Un accent pas comme les autres, qui chante…

Ah ! Jeune accent…eur, que tu es bien beau, mais s’il te plaît chante-nous plutôt de belles mélodies plutôt que ce « tiit » « tiiit » aigu et bref qui finit par nous casser les oreilles.

L’accenteur mouchet est un petit passereau qui ressemble fort au moineau domestique. D’ailleurs, on le confond souvent avec ce dernier ! Observez-le bien et vous verrez qu’il a une silhouette moins rebondie, plus élancée, que le moineau, qu’il est plutôt gris sur le ventre et la tête et que son bec est bien plus fin, caractéristique de son régime alimentaire : insectivore.

Celui qui nous « tiit » « tiiit » toute la journée, depuis quelques jours, est encore un jeune. Son nid ne doit pas être bien loin, dans l’un des sapins, le nôtre ou celui du voisin. Voyez sur ma photo les commissures de son bec : tout jaune encore, preuve que c’est un juvénile.

J’avais déjà pu apercevoir un adulte de temps en temps. Je suis agréablement surprise d’avoir un jeune dans notre jardin commun, côté rue. Sauf que son cri répétitif finit par nous taper sur le système (rires).

L’accenteur est presque aussi familier que le moineau, mais plus vif, plus rapide et qui se cache plus souvent. C’est un oiseau commun que j’aime bien. Il n’y a pas de différence entre mâle et femelle, contrairement au moineau domestique.

Le moineau domestique (clic, lien qui renvoie vers la belle fiche technique du site oiseaux.net)

L’accenteur mouchet (clic)

Photos recadrées pour montrer la différence de ces deux oiseaux…le premier à l’accent, celui d’à côté est le domestique :-)

Princesse Clématite, histoire pour enfant

Voici une des 13 histoires qui compose mon dernier recueil : Un oiseau peut en cacher un autre (et autres contes pleins d’animaux).

Pour 8 euros (hors frais d’envoi), vous pouvez commander mon livre directement chez Atramenta ou, si vous êtes de Belgique, contactez-moi ! Une séance de présentation, d’information et de jeux d’écriture pour enfants est prévue bientôt, à Bruxelles. clic sur l’image pour découvrir le sommaire.

Princesse Clématite

Il était une fois une fleur très spéciale qui n’avait pas le moral. C’était la Princesse Clématite. Un jour de grand soleil, celle-ci expliqua à Dame Rose (une fleur voisine très gentille, mais aussi très curieuse) le pourquoi de sa tristesse :

— Je ne sais plus très bien à quoi je sers ni si je suis encore utile. Personne ne sait que j’existe, aucun bourdon, aucun papillon ne vient jusqu’à moi. Même le jardinier n’a pas un regard envers ma petite troupe de sépales.

La jeune Princesse pleurait son sort. Elle était l’unique survivante de sa famille et malgré sa petite taille, elle résistait encore et toujours aux aléas de la vie florale. Ses parents avaient établi leurs racines à côté de l’abri de jardin, derrière un imposant et magnifique rosier. À cette époque, ils devaient se cacher, car un fougueux mangeur de Clématites sévissait dans les environs. La bête en question n’était autre que la légendaire Limace Géante ! Depuis la dernière saison de pluie, ce gastéropode hors normes avait décimé toutes les fleurs bleues, clématites ou non, mais principalement celles-ci.

Ses parents avaient succombé alors qu’ils protégeaient leur unique enfant. L’assassin était passé juste à côté de la princesse, la trouvant trop chétive pour s’arrêter pour elle. Princesse Clématite cessa de grandir depuis ce terrible jour.

— Oh ! C’est terrible ce que vous me racontez là, Princesse ! Il est vrai que grâce à nos piquants, la Terrible Limace Géante ne s’intéresse pas à nous, lui dit Dame Rose en essayant de la réconforter.

Les épines de Dame Rose frissonnaient de tristesse. Et dans ses pétales, une certaine agitation commençait. Un bourdon qui butinait son pollen avait tout entendu. Ce dernier, indigné par l’histoire, s’empressa de s’envoler pour raconter le malheur de la princesse des Fleurs.

— Pardon, pardon, laissez-moi passer. J’ai un message urgent à transmettre au peuple des ailes. L’insecte au gros ventre jaune orangé poussait de son corps massif ses autres congénères à qui il avait demandé de se rassembler.

— Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, papa, maman, belle-maman, beau-papa, et cetera, j’ai une importante mission à vous confier. Pas plus tard qu’à l’heure où le soleil était entre nos deux arbres préférés, j’ai entendu une terrible histoire que je dois vous conter.

