souris toujours à la jalousie excessive de la jeune Bobette, aux bêtises de Lambique, à la façon de parler de Jérôme, aux crises d’hystérie de Sidonie, etc.

Je ne sais pas si c’est moi aujourd’hui qui fais plus attention ou c’est devenu une habitude dans cette BD, mais dans le numéro 312, j’ai pu relever une 15zaine d’expressions, et je suis sure que j’ai pu passer à côté d’autres termes familiers, imagés.

Rien que dans l’image d’intro, le fil rouge de l’histoire est illustré ;-)

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Les expressions relevées qui m’ont amusée :

  • né de la dernière pluie
  • bonne poire
  • se faire la malle
  • se couper en 4
  • être tiré à 4 épingles
  • prendre racine
  • être dans la lune
  • être le dindon de la farce

Il y a même un clin d’œil au réchauffement climatique (on sensibilise comme on peut :-) ) :

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Les personnages n’ont pas vieilli en 70 ans : Bobette a toujours la même robe, Lambique a toujours ses 6 cheveux, Jérôme n’a rien perdu de sa force et même Franfreluche n’a pas pris un trou hihi

Un jour peut-être, j’aimerais bien assister à la création d’une BD, de A à Z : de l’idée, à l’image et aux textes, du passage sur pc, du montage, de l’impression, de la distribution et de découverte d’un fan qui lit le dernier numéro tant attendu ;-)