Figure de style : la comparaison

La comparaison est une figure de style que j’aime imaginer, lire, écrire, inventer, …

J’aime lire ce genre de jeu de mots dans mes romans et même les bandes-dessinées.

Qu’est-ce une comparaison ? Ce sont deux idées qui ne se ressemblent pas et que l’on met « en couple » grâce à un outil comparatif. Vous avez le comparant et le comparé. Entre eux, le lien qui les unit.

Je vous propose deux exercices :

1) trouvez 3 comparaisons dans un livre. Recopiez-les en y mentionnant le titre du livre et le nom de l’auteur

2) écrivez un court texte en y mentionnant 3 comparaisons originales

Voici une liste d’outils de comparaison pour vous aider :

  • Comme
  • Tel que
  • Pareil à
  • Semblable à
  • Ressemble à
  • Avoir l’air
  • Plus … que, moins … que, autant … que

Dans le livre que je lis actuellement (Le parfum de l’impératrice, de Leslie Tanguy), il y en a autant que de pépins dans un melon.

Dans la longue rue principale, les voyageurs se dispersèrent comme les aigrettes volatiles d’un pissenlit.

L’odeur âcre  et persistante manqua de faire tousser Nimué et lui brûla la gorge comme un caramel trop cuit.

(…) était un bon bougre, mais il avait la cervelle poreuse comme une éponge.

L’on partagera nos trouvailles à la fin du mois de septembre.

Hercule Poirot dirait : Faites travailler vos petites cellules grises comme si vous étiez dans un roman d’Agatha Christie.

Ne soyez pas avare d’imagination comme Picsou l’est avec son argent !

Chacun son style : mon chat Orion est aussi souple qu’un spaghetti bien cuit. J’aurais pu le comparer à une anguille, mais il l’a déjà mangée !

Utiliser un vieux jeu de société, le détourner pour écrire un texte

Quand j’ai vu ce jeu dans le magasin (achat/vente, occasion) pour 5 euros, je n’ai pas hésité.

Je ne l’avais pas à la maison. J’ai pas mal de jeux de société, achetés pour les enfants, pour moi, pour mon amoureux. Big Boggle, et Boogle tout court, pas encore. Voilà que j’y ai remédié.

Immédiatement, j’ai pensé que ça pourrait être vachement sympa de l’utiliser pour écrire un texte, une histoire. Au lieu de piocher un mot dans le dictionnaire ou dans un livre, au lieu d’en trouver d’autres à partir d’un mot dont on mélangé les lettres, voici 25 dés, 25 lettres, pour vous aider à trouver au minimum 3 mots.

Je vais jouer avec vous.

J’ai secoué le cube, encore secoué pour essayer de mettre tpus les dés à « plat ». J’ai dû m’y reprendre à trois reprises. Voici ce qui en est sorti tel quel.

Sans le couvercle en plastique et en remettant les lettres toutes dans le même sens, pour une lecture plus aisée.

Règle du jeu made in ecrimagine :

  • Trois minutes pour trouver minimum 3 mots
  • Minimum de 3 lettres par mot
  • Chaque lettre/dé n’est utilisé qu’une seule fois
  • Écrire un texte en respectant l’ordre des mots trouvés
  • Ne trichez pas, c’est un jeu

Voici ce que j’ai trouvé en 3 minutes.

  • Sœurs
  • Main
  • Salut
  • Fils

Mon texte

J’attends sur le quai de la gare que le train délivre mes sœurs. Voilà des mois que l’on ne s’est plus vus, ni entendus. J’ai hâte de les retrouver, de voir si la main de Juliette est vraiment si verte qu’on le prétend. D’entendre la voix de Stéphanie et comprendre la raison pour laquelle sa gorge s’est peinte d’or.

