Lundi, on écrit !

10 novembre 2025 : écrire à partir d’une phrase.

JEU N° 1

Imagine l’histoire d’un chien qui a le vertige.

  • lisez la consigne
  • écrivez votre texte (peu importe le style et la longueur)
  • vous avez jusque samedi, minuit (dimanche, je mettrai les textes reçus ou les liens qui renvoient vers votre site/blog)

Maya a le vertige

Maya est un chien de taille moyenne. Une femelle. Elle est arrivée au refuge « parce qu’on ne peut pas la prendre dans les bras ». C’est la raison notifiée sur la fiche d’abandon. Son humaine n’a rien caché : elle voulait un chien pour justifier qu’elle joue encore à la poupée, même si elle n’en a plus l’âge. Mais pour ne pas en avoir honte, elle a prétexté qu’elle adorait les chiens et qu’elle avait toujours rêvé d’en avoir un comme Maya.

Maya est un Colley à poils longs. Si, pour son humaine, elle était traitée comme son enfant (qu’elle ne veut pas), comme une reine même, pour les responsables du refuge, ces attentions excessives s’apparentent plutôt à de la maltraitance. Imaginez : cette pauvre chienne était shampouinée, brossée, parfumée tous les jours. Elle avait des tresses, bien faites, attachées avec de petits nœuds de couleur assortis au vernis à ongles ! En hiver, elle était affublée d’une veste qui lui serrait le corps, non pas pour qu’elle n’ait pas froid, mais pour mettre en valeur sa taille mannequin, comme son humaine.

Ne dit-on pas que le chien ressemble à son maître ? Eh bien, c’est tout à fait ça : Maya me suivait partout. Mais il m’est impossible de la prendre dans les bras : elle gémit, elle fait pipi sur elle, et elle gesticule tellement qu’il est impossible de faire une photo correcte de nous deux.

Maya est arrivée au refuge avec vingt-sept tresses serrées. Une tresse par année de son humaine. « Cadeau de départ », a dit la femme, sa bouche en cœur de pierre. La bénévole de permanence ce jour-là n’a, pour une fois, pas cherché à faire changer d’avis la dame ou à comprendre ce que la pauvre bête avait. Elle a gonflé le prix de l’abandon, prétextant qu’il faudrait faire des examens pour comprendre ce refus de portage. La femme n’a pas bronché et s’est délestée d’une belle somme rondelette pour couvrir tous les frais et se débarrasser au plus vite de cette chienne « égoïste ».

Une autre bénévole, spécialiste du comportement canin, se précipite aussitôt vers Maya. Avant de demander à la vétérinaire de l’examiner, Justine veut vérifier si son idée première est la bonne. Elle a une intuition très aiguisée et une grande empathie envers les chiens, quelle que soit leur race. Dès que Maya a couiné, elle a passé la tête dans l’entrebâillement de la porte et l’a observée. Malgré ses pleurs incessants, la femme s’évertuait à la porter dans ses bras pour prouver qu’elle n’exagérait pas.

À l’arrière du refuge, dans une pièce calme, Justine fait monter Maya sur un fauteuil. La pauvre chienne obtempère mais gémit doucement. Une fois redescendue, elle ne pleure plus et interroge Justine du regard.

Tu veux bien aller sur la table d’examen ? Elle est descendue. Je vais la monter progressivement. Tu n’auras pas mal, promis.

Maya n’a pas peur. Elle se sent en confiance avec cette femme. Mais dès que la table atteint cinquante centimètres de haut, elle fait des vocalises. Plus la table monte, plus elle pleure. Elle se met à trembler à près d’un mètre de haut. Et elle se ratatine, puis se fait pipi dessus quand elle dépasse les cent dix centimètres.

Allez, saute ma belle. Tu peux descendre, j’ai compris ce qu’il se passe.

Un aboiement joyeux accueille cette invitation. Maya ne se le fait pas répéter deux fois et saute de la table, toute en grâce et souplesse.

Mais avant, je suis désolée, je vais devoir te laver le popotin…

Maya remue la queue, contente. Non pas à l’idée d’un nouveau bain, mais parce qu’elle sait que Justine a découvert sa phobie : Maya a le vertige ! Traumatisme de son enfance : son humaine a sans doute dû la faire tomber quand elle était toute petite.

