Incipit avec un livre

– Mademoiselle Bertignac, je ne vois pas votre nom sur la liste des exposés.

Première phrase du livre  » No et moi », de Delphine de Vigan.

Que vous ayez lu le livre ou non (ou vu le film), jouez le jeu et écrivez la suite.

Pourquoi l’adolescente n’a-t-elle pas mis son nom sur la feuille de papier qui précise les sujets des exposés qui vont être travaillés ?

  • Pas envie
  • Pas trouvé de sujet
  • Elle avait noté mais un ou une camarade a effacé son nom (et mis le sien à la place)
  • Pas le temps
  • N’ose pas dévoiler son sujet
  • Elle trouve que les exposés, c’est pour les bébés
  • Etc.

Les idées et les raisons ne manquent pas.

Bon amusement.

Et si vous n’avez pas lu le bouquin, je vous le recommande vivement !

Une lettre change tout

Livre ❤️

Delphine De Vigan : No et moi.
Page 137.


Lecture du soir, trop tard.
 » (…) Assise à côté d’elle je découpe des morts dans les journaux pour les coller sur mon cahier, (…) »

Une lettre change tout le sens de la phrase. Une lettre, une seule, et l’histoire entière change.

Lancée dans ce délire, à la nuit tombée, je fabule une suite à ma sauce.

Des morts dans les journaux. Découper des morts. Des cadavres. Tout froid. Tout rigide. Ou pas. J’en sais rien en fait. De la rigidité cadavérique. Je sais juste qu’elle arrive vite après le décès, mais c’est pas instantané, immédiat. Y a un délai. Et puis après, elle est plus là. Partie.
Découper des morts, ça doit quand même pas être facile. C’est comme de la viande. Un gros morceau de viande. Et moi, j’suis végétarienne. Heureusement, ces morts, ils sont dans les journaux. En toutes lettres. Parfois, déjà encadré, un cercueil de papier, sans épaisseur, sans vie, froid. Le papier est froid. Le journal est froid. La mort est froide. Les mots morts sont froids.
C’est l’hiver. Alors, pour me réchauffer, je vais brûler le cahier des morts. Le papier sera chaud. Brûlant. Fiévreux. Comme les morts avant de mourir.


Il faut bien sûr lire « … je découpe des mots dans les journaux… »

Écrire un texte avec Story Dice

6 dés, 6 images, 6 mots.

Dans l’ordre d’apparition, de haut en bas, de gauche à droite ou d’abord de gauche à droite et puis de haut en bas.

Court. Bref. Direct. Privilégiez le sens de l’ouïe dans votre histoire.

Cette proposition d’écriture s’autodétruira sur votre simple volonté.

Demain, est un autre jour.

Ne procrastiner pas et … Écrivez 😄

écrire une histoire à partir de 4 mots

Souvenez-vous, début décembre, je vous lançais l’idée d’écrire une histoire avec 4 images, 4 mots. Les dés du jeu « Story Dice » sur mon application GSM ont été lancé. Clic ici pour voir les images. Les mots que j’ai intégré à mon texte sont donc :

  • personnage heureux
  • stéthoscope
  • clé
  • haltère

Condition particulière que j’ai rajouté : le texte, avec son titre et tous les espaces inclus, doit faire pile poil 2023 caractères.

Je me suis amusée, oui. D’abord à écrire cette histoire et vous verrez que j’ai oublié quelque chose dans ce texte, ensuite à demander à chat GPT d’écrire à son tour une histoire. Là aussi, vous verrez que l’Intelligence Artificielle a omis une règle du jeu. Par curiosité, je lui ai demandé d’écrire, deux jours plus tard, un autre texte. Même oubli, mais l’histoire est sensiblement, très sensiblement, différente.

Bonne lecture :-)

Monsieur Heureux
Monsieur heureux se promenait tranquillement dans les rues de son village, un sourire jusqu’aux oreilles sur son visage. Ce sourire l’accompagnait partout. Quand on lui demandait comment il faisait pour avoir toujours le moral, il répondait que le sourire était la clé de son bonheur. Aux pointilleux et aux sceptiques, il racontait volontiers l’histoire des muscles du visage utilisés quand il souriait : très peu. Contrairement aux grimaces de colère, à celles qui naissent à cause d’une tristesse ou d’un état émotionnel négatif, sourire ne demandait que peu d’efforts.
Monsieur heureux racontait cette histoire en mimant exagérément les grimaces. Ce qui faisait rire les gens. Rire était encore meilleur pour le moral que sourire. Monsieur Heureux était encore plus heureux.
Ce jour-là, durant sa balade quotidienne, Monsieur Heureux trouva un stéthoscope abandonné. Pauvre petite chose oubliée, l’objet semblait en bon état de fonctionnement. Monsieur Heureux, qui aurait tout aussi bien s’appeler Monsieur Curieux, mis le stéthoscope autour de son cou et s’amusa à écouter le cœur des fleurs, celui des pierres et même les poumons des lampadaires ! L’on devinait, par son visage expressif, que toutes ces vies éphémères et solides lui confiaient des secrets. Jamais Monsieur Heureux n’aurait imaginé entendre d’aussi incroyables histoires. Il était encore plus heureux que jamais.
Quand il rentra chez lui, il chercha quand même à identifier le propriétaire de l’objet. Il se disait avec raison que son propriétaire devait être si pas malheureux du moins inquiet, et ces émotions rendaient Monsieur Heureux triste. Et cela ne pouvait rester ainsi. Hélas, trois fois hélas, aucun nom ni signe distinctif ne lui permettait d’avancer dans sa quête.
Le lendemain matin, Monsieur Heureux, après avoir dormi avec l’objet sous son oreiller, eut l’idée d’interroger le stéthoscope lui-même ! Mais au moment où il écoutait ce que l’objet lui disait :

