J’ai vécu une enfance particulière, jalonnée de difficultés et de douleurs. Á 15 ans, j’ai été émancipée par les autorités compétentes pour pouvoir quitter mon père qui avait ma garde et vivre chez ma mère et son futur second mari. Je me suis donc sentie adulte dès ce moment-là.
À cet âge, j’ai dû faire un choix. L’on me proposait, par ordre de préférence selon l’assistante sociale :
- quitter mon père, à cause de mon frère aîné qui vivait toujours sous le même toit et aller vivre chez ma mère
- faire les démarches pour être sous la tutelle d’une famille d’accueil (le grand changement avec toutes ces « inconnues »)
- retrouver mon parrain, l’un des frères de mon père, dans l’espoir qu’il veuille bien de moi (ce qui n’était franchement pas garanti)
Je me suis donc vraiment sentie adulte à l’âge de 15 ans, même si j’étais toujours aux études. Je me souviens d’un propos que je me suis dit à cette époque : « J’ai 15 ans et je vis pour la seconde fois. Une nouvelle vie s’offre à moi. »
Je me rappelle aussi du coup de fil que j’ai passé à ma maman. Je crois que cet appel, sur poste fixe, les GSM n’existaient pas encore, elle l’attendait depuis longtemps :-)
Même si les presque cinq années qui ont suivies n’ont pas été toutes rose, c’est ce changement qui m’a permis d’ouvrir les yeux sur une vie meilleure.
Je ne regrette absolument pas le choix que j’ai fait.