Belle comme elle est, bien coiffée, au naturel cette fois, gentille, propre et joyeuse, Maya sera très vite adoptée.


Un animal n’est ni une poupée, ni un jouet ! C’est un être vivant qui a ses qualités, sa santé, ses défauts et ses peurs. Il faut savoir l’écouter, l’observer, l’aimer pour ce qu’il est, et non parce qu’il devrait être ce que vous voulez qu’il soit.

Ma boîte à histoires : Jeux d’écriture créatifs

Je profite que mon énergie, mon envie, ma créativité et mon plaisir d’écrire remontent tout doucement pour vous montrer ma boîte à histoires.

Je crois que j’ai commencé à bricoler le jeu de cartes pour inventer des contes en 2009 ou 2010, pour mes enfants. C’était pour raconter à voix haute, au moment d’aller les coucher. Je leur lisais, à chacun, une histoire et s’ils étaient encore un peu trop éveillés, on s’amusait, ensemble, à inventer une histoire à partir de ces cartes qu’ils piochaient à tour de rôle.

Et voilà tout ce que ma boîte à trésors contient : des heures et des heures de jeux d’écriture.

De temps à autres, je piocherai dans cette boîte et, d’un coup de clavier, abracadabra, une histoire apparaîtra. Et si vous aussi vous souhaitez y jouer, il me ferait plaisir de recevoir vos textes que je partagerai (en lien vers votre blog/site si vous en avez, ou en texte directement sous le mien).

Je vais essayer d’être régulière et de jouer une fois par semaine. Je mettrai le jeu en ligne en début de semaine et je publierai mon texte le dimanche soir qui suit. Si j’oublie et que vous me suivez, n’hésitez pas à me rappeler à l’ordre ;-)

Je sens que je vais bien m’amuser, et j’espère que vous aussi !

Tortue dans le train, fourmi dans la ville

Tortue.
Carapace.
Lenteur.

Le train n’a rien d’une tortue. Il est rapide. Pressé.
Le train, pour moi, s’apparente à une torture : monde, foule, bruit, boucan, promiscuité, bousculade, visages fermés, écrans partout, frontières invisibles, vitesse imposée.
Tout ce que je déteste.

Le train.
Bruxelles.
Retour en arrière. Berceau de mon enfance. Nuisances. Souvenirs de violences.

Alors je me mets en mode tortue.
Je ralentis.
J’avance lentement.
Je rentre dans la gare comme je rentre dans ma carapace.

Je me coupe du monde, de la foule.
J’étouffe le bruit, le boucan.
J’agrandis ma bulle de protection.
Je solidifie mes épaules.
Je fuis les inconnus.
Je ferme les yeux devant les écrans lumineux.
Je trace les frontières à ne pas franchir.
Je respire.

Casque vissé sur les oreilles, une douce musique berce mon cerveau embrumé.
Je suis dans ma bulle.
Bien.
Confortable dans cette carapace personnelle, unique, sécurisante.
Une heure durant.

Je respire.
Je ralentis.
Je fuis le réel.

Bruxelles Midi.
Je sors du train.
Je quitte ma bulle.
Le monde me heurte aussitôt.
Foule grouillante. Coups d’épaules. Visages flous.
Je me faufile. Je glisse entre les corps.

Fourmi dedans. Tortue dehors.

Perdue dans les rues.
Paumée dans les travaux, par milliers.
Je tourne. Je cherche. Rien n’est plus familier.

Je respire. Mal.
Agressée par cette puanteur de pisse qui se déverse dans les recoins de la ville.
Narines inondées. Écœurée.

Fourmi dedans. Tortue dehors.

Et puis, enfin, une porte.
Ma destination.
J’y suis.
Arrivée.

Je respire. Mieux.
Je souris.
Victoire.

Jeu d’écriture : cadavre exquis

Pourquoi y a-t-il un renne dans la cheminée qui lit un livre sur un pingouin ?

Ce matin-là, Elisabeth faisait une randonnée en forêt avec sa famille. Les feuilles craquaient sous leurs pas, le ciel était grand et bleu, et les oiseaux chantaient, mais Elisabeth, elle, traînait les pieds.

Ses nouvelles chaussures de marche — super chères, super techniques — étaient déjà trop petites. À force de grandir comme un haricot magique, elle avait des cloques partout.

