Mes projets d’écriture

Multipassionnée, j’ai toujours trente-six activités et projets en cours, à faire, à terminer.

Il m’aura fallu une quarantaine d’années pour comprendre mon fonctionnement et, surtout, pour l’accepter. Et encore. Je le comprends volontiers, mais j’ai toujours un peu de mal à l’accepter.

J’ai tendance à me disperser et, si le projet est « trop long », à l’abandonner ou à le laisser dans un coin de ma tête, derrière une armoire ou caché derrière d’autres affaires, sur une étagère.

Et donc, aujourd’hui, à un peu plus de la mi-septembre, en plus de mes deux projets professionnels, d’un nouvel atelier d’écriture à imaginer (merci Fabienne B., c’est grâce à toi), d’un carnet d’objectifs mensuels à suivre, je pense déjà au Nanowrimo du mois de novembre. Oui. Et ce n’est pas tout ! Avec tout ça, j’ai commencé et terminé de jouer à écrire une fanfiction avec Chat GPT !

Le NANOWRIMO 2024

L’officiel, pas l’intermédiaire, le « petit » camp. Le vrai. Le dur. L’énorme. Qui est-il ? Quel est son poids ? Quelles sont ses différentes caractéristiques ? Comment va-t-il s’appeler ? Sur quoi va-t-il porter ?

Je n’ai pas encore toutes ces réponses. Le but : écrire 50.000 mots sur le seul mois de novembre, soit en 30 jours. Ce n’est pas rien. C’est gigantesque. Titanesque pour moi.

Pour ne pas me sentir trop stressée, trop sous pression (alors qu’il n’y a strictement rien à gagner, si ce n’est pas la fierté d’y être arrivée), j’accepte d’adapter les règles pour moi. Je les adapte, tout en gardant en tête ces deux objectifs et ces deux règles principales.

Cette année, pour la première fois, je ne vais pas écrire de la fiction ou des contes. Non, je vais commencer mon autobiographie. Mais pas n’importe comment. Je ne vais pas « simplement » raconter ma vie de manière chronologique, même si je pense qu’il y aurait de quoi remplir trois tomes de 500 pages (rires). J’ai envie de voir le côté positif et thérapeutique de l’écriture sur soi. Au travers une liste de trente questions, je vais essayer de me remémorer dans le détail trente événements marquants de ma vie. Si ces événements sont « négatifs » ou tristes, je vais essayer d’en tirer le positif, de faire travailler ma résilience et de prélever l’essence de la joie, du bonheur, du plaisir. Parce que je veux avancer délicieusement dans la lumière de la Vie et non pas stagner dans l’obscurité poisseuse et puante.

Voilà, je l’ai dit. Je l’ai écrit. Je l’ai partagé.

Comme à chaque fois qu’il est question de ce défi sympathique d’écriture, je vais notifier ma progression au travers une image et quelques mots dans un article, sur mon blog. Peut-être vais-je vous montrer sur quels sujets j’écrit.

J’ai testé l’écriture d’une fanfiction avec l’intelligence artificielle Chat GPT

Certain.e.s s’en souviennent peut-être, j’ai voulu à plusieurs reprises traduire un album de la bande dessinées préférée de mon enfance : Bob et Bobette. Ce livre est en néerlandais et il n’a pas été traduit en français. Avec des cygnes. Avec de la magie et avec une légende. Tous les ingrédients réunis pour me plaire. Mais voilà, j’ai commencé, une fois, deux fois, trois fois et … j’ai abandonné tout autant de fois.

L’intelligence artificielle est là. Elle existe. Cela ne sert à rien de la nier, de ne pas en parler, d’essayer de l’oublier, de la critiquer, de ne pas y prêter attention, elle est là. Alors, un jour, j’ai décidé de l’utiliser. Comme le dit si bien le proverbe japonais « Le stress ne doit pas être évité, il doit être utilisé. », eh bien, moi, je change « le stress » en « l’intelligence artificielle ». Ce qui donne : « L’intelligence artificielle ne doit pas être évitée, elle doit être utilisée. »