  • Toc ! Toc ! Toc !

Son propriétaire frappait à sa porte !

Les statistiques de Word indiquent 2023 caractères au total, titre et espaces inclus.
Trop forte je suis (rires)

Chat GPT du 07/12/2023

Une journée ordinaire commençait pour Jade, une jeune femme ambitieuse et passionnée par la médecine. Dès l’aube, elle enfilait sa blouse blanche, ressentant déjà une certaine excitation. Aujourd’hui, elle savait que sa patiente, Madame Lambert, allait lui remettre une clé, un précieux trésor, celui de la confiance.

Jade se dirigea vers la chambre de Madame Lambert, le stéthoscope autour du cou. Elle était toujours émerveillée par cette pièce où tant d’histoires de vie étaient racontées. Au fil du temps, elle avait développé une relation privilégiée avec ses patients, les accompagnant dans leurs souffrances et leurs joies.

Madame Lambert, une femme âgée au visage doux et ridé, était allongée sur son lit. Dès qu’elle aperçut Jade, un sourire attendri se dessina sur ses lèvres. « Bonjour, Docteur Jade ! J’ai une surprise pour vous aujourd’hui ! » s’exclama-t-elle d’une voix joyeuse.

Curieuse, Jade s’approcha, hochant la tête avec un sourire bienveillant. Madame Lambert sortit alors un petit trousseau de clés de sa poche et les tendit à Jade. Elle lui expliqua qu’elle lui confiait ainsi les clés de sa maison, symbole de son estime et de sa reconnaissance envers la jeune médecin.

Touchée par cette marque de confiance, Jade remercia chaleureusement Madame Lambert. Sa journée venait tout juste de commencer, mais elle avait déjà le cœur rempli de gratitude.

Lorsque Jade se rendit à sa pause déjeuner, elle se dirigea vers son centre de sport préféré, muni d’un sac contenant le trousseau de clés. Elle avait promis à Madame Lambert de prendre soin de son précieux trésor en pensant notamment à ouvrir régulièrement les volets de sa maison, pour lui donner l’impression d’être chez elle malgré son hospitalisation.

Son entraînement terminé, Jade se changeait dans les vestiaires lorsqu’elle aperçut Clara, une de ses amies, en train de soulever un haltère. Jade s’approcha d’elle, curieuse de connaître ses nouvelles performances.

« Tu ne vas pas me croire ! » s’exclama Clara en reprenant son souffle. « Je suis passée de 5 à 10 kilos en seulement un mois ! »

Jade, bien que fière de sa progression, garda son sourire humble. Elle se rendit compte que même au-delà de la musculation, la force peut se mesurer différemment. Sa force à elle résidait dans ces clés précieuses remises par Madame Lambert.

De retour à l’hôpital, Jade fut accueillie par la nouvelle de la guérison miraculeuse d’un patient. Elle se précipita vers sa chambre pour lui annoncer la bonne nouvelle. Le visage épanoui de son patient lui rappela que sa mission ne se résumait pas seulement à soigner des maladies, mais à apporter de l’espoir et de la joie.

En rentrant chez elle ce soir-là, Jade portait avec elle le bonheur d’avoir rendu service et offert du réconfort à ceux qu’elle avait soignés. Elle se coucha, ses rêves remplis d’amour et de gratitude. Demain serait un nouveau jour d’aventures et d’émotions, mais elle savait déjà qu’elle ne manquerait jamais de courage et de détermination. Car aujourd’hui, plus que jamais, Jade était convaincue qu’elle était une héroïne, celle qui pouvait changer la vie des autres grâce à son cœur et à son stéthoscope.

