Aïe ! Aïe ! Aïe ! J’ai trop de choses en tête pour le Nano. J’ai « choisi » une 70taine de jeux autour des contes détournés, gloups. En réalité, ce choix correspond au tiers du livre de Mireille Pochard !
70 contes, c’est beaucoup trop ! Est-ce que je joue le jeu sur deux mois où je choisis parmi ces 70 propositions ?
Soudain, une idée. Je vais écrire une histoire en intégrant les contes, comme je l’avais fait pour mon dernier livre « La petite fille du Togo ». Mais cette idée ne m’aide pas à choisir les ingrédients pour ma nouvelle salade de contes.
Sur de petits cartons, j’ai commencé à écrire les contes que je voulais réinventer, la proposition du jeu et quelques mots pour l’histoire. Ceci pour mettre des numéros, arranger l’histoire, la faire progresser, vérifier que c’est cohérent dans une ligne du temps.

Deux heures plus tard, j’ai déjà trente petits cartons. C’est bien, je suis contente car l’histoire prend forme dans ma tête. J’ai déjà le personnage principal, une héroïne qui me ressemble un peu. J’ai la quête, quelques péripéties, un ami et un ennemi. Et puis, je regarde ma liste, je n’en suis qu’au jeu n°13. Dans certaines propositions, il y a deux, trois ou quatre idées. J’en ai supprimé un demi-douzaine peut-être un peu plus. Et quand ma table était à moitié couverte de petits cartons, j’ai commencé à les compter. Ce n’est qu’après seulement que j’ai réalisé le chemin parcouru. Et là, grand soupir.
Comment je fonctionne ? Je commence à le découvrir. J’ai une idée, je fonce jusqu’à ce que je rencontre une tuile, un problème. J’avance en quatrième vitesse, jusqu’à ce que mon moteur imaginaire cale. Et là, soit je parviens – rapidement – à trouver une solution et je suis repartie, soit j’abandonne.
Ce mode de fonctionnement est valable dans ma vie, de manière générale. Pas uniquement en écriture.
Rien n’est facile, mais tout est possible.
Heureusement pour moi, le fait que je sache comment je fonctionne m’aide à aller au-delà du blocage. Hier après-midi, quand je me suis sentie coincée, découragée, démotivée par le nombre de jeux d’écriture que je voulais encore intégrer à mon Nano, j’ai réagi d’une autre manière. J’ai fait une pause. J’ai fait autre chose. J’ai pris l’air sur la terrasse. Puis, j’ai fait la vaisselle, fermé les poubelles pour les sortir. Enfin, j’ai commencé à préparer à manger. Tout ça, à mon aise. Tout ça sans penser au Nano, pour occuper mon esprit autrement. Ce n’est qu’après le repas, que je me suis réinstallée à mon bureau. J’avais la ferme intention de terminer mon plan. J’étais prête à supprimer beaucoup d’idées, beaucoup d’ingrédients pour ma salade de contes. Je voulais arriver à 30 petits cartons pour me donner un objectif par jour.

J’y suis presque arrivée. J’ai, au total, 38 idées. Sur un total de 71, c’est presque la moitié. Je suis fière de moi. Fière d’avoir réussi à choisir et à éliminer, provisoirement, une trentaine de jeux. Et ce matin, je me suis attelée à la tâche d’y mettre un ordre chronologique. Ou tout du moins, d’anticiper les scènes. J’ai aussi écrit sur des cartons plus grands :
- mes personnages
- la quête principale
- l’objet magique
- les idées en vrac
Je vais à présent faire mon marché. Dès demain, je puiserai, quotidiennement, un jeu d’écriture. Tout n’est pas figé, ceci n’est qu’un plan. L’un des seuls que j’ai réussi à mener à terme pour un Nano !