J’ai donc donné des consignes précises à « Chat GPT ». Je lui ai d’abord demandé s’il connaissait les albums de la série Bob et Bobette, de Willy Vandersteen. Il m’a répondu par l’affirmatif. Ensuite, je lui ai demandé s’il savait ce que c’était une « fanfiction ». A nouveau, une affirmation. Ma troisième question a été « Est-ce que tu pourrais m’aider à écrire une fanfiction avec tous les personnages de cette bande dessinée ? » Le petit comique a dit « Bien sûr, ça sera amusant. » J’ai donc découpé l’histoire en plusieurs chapitres, avec une introduction avant. Il n’allait pas écrire comme ça tout une histoire, il lui faut des éléments, quelque chose à se mettre « sous les neurones ». C’est avec des idées de scènes, une saison, un lieu, l’une ou l’autre brève description, qu’il a « pondu » chacun des huit chapitres. Il m’a montré en effet qu’il connaissait les personnages. Il y a bien quelques erreurs ou oublis, mais dans l’ensemble, je lui tire mon chapeau (rires). Vers la fin, je lui ai même demandé de m’écrire une autre version d’un chapitre, car je voulais qu’il soit plus précis dans une scène. Enfin, un peu tardivement – mais je corrigerai le « tir » à la relecture et réécriture – je lui ai demandé d’intégrer un méchant avec une scène. Je lui ai dit où je voyais cette scène, comment je voyais le méchant intervenir, ce qu’il ferait. Et il a écrit le reste, la solution, etc.

Bref, j’ai passé huit soirées (un chapitre / soirée) assez amusantes, je dois le dire.

Je vais peaufiner tout ça et l’imprimerai pour la présenter à la journée des membres de mon club francophone sur Le Monde Magique de Willy Vandersteen qui devrait avoir lieue vers la mi ou la fin octobre.

Voilà mes deux gros projets d’écriture. Pour le moment :-)

Nanowrimo, camp de juillet J4

Mes envies, mon temps et ma motivation pour le camp de Nano de juillet, jouent au yoyo : un coup, je veux, un autre, je ne veux pas.

Je programme cet article jeudi matin, au J4 donc de cé défi d’écriture tout à fait personnel. Le temps et la fatigue n’aident pas à me booster, que du contraire, ce serait plutôt l’effet inverse. Je pense à m’expatrier dans un pays où la luminosité chasse tout ce gris déprimant. Mais ce n’est qu’un rêve… pas ma réalité.

J’ai mis trois jours à décrire les personnages. Ce jeudi matin, j’ai terminé les présentations et j’ai commencé l’histoire, le premier chapitre. Et j’ai aimé ça. Alors qu’hier, je pensais non pas abandonner, mais étaler le challenge sans date butoir, ce matin, je suis repartie, motivée. C’est un peu déstabilisant ces changements d’humeur et d’envies, même pour moi.

Je pensais aussi continuer d’écrire, sans mettre à jour le compteur de mots, officiellement, sur Nanowrimo. Mais je me rends compte que cela m’aide à avancer. Je me suis fixée, comme pour le camp d’avril, un objectif d’écriture de 1000 mots quotidiens. Pour arriver, sans encombre, à la fin du mois à 30K. Mille mots chaque matin, c’est le minimum que je peux faire avant d’aller travailler. La première moitié de la semaine est chargée et donc limitée en temps disponible pour le Nano. Je mise donc sur l’autre moitié pour me donner, parfois, un peu d’avance.

Ce qui est marrant, c’est qu’en quatre jours, j’ai réussi à écrire deux fois le même nombre de mots ! Je l’aurai cherché, je n’y serais sans doute pas arrivée « spontanément » !

Nanovembre 2022 ?

Depuis mes 2e & 3e Covid, mes cordes vocales sont fragilisées, abîmées, sensibles. En suivi logopédique, je dois travailler, renforcer ma voix ou plutôt prendre soin d’elle, ne pas forcer justement dessus, la faire plus douce.

Alors, pour garder les vibrations de ma voix pour mon travail, j’ai décidé de me tourner vers la lecture et l’écriture jusqu’à la fin de cette année 2022.

Pour ne pas changer, je vais encore une fois adapter le challenge du Nanowrimo (National Novels Writing Month) :

Durant le mois de novembre, je m’engage moi et moi-même, moi toute seule, moi et mon énergie, moi et ma volonté, moi et ma motivation, moi et mes doigts, moi et mon imaginaire à traduire en français et à adapter à ma sauce un titre d’une bande dessinée de la série de Bob et Bobette. Je vous en avais déjà parlé ici, à la toute fin de cet article. Je n’ai pas beaucoup avancé et donc je profite de la vague du challenge du Nano pour m’y mettre plus sérieusement dans une dizaine de jours.

Si et seulement si j’ai terminé ce jeu, car il s’agit d’un jeu d’écriture pour moi, je commencerai un nouveau texte, non pas la fanfiction cross-over que j’ai déjà débuté avec les personnages de cette BD, mais l’adaptation romancé d’une série d’un manga que j’aime bien. J’en parlerai plus longuement après le Nano.

Écrire une fanfiction, Bob et Bobette

Sans savoir exactement ce que c’était, ou comment cela s’appelait vraiment, j’avais déjà écrit des fanfictions !

