Jeu 3×5 : lettre B, une lettre, une liste, un texte

Nous voici à la deuxième semaine pour mon jeu Alpha 3×5.

Rappel des règles du jeu :

  • écrire à la main
  • 5 minutes pour écrire et dessiner la lettre « B » de toutes les façons
  • 5 minutes pour écrire une liste avec des mots qui commencent par la lettre « B »
  • 5 minutes pour écrire un texte avec les mots que vous avez trouvés

J’étais motivée ce matin. J’ai respecté toutes les consignes.

Ensuite, j’ai encore écrit un autre petit texte. Cet autre texte a été écrit sans regarder ma liste. Je réfléchissais aux mots tout en écrivant. Pendant 5 minutes.

Bim ! Bam ! Boum ! Voilà que le bébé de la Bondrée tombe sur le boa, tout en bas. Brave bête, elle lui fait la bise en guise de bienvenue. C’est beau le bonheur !

-Bonjour Bébé ! Quelle chute ! Tu n’as pas de bobo ? demande le boa qui bave. (Oui, le boa a perdu toutes ses dents la semaine dernière, ils les a toutes brisées en butant sur une dalle en béton !)

-Salut ! répond la bondrée un peu sonnée. Pas de bobo, je ne crois pas. Mais je crois que je vais avoir une bosse sur le bec.

Le boa, super sympa, lui offre une bière pour se remettre de ses émotions. Une bière particulière faite à partir de baies de bulbes butineurs. Plein de vitamines B pour un super bébé. Très attentionné, le boa pense à lui donner à boire au biberon. Quelle brillante idée pour ne pas blesser le bec de la bondrée !

Tout est bien qui finit bien, dans cette belle petite histoire de bêtes.

Un peu plus tard, j’ai voulu dessiner. Oui, j’essaie de dessiner un petit quelque chose tous les dimanches matins. Comme je ne savais pas quel sujet choisir, j’ai pris l’un de mes livres de dessins et j’ai regardé la liste des mots. J’ai choisi les premiers que je lisais qui commençaient par la lettre « B ».

Mon livre du moment : Mes 300 modèles à dessiner pas à pas « Kawaï », de Lise Herzog, éditions 365, septembre 2023


Dimanche en poésie

Ce matin j’ai pris du temps,
Pour mon cœur, pour le présent,
Un 3×5 en mots légers,
Puis un second, tout improvisé.

Le crayon danse, l’âme s’emballe
Sur la lettre B, un doux festival.
Une baleine sous l’océan,
Une banane en rire éclatant.
Une bougie à la flamme sage,
Et une boussole pour le voyage.

Dans mon livre kawaï que j’ai ouvert,
Les idées brillent sans en avoir l’air.

Un dimanche simple, un peu magique,
Où le temps devient poétique.
Un petit jeu, un grand sourire,
Et l’envie douce de repartir.


Petite comptine du dimanche

Ce matin, j’ai pris mon temps,
Tout doucement, tranquillement,
Un jeu de mots, un peu rêvé,
Quelques p’tites lignes pour s’amuser.

B comme baleine dans la mer,
Qui souffle un coeur dans l’univers.
B comme banane qui sourit,
Que je croque et colorie.
B comme bougie, feu de miel,
Qui fait des étincelles.
B comme boussole en vadrouille,
Qui cherche le nord sans ambrouille.

Un p’tit dessin, un p’tit texte,
Le cœur léger, rien de complexe.
Un dimanche rien qu’à moi,
Tout doux, tout simple et plein de joie.

Le  jeu d’écriture alphabet 3×5

🎉 1er jeu d’écriture que j’ai inventé uniquement pour Instagram 🤩 mais que je partage ici aussi. Avec plus d’explications, plus de détails.

Plus on est de fous, plus on rit.

J’ai donc inauguré l’un des carnets que j’ai chez moi. Celui-ci vient de chez Action, vraiment pas cher. Il est beau, mais les feuilles sont un peu fines, je n’écris que sur une seule face.


Le jeu des 3X5 :
🕐 5 minutes pour écrire une lettre de différentes façons
🕐 5 minutes pour écrire une liste de mots qui commencent par cette lettre
🕐 5 minutes pour écrire un texte avec les mots de votre liste.