Alors, quand elle aperçut, bien avant les autres, une cabane perchée en haut des arbres, elle se redressa d’un bond et lança :

— Là-haut ! Une cabane !

Sans attendre, elle grimpa à l’échelle grinçante. Arrivée au sommet, elle poussa la trappe et entra.

Première chose qu’elle fit : enlever ses affreuses chaussures.
Deuxième chose : explorer la cabane, curieuse comme une fouine.
Troisième chose : hurler à pleins poumons en courant vers la sortie.

Parce qu’au fond, dans la cheminée de cette étrange cabane… un renne lisait tranquillement un livre sur un pingouin.

Un renne, dans une cheminée, en train de lire.

Et pas n’importe quel livre : “Le guide du pingouin philosophe — Comment glisser dans la vie sans tomber trop fort”.

Elisabeth, affolée, oublia complètement un détail :
La cabane était haut perchée.
Et il fallait descendre par l’échelle.
Ce qu’elle n’avait pas du tout prévu de faire dans l’urgence.

Heureusement…

Une patte puissante la rattrapa par les chevilles, juste au moment où elle allait s’élancer dans le vide.

— Et de quatre ! soupira le renne, tenant Elisabeth à bout de bras comme une chaussette mouillée.

Un pingouin — oui, un pingouin — leva les yeux de son carnet de sudoku.

— Tu devrais vraiment mettre un panneau, dit-il. Genre “Attention : Renne lecteur dans la cheminée”.

— Ou un tapis gonflable en bas, grogna le renne. C’est toujours pareil : ils hurlent, ils courent, ils oublient qu’ils sont en haut.

— Tu es un peu responsable, mon vieux. Qui lit dans une cheminée ? Et en plus des livres sur moi ?

— Laisse-moi tranquille, j’aime le style un peu polaire ou polar. Dis, tu crois qu’elle va encore crier ?

Le pingouin regarda Elisabeth, suspendue tête en bas.

— Pas si tu la remets sur ses pattes tout de suite. Elle devient rouge comme une tomate.

Le renne la reposa doucement sur le plancher de la cabane. Elisabeth reprit son souffle, les yeux ronds comme des cookies.

Puis, sans vraiment savoir pourquoi, elle se mit à fredonner… une drôle de chanson :

Dans sa cabane, un grand renne,
Lisait sur un pingouin zen.
Quand une enfant, sans réfléchir,
Voulut s’enfuir sans atterrir.

Mais le renne, doux et costaud,
L’a rattrapée comme un héros.
Et le pingouin a murmuré :
“Ici, on lit. On ne se quitte jamais apeuré !

Et dans un coin, ses chaussures toutes serrées la regardaient, vexées de ne plus être au centre de l’histoire.

Ethan l’escargot – jeu de l’alphabet avec la lettre E

Ethan, Emilie et Esther

Ethan est un petit escargot un peu étrange.
Ce qu’il aime par-dessus tout ? Écrire.
Des histoires d’eiders explorateurs, d’espadons géants, de châteaux en Espagne, et même de combats d’escrime entre étoiles !

Mais aujourd’hui, en sortant de l’école, Ethan a mal à l’estomac.
Il a voulu lire son texte devant la classe… et il s’est étranglé.
Une émotion énorme est montée, ses mots se sont enfouis, et il s’est enfui.

— C’est une erreur… Je ne devrais pas écrire, soupire-t-il. Je suis trop nul.

Sur le chemin, il rencontre son amie Émilie, une jeune éléphante pleine d’énergie.

Ethan ? Tu es tout emmitouflé dans ta coquille… Qu’est-ce qu’il se passe ?

— J’ai voulu écrire un texte… mais j’ai fait des fautes, et tout le monde a rigolé. Maintenant, j’ai juste envie de m’enfuir et d’errer loin, loin, loin…

Émilie l’écoute avec attention, puis sourit.

— Tu sais, moi aussi j’ai eu peur une fois, quand j’ai voulu écrire une lettre pour élire la meilleure écrivaine de la forêt. J’ai tellement eu peur de faire une erreur que je l’ai jamais envoyée !

— Et tu l’as envoyée après ?

