Où trouver l’inspiration pour écrire ?

Fiston, 8 ans, a la bonne idée de présenter mon petit livre « Faire pousser des oiseaux » en classe. Il est adorable (mon fils, hein, mais mon livre aussi hihi)

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J’en profite pour le relire entièrement, pour mieux « coller » la suite que je corrige (oui oui, ça ne fait que 4 ou 5 pages à l’ordinateur et il me faut des jours pour corriger, je n’ai pas l’habitude de me relire, comme vous le savez maintenant:-)  ) et que je pourrai bientôt vous proposer en téléchargement libre et lecture complète sur Atramenta : la clé du bonheur. (avec une superbe couverture imaginée par ma maman grâce à son talent et à celui de La Ninette qui a illustré Faire pousser des oiseaux)

A relire mon livre, écrit depuis un atelier d’écriture avec Evelyne Wilwerth en 2011-2012, je suis étonnée de lire certains passages, mais où est-ce que j’ai bien pu trouver l’inspiration ?

Le thème était « tout un bazar », avec bien sûr, à chaque rencontre avec Evelyne, une contrainte à respecter pour pouvoir poursuivre l’écriture de notre nouvelle. C’est grâce à elle, grâce à ces rencontres, à ces contraintes que mon histoire tient la route, qu’il y a un fil rouge, qu’il y a des onomatopées, des retournements de situations, etc.

Dans les coulisses de l’histoire :

  • La relation difficile, conflictuelle mais néanmoins d’amitié qui se tisse entre la fée et son voisin = l’entente entre mes enfants
  • le surnom du voisin en Monsieur Boudin = vient de ma fille âgée de 6 ans qui ne cessait de bouder quand on le lui faisait une remarque
  • le titre et le fond de l’histoire = un article paru sur le blog d’Emma (clic) où l’on voyait son petit-fils planter une plume pour… faire pousser des oiseaux :-)
  • Iris qui a peur du coin noir où se cache Mr Boudin = une de mes peurs d’enfance
  • Les petites phrases qu’Iris chantonne quand elle est gaie et qu’elle plante ses plumes = inspiré par Carla Bianca, la petite chouette d’un livre de la série « Bientôt je lis, avec Marlène Jobert »
  • Le fait que Mr Boudin devient tout petit et plus clair quand on fait attention à lui = inspiré par le livre « Les dragons ça n’existe pas », de Jack Kent
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  • Les lierres qui n’arrêtent pas de dire des mots gentils à Mr Boudin = inspiré par la fable « Maître Corbeau » de La Fontaine
  • Les graines de gros mots plantés par Mr Boudin = inspiré par « La ballade de Cornebique », de Jean-Claude Mourlevat
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  • La réplique : « Aujourd’hui, je mangerais bien un soleil », est tiré du livre pour enfant « Je mangerais bien un enfant », de Dorothée de Monfreid
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Bon, si je comprends bien, je devrais relire des petits albums illustrés pour enfants si je veux que la suite de cette histoire soit aussi chouette que la première ;-)

Depuis cette année scolaire, septembre 2015, mes enfants lisent tout seul le soir. Mais parfois, je lis encore pour eux, avec eux. Mais ce ne sont plus des albums car ils veulent de plus grandes histoires…

Inspiration ? tu as compris ? tu dois te débrouiller pour trouver d’autres idées, ailleurs !

Couverture Faire pousser des oiseaux

On se rapproche du but ! Voici la superbe couverture concoctée par IzaCat. Je l’adore !! Petite précision : si la couverture est en couleurs, les illustrations à l’intérieur sont en noir et blanc…

couverture faire pousser des oiseaux blog

  Merci Isabelle  !

Fleur_bisous

Et bien sûr, cette histoire n’aurait sans doute jamais vu le jour sans l’image d’Emma, ma source d’inspiration, ni sans Evelyne Wilwerth, auteur et animatrice d’atelier qui m’a donné la contrainte de cette histoire : bizarre ce bazar.

Le lac des souhaits

Texte écrit à l’occasion de mon 1er stage d’écriture pour la jeunesse (avril 2008). Moment magique, car c’est grâce à ce stage que depuis j’écris principalement pour les enfants, merci Evelyne :-)

Le lac des souhaits

 Dans la forêt voisine, vit un petit oiseau extraordinaire. Il s’appelle Sylvain. C’est un oiseau de la taille d’un pigeon mais au plumage flamboyant de roux et de jaune. Il a toute l’élégance d’une hirondelle et il est aussi souple qu’une mésange. Très attentif à son plumage et à sa réputation, c’est le plus grand séducteur de la forêt. Sylvain est un animal très dynamique. Il ne peut s’empêcher de marcher ou de sautiller à tout moment de la journée. Et quand, enfin, il prend le temps de s’arrêter, sa longue queue, elle, continue de bouger. Hélas, il a un gros problème. Livré à lui-même depuis son enfance, il n’a jamais apprit à voler !

 – Si seulement je pouvais trouver le mode d’emploi, cela m’éviterait bien des misères, se répétait-t-il, sans cesse.