Je réfléchis à tout ce que l’on m’a dit sur elles, quand, avant même que le train s’arrête, un bras bouge vigoureusement par une fenêtre ouverte. Serait-ce le salut de Polichinelle ? L’on m’a fait comprendre que Louison avait eu Polichinelle dans son tiroir. Je n’ai pas très bien compris de quel tiroir il est sorti ni comment il en est sorti, mais il serait désormais à elle et la suivrait partout. De toutes mes sœurs, Louison est celle que je n’ai jamais vue. Elle est de 15 ans mon aînée, c’est la plus âgée de nous tous et juste avant ma naissance, elle a quitté le pays pour aller se marier avec son amoureux.

Je suis le seul fils de notre mère, le seul garçon, le petit dernier après six filles !

Où vont les mots quand ils s’en vont ?

Entre jeu d’écriture, avis de lecture et métier rêvé, loupé, je vous pose cette question :

Où vont les mots quand ils s’en vont ? Quand ils nous échappent, quand ils nous fuient, où se cachent-ils ? Que font-ils ?

Après la lecture de « Gratitudes », de Delphine de Vigan, j’ai une certitude : j’ai loupé un coche, un métier, des études. Aujourd’hui, je me vois bien logopède ou orthophoniste. J’y pense aujourd’hui, mais ce n’est clairement pas un métier, une vocation à laquelle j’ai pensée quand j’étais ado. J’y pense aujourd’hui parce que le syndrome de Ménière avec ses vertiges, acouphènes et déficits d’audition m’ont pourri la vie pendant plusieurs années, parce que la Covid m’a rendue aphone durant de longues semaines m’empêchant de m’exprimer oralement (j’ai été suivie par une logopède extraordinaire pendant des mois), parce que les mots perdus, ceux qui trainent sur le bout de la langue mais qui ne veulent pas sortir sont de plus en plus fréquents.

Dans Gratitudes, Delphine de Vigan appuie là où ça fait mal. Une dame d’un certain âge, ancienne correctrice dans un grand magazine, rentre dans une maison de repos et de soin après que « tout s’en va », « je perds tout ». Des troubles de la mémoire spécifiques liés à la perte de mots la dévaste. Marie a beau lui rendre visite régulièrement ainsi qu’un orthophoniste passionné ar son métier, cela n’empêche pas la vieille dame de dépérir. À quoi bon continuer de parler quand les mots s’en vont, changent, se travestissent, s’effacent ?

Un livre, une histoire poignante écrite avec justesse, émotions, amour.

Où vont les mots quand ils vous échappent ?

Les mots s’en vont, ils volent, ils fuient en silence. Ils vont se cacher, se reposer, se libérer. Les mots fourchus, ceux qui butent sur la langue, ceux qui tombent et se cognent contre les dents sont envoyés à l’infirmerie des mots. On leur fait faire des exercices d’assouplissement, d’étirement. Ils doivent pouvoir sortir d’une traite, sans trébucher pour recouvrer la santé. Ceux qui s’oublient, ceux qui s’étiolent à force de ne pas être utilisés régulièrement, ceux-là sont envoyés dans un camp de travail. Un camp où la vie des mots n’est pas facile. Ceux qui arrivent là-bas sont faibles, presque transparents mais on leir demande quand même toute leur attention. Ils doivent parler fort, marcher longuement, dessiner de manière précise leurs lettres, épeler distinctement chacune des parties de leur corps, et ce plusieurs fois par jour. Le soir, ils peuvent jouer, ils sont libres d’intégrer une classe de rédaction créative à la seule condition de savoir se présenter en utilisant le plus de mots possibles les caractérisant. Les mots travestis, ceux qui se font passer pour d’autres, sont difficiles à attraper ! Ils glissent entre les doigts, ils se faufilent entre les lèvres, ils passent en coup de vent dans les conduits auditifs. Ceux-ci rient sous cape, bien heureux d’avoir ce super pouvoir de transformation. Ils ont plusieurs vies et en profitent bien.