Tout lecteur, quand il est mordu d’un livre, d’une série, d’une bande-dessinée ou de manga, s’est déjà retrouvé à penser « ah mais non, ça ce n’est pas une fin », « jamais je n’aurais cru ça possible », « si c’était moi, j’aurais écrit ça autrement »… ou alors, on se retrouve en train de rêver à une suite, à une autre fin, à faire vivre d’autres aventures, d’autres rencontres à nos personnages préférés. Eh bien ! Ces pensées, si on les mets en pratique, qu’on écrit ce qu’on veut en se basant sur les personnages déjà existants, c’est une fanfiction.

Certaines et certains le savent déjà, j’aime beaucoup les BD Bob et Bobette, du créateur Willy Vandersteen, un génie des séries illustrées décédé dans les années ’90. Il est le papa de nombreuses BD, et la plupart sont des séries.

Une aventure inspirée par un conte écrit par feu notre Reine Fabiola !

La série a été reprise et continue ses aventures à raison de 4 à 6 titres par an 😱 Depuis une poignée d’années, les personnages ont reçu un lifting, ils ont changé physiquement, ils ont grandi, ils ont mûri. Cette série, c’est toute ma jeunesse, ce sont des souvenirs précieux. Et si je n’ai pas adhéré à 100% à ce relooking, certains nouveaux titres me séduisent encore aujourd’hui, tantôt par leur histoire, tantôt par leurs illustrations.

Je suis une gentille passionnée qui ne collectionne pas grand-chose, si ce n’est les histoires qui me font vibrer et dont j’aime parler autour de moi.

En Belgique, il existe désormais un fan club francophone « Le Monde Magique de Willy Vandersteen ». Et 2x par an, hors Covid, il y a la journée des membres, des passionnés qui se retrouvent dans une commune de Liège quasi toute une journée.

Ce club est extraordinaire à tous les points de vue. Il édite une revue, deux fois par an. Une revue de grande qualité tant par son contenu que par son impression. Et c’est grâce à ce club, à ses membres fondateurs, aux autres membres adhérents et à l’existence de cette revue que cette passion prend davantage de place, occupe toujours un peu plus mon esprit, me pousse toujours plus loin dans la découverte de cet univers fabuleux.

Clic pour retrouver le club sur FB

Je lis cette série de bande-dessinée plusieurs fois. La première fois en mode détente et découverte de la nouvelle aventure. La seconde fois parce que j’ai repérée des jeux de mots ou autres techniques d’écriture que j’affectionne. La troisième fois, je détaille les scènes dessinées qui sortent de l’ordinaire par les détails, par la mise en en page, par la recherche d’un lieu, bâtiment ou personnage particulier.

Il y a quelques années, j’ai commencé à compiler plusieurs thèmes que j’aime particulièrement et que je retrouve dans cette BD : expressions, clin d’œil au lecteur, réparties particulières, coquilles, etc. Mais vous imaginez bien qu’avec près de 400 titres différents, la tâche n’est pas facile ni rapide 😄

J’ai donc un peu mis ça de côté. Et en lieu et place, j’ai commencé à écrire des articles pour la revue du club. C’est Ombeline, alias « Bobette » qui fait l’extraordinaire travail de la mise en page et qui rend mes articles magnifiques !

Mon prochain article qui va paraître dans la revue que tous les membres vont recevoir en octobre est consacré aux oiseaux que l’on peut voir dans ces albums. J’ai dû faire des choix, car la nature, les animaux et les oiseaux ont souvent une belle place dans cette série illustrée.

J’ai aussi imaginé un quiz géant avec des questions et des jeux de mon cru.

Cette année, pour la prochaine journée des membres, j’ai envie de jouer à ce que j’aime le plus faire : écrire, adapter, inventer des histoires avec mes héros préférés : Bob, Bobette, tante Sidonie, Lambique, Jerôme et le professeur Barabas. Sans oublier la poupée fétiche de Bobette : Fanfreluche.

Je suis donc occupée à relire et à corriger deux adaptations écrites en 2017. À insérer des jeux divers et à mettre en page ce cahier spécial. Il sera mis à libre disposition pour une lecture directe, lors de cette rencontre, de cette journée dédiée aux membres du club. J’aime échanger, partager et admirer tout ce qui se fait autour de cette série.

Depuis le 10 septembre, jour de mon anniversaire, j’ai commencé à écrire une fanfiction. Une toute nouvelle. Pas une adaptation d’un titre existant. Avec tous les personnages principaux. Et je continuerai à l’écrire là-bas. Je pense que ça sera le début d’une série de cross-over, car dans cette aventure, je fais intervenir des personnages d’un roman, roman qui a déjà été adapté en manga. Et donc, j’ai repris dans ma tête ces deux histoires, roman & manga, et intégré le personnage principal et les créatures qui en sont les héroïnes dans cette nouvelle fanfiction.