Un échantillon de mes stylos plume
Simple mais efficace pour développer l’imaginaire

⚠️ La règle des 3X5 minutes est obligatoire, ni plus, ni moins. Personne ne vous regarde, donc vous pouvez réfléchir, regarder une mouche passer, chercher dans le dictionnaire…
⚠️ Écrire à la main est aussi une des conditions pour jouer au jeu.

J’ai utilisé ma montre pour ne pas avoir d’écran en face de moi
Je ne dessine pas bien non plus, mais j’aime dessiner. Cela suffit 😉
Petite liste, dimanche matin, faut pas trop en demander (aucun dictionnaire n’a été utilisé pour ma part)

Je n’ai pas une très belle écriture, mais j’adore écrire. J’ai plusieurs stylos plume avec différentes encres. Mais tout dépend du papier, du support, du matériel d’écriture…

Pile poil, 15 minutes au total

Je n’ai pas prêté attention aux fautes, car ici, dans ce jeu, l’important est d’écrire. Peu importe si on écrit mal, qu’on n’a pas une belle écriture, qu’on fait des fautes quand on écrit. Vous verrez que plus vous écrirez, meilleure votre orthographe sera et votre vocabulaire, plus nombreux.

L’histoire est un peu bizarre, mais elle tient la route.

Pour le texte, j’ai pris les mots comme ils sont venus, les uns après les autres. Cinq minutes, c’est très court. Si vous n’avez pas d’inspiration ou que vous n’avez pas trouvé beaucoup de mots, servez-vous dans ma liste. Vous pouvez même continuer mon texte si vous voulez.

Ce jeu de l’alphabet 3X5 est hebdomadaire. Nous ferons donc deux fois l’alphabet complet sur une année.

Bon amusement.

Atelier d’écriture : explorer la pluralité des points de vue

La vie au naturel, version humaine :

L’un des deux est coupable. Et si je devais miser, je mettrais ma main à couper que c’est le petit sauvageon, mon félin explorateur, celui qui passe ses journées à arpenter le jardin comme un détective de l’ombre, à se faufiler entre les pots de fleurs, sous la haie, dans des interstices que même la lumière ignore. Mais je ne l’accuse pas formellement — je n’ai pas de preuve. Pas de flagrant délit. Rien qu’une présence suspecte, hum… visqueuse.

De quoi l’accuser, me direz-vous ? D’avoir ramené ça. Encore une fois. Une intrusion discrète, mais bien réelle. Une invitation glissante à l’intérieur de notre maison, sans mon consentement. Je n’ai rien contre la faune locale, qu’elle soit rampante, volante ou bondissante — à condition qu’elle reste dehors. Surtout ce genre là !

Regardez-moi ça : brun-châtain sur le dos, une teinte gris bleuté sur le ventre, un petit modèle parfaitement standard. Une vraie débutante dans la vie, encore fine comme une brindille d’herbe, mais déjà assez téméraire pour s’aventurer sur le tapis. Et surtout, ces deux tentacules qui oscillent, véritables périscopes sensoriels, captant la lumière, les vibrations, l’odeur du tapis en sisal. Et derrière elle, une traînée luisante. Non, ce n’est pas une crotte — c’est une signature. Une œuvre. Une traînée de mucus, composée d’un mélange complexe de machinchose et d’eau, qui lui permet de glisser tout en s’accrochant au support. Magique, mais franchement pas bienvenue chez moi.

Elle avance lentement, comme mûe par une sagesse antique. Pourtant, je sais bien qu’elle n’a pas pénétré ici par la grande porte. Non, elle a profité d’un transport clandestin. C’est là que mon regard se tourne vers mon suspect numéro un : le chat. Ce petit sauvageon attendrissant, porteur involontaire de gastéropodes. Il fait mine de rien, se lave consciencieusement une patte, l’air innocent, pendant que la limace poursuit sa progression silencieuse au milieu du salon.

Je l’observe avec un mélange de répulsion et de fascination. Le limace commune, Deroceras reticulatum, ou Loche laiteuse ou encore Petite Limace Grise, affectionne les zones humides et sombres, se déplace grâce à un pied en perpétuel mouvement, et peut même détecter les phéromones de ses congénères à plusieurs mètres — ce qui, entre nous, est un sacré talent pour une bestiole sans oreille ni nez apparent.