Extrait du livre « Gratitudes » de Delphine de Vigan

Jeu d’écriture : mots piochés au hasard dans un livre

Petit jeu d’écriture pour le week-end

Je vous propose d’écrire un petit texte avec ces 5 mots piochés au hasard dans ma nouvelle lecture du moment : « Le célèbre catalogue Walker & Dawn. Comment nous sommes devenus riches avec trois dollars« , de Davide Morosinotto. Oui, c’est l’auteur du livre que j’ai dévoré il y a peu de temps : La fleur perdu du chaman de K. Livre emprunté à la biblio La BiLA ;-) clin d’œil, car cela vous montre bien que je respecte le défi que je me suis lancée, à savoir ne plus acheter de livres (rires).

La liste des mots, de groupe de mots :

  • branche
  • pleurer
  • maison de correction
  • horaire
  • c’est des salades

Plus il y a de contraintes, mieux c’est. Alors, pour vous aider, voici les autres consignes auxquelles je vous propose de jouer :

  1. respecter l’ordre des mots
  2. le texte doit être joyeux
  3. détailler un sens au choix : voir, sentir, goûter, entendre, toucher

Bon amusement. Bonne écriture. Bonne imagination.

Jeu d’écriture : chevaucher un dragon

Imagine que tu as la possibilité exceptionnelle, unique, de chevaucher un dragon gigantesque !

Raconte cet instant du point de vue que tu souhaites, dans les détails ou de la façon que tu préfères, mais en insérant tous tes sens. (odorat, vue…) Attention, n’en oublie aucun.

Fabienne

Pour les uns c’est un rêve exceptionnel, pour les autres dont moi le pire cauchemar.

J’ai reçu un bon Bongo pour mon anniversaire. Croyez-vous qu’ils m’auraient offert ce que j’aime ? Un bon restau par exemple, un soin thermal, un séjour dans les îles ?

Je n’en ai pas cru mes yeux en ouvrant l’enveloppe :

« Pour toi, rien que pour toi la concrétisation d’un rêve exceptionnel ! l’apogée d’un souhait mirifique, une rencontre à nulle autre pareille…un voyage dans les airs avec Multidragobos ! Le super, hyper dragon qui va t’amener dans les cieux ! Viens vite nous retrouver. il y a déjà une file d’attente ! »

La file d’attente ils pouvaient se la garder. J’étais prête à laisser les autres passer avant moi, à leur céder la place, bref à tout faire pour éviter le moindre contact avec Multidragobos !

Pourquoi pas plutôt un voyage en montgolfière ? Et même en hélicoptère !

Multidragobos attendait son public en pavoisant un maximum, son énorme queue faisait des tourniquets, sa gueule d’enfer crachait du feu, l’écorce verte de ses écailles me donnait le frisson.

Même pas de selle ou quelque chose du même acabit ! Il fallait grimper sur son dos à califourchon, en s’accrochant à son cou rugueux. Beurk !

« Allez Fabienne tu y vas » ??? J’ai grimpé sur son dos, je claquais des dents, mon poil se hérissait…

Multidragobos gratta férocement la terre des pattes, poussa un hurlement féroce (selon moi) et s’envola…d’un coup de queue qui se voulait gracieux.

Nous sommes montés en flèche dans les airs, là en-dessous, le monde était déjà tout petit petit. Je voyais les carreaux multicolores de la gare des Guillemins, La pointe de la Tour des Finances, la Meuse et la navette fluviale toute petite toute petite… Là-dessus Multidragobos opéra un looping sur le pont de Fragnée et manqua d’emporter au passage la perle noire (une des quatre) qui venait d’être placée sur un des tritans. Au secours… !

