Les marrants oiseaux marins et des photos à gogo !

Mes vacances à la mer du Nord

La mer. Les coquillages. Le vent. Les oiseaux. La plage. Le sable. La mer. Les oiseaux.

La Panne et Nieuport (B) et Bray-Dune (F). Le long de la plage, à l’intérieur, dans une réserve naturelle, non loin des dunes, en ville. Des balades quotidiennes. Des sorties le soir. Et des photos. Plein de photos.

Le temps n’est pas extraordinaire. Pas mal de pluie, presque quotidienne, et du vent. Beaucoup de vent. Vent véritablement violent, qui renverse les poubelles des restaurants sur la dune, qui fait courir les grains de sable dans nos yeux, qui freine nos balades quand on avance contre lui. Mais ce vent permet de joyeuses observations ornithologiques : des goélands qui planent au-dessus de votre tête pour voir si vous n’auriez rien à becqueter et des mouettes qui font elles aussi du surplace au-dessus d’un bras de mer. Elles sont portées et soutenues par ce vent, ailes ouvertes. Quand elles zyeutent un repas, zou, les ailes se rabattent et elles tombent tout en délicatesse. Pic, elles picorent leur nourriture et vlan, elles rouvrent leurs ailes. Elles remontent aussitôt à la verticale. Fascinant.

Le vent soufflant fort sur la mer donne aussi un fabuleux spectacle chez les humains. Nous avons été témoin d’homme (ou femme ?) volant, littéralement ! Accroché à un fil à son parachute, confiant sa planche aux vagues énergiques, un homme a été emporté dans les airs comme s’il s’agissait d’un brin de paille. Si cela avait été moi, j’aurais vraiment fait pipi dans ma combinaison ! Mais là, ce n’était pas moi et j’ai été surprise d’abord, puis j’ai rigolé comprenant que l’homme gérait la situation.

Depuis que nous sommes arrivés, malgré le vent, j’entends avec bonheur le rire des goélands. Ils sont marrants à donner de la voix régulièrement. J’aime les écouter, les regarder. Je peux fermer les yeux et me perdre dans cet instant rien qu’à moi. Ces oiseaux typiques du littoral, nous les rencontrons parfois à l’intérieure des terres, en ville, à proximité d’un canal ou d’un étang. Chez moi (Liège), ce sont souvent des mouettes que j’observe. Ici, à la mer du Nord, c’est plutôt l’inverse : les goélands sont bien plus nombreux et présents que les mouettes.

Grâce à mon appareil photo numérique, je peux faire des centaines de photos en une seule sortie. Avec le vent qu’il y a, et immortalisant toujours la nature sans trépied, les deux-tiers de mes photos sont floues.

Voilà quatre jours que je suis là et je n’ai pas encore eu l’occasion d’observer à loisir une mouette. J’ai pris en photo des goélands, des petits, des plus grands, des gris clairs au très foncé, presque noir, mais point de mouette. Un soir, alors que le ciel est dégagé et que nous venons de souper, la vue que j’ai en face de moi (le ciel, des arbres, le toit d’une maison) me pousse à sortir pour une dernière balade sur la plage. Mon objectif est clair : trouver et photographier une mouette, ou deux, ou trois… le matin-même, j’avais dessiné deux mouettes dans mon carnet de dessin. C’était un cygne, enfin un signe je veux dire.

Sandales, pantalon léger et souple que je peux remonter pour marcher dans l’eau et appareil photo. Je suis parée et déterminée à remplir mon objectif. D’ailleurs, je préviens mon amoureux : je reviens quand j’aurai vu et photographié une mouette, pas avant (rires).

Les oiseaux sont là très tôt le matin et le soir, quand les plages se vident, quand le calme revient et que les enfants criants, riants et courant partout sont rentrés. Reste les chiens, les joggeurs et les promeneurs comme moi. Pour le moment, le matin n’a jamais été sec, j’ai donc profité d’une accalmie le soir.

Impressionnant ! La plage est déserte, ou presque. Il n’est pas très tard : 19h. Nous soupons tôt, il est vrai, sans doute que beaucoup de gens se restaurent à l’intérieur. Très vite, j’ôte mes sandales pour sentir le sable sous mes pieds. A une dizaine de mètres, je remarque immédiatement un oiseau près d’une étendue d’eau. Un oiseau de la famille des laridés. Cette famille comporte 22 genres et 103 espèces. La plupart des espèces appartiennent aux goélands, aux mouettes et aux sternes. L’oiseau que je vois est plutôt petit pour un goéland et fin. Cela pourrait bien être une mouette. Quelle chance ! Depuis que j’ai un appareil photo avec un super gros zoom, un bridge de la marque Sony, un Cyber-shot, DSC-Hx400V (2017), je n’utilise plus mes jumelles. En effet, mon appareil photo a un zoom optique de 50x avec un stabilisateur intégré. L’oiseau en question ne semble pas farouche, car un homme se trouve assez proche de lui et il ne s’en va pas. L’oiseau marche (poussé par le vent) dans une flaque d’eau de mer. Je le vise dans un premier temps pour tenter de l’identifier. C’est bien une mouette, chouette ! Mais les couleurs sur sa tête sont un peu particulières. Les mouettes rieuses, celles que l’on voit la plupart du temps, ont à l’âge adulte un capuchon chocolat sur la tête. Cette caractéristique est présente uniquement pour les adultes qui nichent (printemps-été), c’est ainsi qu’on les reconnaît facilement. Les adultes qui ne nichent pas (et en automne-hiver) en sont dépourvu, ils ont la tête toute blanche avec une petite tache noire au niveau de chaque oreille et près des yeux. Les jeunes ont des taches brunâtres sur la tête et selon leur âge, plus ils sont jeunes, plus ils ont du brun dans leur plumage.

