Écrivez un dialogue

Imaginer une conversation entre… pies, ça vous tente ?

Cette semaine, suite à un réveil en sursaut causé par les cris de plusieurs pies qui caquetaient juste sous la fenêtre ouverte de notre chambre, j’ai posté un appel d’aide sur FB. Si quelqu’un parlait pie et pouvait m’aider à traduire « allez gueuler ailleurs », j’étais preneuse de quelques cours de langue ornitho :-)

La raison pour laquelle les pies se sont soudainement mises à crier de la sorte, en pleine nuit, n’est pas connue de manière précise, mais il semblerait que c’était dû à la présence d’un prédateur. Lequel ? Mystère. Je me suis réveillé pour essayer de chasser les pies (ça n’a rien donné), pas pour chasser l’intrus.

Alors, comme l’a imaginé une dame fort sympathique, je vous invite à écrire un dialogue. A votre avis, qu’est-ce que ces pies (au nombre de 4 ou 5 minimum) auraient bien pu dire pour faire autant de raffut en pleine nuit ? Toutes les idées sont bonnes…

Petites précisions : une famille de pie a son territoire incluant notre maison, jardin et arbre se situant devant l’entrée de notre maison. Arbre dont le sommet des branches flirte avec la fenêtre de notre chambre située au deuxième étage, sous les toits… Cette famille est composée d’au moins 17 pies (c’est le plus que j’ai pu compter un jour où elles étaient toutes, ou presque, perchées dans l’arbre du jardin).
Elles ont pour fâcheuse habitude de babeler à quatre heures du mat’ dans l’arbre qui se situe côté rue, et donc côté chambre :-( Ces pies ne sont pas très bien élevées, car elles se coupent sans cesse la parole. Cette nuit-là, il devait y avoir au moins 4 ou 5 pies qui rouspétaient en même temps…

A vos claviers…

Voici ce que Josette a écrit :

« Hé! As-tu vu? » « Y’a un chat qui tente de monter dans notre arbre! » « Réveillez-vous, nous sommes attaquées! » « J’ai pas vu. » « Ben r’garde à un mètre du tronc » « Ouille! Ouille! J’vais changer de branche! » « Arrêtez de picosser comme ça! » « Il ne pourra pas monter aussi haut! »

Voix off : au CA des oiseaux diurnes

Voici le 1er texte que j’avais écrit pour la petite fabrique, mais dont je n’avais pas bien lu les consignes (dialogue entre 2 personnes, dont l’une d’entre elle devait être moi, et « ma voix en off »). Grâce à l’une des photos et récit de la prise de vue de Benoit Henrion, j’ai imaginé cette mini histoire :-)

Au CA des oiseaux diurnes

À la réunion annuelle du conseil d’administration des oiseaux diurnes, Corneille junior et Buse, deuxième du nom, se retrouvent.

Corneille et Buse sont des ennemis de toujours. Leurs parents, et les parents de leurs parents se chamaillaient déjà sans cesse.

Aujourd’hui, Corneille junior et Buse deuxième du nom, décident d’essayer de respecter la trêve qui les unis en cette tombée du jour. Une fois par an, tous les oiseaux diurnes se retrouvent pour discuter des soucis qu’ils rencontrent, des changements dans leur territoire, des modifications qu’ils doivent apporter à leur comportement en fonction des réactions des humains, etc. Ils connaissent bien le dicton qui dit que l’union fait la force ou qu’il y a toujours plus dans deux têtes que dans une seule. Donc durant ces deux à trois heures que dureront le conseil, tout le monde est en paix, personne ne vole dans les plumes d’un autre.

Ça, c’est la théorie…

Miss Buse est perchée dans un arbre, sur une grosse branche. Elle regarde l’assemblée des oiseaux et trouve ça merveilleux de ne pas se disputer pendant deux heures. Elle remarque des espèces qu’elle n’avait jamais vues, trouve que le voisin a maigri et que les perruches vertes sont plus nombreuses que l’année dernière.

Tout à coup, Monsieur Corneille arrive devant elle et se perche à une envergure de distance. D’abord, ça irrite dame rapace, puis elle pense à la trêve. Elle décide d’être calme.