Mes oreilles bourdonnaient, j’avais des acouphènes, le vent sifflait épouvantablement et le dragon aussi ! j’avais mes bras autour de son cou et je sentais ses écailles me transpercer l’épiderme. Je n’osais pas le caresser de peur de me blesser plus encore et son contact m’était odieux. Et cette odeur qu’il répandait autour de lui pareille à du souffre. Je sentais ma bouche se dessécher. Je pris dans ma poche la petite fiole de péket que j’avais emportée à toutes fins utiles. Ma gorge s’enflamma comme un brasier, je toussai, crachai …Ce cauchemar allait-il finir un jour ?! et Raahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh, Boum ! Aie ! Je me suis redressée dans mon lit le cœur battant. J’ai empoigné ma peluche verte, mon dragounet qui m’accompagne depuis ma plus tendre enfance, et j’ai respiré !


Cécile

L’évènement est exceptionnel ! Je viens d’apercevoir, par la fenêtre de mon salon, un dragon ! Il volait bas. J’ai d’abord cru que c’était un héron, un grand, un gros héron !

Le soleil se levait. Le ciel était encombré de nombreux nuages blancs. L’animal m’est d’abord apparu en contre-jour. Pour moi, il était tout gris, d’où ma confusion avec le héron cendré. Puis, l’oiseau a tourné légèrement et c’est précisément à ce moment-là que j’ai remarqué l’absence du long bec de l’échassier. A la place, un museau épais et large.

J’ai réalisé immédiatement mon erreur d’identification. Comment ai-je pu penser observer un héron cendré alors que cette espèce est éteinte officiellement depuis une cinquantaine de saisons !

Le retour des dragons a été annoncé sur tous les réseaux sociaux. Telle une trainée de poudre, cette information a littéralement fait exploser le nombre de réactions tant dans les communautés scientifiques que chez les fanatiques de fantastique.

On n’a pas encore pu, à ce jour, tous les dénombrer ni les identifier clairement. Toujours est-il que cinq espèces différentes ont déjà pu être photographiées dans deux régions distinctes. J’habite dans l’une d’elles et je crois que le dragon qui a survolé ma maison en est une sixième !

Beaucoup de mystères entourent encore leur retour si soudain. On ne sait pas encore grand-chose d’eux, car la majorité de la population ne croyait pas en leur existence. Moi-même, étudiante en sciences naturelles passionnée par les créatures fantastiques en tous genres, je n’y croyais pas trop. Jusqu’à ce jour.

Si je peux penser que certains romans de fiction édités au siècle dernier ont été écrits sur base de faits réels, j’ai bon espoir que l’individu vu ce matin revienne vers moi. En effet, certains ouvrages d’autrefois mentionnent la grande intelligence des dragons. Certaines espèces auraient même un sens plus développé qu’un autre. Si le dragon est né sourd, par exemple, il développe aussitôt une super-vue lui permettant de voir et de se déplacer dans l’obscurité totale. Encore mieux que la vue des chats qu’on dit nyctalope. Si le dragon est incapable de voler, il nage alors aussi rapidement que les dauphins d’avant.

Avant de vous expliquer la raison qui me pousse à croire que je vais revoir ce dragon, il faut que je précise que ces animaux n’ont jamais craché du feu. C’est un mythe ! aucun animal n’a jamais eu la capacité physiologique pour pouvoir émettre la moindre flamme.

Mais, et c’est la raison pour laquelle « on » les chassait, ils ont l’incroyable pouvoir de deviner les sentiments de tous les êtres vivants, humains compris ! Trop gentils, trop empathiques, trop intelligents émotionnellement, ce caractère et cette faculté extraordinaire propre à tous les dragons, a été malheureusement la cause de leur disparition.

Donc, en tant que scientifique, maintenant que j’ai vu de mes propres yeux un vrai dragon, je peux facilement m’imaginer qu’il va revenir vers moi. Voyez-vous, j’ai toujours rêvé de pouvoir chevaucher un dragon, de voler avec lui, contre lui. Pourquoi un dragon et pas un oiseau me demanderez-vous ? Et bien pour la simple raison que seuls les dragons pourraient supporter le poids d’un humain sur leur dos tout en pouvant voler. Les oiseaux sont tous bien trop légers.

