Cauchemar en boucle

Je sais que je rêve.

Cauchemar de fatigue. Non-dits nauséeux. Sensation dérangeante.

Je sais que je rêve.

Des images dégueulasses, puisées dans la source de la veille. Décalage, virage, étranges visages non identifiés. Inconnus familiers.

Je sais que je rêve.

Impossibilité d’en sortir. Cercle vicieux. Boucle répétitive. Prisonnière des mots, des maux, d’émotions aiguës, non désirés. Ne pas vouloir continuer, ne pas regarder, ne pas entendre. Ne rien maitriser.

Je sais que je rêve.

Ouvrir les yeux un instant. Reprendre un souffle. Un espoir. Vouloir l’air du présent réel. Y croire. Vraiment, le penser, le rêver. Envie d’une autre suite. Revenir à la vie. Fuir ce délire. Et puis… y replonger.

Je sais que je rêve.

Comme une force obscure. Comme une fièvre qui revient. Halluciner. Pleurer. Crier…

dans un autre univers. Se réveiller en sueurs. Perdue. Paumée. Déséquilibrée. Désaxée. Perturbée.

Je sais que je rêve.

Essayer de comprendre. De décortiquer. D’expliquer. De chercher. De savoir, mais ne pas avoir toutes les réponses. Un flou. Un brouillard. Une brume épaisse de questions pour un nouveau plongeon.

Je sais que je rêve.

Me noyer d’effroi. Suffoquer de terreur. Craindre l’électrocution. Un incendie. Une inondation. Les souvenirs s’emmêlent. Voyage onirique absurde. Personnages impalpables.  Entourage inimaginable.

Je sais que je rêve.

Revenir à la réalité. Le désirer. Oui, très fort le vouloir. À en prier. À en chialer. À en supplier le maître des songes tordus.

Libérée. Enfin les paupières se lèvent. La clarté du jour. La phobie d’être en retard. Réfléchir à une excuse. Bousculer mes habitudes. Me presser. Me hâter. Bousculer mon amoureux. Le voir joyeux. Remarquer une différence. Et puis une autre. Et encore une autre. Bizarreries. Étrangetés répétitives.

Râler. Rouspéter. Pour rien. Pour un rêve. Un cauchemar indéfini. Infini. Infini. Infini.

Je ne savais pas que le rêve était encore là.

Sortez-moi de là.

Vite. Vite. Trop vite. Vertiges. Bateau. Carrousel. Ça tourne. Ça tournoie tout autour de moi. Mais libre. Libre et vivante. Ici et maintenant.

Il fait noir. Il fait sombre. Il fait nuit. Il est 5h.

Tout est normal.

Temps indéterminé. Heure non précisée. Voyage écœurant. Bouleversant. Hallucinant. Terrifiant.

Enfin. Enfin, c’est la fin. La vraie fin. La réelle. Celle que je peux toucher du bout de mon clavier tactile.

J’ai fini de rêver.  Fini de cauchemarder. Fini d’inventer ces histoires de somnambule. Imaginaires. Fausses. Abracadabrantes. Débiles.

Je savais que je rêvais.

Reste à l’écrire. À les écrire.  Ces images. Ces lubies. Ces folies. Pas pour les faire revivre. Non. Pour les vider de leur substance. Pour les coucher sur papier. Noir sur blanc. Les extérioriser pour ne plus en avoir peur. Les faire vivre autrement. Différemment. Sans les nommer. Sans les préciser. Sans leur donner une identité.

Et puis, après, seulement après, les oraliser. En silence d’abord. En lecture privée. Rien que pour moi. Dans un souffle. En chuchotant. En grognant. Les lire, les relire, les dire, les redire. Les raturer. Les écraser. Les effacer.

Quand elles ne sont plus rien, qu’elles n’ont plus silhouette, plus de couleur, plus d’odeur, plus de peur, plus de son, plus de sang, plus de vent… alors seulement, je peux leur rendre la pareille. Je peux les dactylographier, sans reproche. Sans émotion. Sans sentiment. Je copie simplement. Une dernière lecture. Une première réécriture.