J’ai également commencé à écrire une adaptation d’un titre qui n’existe pas en français, uniquement en néerlandais. C’est donc un travail de traduction et d’adaptation. Avec des oiseaux, des cygnes noirs et des cygnes blancs. 🦢

Et vous, avez-vous déjà eu envie d’écrire une nouvelle fin ou une suite à un roman qui vous a passionné ?

Alice au pays des miroirs

Et voici ma petite fanfiction autour d’Alice au pays des merveilles. Je n’ai toujours pas fini la lecture d’Alice de l’autre côté du miroir, mais ce texte est venu avec une telle facilité, que j’ai envie de vous en faire profiter. J’espère que vous l’aimerez autant que moi il m’a plus de l’imaginer.

Alice au pays des miroirs

Alice était bien embêtée. Voilà des heures qu’elle cherchait la carte du lapin qu’elle avait égarée. Pourtant, elle se souvient très bien du moment où elle jouait encore avec son jeu de cartes préféré. Oui, elle se souvient, elle était assise sur le chemin qui borde le champ de maïs, chemin qu’elle emprunte tous les jours pour aller et revenir de l’école. Comme nous étions mercredi, elle avait l’autorisation de sa grand-mère de traîner un peu plus en route si le temps permettait du vagabondage. Et c’est exactement ce qu’elle avait fait. Vers deux heures de l’après-midi, passée de vingt-deux minutes précisément, elle s’était subitement arrêtée au milieu du chemin lorsqu’un petit lapin sauvage, tout brun clair, tout doré de soleil printanier, avait croisé son chemin. Dès qu’elle avait vu ce petit lapin, Alice avait sourit et s’était dit :

« En voilà un petit lapin que je n’ai pas encore dans mes cartes ». Et disant cela, de la poche de sa robe, elle avait sorti son petit paquet de cartes… C’était un jeu des 7 familles avec comme thème : « Les animaux que j’aime ». Alice aimait presque tous les animaux et elle avait eu l’idée de fabriquer son propre jeu pour être certaine que cela lui plaise tout le temps. Elle changeait donc les membres des 7 familles quand cela lui chantait. Dans la famille des lapins, elle avait déjà le lapin blanc qui courait sans cesse après le temps, elle avait aussi un petit lapin gris qui tapait souvent de la patte arrière pour se faire entendre. Elle n’avait pas encore de lapin brun. Quand elle s’était assise sur ce chemin de pierres, la jeune Alice avait tout de suite parlé au petit lapin avec sa voix la plus douce, la plus mielleuse :

— Oh ! Bonjour adorable petit lapin. Comme tu es beau ! Comme tu as l’air doux ! Et gentil ! Ne voudrais-tu pas jouer un peu avec moi ?

Alice savait comment s’y prendre pour amadouer les animaux. Le petit lapin, aux oreilles bien droites et bien grandes, s’était assis sur son petit derrière et laissait son petit ponpom blanc gigoter comme bon lui semblait. Dans cette voix cristalline de petite fille, il ne décelait pas l’ombre d’une méchanceté ou d’un mauvais coup caché. Gardant néanmoins une certaine distance, le museau frémissant de questions, il lui avait répondu :

— Bonjour petite demoiselle. Merci pour tous ces compliments, c’est très gentil de ta part. Mais dis-moi comment puis-je jouer avec toi ?

Alice avait frappé dans ses mains tellement elle était contente. Pour ne pas effrayer davantage le petit lapin qui avait bondi en arrière, l’enfant lui avait sourit et dit :

— C’est très facile. J’ai ici une petite feuille magique.

Alice déplia une feuille qui d’origine devait être blanche et qui ne semblait pas du tout magique. Après cela, elle avait poursuivit son explication :

Si tu veux bien t’asseoir sur cette feuille, puis te rouler dessus comme si tu te frottais le dos dans la terre, ton image sera imprimée sur cette feuille. Je découperai ensuite autour de ton image et je collerai cela sur la carte blanche que voici. Cela ne te fera pas mal et moi j’aurai un souvenir de toi dans mon jeu de cartes. Vois-tu, je fabrique des jeux de société. Et ici, ce que tu vois, c’est mon nouveau jeu des 7 familles. Et dans la catégorie des lapins, je n’ai pas encore d’adorable petit lapin brun.