Texte sans titre et avec 3135 caractères,
mais les 4 mots/images sont bien présents et l’histoire tient la route

Chat GPT du 09/12/2023

Il était une fois un personnage heureux nommé Léo, un jeune médecin passionné par son métier. Sa journée commençait toujours avec le même rituel : il enfilait sa blouse blanche, accrochait son stéthoscope autour de son cou et prenait la clé de sa clinique. Chaque matin, il ouvrait les portes de son espace médical avec un enthousiasme débordant.

Léo aimait prendre soin de ses patients et les aider à retrouver un état de santé optimal. Il faisait preuve d’empathie et de bienveillance envers chacun d’eux. Il prenait le temps d’écouter leurs soucis, de les rassurer et de trouver les meilleures solutions pour les soigner. Son stéthoscope était son fidèle compagnon, lui permettant d’entendre les battements de cœur de ses patients et de détecter le moindre problème.

Après une journée bien remplie, Léo prenait plaisir à rentrer chez lui. Il vivait dans un petit appartement confortable situé au-dessus de sa clinique. Il rangeait scrupuleusement ses affaires dans son placard et se dirigeait vers son équipement de sport. Léo était un grand amateur de musculation et d’haltères. Les muscles saillants, il aimait travailler son corps pour se maintenir en forme. Chaque soir, il consacrait une heure à son entraînement, laissant de côté le stress de la journée.

Un soir, alors qu’il rangeait ses haltères, une petite clé dorée tomba de sa poche. Surpris, Léo la ramassa et remarqua qu’elle était différente de toutes les autres clés qu’il possédait. Elle était ornée de gravures mystérieuses et semblait avoir une histoire particulière.

Intrigué, Léo décida de mener une petite enquête pour découvrir l’origine de cette clé. Il fit des recherches et découvrit qu’elle était liée à un antique coffre datant du 19ème siècle. La légende disait que le coffre renfermait un trésor inestimable.

Guidé par sa curiosité, Léo se mit en quête du trésor. Il suivit les indices, les mêlant aux battements de cœur qu’il entendait à travers son stéthoscope. Chaque indice le rapprochait un peu plus de la vérité.

Après de longues recherches, Léo finit par trouver le lieu où se cachait le coffre. Il l’ouvrit avec précaution et fut émerveillé par son contenu. Le trésor était composé de livres anciens, de bijoux rares et d’objets précieux.

Léo réalisa alors que le plus grand trésor qu’il avait trouvé était celui d’avoir suivi sa passion et d’être heureux dans son métier. Les patients qu’il soignait, les moments de partage et d’écoute étaient autant de richesses qu’il avait accumulées au fil des années.

Le jeune médecin prit conscience que le trésor se trouvait en chacun d’entre nous, dans notre capacité à trouver le bonheur en faisant ce que nous aimons. Il décida de garder cette clé en guise de rappel, afin de toujours se souvenir de cette précieuse leçon.

Ainsi, Léo continua à parcourir son chemin avec le même enthousiasme et la même passion, toujours prêt à apporter sa touche de bonheur dans la vie de ses patients. Sa clé, son stéthoscope et ses haltères étaient devenus les symboles de sa quête du bonheur et de son amour pour la vie.

3031 caractères espaces compris,
mais les 4 mots/images sont bien présents et l’histoire tient la route


L’Intelligence Artificielle n’est vraiment pas bête. Les quatre mots ont bien été intégrés et la clé a été représentée de deux façons différentes : littéralement et symboliquement. Le héros est un médecin ou étudiant en médecine. Il y a une fois une femme, puis un homme, équité oblige ;-) Même si la notion du nombre de caractères n’a pas été respecté, je ne peux pas lui jeter la première pierre, car moi-même, prise par le jeu et l’histoire, j’ai oublié un mot ! Et je ne m’en suis rendu compte qu’après avoir fait la deuxième demande à Chat GPT ! De toute façon, je n’avais plus la « place » pour intégrer ce mot.

Je dis toujours, lors de mes ateliers d’écriture que j’anime, que les contraintes et les « obligations » quand on écrit un texte, sont là pour donner une direction. Si on sort du cadre, si on oublie une contrainte, si on voit le jeu sous un autre angle, ce n’est pas grave, tant que l’histoire est là, elle a le mérite d’exister, peu importe si on a suivi l’entièreté des règles ou non.

Des images pour le dire

Les dés sont lancés. Rien ne va plus. Les jeux sont faits. Aucun moyen de retour en arrière.

Je vous invite à écrire un texte à partir de ces quatre images. Les conditions à respecter : 2023 caractères précisément, espaces et titre inclus 😉

personnage heureux – stéthoscope – clé – haltère

Votre histoire est à envoyer soit en commentaire de l’article soit par email à : ecrimagineATgmail.com

Pour la fin du mois, pour la fin de l’année 2023.

Amusez-vous bien et essayez de sourire pendant que vous réfléchissez.

