
Fleurs rouges en ville
Du point de vue du sol
C’est bientôt l’été

Fleurs rouges en ville
Du point de vue du sol
C’est bientôt l’été
Un printemps naissant,
Du beau soleil par moment.
De petites naissances,
Chez les fleurs, et dans mes connaissances,
Cela sent la vie, repousse la colère,
Je respire, je prends l’air,

— Bonjour Myosotis. Je me présente, je m’appelle Iris et lui ce mignon papillon, c’est mon meilleur ami. Nous avons entendu tes pleurs et venons voir si nous pouvons t’aider dans ton malheur.
À cet instant, pile à ce moment, une petite bête avec des ailes vient se poser sur l’épaule de la fleuriste. Étonnée par cet atterrissage, Myosotis soupire en pensant que les coccinelles sont, dit-on, des porte-bonheur mais que ces derniers temps, de bonheur, elle en manque cruellement.
Iris reconnaît sa conseillère de coccinelle, et lui sourit. La fleuriste tente d’expliquer la situation, sans trop dramatiser.
— Les saisons changent, en fait, il n’y a plus de saison. Il neige en automne, la douceur en hiver, et moi je perds la boule car mes fleurs perdent le nord. La semaine dernière, j’ai dû jeter mes roses trémières, hier ce sont mes coquelicots qui ont éclot alors qu’on prévoit des gelées nocturnes la nuit prochaine et aujourd’hui, je ne sais pas qui, m’a joué un vilain tour en saccageant ma plantation de mes muguets… Je ne pense pas que vous puissiez m’aider. Il faut que j’invente de nouvelles fleurs, plus résistantes aux changements de temps, plus parfumées pour les nez bouchés, plus colorés pour ceux qui ont les yeux fatigués. Mais je ne trouve pas de recette miracle.
La fleuriste a parlé presque d’une traite. Iris et son compagnon se sont regardés, bouche bée. Y a rien à dire d’autre, Myosotis en a gros sur la patate.
« Il faut l’aider » pense notre fée. Elle ne s’attendait pas à une tâche aussi ardue, aussi, sa proposition est donnée avec précaution.
— Je comprends, je ne suis pas magicienne, mais j’ai un certain don pour faire pousser un peu tout ce que je veux. Fais-moi visiter ton magnifique jardin, et dès demain, nous reviendrons pour t’offrir, je l’espère, un bouquet de solutions.
Les iris de Myosotis se sont mis à briller, à pétiller de joie et d’espoir.
Iris caresse le cou du papillon et lui chuchote à l’oreille ces quelques mots tout ronds :
— Cela ne te rappelle pas le travail de quelqu’un de spécial ?
Le papillon, un peu confus, rougis un peu.
— Tu n’as aucune honte à avoir de ton comportement passé. Regarde aujourd’hui, grâce à ce que tu as fais dans mon jardin, nous sommes devenus inséparables ! Pour rien au monde, je ne voudrais changer le passé, car s’il nous a posé quelque difficulté, il nous a permis de nous rencontrer et ensemble, nous avons surmontés nos petits soucis respectifs, n’est-ce pas ? Tu n’es pas d’accord avec moi ?
Ce papillon, ce voisin qui se faisait appeler autrefois Monsieur Boudin, retrouve le sourire et, de sa trompe, pousse un cri de joie, un cri qui pète la forme.
Notre fée Iris rigole sans retenue, elle se fait remarquer par la petite Myosotis toute éplorée.
— Allons, descendons, nous allons nous poser ici mon ami, dit Iris en désignant un parterre florissant.
La fleuriste essuie vite ses larmes, frotte ses mains sur son tablier et se dirige d’un pas chancelant vers ces visiteurs venus des hauteurs.
Dans le coin de son jardin, il y a aussi un voisin, un autre Monsieur Boudin. Différent, mais pas moins charmant. Il est fait de papier recyclé, se cache toujours au lever du jour et pourtant, la fleuriste en a fait son confident. Ce Monsieur Boudin s’appelle en réalité Monsieur Journal. Myosotis écrit dans son journal toutes ses pensées, ses questions, ses réflexions, ses doutes. Elle attend de lui qu’il lui révèle le secret pour que ses fleurs ne fanent jamais. Mais il ne connaît pas ce secret, et Myosotis, par dépit, l’a abandonné à son triste sort de journal inutilisé. Alors, pour se venger, Monsieur Journal a donné vie à ses écrits cachés, à ses rêves oubliés, à ses cauchemars récurrents. Tout ça pour qu’elle lui revienne, qu’elle s’occupe de lui comme avant. Il ne peut pas décrocher la lune, mais il peut la faire briller dans son cœur. Comment lui faire comprendre que c’est elle qui a la solution à ses questions ?
Il en est là, à épier l’arrivée d’Iris et de son complice, quand Myosotis lui passe sous le nez, sans un seul regard pour lui.
Voici mon premier jet de ma suite à « Faire pousser des oiseaux ».
1er morceau, début :
Ne dit-on pas que le bonheur, ça se cultive, comme l’amour, l’amitié et la patience ?
La petite fée Iris (voir livre publié), celle-là même qui avait planté des plumes pour faire pousser des oiseaux, nous reviens dans cette nouvelle aventure.
Par un printemps naissant un jour d’hiver, Iris, la petite fée, survole un jardin plein de lumières : celui de la célèbre fleuriste qui n’a d’autre nom que Myosotis ! Assise confortablement sur son papillon canon, son ancien adversaire transformé en fervent supporter, Iris observe une scène qui lui rappelle un souvenir qu’elle aime.
Myosotis, fleuriste reconnue dans le pays des fées, s’agenouille sur son parterre de graines de muguets plantés. Son jardin d’habitude si parfumé, ne dégage à présent aucune odeur agréable pour le nez. Myosotis, les mains sur ses yeux, n’a plus que ça pour répondre à cette puanteur d’œufs pourris et moisis. En lieu et place d’un carré de terre travaillé avec soin, il y a là une multitude de fleurs fanées sous une tonne de petites cloches en chocolat. Ce sont ces pétales écrasés, tout mouillés, qui dégagent cette odeur nauséabonde dont la fleuriste a honte.