Le lapin se frotta le museau de ses deux petites pattes de devant. Ses moustaches frémissaient et ses dents allaient dans tous les sens comme si elles mâchaient une fleur. C’est comme ça que le petit lapin réfléchissait. Il avait été bon joueur. Il avait accepté de faire ce que la petite Alice lui demandait si gentiment. Après qu’il ait vu son portrait et même plus, son corps, ses pattes et son popotin sur la carte, il avait mis sa tête de côté et questionné l’enfant sur la suite des choses.

— Oh ! Mais pour toi, c’est fini. Je ne vais pas te retenir plus longtemps. Tu as sûrement une famille ou des amis à retrouver. Je te remercie infiniment pour ton aide. Je te libère.

— Y a pas de quoi ! C’était sympa. À la revoyure.

Et voilà, après avoir joué toute seule à son propre jeu avec sa nouvelle carte, Alice s’était relevée, époussetée et elle avait repris le chemin de la maison.

C’est en arrivant en haut de la colline, à deux pas de chez elle, qu’elle avait remarqué le trou dans la poche de sa robe. Oh ! Ce n’était qu’un petit trou de rien du tout, mais quand même, assez grand pour que la carte, pliée, tordue ou enroulée sur elle-même, puisse prendre la poudre d’escampette. Alice réfléchissait à la façon dont la carte s’y était prise pour partir ainsi, tout en jetant des regards partout autour d’elle. Elle avait fait le chemin inverse pour être sûre de la retrouver. Elle avait marché à reculons, posant ses pieds comme elle pensait l’avoir fait quelques instants plus tôt.

— Ce n’est vraiment pas facile de marcher à reculons dans cette montée. Je risque à tout moment de me casser le nez, ou de rouler en arrière jusqu’au pied de la colline.

Alice regardait tantôt à gauche, tantôt à droite. Parfois, elle s’arrêtait et se mettait sur la pointe de ses pieds comme elle le faisait souvent pour mieux voir ce qui se trouvait à portée d’un regard d’adulte.

— ça alors ! Je n’avais pas vu ce parterre bizarre tout à l’heure. Y était-il seulement ? Ne vient-on pas, là, de me jouer un vilain tour ?

De fait, le petit parterre bizarre qu’Alice contemplait avec fascination à présent était rose. Pas de la couleur rose, mais de la forme d’une rose. Rose, la fleur, avec ses pétales bien dessinés, sa forme globale ronde, épanouie et parfumée. Oui, le parterre sentait bon. Alice pouvait le sentir avec son nez. Elle s’approchait de cette jolie rose géante, toujours à reculons, quand tout à coup elle vit quelque chose briller devant elle. C’était un miroir sur pieds, un grand miroir comme on en faisait autrefois, comme celui qui trônait dans la chambre de sa grand-mère. Et ce miroir s’abaissait à intervalle régulier pour planter quelque chose dans le sol dessiné. Plus elle s’approchait du miroir, mieux Alice pouvait discerner l’objet que tenait en main de métal le miroir souriant.

— Alors ça ! s’exclamait-elle. Alors ça ! Nom d’une fleur biscornue, mais c’est ma carte que tu tiens là entre tes doigts, mon beau miroir !

— Comment ? Plaît-il ? Qui me cause ? Est-ce vous jeune demoiselle ?

Alice n’en revenait pas de voir sa belle carte, son beau lapin enfoncé de la sorte, tête la première dans la terre parfumée ! Elle regarda plus attentivement le miroir qui lui en faisait voir de toutes les couleurs. Elle se demandait comment elle devait parler à ce miroir si élégant mais tellement méchant. Elle ne prit pas de pincettes et lui jeta à la figure tout ce qui lui passait par la tête. La colère ne la rendait pas belle, et elle s’en fichait bien en cet instant dramatique.

— Tu n’es qu’un miroir qui ne reflète que la méchanceté, pourquoi écrases-tu donc ma belle carte ? Elle ne t’a rien fait ! Relâche-là immédiatement, espèce de miroir débutant !

Tout ce qu’elle disait n’avait pas beaucoup de sens, mais le miroir avait compris le message et regarda la carte qu’il venait de trouver. Il se rendit compte qu’il y avait un petit lapin dessiné sur la carte, un petit lapin tout brun, avec un pompon blanc qui souriait à la vie.

— Ne t’emporte pas ainsi petite fleur ignorante. Tu es dans le pays des miroirs et moi je suis un miroir qui sème tout ce que je récolte et que je trouve sur mon chemin. Ta carte, je ne l’ai point volée, je l’ai trouvée, abandonnée. Je sème du vent pour que la chaleur ne soit pas suffocante, je sème des gouttes d’eau pour donner à boire à la terre, je sème des graines diverses et variées pour égayer ta planète de mille couleurs, je sème des fleurs pour nourrir les insectes. Je voulais semer ta carte pour récolter un nouveau jeu et me distraire durant mon travail intéressant certes, mais répétitif.