Elles connaitront une autre fin. Sans un arrière-goût d’amertume, sans acidité, sans fumée. Juste les publier. Pour les épier. Les guetter. Les espionner. Les pister. Les filer.

Pour qu’elles ne connaissent aucun répit. Qu’elles n’aient plus de souffle. Plus de vie trépidante. Juste une curiosité. Une histoire. Un délire passager. Trois fois rien. Trois fois rien pour vous. Trois fois rien pour moi. Pour mieux oublier. Pour en rigoler. Passer à autre chose.

Inviter à partager. Inviter à tourner la page. Inviter à remercier.

Je savais que je rêvais.

Une nuit de mensonge

Je suis là et ailleurs.
Assise sur une chaise. En cercle. Avec d’autres personnes. En connaitre certaines. Ne pas me sentir à l’aise, mais ne rien dire. Effet de déjà vu. Mal dans ma peau, je me raccroche à ses visages familiers. Pour ne pas pleurer. Pour ne pas m’inquiéter.
Être là et ailleurs.
Parler dans un atelier. S’exprimer. Par de faux semblants. Ne pas tout dire. Ne pas blesser. Se souvenir d’un passé. Se rappeler d’avoir aimé cet instant. Le passé est dépassé. Le présent compte-t’il vraiment davantage ?
Un cadeau. Un poison ? Manipuler pour mieux éviter ?
Être ici et ailleurs.
Voir l’être aimé quitter le cercle. Discrètement. Un trou. Une chaise vide. Ni vu ni connu. Le cercle n’est plus parfait, il est laid. Délai passé. Se sentir dépassée.
Sortir à mon tour. Pour le suivre. L’entendre vomir. Porter la main à ma bouche. Calmer mon estomac. Le remettre à l’endroit.
Ici.
Ailleurs.
S’inquiéter pour l’être aimé. Mais ne pas le montrer. Cacher. Dissimuler. Simuler.
Mentir et souffrir. Courir et haïr pour ne pas mourir. Aimer et vivre.
Changer. Partir. Fuir. Déménager.
Encore ? Rien que d’y penser, avoir la nausée. Répétition d’un moment. Aucune excitation à cet instant. En être malade. À s’en rendre malade. Lui non plus ne veut pas rester là. Remettre ses tripes pour s’en remettre au destin. Changer de vie, changer de main. Pour de meilleurs lendemains. Pour un avenir incertain.
Être ici et ailleurs.
Dans mon lit, dans un rêve.
Faire mes bagages, vivre intensément, courir, nager, respire sous l’eau. Tout est faux. Mensonges et manipulations de mon cerveau. N’y voir que du feu. Boire la tasse. S’épuiser. Se lasser. Souffler et soupirer.
Des petits bouts de vérité. Tout est mélangé.
Me sentir perdue tout en reconnaissant des bribes d’une vie passée. Me sens dépassée. Fatiguée.
Ici.
Ailleurs.
Me réveiller. Et respirer. Enfin. Rêve et illusion. Avoir du mal à émerger.  À revenir dans la réalité.  Dans ma réalité. Ouvrir les yeux. Les frotter. Bâiller. Et surtout, respirer. Atterrir dans cette nouvelle vie, ce nouveau jour naissant, dans la nuit. M’asseoir sur le bord du lit et hésiter. Me sentir déconnectée. Être ici vraiment mais encore ailleurs. Dans les nuages. Dans un brouillard.
Soupirer. Expirer. Se forcer à sortir de lit. À sortir d’ici. Crever le rêve, l’espoir, le désespoir. Y croire.
Se détendre. Lever la tête. Grande inspiration et sourire à l’aube encore endormie.
M’activer pour chasser des images qui collent encore à mes rétines ensommeillées, signe d’une nuit agitée. De quelques secondes d’hésitation, le temps d’un rêve, le temps d’un mensonge, d’une manipulation. Manifestation de mon inconscience chamboulée. Résoudre ses cogitations de la journée sur l’oreiller de la nuit. Une idée. Une envie. Un désir inasouvi.
Être ici et maintenant.
Me lever gentiment. Calmement. Doucement. Et oublier les rêves, les mensonges et les manipulations de mes réflexions qui n’ont pas abouti dans cette étrange vie de la nuit.