Mais voilà, ma maison n’est pas une serre botanique ni un hôtel trois étoiles pour invertébrés. Alors, d’un petit coup de papier essuie-tout (pas de violence, juste un service de relocalisation), je la dépose jette délicatement dans la haie, à l’extérieur, loin des coussinets de velours qui l’ont peut-être transportée jusque-là.

Allez, zou, dehors la limace. Va glisser ta vie ailleurs. Et dis à tes copines que mes chats ne sont pas des taxis. Ils ont beau ronronner, ils ne sont pas là pour te faire visiter l’intérieur.


La vie au naturel, version rampante :

Journal intime de Lili la Limace
Jour 3 après l’éclosion – 5h47 du matin, heure de rosée

Cher journal,
Ce matin, j’étais tranquillement planquée sous une feuille de mauvaise herbe, en train de digérer un bout de pissenlit moisi (un vrai festin), quand le sol s’est mis à trembler. Un monstre velu, miaulant, à quatre pattes, a bondi dans le jardin. Encore lui. Il vient souvent par ici. J’aime pas son regard vertical ni ses pattes fourrées.

Mais bon, j’ai pas eu le temps de me replier. Une patte, une seule, a suffi. Pouf. Me voilà agrippée à son pelage, embarquée dans une odyssée totalement hors de mon plan de carrière.

Jour 3, suite – 7h12

Cher journal,
Je ne sais pas où je suis. C’est chaud. C’est sec. C’est même gratouillant, un peu déplaisant. Ça sent bizarre… de l’herbe à chats mélangé à de la poussière. Plus d’herbe tendre. Plus de rosée. Juste une surface dure et pleine de poils sous mon pied encore humide. Et cette lumière… violente ! Un soleil intérieur, peut-être ? Est-ce que je suis… dans l’Antre des Géants ?
Je laisse une trace pour ne pas me perdre. Une belle, bien brillante, bien gluante. J’espère qu’elle impressionnera quelqu’un. Peut-être même que je passerai dans un documentaire.

Jour 3, encore – 7h18

Cher journal,
Une Géante m’a vue. Deux pattes, pas de fourrure, mais un cri strident et un doigt accusateur. Je crois qu’elle me soupçonne de m’être incrustée. Je voulais pas ! C’est le chat qui m’a embarquée, j’te jure ! Il est reparti la queue haute, comme si de rien n’était.
J’ai tenté de négocier, j’ai soulevé mes tentacules pour paraître pacifique. Rien n’y a fait. La Géante m’a glissée sur un papier (quelle douceur tout de même), et hop, exil express par la porte-fenêtre. Bon, le saut a été un peu brutal. J’en ai la tête qui tourne.

Jour 3, 7h38 – retour au sol naturel

Cher journal,
Me voilà de retour dehors, posée sur une feuille indéterminée. Je suis vivante. Je suis libre. Mais je jure solennellement que plus jamais je ne m’approcherai de ce transporteur félin. Les chats, c’est pas fiable. Trop poilus, trop vifs.
Demain, je tente le pied de courgette du voisin. Beaucoup plus sûr.

Signé :
Lili la Limace, aventurière involontaire du plancher.


La vie au naturel, version féline

Carnet très privé de Prince Loki, chat libre à demi et esthète
Note : interdit à toute créature bipède ou gluante.

Jour 1095 de ma vie d’élégance – Matinée fraîche, brise légère

Je rentre d’une inspection minutieuse de mon territoire. Deux pigeons déplacés, une araignée humiliée, une sieste sur le compost. Productif.
En passant à la frontière de mon territoire, j’ai senti une sorte de chatouillis sur la hanche arrière. Rien de grave. Un courant d’air, sans doute. Ou une brindille. J’ai continué mon chemin, impassible. Les grandes âmes ne s’arrêtent pas pour si peu.

Quelques instants plus tard – Entrée dramatique dans le salon

Porte-fenêtre ouverte. Carrelage frais. Essuie-pattes à sa place mais que j’ignore royalement, on est prince ou on ne l’est pas. Odeur de croquettes au poulet (j’aime bien, mais juste les grosses croquettes, les plus foncées). Je fais mon entrée, queue haute, démarche chaloupée.
Et là…
La Grande Humaine pousse un cri théâtral, comme si elle avait vu un basilic. Elle gesticule, regarde le sol. Je jette un œil. Une chose brune et visqueuse progresse lentement, très lentement. Une limace. Encore. Ce n’est pas la première et ce ne sera pas la dernière à rentrer impunément chez nous.