Dés issus de l’application « story dice », version 1.02

Jeu d’écriture : écrire un conte avec des éléments précis

Souvenez-vous, début novembre, je vous invitais à écrire un conte, avec tous les éléments pour le composer. C’était grâce à la revue « Virgule » et à un site Internet. (clic ici pour lire cet article)

Fabienne a joué le jeu en donnant les éléments à ChatGPT. J’avoue que je n’y avais même pas pensé. C’était la première fois qu’elle « jouait » avec l’Intelligence Artificielle. Je dois vous dire que je n’ai pas lu ce texte avant d’écrire mon histoire, car je ne voulais pas être influencée. Ensuite, je dois aussi vous dire, qu’en préparant cet article, je fais juste un copier-coller de l’histoire créée artificiellement, et que j’en suis restée baba (rires). Tous les éléments y sont et le conte est tout à fait correct, bien écrit, bien imaginé. Simple mais efficace. Incroyable mais vrai ! J’en reste un peu curieuse et un peu amer en même temps. J’ai mis deux bonnes heures à écrire mon histoire, je suis sûre que Chat machin chouette en a mis un dixième, trente secondes peut-être ? Mais je ne suis pas jalouse, moi j’ai pris plaisir à écrire mon histoire et à voir ces images qui défilaient dans ma tête et que j’ai réussi à donner vie par des mots… Je ne suis pas certaine que Chat machin chose ai pris du plaisir, lui (éclat de rires svp)

Voici le texte « pondu » par ChatGPT :-)

Merci Fabienne ;-)

Texte de ChatJPT

Il était une fois une chatte blanche du nom de Neige qui vivait paisiblement dans une petite maison au bord de la forêt. Pourtant, malgré sa beauté et sa douceur, Neige était ensorcelée par un sortilège qui l’empêchait de rester longtemps au même endroit. La nécessité de fuir ses conditions de vie actuelles la poussa un jour à quitter sa maison bien-aimée pour entreprendre un voyage à travers un pays inconnu.

Son périple était semé d’obstacles, car une énigme mystérieuse pesait sur elle. On lui avait dit qu’elle ne devait jamais prononcer le mot « blanc » en cours de route, et son objectif était de retrouver un anneau d’or, dont le pouvoir pourrait briser le sortilège qui la retenait.

Pendant son voyage, Neige rencontra une Hirondelle rustique du nom d’Aurèle, qui devint son ami fidèle. Aurèle lui enseigna les secrets de la nature et la guida à travers les contrées inconnues, l’aidant à éviter de prononcer le mot interdit.

Cependant, tout n’était pas aussi idyllique. Un terrible lézard nommé Dragan s’opposa à Neige. Il désirait l’anneau d’or pour lui-même, afin d’accroître son pouvoir maléfique. Neige et Aurèle durent faire preuve de ruse et de courage pour échapper aux griffes du lézard.

Heureusement, Neige avait un objet magique : elle avait le mot de la fin, et elle pouvait s’en servir trois fois pour se sortir de situations délicates. Grâce à cette magie, elle réussit à tromper Dragan à plusieurs reprises et à échapper à ses pièges.

Au terme de nombreuses épreuves, Neige et Aurèle arrivèrent dans une sombre forêt de champignons rouges, un endroit mystérieux et envoûtant. C’est là que Neige découvrit l’anneau d’or caché au cœur de cette forêt magique. En le portant, le sortilège qui la retenait se brisa, et elle put enfin retrouver sa liberté.

La morale de cette histoire est que l’avenir appartient à ceux qui le construisent. Neige, en dépit des obstacles et des épreuves, avait réussi à briser le sortilège qui la retenait prisonnière et à trouver la liberté. Elle n’était plus jamais seule, car elle avait gagné un ami fidèle en Aurèle, et elle avait appris que la persévérance et la détermination pouvaient triompher de n’importe quel sortilège.


Mon texte, le voici, le voilà :

Izi le petit chat blanc

Izi, est le diminutif pour Isabelle. Isabelle était une jeune chatte toute blanche. Chez les chats entièrement blanc, il y a souvent un handicap : la surdité. Izi n’échappait pas à cette règle. Toute blanche aux yeux vairons, un œil noisette et l’autre chocolat, Izi était une jeune chatte sourde, mais très intelligente. Autrefois, on disait que les chats blancs nés avec des yeux de couleurs différentes étaient des chats « chercheurs d’or ». Cette légende, qui a vu le jour au XIIe siècle, avait la peau dure. Encore aujourd’hui, en 2023, il n’était pas rare de voir des humains se promener avec un chat blanc aux yeux vairons, en laisse, et houspiller le pauvre petit chat pour qu’il trouve de la poussière d’or comme le chien spécialiste dénicherait des truffes royales !