La nuit.
L’ennui.
La vie.
Inouïe.



Un texte sur un rêve, sur les traces d’un rêve. Des images éphémères aux couleurs oubliées. Des émotions et des sentiments encore présents. Dérangeants. Réveil lent, pénible et difficile.

Après mon texte « Deux petits chats-d’orage« , comme une envie de continuer à m’exprimer, à libérer les mots qui viennent à moi quand je ne les y attends pas.

Écrire ses rêves

Cela m’arrive de temps en temps de me réveiller en sursaut, suite à un mauvais rêve. Alors je l’écris. Toutes les images sont encore fraîches au saut du lit.

Voici mon dernier rêve. Ce sont souvent ceux du petit matin, en fin de nuit, dont je me souviens.


Angie, Max et moi on revient à pieds d’une balade, mais je prends le mauvais chemin (opposé pour rentrer à la maison). On est fatigués.
Max est petit, 6 ou 7 ans et étrangement cela ne lui dérange pas de marcher, contrairement à sa sœur ou à moi-même qui en ai marre de ne pas avoir le sens de l’orientation.

Je téléphone à Emmanuel pour lui demander de venir nous chercher en voiture au lieu dit « la gorge du diable ».  Au moment où il sort sa voiture coincée sous le tunnel où il s’était garé (une longue voiture blanche toute cabossée de partout), je vois un peu plus loin, sur la petite route au bord de l’eau, un camion en difficulté. Le camion, conduit par un jeune homme, veut éviter la tige d’une remorque qui s’est détachée, il fait marche arrière mais perd le contrôle de son camion et n’a plus de freins. Je le vois qu’il glisse, l’arrière du camion (un camion avec du gazoil, essence pour voitures) dans l’eau. La femme qui l’accompagne ne peut pas l’aider, elle vient d’attacher sa ceinture de sécurité et n’arrive pas à se libérer.
Je sors de la voiture d’Emmanuel et cours pour essayer d’aider le chauffeur, mais j’arrive trop tard et je ne vois que ses mains qui sortent du camion et qui me demandent de l’aider. Il coule à pic.
Là, alors que je prends déjà mon téléphone pour appeler les secours, un monsieur marche sur la glace, juste derrière l’endroit où le camion a été englouti. Cet homme barbu ne fait que quelques pas puis disparait comme par magie.

J’ai les secours au téléphone. Ils vont vite venir. Ils connaissent l’endroit que je leur décrit, car je ne connais pas l’adresse exacte.

Une foule de petits curieux s’est formée à l’endroit où j’étais restée, impuissante.

Un pompier m’appelle pour me demander quelques infos sur moi et je dois écrire sur une enveloppe mon adresse email. Mais le bic ne fonctionne pas bien et je n’arrive pas à écrire l’entièreté de mon email.
Et je pleure, je pleure pour ce chauffeur que je n’ai pas pu aider et je pleure je pleure pour cette femme. Tous les deux sont sûrement morts à l’heure qu’il est. J’ai pu toucher les mains du chauffeur mais je n’ai rien pu faire. Je n’ai pas osé plonger dans l’eau gelée par crainte d’être morte frigorifiée ou aspirée par le camion…

Je me réveille en sursaut et en transpiration.

Écrire un texte d’après un rêve

Pour trouver l’inspiration d’écrire, tout est bon ! Des jeux d’écriture, des ateliers d’écriture, des rencontres, des lectures, des images, photos, films à la TV… et… des rêves.