À ces mots, Alice baissa la tête. Elle ne s’était rendu compte de rien, pas même qu’elle avait franchi le pays des miroirs. Elle voulait retrouver sa carte pour jouer, car elle se sentait seule, et à présent, elle se retrouvait devant un miroir qui voulait lui aussi s’amuser un peu.

Elle s’excusa de s’être emportée de la sorte et lui répondit d’une voix plus douce :

— Peut-être que nous pouvons jouer ensemble si tu n’es pas trop occupé. J’ai le reste du jeu de cartes avec moi et celle que tu as en mains a été faite grâce à un petit lapin bien sympathique.

— Avec grand plaisir. Peux-tu juste patienter une petite minute que je termine de planter un peu de ta gentillesse ? Je vais égrainer et planter quelques minutes également afin que nous puissions avoir un de peu de temps rien que pour nous.

— Oh oui ! Avec plaisir. Merci mon beau miroir de ne pas m’en vouloir. J’ai un nouvel ami et je pourrai t’aider à planter une bonne dose d’amitié afin que les méchancetés cessent sur notre belle petite planète.

Fanchie, fanfiction pour concours

Voici mon texte pour le concours de nouvelles Saint-Calais. Je n’ai pas gagné, mais le principal est que je me suis amusée à écrire une fanfiction autour des personnages de Bob et Bobette. La nouvelle devais commencer par « Encore un pas, puis un autre, j’ouvre les yeux et là je découvre… »

Je parlais il y a quelques jours des auteurs qui m’inspirent, ici, vous aurez reconnu la poupée Chucky (clic sur le titre du film pour découvrir la véritable histoire de cette poupée!)  du film « Jeu d’enfant ».

Bonne lecture ;-)

 « Encore un pas, puis un autre, j’ouvre les yeux et là je découvre… je découvre simplement que je suis en vie ! Courbaturée, je me tâte de partout et me trouve indemne. Ou presque. Une longue cicatrice part du haut de ma poitrine et descend jusqu’en bas de mon ventre. Une seule marque, sans trace de sang ni hématome. Une ligne parfaitement droite, jalonnée par de minuscules boutons en tête d’épingle : des points de couture ! N’ayant pas mal, et une fois la surprise passée, je m’amuse à toucher les fils. Je me demande combien de mètres de cette fine ficelle j’ai en moi. Est-ce qu’elle va s’enlever toute seule, avec de l’eau ? Est-ce que j’aurai une marque après ? Je l’ignore. En attendant de trouver réponses à mes questions, j’admire cette droite impeccable qui me coupe littéralement en deux. Je suis un bel exemple de symétrie. J’ai bien appris ma leçon ! Mademoiselle Sidonie serait fière de moi, si elle me voyait.

Je dois stopper immédiatement ces pensées ! Ce que j’ai subi, n’est pas drôle. Qu’est-ce qu’on a fait avec moi ? Avec mon corps ? Qui ? Quand ? Et pourquoi ?

Dans ma tête, c’est un peu confus. Je sais qui je suis, comment je m’appelle et qui m’a déposée ici. Mais c’est tout. La dernière image qui bat la mesure dans ma mémoire est celle de ma maman ; ma douce maman qui m’emmène partout, qui me parle tout le temps, qui me permet de dormir avec elle, dans son lit. Ma maman que j’aime. Ma maman, c’est elle qui m’a abandonné ici. C’est bizarre, car elle ne m’oublie jamais, ou si peu.

Soudain, au-dessus de ma tête, j’entends un plancher qui craque. Juste un plancher. Juste un craquement. Un seul. Pas de pas qui courent sur le sol ni de de cris qui s’élèvent habituellement. Je ne suis pas chez moi. C’est trop calme. Jusqu’ici j’ignorais que le silence pouvait être lourd, difficile à supporter. Là où il y a de la vie, il y a du bruit ! Non ?

La pièce où je me trouve est sombre. Il y a juste une veilleuse bleuâtre qui me permet de distinguer les grosses silhouettes des meubles, armoires et boîtes à outils. Bien que maman ne m’ait jamais emmenée à la cave parce qu’elle a toujours peur de rencontrer des souris, je suis à présent certaine que je ne suis pas chez moi. Je suis ailleurs, sans doute toujours dans cette étrange maison non loin de la gare. Et je suis seule. Seule ? Non, pas vraiment, j’ai entendu du bruit là-haut. Mais je ne sais pas qui c’est : gentil ou méchant ?