Le bourdon, chef de sa colonie, imposa le silence. Il expliqua en détails toute la mésaventure de la Princesse Clématite. Après quelques bourdonnements de stupéfaction, tous étaient d’accord pour venir en aide à la princesse. Chacun avait pour mission de raconter l’histoire à une autre famille d’insectes. C’est ainsi, qu’après bien des distances parcourues, bon nombre de papillons, d’abeilles et autres butineurs avaient vent de l’affaire en cours.

Le Chef Bourdon élabora un plan diabolique pour exterminer la Limace Géante.

— Que les membres de ma colonie continuent à travailler. Il ne faut surtout pas montrer que nous nous occupons d’autre chose, ça pourrait éveiller des soupçons. Vous les papillons, vous irez vous poser – et butiner si vous le souhaitez – sur toutes les roses de la cabane pour veiller sur la Princesse Clématite et enfin, vous les guêpes, vous assurerez notre protection à tous. Une guêpe par insecte devrait suffire. Je répète, il ne faudrait pas éveiller les soupçons du Tueur de Clématites. Enfin, quand je décrirai trois cercles au-dessus de la Fleur Solitaire, ce sera le signal pour dire que le jardinier arrivera. Seuls les papillons resteront près de la Princesse pour guider le Grand Maître du jardin. Est-ce clair ? Des questions ? Non ? Alors au travail mes amis !

Bien dissimulée par les mauvaises herbes et par un tas d’orties, la Limace Géante a tout capté du plan.

— Ainsi donc, la Princesse Clématite vit toujours, quelle délicieuse nouvelle ! dit la plus terrible des créatures rampantes en se léchant la bouche gluante.

Le monde ailé est en ébullition et chacun se met en place, prêt à tout pour sauver la dernière Clématite de cette propriété.

Quelques instants plus tard, le Chef Bourdon décrivit trois cercles au-dessus de la Fleur Solitaire. Le soleil se coucha lorsque le jardinier ouvrit la porte de la maison de briques et sortit avec son arrosoir pour donner à boire à tout végétal en terre ou en pot. La journée avait été chaude et sèche, tous attendaient avec impatience cette eau divine.

Dans le jardin, un doux bourdonnement éveilla la curiosité du Grand Maître du jardin.

— Tiens, que font ces insectes encore debout à cette heure tardive ?

Quand il s’approcha des rosiers, il stoppa net et déposa l’arrosoir. Devant lui, sur chacune des treize roses se tenaient trois papillons ! Ce ne fut pas tant le nombre d’espèces différentes de ces papillons qui l’étonna, mais bien leur comportement. Tellement surpris par ce spectacle, il ne prit pas la peine d’aller chercher son appareil photo et voulut comprendre la raison de ce soudain regroupement. Aucune aile ne bougea quand il toucha une tige du rosier. Puis, tout à coup, les roses qui entouraient la Princesse Clématite bougèrent, poussées par certains papillons qui avaient ouvert leurs ailes. Dame Rose encourageait ses sœurs à fournir un dernier effort et à ne pas crier alors que les pattes des insectes tiraient leurs pétales. Petit à petit, une minuscule fleur bleue apparue au regard du jardinier qui gardait des yeux immensément ouverts devant une telle volonté de la nature !

— Oh ! Mais que fais-tu là toute seule, Petite Fleur ? Tu es bien trop jolie pour te cacher. Même un ciel bleu dégagé de nuages n’a pas autant de lumière que toi. Ne sois pas timide, montre-toi, je ne te ferai aucun mal, bien au contraire !

Pendant ce temps-là, l’horrible créature tueuse en série rampait doucement, mais sûrement vers sa victime convoitée. Mais c’était sans compter sur une jeune coccinelle qui admirait le spectacle depuis l’envers d’une feuille de rose.

Alors que le Grand Maître du jardin rentrait en vitesse chez lui pour aller chercher tout le matériel nécessaire à la protection de sa dernière Clématite (ficelle pour attacher certaines tiges des rosiers afin que La Petite puisse avoir du soleil, tuteur pour lui permettre de garder la tête bien droite, purin d’amour pour une bonne croissance,…), la Limace Géante arriva au pied de la Princesse !