Je ne dis rien. Je suis le silence incarné. J’observe.
Est-ce que je l’ai ramenée ? Possible. Je ne saurais dire. J’ai senti un frisson, plus tôt… Est-ce elle ? Possible. Mais est-ce ma faute si des invertébrés me prennent pour un Uber à pattes de velours ? Impossible !

Je m’étire. Je me lèche une patte avec intensité. C’est important d’avoir l’air occupé.
La Grande Humaine me fixe :
« C’est encore toi, hein ? »
Je cligne des yeux. Très lentement. Je me frotte à ses mollets en miaulant très, très doucement. Un chuchotement. Cela désarme toujours les bipèdes. Surtout la mienne.

Note de fin de matinée

La limace a été expulsée avec sans ménagement.
Moi, je suis retourné dormir sur la pile de linge propre, comme un prince. Puis, j’ai préféré la couverture toute douce du fauteuil. J’aime sentir bon pour ma sieste de trois heures de la matinée.

Je n’ai rien vu, rien senti, rien transporté.
Je suis innocent. Je suis discret.
Je suis Loki, Prince Sauvageon de la maison.


La vie au naturel, version du tapis :

Confidences d’un rectangle en fibres de sisal
(alias le tapis à gratter, fidèle compagnon félin et victime collatérale)

Je suis là pour une mission noble.
Protéger le canapé. Sauver les pieds de table. Canaliser l’instinct sauvage de ces félins domestiques. J’ai du taff, car il y en a quatre !
Je suis le tapis à gratter, tressé avec patience, robuste mais élégant, toujours en première ligne.

Chaque jour, je reçois leurs griffes avec honneur.
Je suis le confident silencieux de leurs frustrations, de leurs élans de joie, de leurs folies passagères de 5h du matin.
Et voilà que ce matin… je sens une fraîcheur inhabituelle sur mes fibres.
Un petit frisson visqueux. Je regarde du coin du coin — bon d’accord, je n’ai pas d’yeux, mais j’ai une sorte de ressenti textile, voyez ? Et là, posé sur moi, bien centré, comme s’il avait réservé la place : une limace.
Une. Limace.
Gris dessous, brun dessus, et des antennes qui s’agitent comme si de rien n’était.
Elle me laisse une trace baveuse, un peu comme un graffiti humide. Comme si elle revendiquait le territoire.

Non mais…
Je suis un accessoire de style ! Un outil éducatif ! Pas un bivouac gluant pour invertébrés égarés !

Je vous le dis, tout fout le camp.
Et le pire ? Le chat — celui qui est censé m’utiliser — passe tranquillement à côté, sans même une griffe, sans un mot. Il a sans doute déposé l’intruse et s’est carapaté. Monsieur joue les innocents, comme toujours. Et moi, me voilà, honorablement souillé, obligé d’attendre qu’on me secoue dehors avec toute la dignité qu’il me reste. Car bien sûr, secouer un tapis comme moi, avec une limace comme elle, ça ne marche pas !
Par pitié, la prochaine fois, qu’elle aille baver sur le paillasson.


Voir autrement : un même fait, quatre regards

Un bruissement dans les buissons.
Un chat qui rentre, l’air innocent.
Une limace sur le tapis.
Un tapis unique : créer pour servir les chats !

Quatre faits. Ou un seul ? Tout dépend de qui raconte.

La figure de style que nous explorons aujourd’hui consiste à raconter un même événement depuis plusieurs points de vue. On l’appelle parfois polyphonie narrative, ou encore variation de focalisation. C’est une invitation à sortir de soi pour entrer dans une autre tête, un autre corps, une autre logique.

Pourquoi c’est puissant ?
Parce qu’un même geste peut être vu comme une offense, une maladresse… ou un acte héroïque. Parce qu’un chat qui ramène une limace dans la maison n’a peut-être pas la même version que vous (et la limace non plus, croyez-moi).