Si je n’ai mal nulle part, je me sens engourdie, comme endormie. J’ai la bouche pâteuse, les lèvres sèches. Je n’ai plus parlé depuis longtemps, si longtemps que j’en ai oublié le son de ma voix ! Je lève péniblement mes bras pour, de mes poings, frotter mes paupières ensommeillées. Avant d’essayer de trouver une échappatoire, je vais d’abord me dégourdir tous mes muscles. Ils ont du mal à se réveiller. Ils ne m’obéissent pas dès le premier ordre que je leur donne. Maman me dit tout le temps qu’il n’est pas nécessaire de se presser tout le temps. Qu’il faut savoir faire les choses à son aise, pour bien les faire. Donc, petit à petit, mes idées deviennent plus claires et ma pensée, plus vive. Je fais comme les chats, détendre chaque membre, les allonger, tendre mes doigts et les écarter au maximum. Je fais pareil avec mes orteils. Après seulement, je pourrai déverrouiller ma nuque qui est rigide. Tordicou, c’est comme ça que j’appelle ce problème de cou. Cou tordu, tordicou.

Ça y est ! Je me sens prête à descendre de cette table et à explorer ma prison. Prison ? Vraiment ? Je n’ai pas les mains liées, ni les pieds. Je n’ai pas de bâillon pour m’interdire de parler, de crier, de hurler. Suis-je donc libre ? Libre de faire ce qu’il me plait, libre de faire ce que je veux, ici et maintenant ?

La chute sur le sol est un peu violente. J’avais oublié que j’étais si petite. Je frotte ma cheville droite qui s’est pliée. Même pas mal ! Les fils de couture tirent un peu ma peau de velours, mais je n’ose pas les enlever, trop peur que tout s’ouvre et que je perde mon cœur, mes intestins et tout le reste qu’il y à l’intérieur de moi. Brrr, cette image qui est apparue, me vidant littéralement de mes tripes, me donne la chair de poule. Nausée. Envie de vomir, mais peur de déchirer tout ça. J’inspire. J’expire. Je secoue un peu ma tête pour chasser cette horreur. Je fais un pas, puis un autre encore. Je ferme les yeux et là j’entends ce que je ne vois pas : frottements, glissements, chuchotements.

Je me rappelle les mots de maman : la vie n’est pas toute rose, il existe des bonnes et des mauvaises personnes. Moi, je suis une bonne personne. Maman aussi. Je dois suivre ce que je sens dans mon ventre. Et là, je crois que je dois partir d’ici au plus vite. Je dois voir et écouter les signes. C’est ce qu’on lui disait à elle quand elle était petite. Mais ici, il m’est difficile d’écouter mon corps. Je ne ressens aucune douleur, pourtant on m’a opérée ! Je ne suis pas chez moi. Maman n’est pas là, je suis seule dans une pièce inconnue et j’entends des cris étouffés. Je tente de déterminer la source de ces bruits feutrés, quand tout à coup, on attrape mon bras et on met une patte toute velue sur ma bouche pour m’empêcher de crier !

  • Doucement ma jolie ! Si tu me promets de ne pas crier, ni de me mordre, je peux te dire où tu es et ce qu’on t’a fait.

Incapable de prononcer le moindre mot, j’agite ma tête de haut en bas, longtemps, sèchement, pour dire que j’ai compris. La patte se retire. Je découvre que c’est un ours qui se tient devant moi. Pas n’importe lequel, un qui sourit, un tout doux, à peine plus grand que moi. Pourtant, je suis petite !

  • Tu es ici chez le Fabricant de rêves ! Sur demande de ta maman, il t’a transformée. Tu n’es plus une simple petite fille habillée d’un tissu quelconque, non, tu es Fanchie à présent, la plus exceptionnelle de toutes les poupées de chiffons, la plus belle et la plus intelligente. Il t’a donnée vie un peu à la manière de Gepetto et de son pantin de bois. Tu te souviens de cette histoire ? Non ?! La fée bleue, la magie, le bois qui s’anime, la marionnette qui devient un vrai petit garçon… ça ne te dit rien ? Je me demande ce que ta mère te racontait pour t’endormir !?

Je n’ose répondre à cet ours pourtant à l’air si sympathique. Il me traite de poupée, alors qu’on ne se connait même pas ! Au fond de moi, une soudaine envie de le couper en petits morceaux me prend au bourrage. Ah, je suis une poupée, on va bien voir lequel de nous deux à raison. Faut pas être trop sympa, ça cache toujours quelque chose. Ça aussi ma maman me l’a dit. Un assassin peut t’attirer chez lui avec des bonbons, ou en te proposant de l’argent, ou si tu te méfies de trop, il peut aller jusqu’à te dire qu’il a reçu ce pull ou cet appareil photo d’un copain, mais qu’il ne rien en faire et comme tu lui sembles gentille, il peut te l’offrir. Jamais, il ne faut jamais accepter un cadeau de la part d’un inconnu.

