Ingrédients pour une recette d’histoire :
1) Prenez 5 mots, au hasard, dans un livre : branche, pleurer, maison de correction, horaire, c’est des salades
2) ajoutez une contrainte supplémentaire (ton joyeux) ou deux (respecter l’ordre des mots)
3) ne réfléchissez pas trop et écrivez ce qui vous passe par la tête
4) ne vous relisez pas, ne soyez pas sévère avec vous et appréciez votre talent à sa juste valeur,
5) partagez si vous n’avez pas peur du ridicule et que vous voulez faire rire votre lectorat
Mon histoire commence dans une ville. Dans cette ville, il y a des rues, il y a des maisons, il y a des gens et oui, il y a encore un peu de nature, de la verdure, par-ci, par-là.
Dans une rue de la ville, se trouve un magasin. Un magasin qui vend des articles pour les écoles : des stylo-plumes, des crayons de couleurs, de la peinture, des trousses, des cartables et tout un tas de papier et de matériels pour le bricolage. Et derrière cette papeterie, coule une rivière paisible. Au bord de cette rivière des arbres. Dans les arbres, des oiseaux. Dans le bec des oiseaux, des mélodies sifflantes qu’il fait bon entendre. Ça siffle, ça gazouille, ça chante. En cet été chaleureux et valeureux, il n’y a pas un pet de vent, pas d’embouteillage klaxonnant ni d’injures crachées par des automobilistes pressés ou mal lunés.
Dans ce calme paisible, on s’endormirait presque à l’ombre d’un des arbres qui borde cette rivière paisible. Tout à coup, ça claque comme un fouet :
– Tim, vieille branche, c’est bien toi ?!
– Eh ! Salut Robin des bois. Ça fait longtemps, pas loin d’un an, si je ne me trompe. Bah, oui j’deviens vieux, mais toi, dis-moi, tu ne pleures plus comme une madeleine ?
– Les larmes de crocodile, fini pour moi. La maison de correction est loin derrière moi. Je ne crains plus personne en plume Davidson.
– En plume quoi ? T’as bu du peket ou quoi ? Ou alors l’eau de la rivière est polluée.
– Mais non banane, c’est le décalage horaire, ça tourne plus très rond là-dedans. Rends-toi compte, je viens de me taper 90 km dans les ailes rien que cette nuit. Je reviens de loin, de la Scandinavie ! Je dois être déshydraté et quand j’ai soif, je me mets à délirer en vers s’il vous plait, car un ver ça passe, mais c’est trop peu, deux vers c’est mieux !
– Tout ça c’est des salades mon vieux. Tu es un rouge-gorge casanier, tu es né ici, dans le nichoir préfabriqué du magasinier. Et on est en été petit filou. Tu migres peut-être bien, mais c’est en hiver que tu pars, en Espagne, là où il fait chaud.
Tim et Robin continuent à dé-blat’errer gentiment. Ils déterrent les blattes et blablatent sur le temps qui passe. Ils évoquent des souvenirs… Tim est un arbre, il est vieux, il a bien vécu et il a de la bouteille ! Robin est un petit oiseau, un rouge-gorge, adorable et sympathique, mais qui ne sait plus trop ce qu’il raconte. Il perd un peu la boule, ça arrive malheureusement aussi chez les oiseaux.