Tout d’abord, pour se souvenir de ses rêves, c’est « facile » diraient certains. J’ajouterais que c’est facile si on s’entraîne. Il n’est pas donné à tout le monde de se réveiller (à l’heure ou avant l’heure prévue) et de se souvenir immédiatement d’un ou de plusieurs rêves. Pour ce faire, il existe plusieurs méthodes, à vous de trouver la vôtre :-)

  • laisser un carnet près de son lit pour y noter les images qui flottent encore dans notre mémoire juste au réveil, avant de poser un pied à terre
  • avant de s’endormir, se répéter : « au réveil, je me souviendrai d’un rêve, au réveil, je me souviendrai d’un rêve »
  • programmer un réveil (là aussi, au choix : votre téléphone, un vrai réveil sans ondes, votre animal de compagnie peut le faire tout à fait naturellement, mais peut-être pas à la bonne heure). Il est reconnu que c’est quand on se réveille que les images sont les plus fraîche
  • s’entraîner à décrire, raconter ses rêves oralement, dès le réveil
  • moins gai et pas très bon pour la santé, s’empiffrer de nourriture – de préférence lourde à digérer – juste avant de dormir. Vous aurez peut-être du mal à vous endormir, mais la (l’in)digestion est propice à de rêves riches en images angoissantes, stressantes, effrayantes. On les appelles d’ailleurs des cauchemars !

Il y a sans doute d’autres méthodes, mais je connais celles-ci et le réveil provoqué (souvent par l’un de mes chats), la prise de note rapide au réveil ou en allant faire pipi, je me répète dans ma tête mon rêve, et l’indigestion sont pour moi d’excellents moyens de me souvenir de mes rêves.


La grenouille volante

Lisez bien ce qui suit, je vais vous raconter une histoire d’après un rêve. Vous remarquerez tous les détails de la vraie vie qui se sont glissés dans mon rêve, dans mon histoire.

Cette nuit donc. Il devait être entre 1h30 et 2h du matin. Le sapin avec ses lumières, ses guirlandes et ses boules non cassantes, venait d’être monté la veille par les enfants. Par expérience de l’année dernière, on a « dénudé » notre sapin artificiel afin que les branches les plus basses ne puissent être la source à une grimpette facile. Et j’ai mis des « pièges » (livres et objets divers mis n’importe comment) sur le meuble qui se trouve à proximité des branches les plus hautes. On essaye de penser à tout.

Deux heures du matin, pour les connaisseurs de chats, savent que c’est l’heure où nos amis félins se réveillent. Nos animaux de compagnie ont gardé en eux le rythme d’éveil nocturne… à notre grand désespoir. Cela est surtout vrai pour les chatons et les jeunes chats. Vers 4-5 ans, ils mûrissent et apprennent que dormir toute la nuit en même temps que leurs amis humains, c’est mieux pour tout le monde (moins de stress, moins de fâcherie, moins de rouspétances…)

Et cela n’a pas manqué chez nous… du bruit suspect au salon m’a réveillé. Avec un endormissement rapide et un réveil facile couplée à un stress post-traumatique d’un cambriolage en pleine nuit, mon ouïe pourtant défectueuse est toujours sur le qui-vive.

Et la grenouille volante, que je croyais blessée, a sauté pour se sauver de mes mains curieuses. Cette grenouille, toute petite et de couleur verte me semblait effectivement avoir une plaie à sa cuisse arrière droite. Je la voyais bien, elle était à portée de mon regard et de mes mains. Le batracien était posée sur une branche d’arbre, sur un sapin pour être plus précis. Je me faisais la réflexion qu’une aiguille du sapin pouvait rentrer dans sa blessure et lui faire terriblement mal. Ma passion pour les animaux et ma tristesse de les voir blessés, abandonnés, malades m’a immédiatement fait réagir. Prudemment, j’ai tendu mes deux mains en coupole pour prendre la petite bestiole. Elle n’était vraiment pas bien grande et devait pouvoir tenir entre mes deux mains jointes. J’ai toujours eu « peur » des grenouilles, par leur saut brusque et par leur peau un peu glissante, dégoulinante, bizarre à toucher. Mais celle-ci, de par sa taille réduite, me faisait moins peur. Je pensais que j’allais l’attraper quand tout à coup, j’ai vu les muscles de ses pattes se gonfler et elle a sauté ! Les branches d’arbres suivants étaient loin. Et puis, tout s’est déroulé comme dans un film au ralenti. Le temps s’est figé. Je ne voyais plus rien autour de moi que cette grenouille volante qui avait les quatre pattes écartées. Je pensais que j’allais voir une peau se tendre comme les ailes des chauves-souris ou comme les écureuils volants. Mais non, je ne voyais rien. Ou alors c’était transparent. Mais je n’entendais plus rien non plus autour de moi. A cet instant précis, il n’y avait que la grenouille et moi. De temps en temps, elle faisait aller ses pattes avant comme quand nous les humains on nage. Elle faisait ce mouvement pour remonter un peu ou descendre. Bref, pour se diriger. Ses pattes avant étaient comme un gouvernail.

