3 mots et abracadabra, une histoire arriva ! Explications.

Voici mon texte et mes 3 mots choisis au hasard de ce qui me « parlait » le plus au moment où j’ai décidé de jouer à mon jeu :-)

Je ne vous mets pas toute l’histoire, car elle n’est pas encore finie et elle a déjà trois pages sur libre office !

Comment est-ce que j’écris et comment les idées me viennent-elles ?

Mardi après-midi, j’ai choisi les mots : couleur, bottes et lapin. J’ai entouré ces mots dans ma liste. Le soir, j’ai commencé par écrire dans mon carnet ces trois mots et j’ai essayé d’en faire une phrase, un titre, bref quelque chose de « cohérent ». Cela m’a donné :

Les bottes du lapin coloré.
Les bottes de couleur du lapin.
Bottes perdues / décolorées.
Lapin a perdu ses couleurs, il les cherchent dans des/ses bottes.
Bottes magiques/couleurs = actions/lapin cherche ces bottes uniques.

Puis j’ai écrit ce qui me passait par la tête avec l’une de ces combinaisons :

Un lapin est devenu blanc de frayeur, il a entendu dire que des bottes spéciales pouvaient lui redonner ses couleurs = quête.
Pâle comme la mort, le père lapin ne peut compter que sur son fils cadet pour espérer retrouver ses/des couleurs et en même temps recouvrer une santé de fer.
Ce ne sera pas facile pour le petit lapin.

Puis, la vie de maman et d’épouse m’a absorbé… ce n’est qu’au moment de me coucher que j’ai eu d’autres idées que j’ai notées dans mon smartphone.
Le mercredi matin, je retranscrivais à la main les notes du téléphone dans mon carnet.

J’avais noté qui était le héros. Sa quêtes. Ses péripéties. Son ennemi. Son ami. Ses difficultés. Un objet magique ou une aide magique.

–> J’avais mon idée, mon histoire, mon fil rouge.

Avant de partir pour conduire mes enfants à l’école, je décide de prendre mes notes, mon ordinateur et mon téléphone pour aller petit-déjeuner dans un café, avant de faire les courses. No comment sur le contenu hyper-sucré que je me suis enfilée ha ! ha!

petit dejeuner inspirant

J’étais prête, motivée, j’avais des idées, je voulais vite les écrire et faire naître un début d’histoire. La voici… en partie  :-)

3 mots tirés de mes contes « souvenirs »

couleur – bottes – lapin

Il était une fois un lapin. Un papa lapin. Un père lapin tout ce qu’il y a de plus normal. Il avait treize enfants. Treize enfants nés le même jour ! Pas exceptionnel chez cette espèce animale, mais quand même remarquable, car les treize étaient en pleine santé. Tous, sauf un. Le troisième des garçons. Il était presque au milieu de toute la fratrie : le septième. Il n’était pas malade, mais il ne grandissait pas beaucoup, ne prenait que difficilement du poids. Il avait froid en été et chaud en hiver. Il n’aimait pas les jeux qui lui demandait beaucoup d’énergie. Il aimait les activités calmes, surtout celles-ci se passaient non loin de sa maman.

La vie n’était pas tous les jours un long fleuve tranquille. Treize marmots à nourrir, dont il faut s’occuper jour et nuit, nuit et jour… ça en fait un sacré boulot. Surtout pour la mère. Mais dans cette famille, le père jouait un rôle important. Il n’aidait pas dans le ménage, il n’aidait pas en cuisine. Non. Il nettoyait et faisait à manger parce qu’il aimait ça ! Tout comme s’occuper de ses enfants. Naturel. Tâches faites avec plaisir et envie.