« Ma » mouette est donc un peu bizarre, car elle a des taches brunes, mais qui descendent bien au-delà du haut du cou, plus bas que le collier. Ma référence pour identifier les oiseaux, c’est le super site : oiseaux.net. Et voyez ce que je découvre en plus des nombreuses photos et infos textes : une aide d’identification par Intelligence Artificielle !! Il reconnaît la mouette rieuse, mais me demande de poser la question dans le forum ou d’essayer avec d’autres photos, car si le genre « mouette » est certifié avec 72,16 %, l’espèce précise « mouette rieuse » n’est identifiée qu’à un taux de 19,17 %. En effet, sur la première photo, un profil montre une tache brune qui descend bien en-dessous du « capuchon » habituel. Il existe une autre espèce de mouette, moins fréquente, qui a aussi un capuchon « chocolat noir intense » sur la tête qui descend plus bas, mais cette mouette mélanocéphale n’a pas le bout de ses plumes noires, elle est entièrement blanche et grise. J’ai donc inséré une autre photo de « ma » mouette, avec l’autre profil, et là, la certitude monte à 94,54 % pour le genre mouette et 60,14 % pour la mouette rieuse.

Heureuse je suis donc ! Mais ce n’est pas pour autant que je vais déjà rentrer, il fait beau, il fait sec, il fait calme. Je continue mon chemin sur la plage, les pieds dans le sable, en faisant attention aux coquillages cassés qui peuvent me blesser. Et puis j’aime aussi faire trempette. Juste les pieds et les chevilles. Très agréable, relaxant, ressourçant. Il fait tellement gai, je me sens tellement bien que je décide de m’asseoir sur le sable mouillé, en tailleur, et je ferme les yeux. J’écoute les goélands jacasser. Un chien aboyer. Le vent me murmurer un peu trop fort des mots doux et iodés. Et puis, un « tchiip tchiip » me fait ouvrir les yeux immédiatement. Je vois une minuscule silhouette au-dessus des vagues. Un chevalier ? Bécasseaux ? Ils sont deux et volent côte à côte. Trop rapides. Trop tard pour moi, je n’arrive pas à les viser dans mon appareil photo. Cela me pousse à me lever et à continuer ma promenade. Bien plus loin, un groupe d’oiseaux m’attend. Des goélands sûrement. Je marche lentement, doucement. Je ne suis pas pressée. Un peu avant le groupe que j’ai repéré de loin, je discerne une silhouette sur la plage, tout près des vagues qui vont et qui viennent. Une mouette ? Elle me parait bien fine et basse sur patte. Zoom : une sterne !! Je ne sais pas laquelle (Caugek ou Pierregarin), car je n’en n’ai pas encore vue de mes propres yeux. Et donc encore moins photographié. Je mitraille de là où je suis. Elle est loin. Très loin. Elle est petite. Zoom à fond, je sais que ce n’est pas bon, on voit le grain, la photo ne sera pas nette.