Si ce qu’on dit d’eux dans les livres anciens sont vrai, ce dragon a donc senti que j’aimerais voler avec lui. Je n’ai donc plus qu’à attendre.

Mais une question me vient tout à coup. Nous avons évolué, notre technologie a évolué. La médecine, les recherches, notre santé ont évolué. Alors pourquoi pas les dragons ? Si ça se trouve, peut-être qu’ils ont perdu cette faculté de lire nos émotions et nos sentiments pour pouvoir survivre ? Pour qu’on ne les chasse plus ?

Quoi qu’il en soit, je n’aurai réponse à ma question que si le dragon revient !

En parlant du loup, ou plutôt en pensant au dragon, le voilà justement qui revient montrer le bout de ses ailes.

Les dragons ont des ailes comme celles des chauves-souris, on dirait une fine membrane de peau. Fine, mais résistante, tout en gardant une souplesse.

Les dragons, quand ils volent, gracieusement, ne font pas de bruit. D’ailleurs, c’est l’ombre en vol que j’ai perçu, deux fois, et non le son flap flap de ses ailes.

Les dragons ne s’annoncent pas par un cri ou un chant. Ils sont silence. Ils sont respect.

Voilà tout ce que je note dans mon nouveau carnet consacré aux dragons.

Après avoir tourné trois fois dans les airs, à proximité de ma maison et de celles de voisins, je me pose cette question : suis-je sa seule à avoir remarqué ce dragon ? Si ça se trouve, il vient « pour » ma voisine à côté, ou pour les nouveaux voisins en face ! Une légère inquiétude me pince le ventre.

Le dragon vient de se poser sur la cheminée du toit de mes voisins d’en face.

Temps mort. Le temps se fige. C’est à peine si j’ose respirer. Sans me retourner complètement, j’ouvre le tiroir de l’armoire qui se trouve dans mon dos et j’en retire mes jumelles. Mon carnet d’observation ouvert devant moi, j’esquisse un rapide croquis et note ces quelques infos :

  • Silhouette d’un gros héron cendré
  • Plus massif : poids ?
  • Ailes lisses, grises, luisantes. Luisantes ? Bizarre
  • A-t-il pris un bain pour que ses ailes brillent ainsi ?
  • Museau large, arrondi comme la bouche d’une grenouille
  • Yeux verts, non jaune ! ça alors, ils sont orange à présent !! la couleur des yeux change-t-elle vraiment ou est-ce un simple effet d’optique ? raison de ce changement ? reflet ?

Devant les fenêtres de mon salon, un poste d’observation extraordinaire, il y a des arbres, un à gauche et un autre à droite de la porte d’entrée. Entre les deux arbres, rien, c’est l’espace nécessaire au garage et pour garer ma voiture.

Le dragon dont je n’ai pas encore identifié l’espèce s’est posé pile dans mon champ d’observation, entre les deux arbres. Nous sommes séparés d’environ douze mètres. Il est aussi posé à six mètres de hauteur, au-dessus de moi. L’angle et la distance d’observation ne sont pas optimales pour le décrire ni le dessiner parfaitement, malgré les jumelles.

D’un côté, j’aimerais tellement le voir de plus près, le toucher (si j’ose), mais d’un autre côté, je crains de ne plus être la seule privilégiée et j’ai peur pour lui. L’Homme est une créature fascinante aussi, mais elle réagit de manière stupide trop souvent à mon goût.

Je suis occupée à me demander s’il abîmerait ma voiture avec ses griffes s’il venait à s’y poser sur le toit quand mon dragon quitte sa cheminée-perchoir.

Carnet de notes :

  • Il décolle aisément et vole facilement, sans à-coups
  • Pattes avec doigts très épais et distincts comme celles d’une poule ! griffes énormes !
  • Pattes tendues à l’arrière, qui pendent légèrement durant le vol et qui …

INCROYABLE !