C’était un spectacle magique. Je n’ai pas vu où elle a atterrit. Mais je sais qu’elle ne s’est pas écrasée plus bas.

Alors moi, comme je ne la voyais plus, mais que j’espérais qu’elle s’était mise à l’abri pour se soigner, je me suis imaginée qu’elle avait trouvé refuge dans la forêt toute proche. Qu’elle avait sauté de branche en branche tel cet écureuil que je vois parfois près de chez moi. Ce devait être une grenouille acrobate ou arboricole ! Il y a un étang tout près dans la forêt. Peut-être habite-t-elle là ? Sa blessure ne suintait pas autant que ça, je l’ai peut-être surestimée. Sans doute était-ce un souvenir d’une chute ou d’une bagarre ? Ou mieux, peut-être était-ce le souvenir de son dernier accident de proie ? Elle avait été attrapée par le poignard terrible d’un héron amateur de grenouilles, mais futée comme elle était, elle avait réussi à en réchapper de justesse. Et cette blessure à la cuisse en était la preuve.

Pourtant, servir de repas à un héron ou autre prédateur naturel, c’est le cycle de la vie. Mais moi, je préfère les observer vivantes.

Peut-être cette grenouille était-elle un prince ou une princesse ensorcelé.e ? Mais, ça, c’est une autre histoire.

FIN

image de Pixabay

écrire ses rêves

L’on m’a dit que durant le confinement, beaucoup font d’étranges rêves et… s’en souviennent.

Personnellement, je me souviens souvent de mes rêves, mais ne note que ceux qui m’ont particulièrement marqués. Et cela depuis des années.

Se souvenir de ses rêves et les noter est un très bon exercice d’écriture. Même si parfois, les « images » qui nous reviennent en tête n’ont ni queue ni tête, que cela paraît complètement absurde, il est intéressant de savoir que certaines images rêvées ont des significations dans la vraie vie (couleur, personne, objet, etc.). On y croit ou pas. On « écoute » ces signes ou pas. Nous sommes tous libres pour ces interprétations.

Moi, j’y prête attention depuis la jour où j’ai eu trois rêves prémonitoires. Les trois rêves venaient d’une seule nuit. Les trois événements qui se sont réalisés ont été séparés par plusieurs jours. Les événements étaient prévisibles, il n’y a rien eu d’exceptionnel, si ce n’est que l’un d’eux m’a tellement « chamboulé » que je suis allée travailler plus tôt que prévu et que, ce jour-là, si je n’étais pas là à cette heure-là, le magasin dans lequel je travaillais à l’époque n’aurait pas ouvert ses portes !

J’ai fait d’autres rêves prémonitoires (pas beaucoup, mais le plus bouleversant : le décès de mon beau-père, il y a déjà 10 ans !) ou tellement étranges qu’ils m’ont marqué et que j’y ai cherché une « explication ». Ici, je ne vais pas deviner des réponses cachées, car tout ou presque peut s’expliquer par ce que j’ai vu, entendu ou échangé autour de moi.

Fin avril 2020, il y a donc peu de temps, je me suis réveillée avec le cœur qui battait très vite. Je ne sais plus si j’ai été réveillée par un bruit (mon chat qui miaule ou l’autre qui fait tomber des objets dans mon bureau) ou non, toujours est-il que je me souvenais avec précision d’une succession d’images. Était-ce là un seul rêve ou plusieurs mélangés ou vécus les uns derrière les autres, je l’ignore. Mais dès le réveil, la première chose que j’ai fait, c’est de noter toutes ces images telles qu’elles me venaient en mémoire.