Revenons à notre petite Izi. La jeune chatte était née au XVe siècle. A cette époque, les naissances de tels chats comme elle ne passaient pas inaperçues et étaient même fort recherchées. Heureusement, la maman d’Izi avait eu un sixième sens quand elle a senti l’accouchement arriver. Sur ses sept chatons, seule Isabelle était entièrement blanche. Toutefois, la caractéristique des yeux vairons était dans toute la portée ! Chose encore plus rare. Est-ce sans doute sa couleur  immaculée ajoutée à cette caractéristique rare des yeux différents qu’Izi a été dès son arrivée au monde un chat spécial, unique, différente. Malheureusement, à cause de cette tare qui ne touchait qu’elle, la petite Isabelle a dû rapidement grandir pour vivre en toute autonomie.

Dissimulée au cœur d’une forêt depuis son premier cri de chaton apeuré, Izi a été nourrie par tout le petit peuple de la forêt, depuis une laie allaitante et prévenante, en passant par une maman hérissonne albinos et aveugle, puis par un jeune écureuil intrépide et amoureux d’elle jusqu’au Grand Maître de la nuit : un Hibou des bois.  Tout ce petit monde se relayait jour et nuit, nuit et jour afin que le petit chat malheureux n’aie jamais froid, jamais faim, jamais seul.

La maman d’Isabelle venait régulièrement la voir, pour s’assurer que son petit trésor, sa petite fille chérie, aille bien.

Un jour pourtant, en plein hiver, quand le sol de la forêt était recouvert d’une fine couche de neige, Izi, pensant que personne ne la remarquerait dans le blanc de la neige, quitta son foyer et ses amis de toujours pour s’aventurer dans la clairière qui borde le bois qui l’avait vu naître. Elle avait quatre mois, peut-être cinq. Elle n’était pas bien grande, mais elle était forte et intelligente. Elle connaissait les risques de son aventure, mais ses pattes voulaient tellement voir autre chose que les quatre arbres de son refuge et ses quatre « parents » adoptifs. La laie n’allait jamais à découvert, elle avait bien trop peur des chasseurs ! La maman hérissonne albinos et aveugle ne dépassait jamais son périmètre de sécurité qu’elle connaissait du bout de ses pattes. Son papa hibou dormait à poings fermés. Quant à son ami l’écureuil, qu’elle considérait davantage comme un grand frère protecteur que son amoureux, il n’était tout simplement pas là, affairé qu’il était à trouver des cachettes top secrètes pour ses réserves de glands et de noisettes.

Pour Isabelle, ce fut sa première grande sortie et malheureusement aussi sa dernière en tant que chat libre. A peine avait-elle fait une dizaine de pas dans l’immensité blanche et froide de la clairière qu’elle fut aussitôt attrapée par un filet à papillon dans lequel elle rentrait tout juste !

  • Te voilà toi ! Depuis le temps que je t’attendais, tu es à moi maintenant. A moi et à tout mon or que tu vas trouver ! Ha ! Ha ! Ha !

L’horrible bonhomme qui rigolait à gorge déployée ressemblait à un sorcier. En fait, il ressemblait à Gargamel, ce vilain sorcier qui passe sa vie à chasser ces petites créatures bleues que l’on appelle « Schtroumpfs » ! Tout comme lui, il avait un long, très long gilet noir qui pendait jusqu’à ses pieds. Comme lui, il avait des petites bottines rouges. Comme lui, il avait une sale tête dégarnie avec trois poils sur le caillou !

Isabelle avait beau se démener, essayer de grignoter le filet, rien n’y faisait, elle était prise au piège.

Non heureux de ressembler à l’horrible Gargamel, le méchant bonhomme était un véritable sorcier ! Contrairement au personnage de cette bande dessinée, il semblait s’y connaître en sorts et sorcellerie. Aussitôt rentré dans sa chaumière, le sorcier jeta Izi dans un petit coffre en bois, ouvrir une main devant elle puis souffla au-dessus du coffre une poussière étrange. Dès que la poussière toucha notre petit chat, dès qu’Isabelle respira cette magie noire, elle se sentit comme possédée. Non, plutôt ensorcelée.

Désormais, Izi est à la merci du sorcier. Il peut tout faire avec elle et ne s’en prive pas. Sans plus aucune envie, volonté ou désir, privée de ses souvenirs et de ses rêves, notre petite chatte adorable obéit au doigt et à l’œil de son maître.

Durant des jours et des jours, des semaines et des semaines, des mois et des mois, Isabelle sillonne le pays et ses frontières, attachée au bout d’une laisse, à renifler tous les sols possibles et imaginables. La légende disait vrai, ces chats entièrement blancs aux yeux vairons, excellent dans la détection de l’or : bijoux perdus, colliers volés, feuilles d’or dissimulées, Izi n’a pas son pareil pour les trouver. Enfouis sous terre, cachés entre les racines d’arbres, enterrés dans des endroits improbables ou inaccessible, rien ne résistait au talent de la petite chatte blanche.