— Non. Mais j’ai rencontré Esther. C’est une vieille éléphante sage, une vraie écrivaine. Elle m’a dit une chose que je n’oublierai jamais :

« L’écriture, c’est comme monter un escalier : parfois on glisse sur une marche ou un ergot, mais chaque pas compte. »

Émilie entraîne Ethan chez Esther.
Esther est installée dans son fauteuil, avec une écharpe orange et un carnet sur les genoux.

— Oh, Ethan ! J’ai entendu parler de toi. On dit que tu écris exprès pour faire rêver les autres. C’est vrai ?

Ethan rougit.

— J’essaye… mais j’ai peur. J’ai mal à l’estomac quand je me trompe. J’ai envie d’écrire, mais je me sens étouffé par mes fautes.

Esther ferme les yeux un instant, puis dit doucement :

Écoute ton envie. Elle est là pour une raison. Les fautes ? Ce sont des flocons de poussière. On les chasse plus tard, avec un balai magique… ou un dictionnaire.
Mais l’expression, l’émotion, ce que tu ressens : ça, c’est précieux.

Elle tend à Ethan un carnet vide.

— Tiens. Tu vas écrire là-dedans. Tu feras autant de fautes que tu veux. Tu écriras encore, et encore. Et tu verras : un jour, tu aideras d’autres escargots à croire en leurs envies.

Ethan serre le carnet contre lui.

— Merci Esther. Je crois que je vais écrire… une histoire avec un escargot et une éléphante. Et peut-être un espadon !

Et tous trois rient à gorge déployée, jusqu’à s’éreinter de bonheur.


Petite graine pour l’enfant qui lit :

Et toi, quelle est ton envie ?
Et si… tu écrivais un petit bout d’histoire, toi aussi ?
N’aie pas peur des erreurs. Elles font partie du chemin.

Doryphore mange dragon

C’est dimanche et je continue à proposer le jeu de l’alphabet 3×5.

Pour ne pas changer, j’ai voulu dessiner. Zut, encore un mot en « D » auquel je n’ai pas pensé en écrivant ma liste. (rires)

En regardant le dessin terminé, j’ai presqu’envie de vous raconter cette histoire du doryphore qui a mangé tellement d’écailles de dragon qu’il en est devenu énorme. Gigantesque ! Bien sûr, personne ne lui avait dit qu’il allait grandir, grandir, grandir jusqu’à cette taille. Sa maman lui avait juste dit ceci :

-Si tu veux venir aussi grand et fort qu’un dragon, tu dois te nourrir comme lui, penser comme lui, devenir lui.

Doryphore n’avait jamais vu de dragon. Et dans les livres que sa maman lui racontait, il était fait mention nulle part du régime alimentaire de dragon, pas plus que des pensées d’un dragon.

Aussi, quand un jour il atterrit dans un jardin sauvage avec plein de fleurs et de petites créatures vivantes, il commence ses recherches et questionne tout le monde.


À suivre … Car aujourd’hui, en Belgique, c’est la fête des mères.

Alors je souhaite à toutes les mamans, les belles-mamans, les mamas, les mamans  de cœur, les mamans d’anges, les mamans en devenir, les mamans tristes, les mamans joyeuses, les mamans solos, les mamans duo, les mamans animaux, les mamans imaginaires, les mamans adoptives, les mamans pas encore mamans , les mamans proches, les mamans éloignées,…

À toutes ces mamans et à toutes les autres, joyeuse fête d’Amour !

Jeu du dimanche : alphabet 3×5

Bonjour Dimanche !

Aujourd’hui, je joue avec la lettre « C ».

Mon jeu des 3×5 a trouvé des copains :

  • 5 minutes pour dessiner et écrire la lettre sous toutes ses formes
  • 5 minutes pour dresser une liste de mots commençant par cette lettre
  • 5 minutes pour écrire un texte à partir de ma liste des mots
  • Copain n°1 : un deuxième texte écrit en 5 minutes
  • Copain n°2 : trois petits dessins (bon, ça m’a pris plus de temps bien sûr, mais c’est bonus pour moi) avec des animaux dont le nom commence par la lettre « C »
  • Copain n°3 : sélection de 6 cartes, agencement et photo avec des mots commençant par cette même lettre, en moins de 5 minutes 🥳 (boîte à mots de la collection de livres pour enfants « Bientôt, je lis », avec Marlène Jobert, trouvée à l’instant dans la mini brocante d’une rue de mon quartier)