24 heures plus tard

  • Adaptation ++
  • Dragon métamorphe ? pas possible ! à Si !

Plus le dragon se rapprochait de moi, plus j’avais l’impression qu’il rétrécissait ! Il visait l’arbre devant ma fenêtre, à gauche. Ne me demandez pas comment je le sais, je le sais ! Un point c’est tout. Jamais, je ne l’ai quitté du regard. Jamais ! Et quand s’est posé sur l’une des branches de l’arbre, il était à maximum deux mètres de mes yeux. Le dragon ne ressemblait plus vraiment à un dragon. C’était devenu une sorte de merle ou d’étourneau aux ailes lisses et au bec épais. Il avait la taille d’un merle, en avait les couleurs, les pattes et le bec plus ou moins semblables ! C’était hallucinant !

C’est à ce moment-là que je me suis mise à regretter de m‘être débarrassée de mon appareil photo ! Personne ne voudra me croire ! Après réflexion rapide : je veux que PERSONNE ne le sache ! Il restera mon secret, enfin s’il le veut !

J’ai rapidement compris que ce dragon avait non seulement évolué, qu’il s’était adapté remarquablement aux espèces aviaires encore existantes, mais qu’il avait bien gardé sa capacité à « lire » les émotions et les sentiments d’autres créatures vivantes. Lui et moi, on s’est tout de suite compris.

Intérieurement, au fond de moi, c’était la grande bousculade de questions. Alors, le petit dragon-merle-métamorphe a sautillé de branche en branche et a grimpé plus haut dans l’arbre. Message reçu cinq sur cinq ; je monte moi aussi d’un étage pour aller dans ma chambre située sous le toit. J’ouvre la fenêtre à bascule. La créature me demande d’ouvrir en plus grand. Elle quitte l’arbre en taille merle et pénètre dans ma chambre en taille héron XXL ! Très vite, le dragon réalise qu’il va être coincé dans ses mouvements s’il reste de cette immense taille. Alors il s’ébroue, oui, il se secoue comme le ferait un chien trempé et pffiou le revoilà dragon-héron taille M.

Un vrai caméléon dans tout sa splendeur. Caméléon, mannequin, top modèle ! d’une démarche un peu pataude mais maîtrisée, il se pavane dans ma chambre, fait le tour de mon lit, revient la tête haute, tourne sur lui-même, etc. Pour jouer à ce petit jeu de la séduction, à être aussi fier qu’un paon, cela doit être un mâle assurément.

Carnet de notes :

  • comment différencier le mâle de la femelle. L’individu que j’ai en face de moi est un mâle assurément.

Quand le soleil perce entre les nuages et inonde la pièce de lumière, le corps du dragon a des reflets rose et verts ! Voilà pourquoi je l’avais un peu comparé à un étourneau, il en a les mêmes reflets colorés. Dans cette version M, je ne suis pas sûre de pouvoir, ou de vouloir le monter, trop  peur de leur blesser !

Tout à coup, un grondement sourd se fait entendre.

Carnet de notes :

  • quand les dragons ont faim, leur ventre gargouille comme celui des humains !
  • que mange un dragon ?
  • combien a-t-il d’estomac(s) ?
  • n’a-t-il qu’un seul orifice, comme les oiseaux, pour se soulager (urine et excréments) ?
  • rejette-t-il des pelotes de réjections comme les rapaces ou régurgite-t-il des boules de poils comme les chats ?

À ce jour, malgré leur réapparition, il n’existe pas encore de guide d’identification officiel et fiable. Je peux supposer qu’ils ont différents régimes alimentaires selon leur espèce, selon la région où ils vivent, selon leur taille, etc. J’ai devant moi un individu que je suppose mâle, mais d’âge inconnu et de taille et de forme variable.