Le sorcier tient Izi par le ventre. C’est bien connu, pour qu’un chat reste chez vous, il faut le nourrir et mieux vous le nourrissez, avec de la nourriture de qualité, variée, avec des friandises et des récompenses, plus il reste chez vous sans même que vous l’y forciez. Dans les repas qu’Isabelle recevait, trois fois par jour, son maître y dissimula lui aussi une poussière. Point d’or là-dedans, mais un sort. La poussière magique qui parsemait les repas d’Isabelle fonctionnait comme une balise de sécurité. Quand Izi en mangeait, elle était incapable de se perdre ou de faire une fugue au-delà d’un certain périmètre. Le sorcier, il faut le reconnaître, était aussi intelligent qu’elle. Il excellait en mathématiques et corrigeait la surface du périmètre, en changeait les frontières en ajoutant un peu de ceci, en diminuant un peu de cela.

Sa vie était devenue monotone, insipide, incolore. A force de chercher de l’or, à force de manger ces mixtures – qui étaient franchement délicieuses – ensorcelées, Izi ne voyait plus qu’en blanc et noir. Il n’y avait que l’or qui gardait sa couleur et qui lui permettait de faire son travail, d’être félicitée et récompensée. Elle était capable de discerner un bijou à des centaines de mètres à la ronde, rien que par le halo doré qu’il renvoyait à ses pupilles.

Heureusement, l’absence d’Isabelle dans la forêt n’est pas passée inaperçue. Tout le petit peuple de la forêt s’est réunis et a tenu conciliabules le soir, au creux du nid entre les quatre arbres qui a vu naître le petit chat tout blanc.

Du Hibou des bois à la Corneille des sapins, du Geai des chênes au Pic des écorces, tous les oiseaux ont été mis à contribution pour retrouver leur petite Izi. Et c’est l’énergique et la pétillante Hirondelle rustique qui a retrouvé la trace du petit chat, dans la chaumière du sorcier, à l’opposé du royaume, tout au bout de la clairière qui marque la frontière.

Il a fallu attendre le printemps et le retour de l’Hirondelle pour retrouver leur petite protégée. Mais le sauvetage n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît :

  • Elle a été enlevée par le sorcier Gasganil , l’idole de Gargamel, vous savez ce sorcier raté dans la BD des Grands Hommes ? Si ce n’est que Gasganil, lui, est un véritable et effroyable sorcier. Il n’est pas à la recherche de petits lutins bleus, lui tout ce qu’il veut, c’est de l’or. Et pas n’importe lequel, il paraît que ça fait cent dix-huit ans qu’il cherche l’Anneau d’Or. Il l’appelle « son précieux ». Je crois que c’était la bague de fiançailles qu’il avait offert à sa bien-aimée, quand il n’était encore qu’un sorcinet en apprentissage.

L’hirondelle est bavarde. Il faut la comprendre, cela fait des milliers de kilomètres qu’elle vole pour revenir ici et qu’elle n’a causé à personne. Alors quand elle a eu vent de la disparition d’Izi, elle a quitté son groupe de vol pour partir à la recherche du petit chat blanc. Comme c’est le printemps, une tache blanche parmi la nature verdoyante et fleurissante, ne lui a pas posé problème.

  • Cela me paraît logique, répond le Hibou, Maître des bois. La maman d’Isabelle la mise en sécurité ici, avec nous, car elle savait que sa fille risquait d’être utilisée pour la recherche d’or. Hirondelle, pourrais-tu retourner là-bas et surveiller ce qu’il s’y trame ? Nous allons envoyer une équipe la récupérer.

Le Hibou a parlé. Ainsi fut fait. Mais le trajet étaita long et il a fallu demander à d’autres animaux, des villages et des bois voisins, du renfort. De fil en aiguille, l’information principale se perdait, se déformait. Il était toujours question d’un sauvetage et d’un sorcier. Mais Izi s’est vue changer de sexe et de couleur, les animaux qui traînaient aux abords de la frontière, tout près de l’endroit où elle était retenue prisonnière et esclave, cherchaient désormais un chat mâle, noir et blanc, aux yeux vairons. Heureusement, dans tout ce chmilblick, des sorciers dans les environs, il n’y en a pas trente-six. Ni vingt. Ni dix. En réalité, Gasganil doit être le seul sorcier à dix kilomètres à la ronde. Le seul sorcier à se vanter d’être sorcier et de ne pas craindre le bûcher.

Pendant tout ce temps, qui dure, qui dure, Izi cherche de l’or.

Pendant tout ce temps, qui dure, qui dure, un plan pour la libérer s’échafaude. Même si les sauveurs cherchent un chat mâle, noir et blanc, le plan établit fonctionne pour libérer un chat prisonnier d’un sorcier.

