La légende de Tristan maison rouge

Voici un adorable conte pour enfants écrit par Claude Attard.

Dans un petit village vivait un jeune homme très pauvre qui répondait au nom de Tristan. Il travaillait dur dans la ferme de ses parents, désormais trop âgés pour s’occuper eux-mêmes des bêtes et des champs. La maison qui les abritait tous les trois était très vieille, mais Tristan, qui était un garçon brave et courageux à la tâche, faisait ce qu’il pouvait pour l’entretenir, en plus des nombreux autres travaux qu’il fallait accomplir pour subvenir à leurs besoins.

Jamais il n’avait reculé devant la besogne, ou reporté une corvée, ni baissé les bras face à l’effort. Il avait en outre un assez beau visage, si bien que toutes les demoiselles des environs espéraient attirer son attention. Mais lui ne leur accordait pas un regard, car son cœur était déjà pris. Il l’avait donné à la ravissante Mariette, qu’il avait rencontrée à la foire l’année précédente.

Surmontant sa timidité, Tristan demanda la main de la jeune fille à son père, mais celui-ci déclara que Tristan ne pourrait épouser Mariette que lorsqu’il aurait repeint sa maison, afin qu’elle soit digne d’accueillir sa fille.

Le garçon balançait entre la joie et la tristesse. La joie, puisqu’il avait obtenu la garantie que sa bien-aimée serait un jour sa compagne, et la tristesse, car il était tellement pauvre qu’il ne pouvait acheter de peinture. Il songea à vendre quelque objet, mais il ne possédait rien qui eût de la valeur.

Alors, sa mère lui rapporta l’histoire qui dit qu’au bout d’un arc-en-ciel se trouve un trésor.

« Personne ne croit cette histoire, donc personne ne cherche, mais ces richesses sont bien là, attendant qu’un homme au cœur juste les découvre. »

À compter de ce jour, Tristan regarda les cieux chaque matin, dans l’attente d’une pluie qui serait suivie d’un arc-en-ciel. Le printemps passa, puis vint l’été, avec ses grosses chaleurs. Le quinze août, enfin, tandis qu’on célébrait le rituel de la vierge, éclata le plus terrible orage qu’on ait subi dans la contrée. Il dura plus d’une heure, et lorsque les nuées s’écartèrent, cédant la place au soleil, un magnifique arc-en-ciel traversait la voûte céleste d’un horizon à l’autre.

Tristan se mit en route immédiatement en direction du nord. Il allait d’un bon pas rapide vers le bout de l’arc-en-ciel, mais sans parvenir à s’en rapprocher. Il marcha plus vite, puis il courut, en vain : Chaque fois qu’il avançait, sa destination reculait d’autant. Le pauvre garçon, qui craignait de voir le trésor lui échapper et Mariette unie à un autre, galopait de plus en plus vite, jusqu’à ressentir un vertige. Le temps passait, sa peur croissait, car s’il n’atteignait pas son but avant la nuit, l’arc-en-ciel disparaîtrait, entraînant avec lui les espoirs de Tristan.

Il sentait la fatigue peser sur ses jambes, qui s’alourdissaient. Malgré son épuisement grandissant, il réalisa que, puisque ce qu’il cherchait à rejoindre reculait aussi rapidement qu’il avançait, il était vain d’essayer de le rattraper de cette façon. Il devait s’y prendre autrement et, pour commencer, retrouver son calme.

Tristan s’assit et réfléchit, la tête entre les mains, à ce qu’il convenait de faire. Tandis qu’il s’efforçait de trouver une solution, il entendit un bruit derrière lui. Il se retourna et découvrit un homme richement vêtu, portant une magnifique couronne et un petit sac.

Ce drôle de personnage, qui ne faisait que quinze centimètres de haut tout au plus, lui demanda de dire ce qu’il faisait là. Le garçon, intimidé, raconta son histoire.

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