La buse : Bien le bonjour Corneille junior, comment te portes-tu aujourd’hui ?

La corneille a le regard malicieux, elle s’est posée à proximité de sa rivale exprès, dans le but de la houspiller. Mais l’oiseau noir joue son jeu et lui répond posément.

La corneille : Mais je vais très bien mon amie, et vous-même, quelles bonnes nouvelles apportez-vous avec cette bise légère ?

« Une bise, une bise !!  Je vais te foutre une bise dont tu te souviendras longtemps crois-moi »

La buse : Mon territoire va, on ne peut mieux. Un nouvel opticien est venu installer ses lunettes et cela fait mes affaires, je ne crains plus de mal voir, d’aussi loin que je sois. Et chez toi, quelles nouvelles ?

« Des nouvelles, tu vas en avoir fripouille. Attends un peu que je te vole dans les plumes pour que tu connaisses les dernières lunettes à la mode : double cocards aux reflets bleus ! »

La corneille : Oh ! Chez nous, notre famille s’agrandit ! Il y a eu beaucoup de petits cette année, et tous sont bien portants grâce aux déchets des humains.

« Miam, miam ! C’est bon à savoir ça, plein de petits cornouillons grassouillets à croquer »

La buse : En effet, c’est bien tout ça. Bon, ce n’est pas que je m’ennuie de ta présence, mais j’attends mes amis.
« … pour te faire la fête, car j’en ai marre que tu me colles aux serres »

La corneille : Je te comprends, moi-même, ma belle et grande famille doit s’impatienter.
« Si tu savais ce qu’on prépare pour toi, mon amie… »

D’autres magnifiques, splendides, photos de buse, toujours sur le blog de Benoit Henrion !!

Rencontre au coucher de soleil

Je me suis amusée… je voulais essayer de croiser 2 contraintes : celle des Impromptus (mais je m’y suis prise trop tard) et celle de la Petite Fabrique d’Écriture du mois de février 2013.

Pour les Impromptus Littéraires, il fallait écrire un texte d’après une photo qui représentait un crépuscule et essayer d’inclure autant que possible des mots se rapprochant de ce moment de fin de journée, et pour la Petite Fabrique, il faut écrire un dialogue entre 2 personnes, dont on fait partie, et y inclure une voix off…

Cela donne : rencontre au coucher de soleil

En fin de journée, deux prétendants à l’amour se retrouvent pour la première fois. Ils se sont rencontrés sur Internet, dans un site de rencontres. Lui, Jean-Christophe, a quarante-quatre ans, mais il ne l’a pas mentionné clairement dans son profil, car il a coché la tranche des 35-40 ans.  Ce n’est pas très loin de 40 en fait… Sophie ne le sait pas.

Sophie, la femme qu’il rencontre ce soir, c’est moi. Pas encore vingt ans, mais je me suis un peu vieilli. Tout le monde me dit que je fais plus que mon âge… alors la case des 25-30 ans semblait être faite pour moi.

Nous nous sommes donnés rendez-vous sur un banc public, près de la place Valentin. Nous sommes bientôt à la mi-février, c’est bientôt la fête des amoureux, alors trouver cette place à mi-chemin de notre appartement respectif, c’est un signe ! On croit toujours que la sphère virtuelle est grande, immense, mais si on regarde bien, certains de nos contacts habitent à deux pas de chez nous !

C’est moi qui ai choisi l’heure de rencontre. Je voulais un moment magique, avec un coucher de soleil prévu ce soir à dix-huit heures, cela ne peut être que romantique. Nous voir en fin de journée, cela nous laisse le temps pour nous découvrir, manger au restaurant et rentrer pas trop tard, avant minuit.

 On s’est envoyé une photo, on sait donc à quoi s’attendre. Mais reconnaître une personne d’après une photo, ce n’est pas si évident que ça. Alors, pour être sûrs, on a décidé qu’on mettrait un pin’s de Monsieur Heureux, un bête smiley en fait, sur notre veste.

 Jean-Christophe et moi, on a chatté pendant une semaine et demi, avant ce soir. C’est peu et beaucoup à la fois. Tous les jours, tous les soirs, on parle durant deux à trois heures, sans jamais avoir de blancs entre nous, sans jamais hésiter sur notre conversation.