Ce que vous allez explorer :

  • Changer de perspective : humain, animal, objet,…
  • Jouer avec le ton : sérieux, poétique, drôle, absurde…
  • Tisser une vérité plurielle : et si personne n’avait pas totalement raison ou tort ?

Exercice proposé :
Choisissez une situation simple : une tasse cassée, une lettre oubliée, une porte laissée ouverte. Puis, écrivez au minimum deux versions de l’histoire :
– Une du point de vue de la personne concernée
– Une du point de vue d’un témoin inattendu
– Une du point de vue… de l’objet lui-même, pourquoi pas ?

Un magazine sur l’écriture, une info, un partage

Un nouveau magazine passionnant pour les gens comme moi qui aiment écrire.

Numéro 4

Un trimestriel. C’est à la fois une bonne fréquence de parution et c’est trop long.

Je n’ai pas encore fait tous les exercices proposés dans les trois précédents numéros, que je désespérais trouver celui-ci, le quatrième. Heureusement, mon libraire va désormais le recevoir, mais ce sera à partir du 5e numéro qui devrait paraître à la fin du mois de juin.

Vous qui me suivez ou qui tombez par hasard sur mon blog/site, je sais que vous aimez les listes de mots pour démarrer une séance d’écriture. Comme moi. Alors, pour vous, je partage sans tarder l’info trouvée dans ce dernier magazine paru « La machine à écrire ».

J’apprends ainsi l’existence d’un site (rempli de publicités, mais le site est gratuit, on ne peut pas tout avoir dans la vie) qui vous donne des mots aléatoires ! Mais c’est génial 👍 Vous pouvez en choisir entre 1 et 10. Un lien renvoie vers une définition si nécessaire.

Alors, ce soir, je vous invite à jouer avec moi et trois mots aléatoires :

  • Bras
  • Annonce
  • Noisette

Mettez un chronomètre en route. Vous avez vingt minutes pour écrire un texte avec ces trois mots. Ce sont les deux seules consignes obligatoires : les trois mots et les vingt minutes. Pour le reste, vous êtes tout à fait libre 😉

Je joue avec vous et je mettrai mon texte et ceux des personnes qui le souhaitent sous cet article, demain soir, même heure.

Mon texte

Noisette. Il avait les yeux noisette. Non,, il avait des noisettes dans les yeux. C’est tout ce que j’ai vu de lui. Ses noisettes, enfin non, ses yeux. Un regard chocolat. A me faire fondre. J’ai craqué sur ses noisettes, enfin sur ses yeux couleur noisette. Un regard de braise. Chocolat fondu. Je fonds littéralement.

On s’est croisé dans les bois. Logique pour y trouver des noisettes. Au départ, pourtant, ce n’est pas ça que je cherchais. Pour vous annoncer la vérité, dans la forêt, je ne cherchais rien. Rien de rien. Rien du tout. Je me promenais. Tout simplement. Bras dessus, bras dessous avec moi-même. Oui, c’est ça, j’avais rendez-vous avec moi-même. C’est important de prendre aussi soin de soi. De temps en temps.

Et puis, je l’ai croisé. Plutôt, c’est son chemin qui a croisé le mien.

Un regard échangé. Un sourire partagé. Aucun mot, aucun geste.

Ses yeux noisette au chocolat ou chocolat noisette. Je le dévore des yeux. Dans ma tête. Un baiser, pour commencer. Un baiser sur chacune de ses paupières fermées. Puis, ma langue caressant sa peau, lui faisant lever les volets du regard. Une plongée dans son paysage. Une étendue chocolat, goût noisette. D’une petite aspiration, juste ce qu’il faut, ni trop fort, ni trop léger, le paysage chocolat, une noisette à la fois, hop, dans ma bouche ! Hum, quelle saveur ! Un fondant chocolat noisette. Cric, crac, un coup de dents et pssshhiiit, l’océan chocolat se répand dans mon gosier parfumé.

Je m’égare, je suis hagard, je pique un fard face à ce beau regard. Je me gare, je me gare, à me perdre dans cet étrange placard qui me sert de mémoire. Mémoire, cerveau, tout ce qu’il faut. Ça joue au yoyo, ce n’est pas de ma faute. Ma mémoire, mon placard de l’imaginaire, qui ne manque jamais d’air ; placard d’un soir, j’y range tous mes espoirs. Boire, boire jusqu’à plus soif, je veux m’enivrer de tous ces chocolats, de tous ces regards parfumés, de tous ces océans noisette.