Je l’invite à se faire un peu plus petit pour que je puisse le porter jusqu’à la cuisine. Là, à l’abri des regards indiscrets de mes voisins, le dragon reprend sa forme moyenne et tâte, sent, touche, lèche, croque dans tout ce que je lui présente !

Carnet de notes :

  • combien de temps peut-il rester dans une autre forme/taille ?
  • évite-t-il d’instinct la nourriture toxique, les poisons ?
  • cela lui fait-il mal, est douloureux de se métamorphoser ?
  • peut-il se changer en n’importe quel animal
  • peut-il se transformer en objet ? en chose non vivante ?
  • se transformer, est-ce inné, dans ses gênes ou bien a-t-il acquis cette prouesse au fil du temps ?
  • quel âge à « mon » dragon ?
  • est-il ici le seul de son espèce ?
  • est-il vraiment né d’un œuf ? à où sont ses parents ?
  • quelle serait sa longévité ?

Après avoir dévoré trois pommes, une rouge, une jaune et une verte ; après avoir englouti deux bananes, une jaune et une verte (pourquoi n’a-t-il pas voulu de celle qui était bien mûre ? à cause de son odeur ou de sa couleur ?), après avoir avalé l’entièreté de mon ravier de bonnes fraises rouges et sucrées, mon invité à jeté son museau dans le plat de spaghettis à la sauce tomates !

Carnet de notes :

  • voit-il les couleurs ? il n’a mangé que des aliments (sucré et salé) rouges, verts et jaunes !

Après ce sacré mélange de goûts, j’espère qu’il ne sera pas malade ! Pour faire descendre le tout, il a bu… un seau d’eau !

Carnet de notes :

  • il doit avoir plusieurs estomacs pour avoir pu avaler tout ça en une fois !

Il était presque treize heures quand il a terminé de manger. Il a bien voulu me laisser grignoter le reste du pain avec du fromage blanc. Repus, il a voleté sur place puis a rétréci pour se lover entre mes mains et s’est endormi aussi sec !

Je l’ai couché dans mon lit. Il a repris sa taille habituelle (XXL), en prenant toute la place du matelas. Il a pioncé près de deux heures. Je l’ai observé, sans m’endormir à mon tour.

Carnet de notes :

  • dos et ventre à poils ras, entre bleu et gris
  • griffes (rétractiles) de 7 centimètres
  • paupières transparentes
  • ailes douces et solides, lignées finement, de près, la membrane ressemble à une toile d’araignée
  • oreilles minuscules, on dirait rabougries, arrondies vers l’intérieur
  • queue lisse, sans voile ni « accessoire » de navigation, c’est un tube allant en s’affinant
    • absence de gouvernail ? gouvernail dissimulé ?

Aux alentours des quinze heures, il se réveille. Il semble être plein d’énergie et de vivacité. Tellement vif qu’il se cogne la tête sur le plafond bas et qu’il me donne une baffe avec une de ses ailes. J’en tombe à la renverse. D’un mouvement rapide, il m’aide à me relever en plaçant son museau sous mes fesses, sans me faire le moindre mal.

Il regarde ensuite vers la fenêtre. Il me regarde. La fenêtre. Moi.

Et… je l’ai chevauché ! Et j’ai volé ! Habituée à avoir le vertige, je craignais avoir le mal de l’air. Rien du tout. On est monté si vite, si haut, que j’ai eu très froid et que je n’ai pas eu le temps d’avoir le tournis. Subjuguée. Impressionnée. Épatée. Bouche bée. Une étrange sensation dans le ventre m’a serré les entrailles. Une excitation mêlée à une sensation proche de l’interdit, un soupçon de folie mélangée à une ivresse de bonheur.

Les mots me manquent. Extraordinaire. Oui, enfin, c’était génial jusqu’à ce que je ressente par vibration une crampe intestinale de ma monture ! Une étrange sensation a chatouillé mes mollets et lui a tordu ses boyaux. Sans honte ni aucune gêne, il s’est soulagé en plein vol.