Tout semble se mettre en place. Hélas, c’est sans compter que le grand sorcier Gasganil, idole ne l’oublions pas de Gargamel, a lui aussi son propre chat. Azraël, qui a donc le même nom du chat dans la bande dessinée, est… je vous donne en mille : noir et blanc ! Cet Azraël est malheureux. Contrairement à Izi la prisonnière, son maître ne le nourrit pas. Il doit trouver lui-même sa pitance. Quand il traîne trop dans ses jambes, il reçoit même des coups. Azraël se demande souvent à quoi il sert, surtout depuis qu’Izi est là. Il ne cherche plus l’or – qu’il n’a jamais trouvé, il ne reçoit pas à manger et il est maltraité ! Cela fait tellement longtemps qu’il est avec le sorcier qu’il ne sait même plus l’âge qu’il a. Il sait qu’il est âgé, car il a de l’arthrose aux pattes et il n’entend plus très bien. Sa mémoire lui fait aussi défaut, parfois. Surtout quand il est fatigué ou affamé. De temps à autres, dans ses rêves, il croit se souvenir qu’il n’a pas toujours été un chat, mais au réveil, il ne se souvient plus de rien.

Et le sauvetage réussit. Ou presque. Azraël, le chat noir et blanc, est libéré. Il ne comprend pas très bien la raison de ce « sauvetage », il ne connaît pas les animaux qui lui ont dit de le suivre, mais il les a suivis, trop content qu’on lui daigne la parole. Et puis, sur le chemin, il y avait des pommes, des fraises et d’autres fruits qui lui ont donné l’eau aux babines. Et de fait, c’est quand il s’est délecté de ces fruits abandonnés que certains ont eu la puce à l’oreille.

  • Flute et rezut ! Z’êtes sûrs que c’était ce chat qu’il fallait sauver ? demande une grenouille qui était aussi grosse qu’un bœuf.
  • C’est ce qu’on m’a dit, enfin, c’est ce que j’ai cru comprendre, lui répond une cigale qui n’arrête pas de chanter quand elle prend la parole.

Tout ce brouhaha attire l’attention de deux animaux : notre sympathique, vaillante et bavarde Hirondelle rustique et un lézard qui semble aussi terrible et effroyable que laisse penser sa cicatrice qui lui barre son œil gauche !

Le lézard comprend plus vite que l’hirondelle ce qu’il se passe. Il court à une vitesse hallucinante prévenir son copain le sorcier que son stupide chat Azraël s’est fait la malle et que des animaux cherchent à libérer en réalité la prisonnière.

L’hirondelle décide de suivre le lézard car il semble se diriger vers la hutte du sorcier. Et c’est arrivée là-bas qu’elle comprend l’erreur.  Elle n’a pas le temps – ni la carrure – de prévenir Izi, ni de bousculer le lézard. Le reptile secoue les graviers sous ses pattes et projette de la poussière dans les yeux du pauvre chat. Gasganil a tout compris.

  • Abracadabra, chat blanc, jamais tu ne pourras plus prononcer le mot « blanc » ni même l’entendre au risque de te transformer à tout jamais, lui dit-il tandis que la poussière retombe doucement.

Izi n’est plus un petit chat tout blanc, mais, couleur poussière, un gris cendré, sale et terne.

L’hirondelle est revenue dard-dard et vole nerveusement, en décrivant des cercles de plus en plus concentrés, au-dessus d’Azraël et de l’équipe des sauveurs.

  • J’ai tout vu, j’ai tout vu ! Izi n’est plus toute blanche, le sorcier l’a coloré, le lézard lui a tout raconté, vous vous êtes trompés ! dit-elle d’une traite, en haletant.
  • Oh là ! Du calme petite hirondelle ! Qui es-tu et que dis-tu ? Nous n’avons rien compris, dit posément Goupil le renard.

L’hirondelle se pose sur le sommet de la tête d’une vache, car elle n’ose se rapprocher d’Azraël. Elle reprend son souffle, inspire, expire, doucement. Elle remet ses idées en place et raconte tout ce qu’elle sait, tout ce qu’elle a vu, tout ce à quoi elle a assisté.

  • Crotte de bique et purée de mouches, on s’est vraiment gourrés sur toute la ligne, rouspète un chien errant qui a rejoint l’équipe des sauveteurs parce qu’il s’ennuyait.

Azraël qui n’a plus moufté depuis que l’hirondelle est arrivée, ronronne. Mais ce n’est pas un ronronnement habituel. Plus grave, par à-coup, ça ressemble plus à une toux humaine qu’à un ronronnement de chat.

  • Beurp ! dit-il en recrachant une boule de pépins et de trognons. Pardon, désolé, mais ça devait sortir.