Les voici : Rêves du 28 avril 2020

Je suis dans une maison. Celle de mes beaux-parents, à Liège ! Je me réveille, avec mon compagnon, dans le lit de mes beaux-parents. Ceux-ci sont partis en vacances. Dans les oreillers, il y a plein de jouets. Ces jouets sont là, car ils gardent souvent leurs petits-enfants. Ces jouets me font penser à mon filleul, cela fait longtemps que je ne l’ai plus vu. Je vois son visage, en me remémorant des photos et des vidéos, mais impossible de remettre un nom sur mon filleul ! C’est le premier enfant de ma belle-sœur, né d’un premier mariage. La dernière fois que je l’ai vu, il devait avoir 5 ans, aujourd’hui, il doit en avoir 19 ou 20 ! Sa mère me dit qu’il est dans un kot et qu’il doit encore être aux études à l’heure actuelle. Étrangement, j’ai l’impression d’avoir déjà vécu ce moment, cette scène, je suis un peu spectatrice de ma vie.

Mon compagnon et moi, on se dispute. Je ne sais plus très bien pourquoi, mais cela semble être « pour rien ». Je descends alors à la cuisine et là je vois que j’ai laissé trois feux allumés. Les trois feux que j’ai utilisés hier soir pour faire à manger, je ne les ais pas éteints ! Je m’en veux terriblement, j’ai vérifié que la porte était bien fermée à clé trois fois, mais je n’ai pas vérifié le gaz de la cuisinière ! Tout est très chaud autour (nourriture, objets), mais rien n’a brûlé ni flambé, j’ai eu de la chance. Quand je pense que cela aurait pu être pire ! Je dois vraiment être plus attentive !

Après avoir éteints complètement la cuisinière, j’ouvre la porte vitrée de la cuisine qui donne sur la terrasse pour aérer. Au moment d’ouvrir, je remarque que le chat de notre voisine est chez nous. Je l’invite à sortir et mon chat en profite pour se faufiler entre mes jambes et sortir au jardin. De la terrasse, il saute dans les buissons en bas et va jusqu’au jardin. Il court comme un fou. Au moment où je l’appelle pour qu’il rentre, il m’entend et veut venir à moi, mais quand il passe près du sapin, des lierres déploient leurs tentacules et l’attrape par les pattes arrière. C’est là que je vois un voisin rentrer dans notre jardin avec son berger-allemand. Cet homme aussi bien que son chien sont méchants. Le chien veut croquer mon chat ! Vite je descend au jardin pour aider mon chat qui est prisonnier du lierre. J’ai très peur du voisin et du chien et je ne les regarde pas pour ne pas tomber littéralement de frayeur. Je me concentre sur mon chat. Je passe à côté du voisin, sans un regard pour lui et attrape mon chat. Je coupe le lierre (avec quoi ? Je ne sais plus) et je prends mon chat dans les bras. Je rentre à la maison par la cuisine et dit à mon compagnon de chasser le voisin. Il demande au voisin de partir, mais celui-ci fait la sourde oreille. Mon compagnon n’élève pas la voix et au final, c’est moi qui lui donne l’ordre de quitter notre maison. Je lui crie dessus, je le menace et il finit par s’en aller en souriant et en s’en foutant un peu, car dit-il, « je reviendrai quand la fête sera ouverte, vous ne pourrez pas m’en empêcher ». Il a raison, dans notre jardin, on voit des tentes dressées un peu partout, des tentes blanches, elles sont là pour la fête de quartier, fête annuelle à laquelle on ne peut y échapper et à laquelle on est obligé de participer. Mais moi je n’aime pas les fêtes, je n’aime pas le monde…

Quand la fête commence, je prends mon fils par la main et je dis qu’on va aller un peu prendre l’air un peu plus loin, pour s’éloigner de toute cette foule qu’il n’aime pas non plus. Il y a trop de monde. On s’en va. On marche pieds nus dans un chemin de terre et d’herbe, on dépasse une piscine. Je n’ose pas aller trop loin car je ne connais pas les alentours, mais mon fils me dit qu’il a son gsm et que s’il n’a pas de gps, il peut toujours téléphoner à papa pour lui envoyer des photos de où on est et il pourra nous guider pour retrouver notre chemin. Je suis d’accord avec lui et on avance encore un peu. Je souffle et profite du calme et de la campagne.