Carnet de notes :

  • les dragons font pipi et caca en même temps, en vol si nécessaire (urgence)
  • à vérifier : intolérance à un fruit ou à la sauce tomates ?
  • ils peuvent souffrir de diarrhée (puanteur puissance 10, j’ai failli m’évanouir rien qu’à l’odeur, je n’ose imaginer ceux d’en bas qui ont reçu ce cadeau malodorant venu du ciel !)
  • les dragons, ce dragon a le sang chaud, il adore le soleil, n’aime pas la pluie et s’amuse avec le vent

Image par Parker_West de Pixabay

Atelier d’écriture créative : inventer un nouveau métier

Toujours lors de mon atelier d’écriture de décembre, au château du Sartay avec Stéphane Van Hoecke, j’ai aimé écrire sur ce nouveau métier.

Il fallait, à partir d’un métier associé à deux métiers existants, écrire une offre d’emploi et une recherche d’emploi.

Mon métier : Professeur pour fleurs sauvages

Annonce d’emploi : je cherche

Grand jardin de château cherche professeur particulier pour l’éducation des fleurs sauvages (semer, propager, protéger, nourrir, soigner). Connaissance en botanique exigée. Diplôme en expérimentation florale sauvage demandée. Formation en chuchoteur de pollen appréciée. (possibilité de suivre cette formation sur place).

Contrat à temps partiel, en toutes saisons, du lever au coucher du soleil, trois jours par semaine.

Petit plus : si vous connaissez et pratiquez la langue des insectes.

Vous vous reconnaissez dans ce profil ? Envoyez votre candidature sous pétale fermé à l’adresse du château ci-dessous

Annonce d’emploi : j’offre

Professeur pour fleurs sauvages, né dans un parterre de coquelicots, je vous propose mes services de spécialiste.

Fraîchement diplômé il y a trois hivers, je partage mes connaissances florales et mon savoir-faire avec grand plaisir. Je butine aisément, parle six langues entomologistes couramment. Je vis et virevolte avec la lumière du soleil.

Ayant fait ma thèse sur les butineuses sauvages à six pattes en Asie, les fleurs étrangères ne me font pas peur, je sais quand et comment les remettre dans leur droit chemin, les inviter à aller voir ailleurs.

Doctorat en cours de finalisation : chuchoteur-fumeur pour enfumer les frelons asiatiques.

Master complémentaire : Savoir remettre les points sur les i chez les coccinelles qui ne sont pas endémiques.


PS : l’image et le livre en couverture de l’article, n’ont rien à voir avec mon texte, c’est juste qu’à la lecture de ce métier, j’ai aussitôt repensé à ce livre que j’ai lu il y a pourtant plus d’un an !

Nanowrimo J19, trois petits cochons

L’histoire continue

J’ai bien écrit ce samedi matin ! Près de 3000 mots. Je ne les compte pas spécialement, c’est automatique quand je me connecte soit à la plateforme Scribbook soit à celle du Nanowrimo

C’est sans surprise que je me laisse porter par mon histoire. Quand je me retrouve devant mon clavier, je ne sais pas ce que je vais écrire, quel chemin va choisir mon héroïne, quelle action va se passer, etc. Je laisse venir les choses telles qu’elles viennent. Aujourd’hui, j’ai parlé de trois cochons. Deux « identiques » et un différent. Ce n’est pas le « Le vilain petit canard » que j’ai revisité en « Le vilain petit cochon », quoique j’aurai pu en y repensant, mais bien une adaptation des « Les 3 petits cochons ».

Et puis, j’ai déjà commencé une « introduction » à ce que je vais écrire après. Demain ou un autre jour, je verrai bien ;-)

A peine ai-je fermé les applications pour le Nano, que d’autres idées me viennent. Vite ! Vite ! Il me faut les noter…

Bon dimanche et à bientôt !