Rêves, cauchemar, incendie

Je me trouve dans un incendie avec mon papa ! Ce n’est pas vrai ! Je rêve !

Nous sommes dans un grand centre commercial. Nous discutons tranquillement, quand tout à coup, mon père voit le bas d’un meuble devenir jaune-orange. Il me montre et me demande mon avis. Tout de suite, je dis qu’il y a le feu dans le magasin d’à côté, et j’en informe le vendeur que nous trouvons le plus proche. Très tranquille,  celui-ci dit que ce n’est pas nouveau et me montre le bas d’un autre meuble. Cela ne nous rassure qu’à moitié. Ensuite, tout va très vite, on nous demande de monter, mais je ne trouve pas cela une bonne idée… si nous devons sauter, ça sera trop haut, j’ai peur de sauter. Mais on n’a plus le choix, l’incendie gagne rapidement du terrain et nous entoure rapidement. Il y a beaucoup de flamme que l’on devine sous les toits et les murs fait de cartons et de paille ! On grimpe jusqu’aux toits. Je sors une tête pour voir la possibilité de nous sauver par chez les autres voisins, là où le feu ne brûle pas encore. La panique me gagne, quand tout à coup, je vois des hommes et des femmes mouiller des linges et les disposer tout les longs des murs, des portes et des fenêtres. L’incendie se meurt à ce contact, il est rapidement maîtrisé grâce à ce système. Je dis à mon papa que l’on peut redescendre mais les escaliers ne sont plus que des cendres. Certaines personnes se laissent tomber sur les plafonds des étages inférieurs mais sous leur poids, les plafonds cèdent et les personnes traversent les étages et se cassent un pied au rez-de-chaussée. Alors, je dis qu’il faut sauter sur les bois qui relient les pièces. Et cela fonctionne. Il faut viser juste pour nous laisser tomber pile sur ces poutres, mais nous pouvons sortir de là sains et saufs. Dehors, il fait grand soleil et ciel bleu !

Voici le dernier rêve étrange qui a peuplé ma nuit et qui m’a réveillé ce samedi matin. Je ne vais pas vous raconter mon autre rêve, ces derniers temps, ils sont bizarres.

Celui-ci m’a marqué et j’ai cherché sa signification : grand feu qui est maîtrisé : grande réussite, succès en affaires ! « pour les artistes » = récompense en vue. J’y vois là que je vais peut-être gagner à l’un des deux concours de textes auxquels j’ai participé dernièrement  :-)

Chose noire

Texte numéro 3… à vos commentaires :-)

Sa journée de travail est finie pour aujourd’hui. Isabelle prend un autre chemin que d’habitude car elle  accompagne une collègue jusque chez elle. Elles n’habitent pas très loin l’une de l’autre.

Il n’y a pas si longtemps, elle a déménagé et la jeune femme ne connaît pas bien les rues. C’est l’occasion pour elle de faire connaissance avec son nouveau quartier.

A quelques rues de sa nouvelle maison, Isabelle et sa collègue découvrent une habitation abandonnée. Pourtant, si on n’y prête pas trop d’attention, elle ressemble aux autres. Mais à son premier étage, une fenêtre sans châssis avec des restes de tentures brûlées raconte une bien triste histoire.

Isabelle s’arrête et observe cette maison. Le jardin semble avoir été entretenu il y a peu de temps.

– Ca doit être récent. Je me demande ce qui a bien pu se passer, dit-elle à Virginie.

Virginie, sa collègue, n’ose pas trop y prêter attention. Elle n’aime pas se prendre pour un détective. Isabelle, elle,  se concentre sur la fenêtre ou plutôt à ce qui pourrait s’y trouver un peu plus loin, au-delà du trou béant. Mais elle ne voit que du noir. Elle distingue à peine le plafond quand, tout à coup, quelque chose de ténébreux fait irruption dans l’obscurité. Elle n’a pas eu le temps de voir ce que c’est.

– C’était quoi ça ? Sûrement un animal. Et si c’était un cambrioleur ?

Alors qu’elle hésite à continuer son exploration, deux petites billes lumineuses se détachent de l’horizon et s’envolent.

– Impossible que ça soit un homme, sauf s’il a des ailes se dit-elle en rigolant. Virginie, tu viens avec moi, je veux voir ce que c’était !