 Ah ! Le voilà. Le soleil couchant reflète sur son pin’s, je ne peux pas me tromper. Il est en contre-jour en fait, je ne distingue pas vraiment son visage. Il s’approche d’un pas sûr vers moi. Je n’ai pas le temps de comprendre ce qui se passe dans mon ventre, qu’il se tient déjà là, en face de moi :

–          Sophie, c’est toi ?

« Ben oui, qui veux-tu que ce soit d’autre, qui t’attend comme ça, plantée droit comme un i à regarder tous les mecs passer ? »

–          Bonjour Jean-Christophe. Ça fait plaisir de te voir en chair et en os !

« heu, il n’est pas vraiment comme sur la photo, il paraît plus vieux ! Il a le ventre d’une femme enceinte qui doit bientôt accoucher, et…Mon Dieu ! Je distingue quelques cheveux blancs déjà près de ses tempes !! »

–          Tu es ravissante, ce soir. La couleur mauve te va très bien, je trouve qu’elle se marie parfaitement avec la couleur de tes cheveux. Je n’aurais pas cru que tu serais rousse, cela ne se voit pas sur les photos que tu m’as envoyées.

« Moi qui me trouve toujours moche, c’est super gentil ce qu’il vient de me dire. Je dois sûrement rougir ! Mais, je ne suis pas rousse ! »

–          En fait, c’est auburn… ça se voit beaucoup plus à la lumière du jour, surtout avec ce soleil qui rase l’horizon.

–          On ne s’est jamais posé la question, mais tu as quel âge en fait ? Juste vingt-cinq ans, c’est ça ?

« Punaise, s’il sait que je n’ai que dix-neuf ans, il va tout de suite s’enfuir, il va me prendre pour une gamine. »

–          Exact, le mois passé, j’ai soufflé vingt-cinq bougies ! Bien deviné. Et toi ?

« S’il me dit qu’il a trente ans, je ne le crois pas ! »

–          En fait, j’ai bientôt quarante-cinq, mais comme j’ai l’impression que je n’ai pas vieilli ces dix dernières années, j’ai un peu triché en mentionnant ma tranche d’âge !

« Quoi ? Quarante-cinq balais ! Mais il est super vieux, il pourrait être mon père ! »

–          Oh ! Ben, c’est vrai que tu ne les fais pas. Mais ça fait quand même une sacrée différence entre nous, non ?

–          Oui, vingt ans, c’est beaucoup. Mais, cela ne me gêne pas. Et toi ?

« C’est-à-dire que je n’ai jamais connu pareille situation. Je ne m’étais même jamais posé cette question. C’est vrai que mis à part ses cheveux blancs, on ne dirait pas qu’il a presque cinquante ans ! Et puis, moi, je suis encore jeune pour avoir un enfant, les hommes n’ont pas de problème d’âge pour procréer. »

–          Aucunement ! On a tellement de points en commun que cela ne me dérange pas.

–          Très bien. Si on marchait un peu pour nous ouvrir l’appétit ? Après, nous irons dans un bon restaurant.

« Mais que fait-il ? Il me prend déjà la main ? Mais, mais, elle est poilue ! Il a des poils partout ? Ah ! Non, hein, ça je déteste. L’âge, les poils, il va trop vite, ça ne pourra jamais coller entre nous. »

–          Heu, Jean-Christophe, je dois te dire quelque chose.

« Je vais lui dire que je ne suis pas adulte, ça va lui faire peur de sortir avec une mineur. »

–          Dis-moi tout ma chère Sophie.

–          En fait, je… J’ai, je n’ai que dix-sept ans. Je suis désolée, on me dit toujours que je fais plus âgée, et les garçons de mon âge sont vraiment des gamins, alors, tu comprends,  j’espère. Excuse-moi, mais je crois que, cela te poserait des prob…

–          Vingt-cinq ou dix-sept, quelle différence ?  Tu me plais et je crois que c’est réciproque, non ?

« Mais, c’est un malade ! »

– Sophie ! Sophie ! Mais reviens ! Où cours-tu comme ça ?