Un jour, alors que le papa lapin travaillait au jardin, grignotant une rangée de carottes orange pour leur donner la même taille, pour pas qu’il y ait de jaloux chez ses enfants, il vit non loin de leur terrier la silhouette des oreilles du Grand Dévoreur : Maître Renard ! Vite, il recracha ce qu’il avait en bouche et poussa un formidable hurlement pour prévenir sa femme et leurs treize enfants. Quand il ne vit aucun mouvement dans le terrier, il prit peur. Vraiment peur. Très très peur ! Terrorisé à l’idée de perdre ses précieux enfants et sa chère femme, ses grandes et hautes oreilles tombèrent et il perdit toute couleur. Comprenez-moi bien, papa lapin était tout gris. Pas gris souris, mais plutôt bleu-gris. C’est d’ailleurs cette teinte particulière qui avait fait fondre le cœur de sa femme quand ils s’étaient rencontrés pour la première fois dans le champ, non loin de la forêt bleue. Et là, il était devenu tout blanc, pâle comme la mort.

Papa lapin avait une voix de ténor. Vous savez cette voix grave et puissante qui peut s’entendre à des kilomètres à la ronde. Aussi, quand il a crié « au renard », le renard-même eut peur et pris ses quatre pattes à son cou pour s’enfuir en toute hâte.

Devant son terrier, papa lapin priait le dieu des lapins pour que sa femme et aucun de ses enfants ne soient là. Il dut marcher longtemps, tourner plusieurs fois dans son labyrinthe de terrier, pour trouver sa femme et sept de ses enfants dans la dernière cavité de leur terrier adoré ! C’était leur cachette en cas d’alerte. Au moindre danger, au premier cri grave et puissant du papa, ils avaient pour consigne de tout s’y cacher.

Quand papa lapin fit le compte de ses enfants et vit qu’il en manqua six, il tomba dans les pommes.

Quelques instants plus tard, une éternité pour les parents, les six enfants manquant apparurent un à un, sortant de leurs nouvelles cachettes. Inspirés par le conte du loup et des sept chevreaux, ils s’étaient dissimulés l’un derrière l’horloge, l’autre dans une armoire, un troisième dans un pouf riquiqui, une quatrième et cinquième derrière la porte de la cuisine et le dernier s’était accroché au lustre qui pendait au plafond et qui tanguait encore quand il avait bondi à terre pour rejoindre ses frères et sœurs.

Heureuse que tout le monde soit saint et sauf, maman lapin gronda gentiment les six petits qui s’étaient – mal – cachés puis embrassa chacun de ses treize enfants.

Malgré l’heureuse fin de cette mésaventure, cela ne rendit pas la couleur à leur papa et époux.

Blanc comme neige, il ne pouvait plus sortir en plein jour sans risquer une insolation. Même la nuit lui était interdit, car clair comme ça, il se ferait vite repérer par le Grand Dévoreur, renard, loup ou chasseur.

Depuis ce jour, papa loup déprima. Il était triste et malheureux comme les pierres.

Son épouse ne pouvait rien pour lui. Il rêvait sans cesse de retrouver sa couleur et de pouvoir sortir au grand jour, prendre l’air frais du matin, patauger les pattes dans une flaque de pluie revigorante, creuser la terre et cueillir les légumes pour toute sa famille.

Le temps passa. Les enfants grandirent. Tous sauf un. Le troisième garçon, le septième arrivé. Il resta plus longtemps près de son papa, car cela lui faisait beaucoup de peine de le voir sans énergie, presque sans vie.

(…) à suivre  (clic)


Bon, au départ, je voulais faire un court texte, et pas spécialement un conte. Oui, mais voilà, je suis plongée dans cet univers jusqu’au cou… c’est venu presque naturellement.

Les ingrédients pour faire un conte :

  • une situation initiale
  • un imprévu, une rupture
  • une quête, un but à atteindre
  • des péripéties
  • situation finale en lien avec celle de départ bien sûr

Les personnages et matériel pour un conte

  • un héros
  • un ami du héros qui va l’aider
  • un méchant
  • un objet magique (ou pas, tout dépend du style du conte)

Ce n’est pas que ça, il faut plusieurs autres petites choses, mais en gros, si vous avez déjà tout ça, votre histoire peut rentrer dans le thème du conte.