– Heu, tu peux y aller. Je préfère t’attendre ici. Je n’aime pas rentrer chez les gens que je connais pas.

– Mais tu ne risques rien, il n’y a personne. Bon après tout, fais comme tu veux. Si tu restes là, préviens-moi alors si quelqu’un arrive.

Ce quelque chose a piqué sa curiosité. Elle regarde alors autour d’elle : personne. Elle franchit discrètement la barrière en bois. Elle passe l’entrée de la propriété. Son cœur s’accélère quand elle arrive à proximité de l’interdiction de passage qui se trouve sur le panneau. Sa détermination à découvrir ce qu’elle a vu furtivement est plus forte que la crainte d’être surprise à un endroit où elle n’est pas censée se trouver. Elle avance encore de quelques pas et s’installe dans le jardin. Très rapidement elle trouve sa position préférée. Assise en tailleur, elle attend que la chose réapparaisse.

– Et Isa, surtout te presses pas hein !

Dehors, il fait un temps très agréable pour se promener. Il est bientôt dix-sept heures. Le soleil est bas sans pourtant être déjà couché. Isabelle a encore au moins une bonne heure, si pas deux, avant d’être chassée par l’obscurité de la nuit. Elle n’aime pas la nuit. Elle a toujours peur des créatures imaginaires qui sont nées durant sa plus petite enfance et qui ne cessent de la pourchasser jusque dans ses rêves d’adulte ! Mais là, elle se sent bien. Demain, c’est le week-end, elle a tout son temps et n’est pas pressée de rentrer dans sa maison.

Dans sa tête, des mots défilent. Elle cherche à mettre un nom sur ce qu’elle a bien pu voir. Si la chose bizarre qu’elle a vue n’était pas là, elle se serait surprise à chercher la raison pour laquelle cette jolie maison a été abandonnée malgré l’unique pièce, semble-t-il, brûlée. Mais pour l’instant, il y a une autre énigme à résoudre. Obnubilée par son énigme, elle en a complètement oublié sa collègue qui se tient sur le trottoir et qui fait le guet pour elle.

« Je pencherais bien pour un chat. Mais ça semble être plus petit que ça. Une souris ? Non je ne l’aurais même pas remarquée. Et puis il m’a semblée que ça volait ou alors il a des ressorts sur les pattes pour faire des bonds extraordinaires ! »

Ainsi de suite, tout ce à quoi elle pense, est rapidement contredit par sa logique.

Un chat noir, un vrai, la distrait. Il passe non loin d’elle puis s’arrête. L’un et l’autre se regardent. L’animal semble calculer le danger potentiel qu’il risque s’il s’approche de la jeune femme. Isabelle ne bouge toujours pas. Elle pense attirer le minou tout noir. Celui-ci avance de quelques pas puis s’arrête à nouveau quand la silhouette aux contours mal définis réapparaît subitement. Isabelle ne sait pas où donner son attention : à ce chat noir à l’air sympathique ou à l’autre animal qui est dans la maison ?

« Car il doit bien s’agir d’un animal. A part ça, je ne vois pas ce que ça pourrait être d’autre. Même une créature est considérée comme animal, non ? » se pose-t-elle la question à voix haute.

Le chat s’est encore rapproché et il n’est plus qu’à une longueur de bras de la jeune femme.

Juste derrière la haie qui sépare cette maison de la rue, deux petites mésanges volètent bruyamment. Isabelle ne leur prête pas réellement attention.

Un peu plus loin, dans le jardin, une poignée de moineaux pépie à tue-tête. Ils semblent familiers car aucun ne semble réagir à la présence d’Isabelle ni au petit manège du chat. En effet,  devant elle, le félin noir s’est couché de tout son long. La tête face au ciel rosé, ses yeux se sont fermés. Sa bouche s’est entre-ouverte brièvement mais aucun son n’est sorti de la gueule de l’animal. Un miaulement muet qui pourrait dire mille et une choses.  Isabelle sourit. Il ressemble un peu à son Minou sauf que le sien a une petite tache blanche sous le menton.

Soudain, un son étrange sort de la pièce accidentée, au premier étage de la maison abandonnée. Isabelle fixe la fenêtre fantôme.

Le chat s’est redressé d’un bond, ses oreilles dirigées vers la source du bruit.

Puis, plus rien. Le calme est revenu aussi rapidement qu’il a été brisé. Les mésanges se reposent et les moineaux font silence. Mais le bruit revient et se fait de plus en plus fort, de plus en plus précis.