Azraël est transformé ! Ce n’est plus le chat noir et blanc, maigrichon et rempli de puces qui est là avec les animaux, mais un homme ressemblant comme deux gouttes d’eau à …

  • Gasganil ?! Viiite, mettez-vous tous à l’abri, c’est le sorcier, c’est le sorcier ! hurle un écureuil gris et noir.
  • Oh là ! Du calme ! Du calme ! Je ne suis pas Gasganil, mais son frère. Son petit frère ! Voilà bien des années qu’il m’a transformé, sans le vouloir, sans le faire exprès, quand il étudiait les sorts de transformation. J’ai toujours dit qu’il était mauvais, mais je me suis moi aussi trompé. Il est doué, malheureusement, très doué.
  • Le … le frère ? Gasganil a un frère ? Et… tu es aussi un … un sorcier ? demande timidement l’écureuil gris et noir qui s’est réfugié en grimpant dans un arbre.
  • Oui, j’ai quelques notions de sorcellerie, mais je n’aime pas m’en servir. Toutefois, j’aimerais rendre la monnaie de sa pièce à mon frère ! La vengeance est un plat qui se mange froid. Et puis, votre petite Izi, elle a toujours été gentille avec moi, me laissant les restes de l’une ou l’autre de ses gamelles, quand elle le pouvait. J’aimerais l’aider, vous aider à la sauver, elle mérite de retrouver la liberté.

Un autre plan se prépara avec cette fois toutes les bonnes données en mains, en pattes.

Alors que certains s’occupaient de trier la nourriture de la poussière de sort dans les gamelles que recevaient Izi, d’autres surveillaient les allées et venues du lézard, ses moindres faits et gestes étaient enregistrés et restitués fidèlement au groupe, à la veillée.

Il a fallu sept jours et sept nuits pour que le plan soit prêt et que notre petite chatte blanche devenue grise ne soit plus sous l’emprise de sortilèges divers et variés.

La grande surprise du sauvetage était l’arrivée d’Azraël, sous forme humaine. Le grand sorcier, s’il n’avait pas oublié l’existence de son frère, avait complètement occulté le fait qu’il était responsable de sa transformation en chat ! Voilà plus de cinquante ans que le sorcier Gasganil croyait son frère disparu. La surprise de sa visite était donc de taille. Le temps pour Azraël – continuons à l’appeler ainsi si vous le voulez bien – de jeter discrètement un sort positif à Izi qui dormait dans son panier :

  • Petit chat tout gris a toujours le mot de la fin. Petit chat tout gris n’aura plus jamais faim. Petit chat tout gris reviendra chez elle dès demain.

Libérée de sa prison invisible, Izi recouvra très rapidement une volonté de liberté et, tandis que les deux frères palabrèrent joyeusement du passé, de la pluie magique et du beau temps maléfique, le petit chat tout gris s’en alla sur la pointe de ses coussinets. Une fois dans la cour, elle pris ses quatre pattes à son cou et gambada joyeusement droit devant elle. A chaque kilomètre passé, elle rencontra un nouvel ami à deux ou à quatre pattes qui lui donna la bonne direction pour retrouver son foyer. Deux ou trois fois, elle se heurta a un lézard à la langue de vipère, mais grâce au sort reçu d’Azraël, elle pu répondre vertement et avoir le mot de la fin dans ses joutes verbales pas piquée des vers.

Arrivée, enfin, chez elle, Izi ralenti sa course. Sa forêt est devenue sombre et d’étranges champignons rouges ont poussé à chaque mois qu’il s’est écoulé sans elle.

Deux ou trois amis rencontrés en chemin l’avaient suivie. Dans ces nouveaux amis, il y en avait un tout gris souris, un chat pacha très sympa, aux yeux ambre.

Comme l’avait prédit Azraël, Izi resta tout gris, ne connu jamais la faim et avait le fin mot de cette histoire.

  • L’avenir appartient à ceux qui le construisent. Qui veut construire son avenir avec moi ? demanda-t-elle en faisant les yeux doux au chat pacha à la robe gris souris.

La légende ne raconte pas comment Izi finit par découvrir un anneau magique, en or massif. Toujours est-il que si vous croisez un couple de chat gris, dont l’un des deux à des yeux vairons et l’autre des yeux couleur ambre, ne soyez pas surpris qu’ils laissent sur votre chemin une parole bienveillante d’or et d’argent.

Extrait d’un livre… à poursuivre

Je vous propose un petit jeu d’écriture couplé à la lecture d’un extrait du livre que je lis en ce moment : La maison aux sortilèges, de Emilia Hart. Traduit de l’anglais par Alice Delarbre. Paru aux éditions Les escales.

Superbe couverture : Hokus Pokus Créations

Vous entrez dans la maison… Décrivez-la moi.

Que voyez-vous ?

Qu’entendez-vous ?

Y a-t-il certaines odeurs qui titillent vos narines ?

Mobilier, décoration, objets qui trainent ?

La maisone est-elle vide ? Abandonnée ?