Ce nounours trop mignon, trop doux, est un inconnu. Il est gentil avec moi, donc il est faux. Il faut l’éliminer ! Sans savoir d’où je puise cette conclusion et cette soudaine envie de meurtre, je tends la main au doudou qui m’offre la sienne. En deux temps, trois mouvements, je lui serre la pince d’une poigne de fer (mais d’où me vient cette force ?!), lui arrache le bras en mohair et lui passe la corde au cou grâce à un ruban de papier cadeau trouvé par terre. De la paille, des haricots secs et du coton s’échappent par le trou béant au niveau de l’épaule. Je lui agrafe la bouche, puis l’attache au pied de la table. Aucun cri, aucune fuite possible.

Cette stupide peluche ne semble pas comprendre ce qu’il se passe. Plus je lui fais de mal, plus cela me fait plaisir. Une puissance monte dans mon ventre de tissu et je lâche un rire digne d’un film d’horreur. Un rire fort, puissant, surjoué, maléfique.

Pile à cet instant, une voiture passe dans la rue et ses phares éclairent la cave du Fabricant de rêves. Un objet brillant surgit tout à coup dans la nuit. Un ciseau fin est illuminé par ce véhicule innocent. L’outil se trouve sur le rebord de la fenêtre. Pour l’atteindre, je dois me hisser sur la table. Grimpant sur la tête de l’ours attaché, j’arrive au sommet du meuble d’où je suis descendue quelques instants plus tôt. Vêtue d’une magnifique robe en satin, je me rends compte de la vue que j’offre tout à coup à ma victime.

  • Vas-y reluque bien ma petite culotte, ça sera sans doute la dernière fois que tu pourras le faire. Ha ! ha ! ha !

La peluche n’ose pas esquisser le moindre mouvement, la ficelle à sa gorge commence à croller sous l’humidité de ses larmes d’ours trouillard.

  • Des larmes ? Tu n’es pas une fillette, reprends-toi, nous n’avons pas fini de jouer ! Et arrête de renifler, c’est dégoûtant !

Je me demande si ces gouttes salées ont le même goût que celles de ma maman. Puis, je pense à ce que je vais lui faire et me questionne :

« Quand je lui découperai sa truffe en laine et que je lui arracherai ses yeux de verre, saura-t-il encore sangloter ? Sang glotter ? Sang, du sang, il n’en a même pas ! »

La sonnette de la maison retentit brutalement, un cri dans le jour qui n’est pas encore levé. Une voix s’élève juste au-dessus de la fenêtre. Je regarde aussitôt par la vitre. Ces pieds, ces jambes, cette voix ! Je les reconnaitrais entre toutes !

« Maman ! »

J’abandonne mon plan de torture, glisse sur le pied de la table et atterris le derrière sur la tête du nounours. C’est un petit veinard celui-là !

Maman est là, elle est revenue me chercher.

Plus jamais, je ne lui permettrai de m’abandonner !

Plus jamais !

Jamais ! »

Rêves, signes et autres coïncidences (2)

Deuxième partie consacrée aux rêves, aux signes et autres autres coïncidences…

Souvenez-vous, je vous parlais il y a peu de la fanfiction, eh bien, croyez-le ou pas, l’univers entier fait tout pour que je rentre dans ce nouveau milieu littéraire ! Le lendemain où je programmais l’article sur la fanfiction, je découvrais sur facebook un atelier d’écriture – gratuit – dans ma région : Réinventez vos fictions fantastiques préférées !! Il y a 6 ateliers et les thématiques de 3 me parlent énormément ! Je me suis inscrite pour 2 ateliers (peut-être même 3) et cela commencera au mois de mars.

Et le lendemain de ce jour, donc le surlendemain de mon article, paf, encore un signe qui m’oblige à aller voir de plus près ce qu’est ce Mooc « Il était une fois la littérature jeunesse« . Et que lis-je dans le programme de cette formation gratuite on-line ? Dans le 6ème et dernier module ?

Module 6 : Les fictions hors du livre

  • Introduction : le continent de la sphère de grande diffusion. Comment l’approcher autrement que par l’économique
  • Univers fictionnel vs. récit
  • Définition d’une fanfiction : reprise d’un univers existant et narration de nouvelles aventures
  • Objets et produits dérivés

Bon, eh bien ! Vous vous en doutez… je me suis inscrite à ce Mooc qui débutera dans 1 mois, le 03/03 !

Je pense donc que le mois de mars 2017 sera pour moi un très bon mois. Il ne peut en être autrement… vous n’êtes pas d’accord ?  :-)