Camp NaNoWriMo : en avril, le défi est facile

Décompte pour avril : J-22

Chaque mois de novembre, un défi un peu fou me motive à remplir des pages et des pages de texte : le Mois National de l’Écriture de Roman*. Depuis 2012, ce challenge est un rendez-vous incontournable pour moi, un moment où je me lance tête baissée dans une aventure littéraire effrénée.

Le principe est simple : écrire 50 000 mots en un mois. Cela peut sembler énorme (et ça l’est !), mais c’est justement ce qui me plaît. Pour moi, ce défi est un jeu, une activité ludique qui me pousse à produire sans me censurer. Pas question de peaufiner chaque phrase ou de traquer les fautes à la loupe, l’important est d’avancer, d’accumuler les mots et de laisser libre cours à l’imagination.

Je n’y participais pas chaque année, mais ça va changer … Je ne gagnais pas à tous les coups, mais ça aussi, ça va changer :-)

Ce défi me permet d’écrire beaucoup en peu de temps et stimule ma créativité. En mettant de côté mes doutes et mes hésitations, je découvre des idées que je n’aurais peut-être jamais explorées autrement. Loin de me brider, cette contrainte de rapidité m’offre une liberté précieuse : celle d’oser, de tester, de plonger sans filet dans des histoires inédites.

Mais l’écriture ne s’arrête pas à novembre ! Il existe aussi les camps d’écriture d’avril et de juillet, qui permettent une approche plus souple. Ces sessions sont l’occasion de fixer soi-même son objectif, ce qui me convient parfaitement. Mon nombre de mots est souvent inférieur au défi de novembre, ce qui me permet de me concentrer sur des projets spécifiques. Cette fois-ci, je me suis décidée à rejouer à écrire et à réécrire un roman jeunesse.

Ce défi m’a également appris à écrire directement sur ordinateur, ce qui n’était pas une évidence au départ. Avec la pression du nombre de mots quotidien, taper vite est devenu une seconde nature, et j’ai gagné en aisance. Cet entraînement intensif m’aide aussi à aller de l’avant dans mes projets d’écriture, à ne plus rester bloquée sur une idée trop longtemps.

Chaque année et à chaque session, je me réjouis à l’idée de ce moment où tout devient possible. Peu importe si le texte final est imparfait, l’essentiel est d’avoir raconté une histoire et d’avoir vécu cette immersion totale dans l’écriture. Car au-delà des mots accumulés, ces défis sont avant tout une formidable aventure créative et un booster d’inspiration.

Et vous, avez-vous déjà tenté l’expérience d’un de ces défis d’écriture ?

* Ce défi est devenu International avec le temps et il a donc aussi de nouveaux challenges avec les camps


Mon atelier d’écriture créative, mes textes

  1. Décrire un lieu où je me sens bien, lieu de ressourcement

La mer du Nord

Mes pieds, nus. Le sable chaud sous le soleil, le sable frais à l’ombre, entre mes orteils, les grains se faufilent. Mes pieds, nus, parsemés de sable glissent dans les vagues. Les grains sont noyés, mes pieds, eux, nettoyés.

Le parfum de la mer pénètre mes narines. Hum ! Respire. Hum ! Profite.

Les yeux fermés pour mieux écouter le littoral : rires des mouettes, sifflements des Huitriers-pie et le « kiou kiou » des choucas.

La brise du vent caresse mes cheveux. Le volet de mon regard s’ouvre alors à l’horizon. Dépliées, grandes et offertes à l’air marin, les ailes des cormorans sèchent après la pêche.

Mes pieds, nus, empreintes éphémères de ma visite ; mes pieds, nus, aussi en profitent.

Au loin, dans la mer, le soleil se lève et colore ma vue d’écorces d’orange. Tout près, sur le sable, un Bernard-l’Hermite s’active et me fait sourire. En vol, dans les hauteurs, les goélands se rassemblent en cris et chalutage.

Moi, pendant ce temps-là, je contemple et j’en profite.


