Observer, photographier, scribouiller

Boule jaune et noire
En suspension
C’est un nid d’araignées
Elles sont nombreuses
Je ne peux les compter
Que les admirer.

Après l’orage
Après la pluie
Après le vent
La boule jaune et noire semble inanimée.
Compacte
Aucun mouvement
Inquiétude
La nichée est-elle morte ?
Du bout du doigt
Le bout de la vie !
Déploiement dans un bel ensemble
Chacun son rôle
Quelle chorégraphie
Fascinée !


Deux tourterelles dans l’arbre
L’amour depuis mon salon
Roucoulements et gestes d’affection
La nature ne ment pas
Le printemps est là
Tardif, mais bien présent
Émerveillement constant.


Dans le ciel, à la mi-mai
Volent les martinets
Longtemps, je sais les admirer
Mais sans jamais réussi à les photographier
Alors, je ne fais que les regarder
Sans jamais m’en lasser.


Ils sont quatre
Et je suis là
Chacun sa place
Près de moi
L’un s’en va
Un autre s’installe
La ronde des chats

Le chat sur la barrière
Parcours d’équilibriste
La pie arrive par derrière
Et frôle le dos de l’artiste
L’oiseau sur sa branche
Le chat évalue ses chances
La pie a bonne mémoire
De toutes les couleurs, elle va lui en faire voir
Scène en blanc et noir
Le chat, sot, garde espoir
Mais la pie est plus expérimentée
Et, surtout, elle aime jouer
Elle s’avance encore un peu
Le félin, lui, n’y voit que du feu
Et d’un bond, il s’élance
Loupe la branche
Loupe la pie
Mon histoire n’est pas finie
L’oiseau s’est envolé
Il n’y a plus rien à regarder
Le chat revient penaud
À la maison, sans un seul bobo
Demain, ils recommenceront
Car le chat n’a pas retenu la leçon.

Le petit chat est blessé
Sa patte arrière, il ne sait plus la poser
Il boîte, il souffre, il saigne
Sa patte est énorme, toute gonflée
Toute seule, je ne peux le soigner
Chez la vétérinaire, il est allée
Des soins et quelques points de suture
Le voir endormi a été très dur
Demain, le pansement je devrai enlever
Et des médicaments lui administrer
Pauvre petit chat à moi
Sois fort et bats-toi
Pour que l’infection s’en aille
Et que tu n’aies plus si mal

Le chat a attrapé un oiseau
Le pauvre, c’est un jeune moineau
Course folle après le chat
« Tu ne m’auras pas »
La victime est encore vivante
Entre mes mains, elle tremble
Après du repos, on tente de la libérer
Mais, envolée vers le sapin, elle est rejetée
Poussé par ses propres parents
Le moineau tombe de la branche
Et s’écrase dans le buisson plus bas
Je le cherche, mais ne le trouve pas
Quand une heure plus tard, ma fille le repère
Pour la deuxième fois, je le récupère
Retour dans son abri, au calme, dans le noir
Petit à petit, je perds espoir
Entre les crocs, les griffes, les épines
Elle en a subit des blessures la victime.
Bien plus tard, le soir, quand tous les chats sont rentrés
Je tente une nouvelle fois de la libérer
Dans sa boîte ouverte, au milieu du jardin
Elle ne tente plus de s’envoler et pépie, sans fin, en vain
Personne ne veut l’aider
Car ses parents savent qu’elle ne peut plus être sauvée
L’oiseau passera la nuit au chaud, dans le noir, au calme
Pour le repos de son âme.