Isabelle hésite. Dans son enfance, elle a déjà entendu ça. Elle était une toute petite fille mais elle se souvient très bien de la frayeur qui l’habitait alors. Elle devait avoir cinq ou six ans. Elle était en vacances chez son oncle, à une centaine de kilomètres de ses parents. C’était la première fois qu’elle dormait ailleurs et elle avait peur de cette séparation. Mais sa maman était très malade et elle devait bien se soigner pour vite guérir. Dans la maison de l’oncle Thomas, le plancher en bois craquait à chaque pas que l’on faisait. Les fenêtres vibraient à chaque passage d’avion et les portes s’ouvraient au moindre courant d’air. C’était une vieille cabane, perdue au fond des bois, mais les alentours étaient splendides. Tous les jours elle avait droit à une balade dans la forêt ou à une promenade en barque sur le Lac des Ancêtres. Mais un jour, un immense oiseau avait traversé la vitre du living. Dans un fracas assourdissant, l’animal emplumé s’était remis sur patte très rapidement. Il était indemne. Avec cette incroyable histoire, ce qui avait le plus surpris la petite fille, c’était que l’oiseau croassait d’une manière terrible. Il hurlait et faisait aller sa tête de bas en haut à chaque cri qu’il poussait. La voix du corbeau était grave et rauque. Son plumage était aussi noir que du charbon et personne n’osait l’approcher. Même le regard du corvidé était obscur. Isabelle croyait que l’oiseau allait voler jusqu’à elle rien que pour transpercer ses yeux.  Ni son oncle, ni elle n’a jamais su pourquoi le grand corbeau avait atterrit chez eux mais cette aventure avait marqué à tout jamais la mémoire de la petite Isabelle.

– « Ce bruit, ce cri, cette raucité dans la voix… il est revenu pour moi ! Mais comment m’a-t-il trouvée ? Comment est-il encore vivant après toutes ces années ? » Les questions se bousculent dans sa tête. Sa terreur est telle qu’elle est tétanisée et incapable de faire le moindre mouvement pour s’en aller loin de là.

Alors qu’elle est paralysée, le chat noir, rapide comme l’éclair, bondit dans le lierre accroché au mur de la maison. L’agilité des chats n’est plus à prouver, c’est connu. Aussi souple qu’un serpent, aussi fort qu’un lion, il grimpe sur le mur et pénètre dans la maison, par la fenêtre inexistante. On devine aisément la poursuite qui s’engage puis la bagarre qui s’annonce. Le grognement du chat n’arrive pas à couvrir la voix de la bête qu’il affronte.

Soudain, un oiseau aussi noir que la nuit et aux larges ailes s’envole par la fenêtre en poussant des hurlements effroyables.

Penaud et fier comme un paon, le chat ressort de la maison en se dandinant lentement, la queue dressée bien droite. Il vient se frotter au dos d’Isabelle, comme pour la rassurer. Isabelle se calme, caresse le chat et se promet de ne plus jamais franchir un endroit interdit.

– ça va comme tu veux, Isa  ? Tu as une de ces têtes ! Tu devrais te voir dans un miroir. T’as vu un fantôme ?

– Un peu, oui. Virginie, la prochaine fois, je ferai comme toi. Plus jamais je n’irai dans un endroit que je connais pas !

Ecrire une histoire à quatre voix : la maison incendiée

Jeu n° 3 de Devenir-Ecrivain.  Écrire une histoire à 4 voix. Ou comment décrire une scène vue par 4 personnages différents. 

J’ai choisi une scène de mon histoire « Chose noire » à paraître bientôt sur ce blog.

Isabelle : personnage principal

Cette maison brûlée avait une histoire. Même encore maintenant, elle a toute une histoire à me raconter. J’abandonne provisoirement Virginie, ma collègue, sur le trottoir et pousse la grille d’entrée.

Dès que je vois cette chose derrière la fenêtre, je ne peux m’empêcher d’avancer et d’aller au-delà du panneau m’interdisant pourtant de pénétrer dans cette propriété privée.

Prudemment, je fais quelques pas afin de découvrir l’objet de ma curiosité. Cet animal, car cela ne peut être que cela, m’intrigue. Je ne l’ai pas identifié et sa silhouette, sombre, ne s’est pas détachée du fond noir de la pièce calcinée.