2. Ecrire une scène d’après une image piochée dans un magazine

Assis sur une chaise, un homme. Marc. Sur la table devant lui, son ordinateur, son outil de travail. Dans sa main, un livre. Dans l’autre, une tasse de café.

Il est dix heures du matin. L’heure de la pause. Pause méritée après avoir bien travaillé.

Marc ne semble ni épuisé, ni ennuyé. Tranquillement installé, il se prélasse avec un livre et un café. A-t-il mis du sucre dans son café ? Du lait ? Nul ne le sait.

Son livre est un recueil de poèmes. Des poèmes sur le Temps. Le temps qui passe, le temps qui glisse, le temps qui file et qui se faufile, le temps qui file et se défile.

Un sourire se dessine sur les lèvres de l’homme. Marc sourit, ses yeux sourient avec lui. Ding. C’est son ordinateur. Une notification. La pause est terminée. Marc dépose sa tasse, vide sur la table. Marc referme son livre, y glisse un signet qui ressemble à une photo ou à une carte postale. Tasse vide et livre plein, l’homme se prépare à la seconde visio-conférence de la matinée. Il ne sourit plus, mais il gère son temps. Il est content.


3. Une phrase bizarre est arrivée aux jets de dés du jeu Story Dice©. Ecrire un texte à partir de cette phrase :

Sur le sommet d’une pyramide, j’entends une libellule crier et un piranha hésite à la manger

Dans un parc, un étang. Dans l’étang, en son centre, une pyramide en pierres a été érigée. Sur le sommet de cette pyramide, une libellule. Une belle et grande libellule bleu turquoise-vert. Un des insectes les plus grands que j’ai pu observer jusqu’ici. La libellule me fait penser à un dinosaure, surtout quand elle vole. Son vol est bruyant. Au début, posée sur le sommet de cette pyramide, je croyais que la libellule criait. Hurlait même. Mais je l’ai mieux observée : ce sont ses ailes qui vibrent et qui créent ce bruit métallique ressemblant, pour moi, à un cri.

Tout à coup, un mouvement dans l’eau attire mon attention. La libellule semble regarder dans la même direction. Un énorme, un gigantesque, un incroyable et horrible piranha pointe le bout de sa gueule pleine de dents acérées ! Clairement, il hésite à la manger, il dévore littéralement la libellule du regard. Aucun doute possible. Mais, au moment où je me pose alternativement deux questions (d’où sort ce piranha ? et est-ce que la libellule va s’en sortir ?), un TRAMM émerge de l’étang et passe, sans difficulté aucune, sur le corps du poisson prédateur, le coupant, net, en trois parties égales. Les essais du prototype amphibie m’étaient complètement sortis de la tête. Ce TRAMM : Transport Rapide pour tout Animal Mini à Medium est donc arrivé à point nommé. Arrivé à temps pour me donner la réponse à l’une de mes deux questions. Mais qu’en est-il de l’origine de ce piranha à la taille démesurée ? Ce piranha, pirate parmi les poissons ?

Ça, c’est une autre histoire.

Toutes les images sont issues de l’IA de WordPress.

De jolies insultes

Lecture du moment :

Déracinée, de Naomi Novik. Petit bijou de roman fantastique déniché dans ma librairie naturaliste préférée : Regards Nature.

Voici que notre héroïne, Agnieszka, jeune femme de même pas vingt ans, reçoit une bordée d’insultes à la page 67.

Andouille décérébrée.

Rejeton d’éleveurs de cochons.

Cela me fait penser au livre, roman jeunesse, de Jean-Claude Mourlevat : La ballade de Cornebique. Où vous pourrez vous délecter d’un concours de gentilles insultes plus rigolotes les unes que les autres.

Alors, en cette veille de veille de Noël, que diriez-vous d’inventer des pépites d’insultes ? Imaginez que le Père Noël fasse une bêtise, quels mots grossiers mais marrants pourraient-ils sortir de sa bouche pleine de barbe ?

J’ouvre le bal :

  • Crotte de Rennes !
  • Espèce de paquet mal enguirlandé
  • Trou de neige
  • Sapin puant
  • Sale traîneau usé
  • Vomissure de flocons collants

À vous de jouer.

Amusez-vous bien et n’oubliez pas d’être créatif et de rire !