Je pensais ne pas « pouvoir » participer à la proposition 55 de Tisser les mots de ce mois car je ne me sentais pas l’inspiration nécessaire pour pondre quelque chose de valable. Puis, en rangeant un peu mes fardes d’écriture, j’ai ouvert celle consacrée à la Créativité Écrite, ces ateliers par correspondance de la communauté française auxquels j’ai participé en 2006 et 2013 partiellement pour cette année-là. Le premier devoir qu’il fallait rendre était aussi basé sur le poème d’un auteur belge : Albert Ayguesparse.
Alors, je tente de m’y mettre, je commence une série de « Je dis… et… », puis une seconde. Aucune des deux me conviennent. Puis, ayant finit le livre « Aux bords du lac Baïkal » depuis peu, une idée traverse mon esprit : et si je faisais un poème avec tous les animaux présents dans ce livre ? Et c’est parti…
Comme à chaque fois que je suis « prise » par une idée, j’en oublie certains détails de la proposition… ici j’avais omis la contrainte de commencer le poème par « Je dis murmure, et… » alors je viens de modifier le début de mon exercice ;-)
Je dis murmure, et que ce poème vous inspire une envie irrésistible de lecture.
Je dis aigle, et tout là-haut dans le ciel, il crève l’horizon pour s’abattre sur sa proie telle une pierre coulant tout au fond du lac.
Je dis marmotte, et sur ce brin d’herbe vert et tendre tout occupée qu’elle est, le danger à proximité n’est pas évalué.
Je dis ours, et cette masse brune imposante discute avec une drôle de pie en toute innocence.
Je dis taupe, et les galeries souterraines qui courent sous mes pas sont autant de labyrinthes pour l’étranger qui passe par là.
Je dis glouton, et je vois cet animal avec un estomac sans fond tailler une bavette avec une petite pâquerette.
Je dis mouette, et leur rire dans les airs rebondit sur les nuages au-dessus de la mer.
Je dis escargot, et avec sa maison sur son dos, il veut nous faire croire qu’il est le plus beau de tous les animaux.
Je dis tigre, et le félin fier mais fainéant cherche sa pitance d’un pas arrogant, sans aucune patience.
Je dis pie, et la queue aux doux reflets bleutés s’agite au gré du vent par les esprits dont le corps est parti se reposer.
Je dis rats, et grouillent sur le sol ces petites bêtes pressées qui tout en s’aimant ne cessent de se chamailler.