 En vain, il ne trouve décidément pas la technique pour décoller. Têtu, il essaye une nouvelle fois mais sans succès. Epuisé par cette dernière tentative, il glisse de son perchoir et chute assez maladroitement. Il se fait très mal à la tête. Depuis ce moment, allez savoir pourquoi, il se prend pour un chat !

 Quelques jours passent.

 Sylvain décide d’aller se promener. Enthousiaste par cette belle journée, il s’aventure dans le bois sans se soucier de sa destination. Il ne se rend même pas compte qu’il quitte son territoire. Ses petites pattes le conduisent directement près de la cabane du chasseur ! Jamais il n’a été aussi loin. Affamé après cette longue marche, il ne pense à rien d’autre qu’à se frotter aux jambes de l’homme pour lui demander à manger!

(La chute qu’il a faite la semaine dernière lui a vraiment fait perdre la tête.)

Quand un filet de capture se dresse au-dessus de l’épaisse chevelure, Sylvain prend conscience de son erreur. Sans plus attendre un instant, il s’enfuit. Il court aussi vite qu’il le peut, sans jamais regarder derrière lui.  Il ne sait pas où il va. Peu lui importe l’endroit, pourvu qu’il s’éloigne de la forêt. Soudain, il s’arrête, net. Devant lui, un immense lac à perte de vue. Il se retrouve complètement coincé, pris au piège entre le chasseur et cette étendue d’eau.

– Le … Le Lac des Souhaits! Jamais un chat n’a réussi à le traverser, dit-il, paniqué.

Pendant qu’il contemple son reflet dans l’eau, il ne prête pas attention aux pas du chasseur qui se rapprochent dangereusement de lui.

(Tu te souviens, Sylvain est un magnifique oiseau qui se prend pour un chat depuis qu’il s’est cogné la tête)

L’image que Sylvain voit de lui le laisse perplexe : il a l’impression de ne pas se reconnaître.

– Mais ma queue est toute petite! Qu’est ce que c’est que cette histoire ? Et puis mes oreilles, où sont-elles ? Et mes moustaches, où se cachent-elles ?

Tout à coup, alors qu’il est absorbé dans sa contemplation, le ciel s’assombrit et le vent se lève.

Un éclair déchire l’horizon.

– Je suis perdu, pense-t-il, les pattes tremblantes et le regard affolé.

– J’espère que ce qu’on dit est vrai : qu’un chat a neuf vies ! Oh, si seulement ce lac pouvait aussi exaucer mes souhaits….

A ces mots, l’orage éclate et le bruit du tonnerre, pareil à un coup de fusil, lui fait retrouver ses instincts. D’un geste vif, il ouvre ses ailes, et, pour la première fois de sa vie, s’envole.

Il n’en revient pas. Comme par magie, le fait d’ouvrir ses ailes lui fait retrouver son identité.

– Je suis un oiseau! Un merveilleux oiseau. Je suis libre. Je vole !

Soudain, il ralentit. Tout en bas, du l’autre côté du lac, il voit un rassemblement et entends une dispute éclater. Il croit reconnaître la jeune femelle qui se fait gronder. Il a rêvé d’elle quelques nuits auparavant.

– Je croyais qu’elle n’existait que dans mes rêves, dit-il.

A l’entrée de la forêt, au bord du lac, une jeune femelle héron sanglote. L’oiseau est condamné à quitter le territoire car il est différent. Toute blanche, Lisa ne peut plus rester dans la famille car elle fait peur aux poissons et est incapable de s’adapter à son handicap. Sylvain suit son instinct. Dans son rêve cet échassier lui sauve la vie. Il doit écouter son coeur. Sans penser à ce qui pourrait lui arriver, il descend en vitesse et atterrit juste devant Lisa. Subitement, il se sent tout petit face à l’immensité du père. Le héron devient rouge de colère. Personne n’a jamais osé le défier. De ses longues et fines pattes, le grand héron s’avance vers Sylvain d’un pas menaçant. Le petit oiseau doit pencher sa tête pour voir son interlocuteur et monte à reculons sur une grosse branche qui se trouve juste derrière lui.

– Ah, je me sens un peu moins ridicule, à présent, dit-il en plaisantant.

Encore plus furieux de ce petit manège, le père se redresse pour paraître encore plus imposant. Il gonfle ses plumes et étire son cou. L’oeil fixe, il dirige son bec en direction du tout petit oiseau et s’apprête à le transpercer. Tout à coup, Sylvain qui avait anticipé l’attaque, bondit et fonce pile entre les deux pattes du grand échassier. L’immense oiseau complètement pris au dépourvu, enfonce son poignard dans l’écorce et y reste planté. Sylvain réagit immédiatement et lui assène un terrible coup de patte aux fesses!

Ce qui fait rire aux éclats Lisa, la jeune héron. Elle en rigole tellement qu’elle devient toute rouge aux joues !

Sylvain prend la main de Lisa. Les pattes dans le lac, il lui demande de faire un voeu et lui promet que celui-ci va se réaliser.

– Que les couleurs de l’arc-en-ciel deviennent miennes !