Miss la coccinelle avait des contacts dans tous les rangs d’insectes. C’est ainsi qu’elle eut l’idée de contacter Tica, une amie de longue date. Cette amie, élevée au rang de Tique Solitaire, a élu domicile sur un aimable hérisson. Lequel ne doit plus faire sa réputation d’amateur de limaces ! Et à l’instant même où la Terrible Limace commença son ascension sur la tige de la Princesse Clématite, la terre se mit à trembler et une forte odeur de mammifère affamé arriva rapidement dans toutes les narines.

— Hum, je sens un fumet puissant de limace ! Le festin va être exceptionnel, car l’odeur est forte et… exquise ! Elle est où ? Elle est où ? dit le hérisson hors d’haleine qui arriva en courant et en regardant de tous côtés.

Personne ne dut lui préciser le chemin. En moins de temps qu’il ne faille à un papillon pour s’envoler, la Limace Géante fut dévorée ! D’aussi grande taille fut-elle, la Terrible Créature n’a pu faire face devant une bouche si immensément gourmande.

Le jardinier arriva juste après, se désolant de ne pas avoir été plus rapide. Lorsqu’il aperçut la tige abîmée de la Princesse Clématite (elle avait été un peu écrasée par la patte puissante du hérisson), il se retourna, arracha une toile d’araignée proche et entoura la blessure du doux filet apaisant.

— J’espère que cela suffira. Je suis désolé pour toi l’araignée, mais c’est pour la bonne cause !

Lorsque le jardinier dévoila la Princesse Clématite à tous les habitants du jardin, un magnifique papillon aux reflets azuré, inconnu jusqu’ici, arriva et posa ses pattes délicates sur la petite fleur rayonnante de bonheur.

— Princesse Clématite ? Comme je suis heureux d’enfin vous trouver ! Laissez-moi me présenter : Prince Argus pour vous servir. Mes ailes ne doivent leur couleur qu’à votre pollen. Accepteriez-vous ma trompe ?

Princesse Clématite ne sut que dire… Si ce n’est que pour toute réponse, elle ouvrit davantage ses sépales pour offrir son cœur tendre au Prince.

Lipogramme en o, Le petit chaperon rouge revisité

Deuxième jeu pour Devenir Ecrivain.  But de ce jeu : faire un lipogramme en o (ne pas mettre de lettre « o » dans tout le texte) à partir du conte bien connu du Petit Chaperon Rouge. Pour ne pas « juste changer » quelques mots, je me suis amusée à garder le fond de l’histoire mais en changeant pas mal de choses… à vous de me dire si cela vous plaît ou  non. Dans tous les cas, je me suis bien amusée, c’est la première fois que je fais un lipogramme !

Il était un matin…

Une petite taupe, que j’appelais Taupi-Taupa parce que j’aimais bien ça, se baladait dans un jardin. Elle habitait la campagne ; elle aimait cela car il y avait des grands espaces et de belles superficies de terre qu’elle creusait avec énergie et entrain…

Taupi-Taupa avait une grand-mère très âgée qui vivait seule dans le champ du fermier, à dix minutes à pattes de chez elle.

Fin de matinée, la maman de Taupi-Taupa lui dit :

–          Ta grand-mère se fait vieille, très vieille, elle devient aveugle. Je lui ai fabriqué cette paire de lunettes ainsi que cette mini-canne rétractable. Tu veux être gentille et lui faire un prix ?

–          Bien sûr maman ! dit la petite taupe, ravie d’aider sa grand-mère.

–          Mais ne quitte pas le chemin des haies, papa a vu le chat gris se balader près d’ici.

–          Ne t’inquiète pas maman, je ferai très gaffe.

Taupi-Taupa jura de se méfier du chat puis, très heureuse, prit le petit panier avec dedans les lunettes et la mini-canne rétractable.

–          Ne traîne pas en chemin, ne bavarde pas avec le cheval, ni avec les fleurs ni même avec le vent, et reviens avant la nuit, l’averti sa maman.

La jeune taupe lui fit un gigantesque baiser humide sur le nez et partit en sautillant gauchement.

Mais, près de là, le vilain félin faisait les cent pas dans le champ. Brusquement, il vit l’enfant-taupe.

–          Miam, miam, j’ai de la chance, dit-il en salivant.

Le chat se lécha les babines en pensant au succulent dîner qu’il allait manger.

« Mais pas ici, la grand-mère risquerait d’entendre les petits cris plaintifs », pense-t-il.

Il se planta devant Taupi-Taupa.

–          Salut ! lui dit-il.

La petite taupe se mit à trembler en apercevant le prédateur, mais celui-ci reprit calmement :

–          Qui es-tu ?

–          Je m’appelle Taupi-Taupa, dit-elle sur ses gardes.

