Le reflet du ciel ou des arbres dans une vitre, est un véritable danger mortel pour les oiseaux.
Fenêtres d’habitation, d’immeubles, de bâtiments commerciaux, de serres, d’entrées d’hôpital, etc. L’oiseau en vol croit que le paysage se poursuit et fonce sur la vitre. S’il se prend la fenêtre de face, une « chance » sur deux pour qu’il y reste, fracture du crâne, cou cassé, hémorragie intracrânienne, invisible, c’est la mort. S’il ne meurt pas dans les deux ou trois heures, il a une chance de s’en sortir. Sauf si l’hémorragie est faible, il mettra plus de temps à succomber.
Certains s’en sortent. Si le choc n’est pas trop violent, si l’oiseau s’est pris la fenêtre de côté. Comme « ma » tourterelle, choc décrit dans un article hier.
Hier soir, ma fille, étudiante, m’envoie un message, une capture d’écran d’un message posté sur un groupe FB, d’une autre étudiante à Liège. Un oiseau s’est probablement cogné contre une vitre de la maison, il a été retrouvé groggy au sol, « au pied » de la fenêtre. Il a été mis en sécurité, dans une boîte, au calme et à l’ombre.
C’est un étourneau sansonnet adulte. Vous savez, ces oiseaux qui se rassemblent par centaines et qui font de jolis « dessins » quand ils volent en groupe dans le ciel.

Hier soir, la Belgique a connu des orages violents. Je ne pouvais pas aller chercher l’oiseau avec cette météo. Et le relâcher par ces intempéries était risqué après le choc.
Après avoir donné les consignes en cas de traumatisme pareil, il est décidé de laisser l’oiseau dans sa boîte, à l’abri de la pluie violente et des chats, toute la soirée. Vu que l’étudiante va se coucher tard et que moi, c’est tout l’inverse, je lui propose de m’envoyer un message la nuit pour me dire si je dois venir chercher l’oiseau pour aller le déposer dans un Creaves (centre de revalidation pour animaux vivants à l’état sauvage) le lendemain.
À 5h du matin, ce mercredi, je lis un message de l’étudiante (posté à 1h40 😅) : l’oiseau semble blessé à une aile et il ne s’envole pas. J’avais décidé, hier soir, d’aller le chercher en allant au travail puis de le déposer au Creaves sur les coups de midi. Au lieu de ça, j’ai pris ma douche et j’ai préparé le nécessaire pour aller récupérer l’infortuné et le déposer dès potron-minet au refuge.
L’oiseau avait été déposé en lieu sûr, dans une boxe à l’extérieur, bien à l’abri et accessible facilement pour moi, petite souris. Sans réveiller les habitants de la maison, j’ai récupéré l’étourneau et trente minutes plus tard, une bénévole du Creaves de Theux le réceptionnait dès mon arrivée, à 6h55 !
L’oiseau était encore vivant, près de douze heures après le choc. Il criait et rouspètait à la manipulation, transfert de boîte. Mais il ne tenait plus sa tête droite ni ne tenait pas fermement sur ses pattes. Ses deux ailes s’ouvraient et il peinait à les refermer. Son cou était rejeté en arrière, comme s’il avait les vertèbres cervicales brisées qui ne pouvaient plus soutenir sa tête. Néanmoins, entre les mains de la bénévole, il arrivait à la redresser de temps en temps.
Je ne sais pas s’il leur sera possible de le remettre sur pattes et de le soigner afin qu’il n’ait plus aucune séquelle. Sans cela, il ne sera pas relâché.
Pour éviter ces chocs contre des vitres, il suffit de mettre soit des rideaux, soit des autocollants. C’est uniquement pour casser le reflet de la nature et « matérialiser » la fenêtre invisible. Pour la rendre visible, tout simplement.
S’ils ont le temps, cet hôpital pour animaux sauvages m’informera de la suite. En effet, en pleine grosse saison, ils ont des centaines d’animaux à nourrir, à soigner, à s’occuper.
Une photo et petit poème de moi dans cet article de juin 2020 !