Tout à coup, un cri horrible déchire le silence et me saisit. Pendant un instant, je reste figée sur place. Les oiseaux, qui chantaient gaiement l’instant d’avant, se sont tus également. Il fait horriblement calme soudainement.

C’est à ce moment-là que je remarque le chat noir dans le jardin. De nous deux, je ne peux dire lequel est le plus attiré par l’étrange bête qui vient de pousser cet effroyable cri. Moi mes yeux déshabillent l’ouverture béante de la fenêtre, lui sa queue bat frénétiquement et ses oreilles sont bien dressées, à l’affût du moindre bruit suspect.

Virginie : témoin (et collègue d’Isabelle)

Isabelle s’arrête subitement devant cette maison ravagée par un incendie. Sans m’en dire plus, et sans aucune gêne, elle franchit la grille et avance sûrement. Sans se retourner, elle passe le panneau d’interdiction et semble se diriger d’un pas déterminé vers la maison. Elle ne manque pas de culot et, étrangement, c’est quand elle voit un chat noir tout près d’elle qu’elle marque l’arrêt. Isabelle semble en avoir peur. Peut-être est-elle superstitieuse ? En tous les cas, elle n’avance plus et cela m’arrange plutôt bien.

Le silence qui envahit le quartier ne me plaît pas du tout. J’hésite à appeler ma collègue pour qu’elle sorte de cette propriété privée. Mais, elle risquerait de trouver cela plutôt bizarre et ça pourrait même éveiller les soupçons.

Le chat noir : animal qui fait partie de la scène

Je vaquais tranquillement à mes occupations (chasser de bonnes souris bien grasses), quand j’entendis le grincement de la grille d’entrée. Depuis que la baraque a été brûlée, je suis tranquille, plus personne ne vient me déranger. Or, ce grincement ne présageait rien de bon. Mis la puce à l’oreille, j’abandonnai ma tâche pour aller voir quel curieux avait osé franchir l’interdiction.

Tout en restant sur mes gardes, j’avançai à pas de velours quand, tout à coup, le gugusse noir, habitué à fouiller les poubelles et autres détritus du quartier, hurla à pleins poumons. Le crétin, il m’a fichu une de ses trouilles. Même les piafs d’à côté ont fermé le bec ! Faut dire que caché dans cette maison, il pourrait presque se faire passer pour un fantôme…

Enfin bref, au moins, avec ce silence de mort, mon ouïe m’informa que l’intrus avait lui aussi stoppé sa progression.

Je rampai sur l’herbe, comme quand on me l’avait appris à l’école des chasseurs, et scrutai le moindre mouvement. Et c’est là que je vis cette superbe paire de yeux bleus, couleur de l’océan. Ah ! L’océan, comme il me manque. Si seulement, mes maîtres n’avaient pas décidé de déménager, je serais sûrement encore occupé à tailler une bavette avec les mouettes.

Toujours est-il que ces beaux yeux m’hypnotisaient carrément. Hélas, le gugusse noir, encore et toujours lui, faisait un tel boucan près de la fenêtre, que ce regard envoûtant était parfois occupé ailleurs que sur mon admirable personne.

Je m’le boufferais bien ce gugusse… s’il n’était pas aussi grand !

Les oiseaux : des journalistes qui enquêtent sur l’incendie de la maison

Pas plus tard que cet après-midi, en fin de journée, une jeune femme âgée d’une vingtaine d’années a franchi la propriété privée qui a été incendiée la semaine passée. On ignore encore quelles sont ses véritables intentions, si c’est l’auteur des faits qui vient rechercher quelque chose qu’elle a oublié ou si c’est tout simplement une curieuse avide de détails sordides.

Hélas, suite à un cri de guerre poussé par on ne sait quel horrible individu, nous avons dû fuir rapidement notre cachette afin de protéger notre vie.

Toutefois, une source sûre nous apprend qu’Edgar serait visible dans le jardin. Nous ne sommes pas encore certains de l’identité de ce chat noir et ne savons pas s’il s’agit bien de notre informateur secret, mais il semblerait que cet animal se soit approché de la jeune femme.

Dès que l’horrible individu au cri terrifiant sera identifié et neutralisé, nous reviendrons vous informer dans un prochain communiqué en direct de la chaîne PIAF-News.