Autre rêve ou prolongation de celui-ci ?

Je suis en short, dans le jardin. Je sens quelque chose monter sur mon pied et je vois une araignée, pas très grande, mais de belle taille quand même, longue et non velue. Je n’aime pas ça. Je sais qu’elle est là pour m’aider à ne plus avoir peur des araignées. Je dois la supporter afin que ma terreur s’en aille. Mais elle bouge beaucoup, elle avance de mon pied à mon mollet. Je sens le moindre de ses déplacements et ça me fout une trouille d’enfer ! Elle ne va pas me faire de mal, elle est là pour m’habituer à elle. Mais elle exagère, elle a invité un mâle et à présent, ils sont occupés à faire un nid sur ma jambe et très vite, je me retrouve avec trois araignées sur mon mollet ! Je hurle de terreur. Je demande à mes enfants et à mon compagnon de les enlever, que je me sens mal, que je vais tomber dans les pommes. Mon compagnon en prend une dans sa main, mais il me dit « elle est trop bien sur toi » et il la laisse se glisser à nouveau sur ma jambe nue. Au secours ! Je suis sûre qu’elle m’a mordu, j’ai mal à la jambe. Je m’assieds alors dans le jardin et pose mes deux mollets dans la piscine pour calmer la douleur. Arès un instant, je regarde ma jambe et je découvre un trou. Un énorme trou : un vers de terre est rentré dans mon mollet ! Je peux voir ce qu’il y a dans le trou, mon sang, mes veines, la graisse, etc. Je retire le vers de terre en tirant dessus comme une malade ! Il est solidement attaché, et il est élastique. Je finis par l’avoir, mais en deux morceaux, il s’est coupé en deux. Heureusement, je fini par avoir les deux bouts. Je les montre à mon compagnon et à ma fille. Ceux-ci haussent les épaules comme si c’était normal ou sans importance. Je suis étonnée (mais je n’ai plus mal) de voir sortir de l’eau de piscine par le trou de mon mollet. Je plonge ma jambe plusieurs fois dans la piscine et la redresse pour voir l’eau s’écouler du trou. Je suis fascinée par toute l’eau qui sort de ma jambe.

J’ai donc rêvé beaucoup de ma famille et belle-famille. Mais dans mon rêve, les lieux n’étaient pas les mêmes, les personnes non plus, ni les âges. Mon compagnon, mes enfants, le chat de la voisine et l’un de mes chats étaient tels qu’ils le sont aujourd’hui, mais mon filleul, ma belle-sœur avaient un autre visage, un autre âge et surtout elle a, pour de vrai, deux enfants et est toujours marié avec le père de ceux-ci.
L’araignée qui se transforme en vers-de-terre c’est la faute à X-Files et à Fox Mulder (rires), nous avions regardé un épisode de ce feuilleton le soir avec les enfants, et il y avait une étrange créature mi-vers, mi-humain qui mordait et tuait les gens et dans lesquelles il pondait ! Le héros de la série a coupé en deux la créature grâce à une plaque métallique qui fermait un égout.
Le voisin avec son chien méchant n’existe pas ou à peine. J’ai bien été « traumatisée » par des bergers belge « fous » (consanguins et sauvages) qui grognaient, bondissaient et me terrifiaient dans un petit chemin près de chez moi. Chemin que je ne prends plus à cause de cette peur, à cause de ces chiens !
Le fait que j’ai peur de me perdre sans gps est une réalité. Je n’ai pas du tout le sens de l’orientation et je rêve souvent, des cauchemars, que je me perds dans un énorme shopping, dans une école ou dans un hôpital.