Poème sur les dents, chez l’orthodontiste

Étant donné la grande popularité que mon petit poème sur ma dent de sagesse a, j’ai imaginé un autre poème sur des dents… tiré d’une histoire vraie, celle de ma fille qui a 7 ans.

Chez l’orthodontiste

Aie aie aie je vais chez l’orthodontiste
J’ai les mâchoires bien trop petites

Surtout celle d’en haut
Sur la radio, c’est pas très beau

Y a pas de place pour mes dents
Celles de lait, pour tomber, mettent beaucoup de temps

Pour ne pas devoir en arracher,
Deux appareils, je vais porter.

Ça s’appelle des expanseurs
Que l’on colle au palais, à l’intérieur

Petit à petit, tout à va s’agrandir
On dit que je ne vais pas en souffrir !

J’attends de voir ça,
J’ai un peu peur, je n’en veux pas.

En attendant, on a pris mes empreintes dentaires
Très vite, comme si de rien n’avait l’air,

A la prochaine visite
Chez l’orthodontiste

Le premier expanseur, on va poser,
Ce sera pour la fin mars, m’a-t-on assuré.

Entre 6 mois et 1 an,
Je porterai ces trucs-là tout le temps.

Et plus tard, je n’échapperai sans doute pas,
Aux appareils à plaquettes pour remettre tout à l’endroit,

Car maintenant, ici, ce n’est que pour agrandir,
Pour que toutes les dents puissent sortir.

La plupart ne sont pas droites comme un fil
Certaines sont mêmes carrément de profil !

Oui, après, j’aurai ces appareils dentaires pas extraordinaires,
Qui sont là pour aligner toutes mes dents de travers.

Mais plus tard, j’aurai le plus beau des sourires
Et de tout ça, je vais bien en rire.

(enfin, je l’espère pour elle)

dentiste fille mordre

L’image colle bien à ma fille qui est un peu rousse et chez qui je fais parfois 2 couettes, mais j’espère pour l’orthodontiste, que jamais elle ne la mordra (ce n’est pas son style, mais à mon avis, ce métier est dangereux avec certains enfants cannibales ha ha)

Le cauchemar d’une carotte

Il était une fois une petite carotte bien sympa. Elle était belle, en bonne santé, pleine de vitamines et croquante à souhait. La vie lui souriait car elle avait été choisie par une adorable enfant à la couleur de cheveux presque aussi rousse qu’elle !

– Aah, le bonheur de se faire ôter la peau par un éplucheur si délicat, si économe. Un petit coup de couteau par le haut, un autre par le bas et me voilà prête à être dégustée sur-le-champ ! Je ne peux rêver meilleure fin que celle-ci, dit la petite carotte toute dure.

Alors que la moitié de sa famille était coupée en rondelle dans la casserole (l’autre attendant sagement accrochée encore à la botte par les cheveux), notre petite carotte bien sympa repensa béatement à sa vie. Elle était si heureuse qu’elle ne s’était jamais imaginée qu’elle serait la cause d’un événement pour le moins marquant dans la vie de la petite rouquine qui l’avait choisie.

Tout commença ce soir précisément. Entourée par une main d’enfant, notre petite carotte bien sympa se laissa aller à être grignotée, oubliant tout à fait la petite chose blanche qui bougeait par moment.

Mais cet oubli se fit rapidement rappeler à l’ordre.

– AIE ! Maman… maman… questionne l’enfant au regard un peu inquiet.

C’est là que la petite carotte fit connaissance avec dent de lait numéro deux, aussi appelée Incisive Junior, deuxième du nom.

Le petit bout de la petite carotte qui restait était toujours dans la paume de l’enfant mais la prise se faisait moins sûre, un peu hésitante même.

La maman sourit.

– Ouf! Cela n’a pas l’air grave, se rassure le petit bout de la petite carotte.

Mais…

Mais quand la maman touche Incisive Junior, elle dit à sa fille :

– Et bien voilà, il suffisait d’une carotte !

Et avec deux doigts, elle enlève la petite dent qui ne tenait plus beaucoup à présent.

L’enfant, fière d’avoir enfin une dent qui tombe « on ne peut plus naturellement » (sans devoir passer par un dentiste à cause d’un abcès), n’a plus aucun égard pour le petit bout de la petite carotte.

– NON ! NON ! pas la poubelle, supplie le reste du légume.

Hélas, sa prière ne fut pas entendue. D’un geste anodin, l’enfant lâcha ce qu’il avait en main.

Un petit bout orange fut ainsi projeté dans le gouffre révulsant de la poubelle à l’aspect écoeurant.

Il y en a ainsi dont la vie ne tient parfois qu’à une dent.