–          Et tu te balades seule, sans papa, sans maman  ? demande-t-il très gentiment afin de la mettre à l’aise.

–          Cela ne te regarde pas ! se défendit-elle vivement. Tu prends tes désirs pour la réalité… si tu penses que je vais te dire que je vais chez ma grand-mère tu te mets la griffe dans le nez ! lui crache-t-elle en pleine figure (mais la petite taupe n’est vraiment pas très à l’aise, elle espère qu’en criant, il va piger qu’elle ne va pas se laisser faire)

Le félin rit en silence. Il sait le chemin le plus rapide qui mène jusqu’au terrier de la grand-mère. Il lui lance un défi :

–          Tu veux faire un jeu ? Celui qui arrive en premier chez ta grand-mère gagne une friandise. Qu’en dis-tu ?

Taupi-Taupa, qui en est très friande, a une idée derrière la tête : creuser et éviter de rencontrer les arbres qui peuvent la ralentir…

Elle relève le défi :

–          Que le meilleur gagne, ricane-t-elle en creusant la terre.

La taupe a beau être très intelligente, elle est plus lente que le chat qui file à la vitesse de l’éclair. Il est vraiment supercat !

Ce dernier arrive chez la grand-mère rapidement. Il se faufile dans le terrier qui est vachement petit, saute sur la pauvre vielle taupe qui n’a le temps de rien distinguer, lui griffe si méchamment le derrière que la grand-mère prend les pattes à sa nuque et se réfugie dans sa cachette préférée : la cave à vins de l’humain, pratiquement entièrement immergée d’eau de pluie.

« Celui qui ne sait pas que les chats détestent l’eau, est un imbécile », pense la vieille taupe en priant afin que ce vilain Pacha ne la chasse pas davantage.

Aveugle et apeurée, la grand-mère ne dit plus rien. Elle chante dans sa tête, espérant que le chat, s’il la cherche jusqu’ici, se perde dans l’immensité de l’eau stagnante !

Taupi-Taupa arrive ensuite, haletante et de la terre pleine les griffes. Naïvement, elle s’imagine être la première. Ne prenant pas la peine d’enlever les crasses qu’elle a dans ses yeux fragiles, elle avance, tête la première, dans le piège.

Quand sa patte caresse le dessus de la tête du chat, elle s’écrie :

–          Aw ! Grand-mère, que tu as de grands rei-reilles !

–          Je t’entends mieux ainsi, dit le chat avec sa gueule béante.

La jeune taupe avance un peu et s’exclame ensuite :

–          Diable ! Que tu as de grands yeux ! Je n’en reviens pas.

–          Je suis devenue aveugle, chère enfant. J’ai beau écarquiller mes mirettes, je ne discerne plus une seule miette, dit le vilain félin prêt à refermer sa gueule sur sa victime.

–          Dis, j’hallucine ? Tu parles bien bizarrement…

–          En effet, ma délicieuse petite, je suis devenue allergique, j’ai un très vilain rhume.

A présent, Taupi-Taupa est à un millimètre des dents. Le museau de la taupe atteint l’extrémité d’une canine du chat.

Pic !

–          Aïe ! As-tu limé tes dents, mère grand ? demanda-t-elle en mettant une patte sur son museau blessé.

MIAAAW, lance le chat dans un cri de guerre. Je veux te manger, je VAIS te manger…. Miam miam… ah ah ah !

Clac ! Il referme sa gueule sur … de la terre !

Heureusement que l’enfant des humains est arrivé à temps. Sans cela, la pauvre Taupi-Taupa ne serait plus de ce jardin.

Pendant que le malheureux Pacha se fait câliner, caresser et trimbaler la tête à l’envers par le petit enfant, Taupi-Taupa essuya sa peur et alla chercher sa grand-mère réfugiée dans la cave.

Dans cet unique refuge des taupes malmenées, Taupi-Taupa fit jaillir les lunettes et la mini-canne fabriquées par sa maman.

–          Fichtre ! dit la grand-mère en mettant les lunettes sur le nez, une canne multi-tâches !

–          Et elle s’illumine même si tu le lui demande… maman exige dix vers de terre, c’est un sacré travail tu sais.

–          Dix ? J’suis de la famille, elle devrait diminuer le tarif ! râle-t-elle un peu.

–          J’ai quand même failli me faire manger, j’ai aussi risqué ma vie, cela en vaut bien la peine, n’est-ce pas grand-mère ?

–          Vu ainsi, je suis du même avis…