Et puis je pense à un livre que j’ai lu dernièrement où l’on disait qu’aujourd’hui, on ne sait plus simplement profiter d’un paysage ou d’une observation, qu’il faut qu’on photographie ou qu’on filme à tout va et puis qu’on partage ça sur les réseaux sociaux. Cet extrait m’a marqué. Il est vrai que j’aime pousser sur le déclencheur un peu trop souvent, impulsivement. Mais ce n’est pas pour en « parler » autour de moi rien que pour me « montrer », mais j’aime partager mes découvertes ornitho, partager mes connaissances sur les oiseaux, pour apprendre à les connaître, à mieux les protéger, à les aimer. Et puis, aussi, j’avoue, pour me souvenir que j’ai vu ça, que j’étais là aussi, pour me rappeler ces instants magiques, intimes entre la nature et moi. Je ne suis pas une « cocheuse » comme on dit chez les ornithos zozos (ou zinzins, c’est comme vous préférez). Cocher le plus d’espèces visibles, courir ou voler dès que quelqu’un dit avoir vu telle ou telle espèce, tout quitter pour « cocher » une observation, enregistrer les moindres alertes, être à l’affut de « la coche ». Oui, une sterne, je n’en avais jamais vue. Je sais qu’il en existe au moins deux espèces différentes que je peux voir ici ou pas trop loin de chez moi. C’est marrant, car à mon travail, mon patron (qui est aussi un passionné de la photo et des oiseaux) avait mis une sterne en fond d’écran sur mon ordinateur. Il y a peu de temps, je l’ai changée pour une photo que moi j’avais prise, un jeune goéland avec un bâton dans le bec. Je pense donc à mon patron quand je vois cette sterne et je prends plein de photos, en avançant petit à petit, vraiment tout petit à tout petit pas. Le vent est toujours assez fort. Je dois mettre un genou à terre pour essayer de bouger le moins possible. J’essaie d’avancer pour être devant la sterne (toujours à une vingtaine de mètres d’écart entre elle et moi) et pour avoir le vent de dos. Mais dès que j’arrive à son niveau – à au moins quinze mètres d’elle – elle s’envole aussitôt pour se poser encore plus loin. Elle et moi jouons à ce petit jeu pendant dix minutes environ. Dix minutes. Et il m’en faut quelques autres supplémentaires pour réaliser qu’elle s’est rapprochée du groupe de goélands et… qu’elle n’est plus toute seule !! Une deuxième sterne est avec elle. Sont-elles de la même espèce ? Ou est-ce un jeune ? Je ne connais pas cet oiseau et suis incapable d’émettre la moindre hypothèse. Alors, je mitraille encore à gogo. Pauvres oiseaux (rires). Après une bonne cinquantaine de photos, je me dis que c’est assez. Elles m’ont fait avancer l’air de rien et de La Panne mon point de départ, je vois que Bray-Dune n’est plus très loin à présent. Elles m’auront bien fait marcher ces petites demoiselles :-)

Les sternes sont aussi appelées  » hirondelles de mer ». Et ce ne sera que sur l’écran de mon ordinateur que j’identifierai deux espèces différentes : la Sterne caugek et la Sterne pierregarin !

Ces sternes, j’aurai l’occasion de les apercevoir en nombre, mais de bien plus loin, lors de notre balade à Nieuport.

C’est précisément lors de cette balade que j’ai pu voir, et photographié bien sûr, un Huitrier-pie (« pie » car il est noir et blanc comme « notre » Pie bavarde et « huitrier », car il se nourrit principalement d’huitres !), des chevaliers (de deux espèces différentes je pense), un Courlis cendré (et même plusieurs, de loin), quatre Hérons cendré, une Aigrette garzette (que je n’avais pas vue au début, et qui pourtant était plus près que les hérons !), un Faucon crécerelle en vol, un Faucon épervier aussi en vol et, enfin, trois Vanneaux huppés. J’ai failli oublier : des Grands cormorans, sur piquet, sur la plage, en vol, … (retrouvez toutes les photos d’oiseaux dont je parle ici, à la fin de l’article)

Je n’ai pas revu de Grèbe huppé que j’avais eu l’occasion de voir en novembre dernier, à Nieuport. « À la place », un jeune goéland bagué surveillait les passant en plein centre-ville, confortablement et idéalement posé sur le toit d’une camionnette garée.

Enfin, l’avant-dernier soir, j’ai eu la chance de pouvoir observer, sur la plage de La Panne une étoile de mer mal en point qui a fini par servir de repas à un Goéland cendré solitaire, ainsi qu’un Bernard l’Hermite.

J’ai essayé d’écrire, en détails, chaque sortie dans mon carnet, carnet particulier que j’ai trouvé dans une librairie, carnet ligné avec en couverture… un Vanneau huppé ! Rien n’est hasard, tout est signe 😊

Enfin, dans mon carnet de dessin prévu aussi tout spécialement pour ces vacances, après avoir rempli quelques pages de dessins inspirés par mes livres de dessins sur les animaux, coquillages et flore marine, j’ai envie de dessiner d’après mes photos. Mais pour cela, il va nous falloir, à vous et à moi, encore un peu de patience avant de pouvoir vous montrer et vous partager le résultat.

Et parce que j’ai enfin fini le tri des photos, en voici d’autres Vous reconnaitrez :

  • un pigeon ramier (un papa ou une maman) qui s’est (re)posé sur la terrasse de notre logement.
  • un poisson mort intact (de la pêche ou malade ?)
  • un calmar
  • des crabes ou araignées de mer

Enfin, pour terminer ce long article, voici quelques photos d’oiseaux en vol. J’ai essayé de prendre des photos en pleine action. Beaucoup sont ratées, quelques-unes sont intéressantes et d’autres sont vraiment chouettes.

Nous n’avons pas eu beaucoup de soleil, mais durant deux soirées, je suis restées dehors jusqu’à ce que le soleil se couche. Cela donne de magnifiques lumières et photos en contre-jour.

PS : après avoir réduit les photos et noté la date et le lieu de prise de vue, ainsi que mon nom, je remarque que j’ai fait une faute au nom à la ville de Nieuport. J’ai fait un mélange de son écriture francophone et néerlandophone, oups !

Des livres et des dessins

Un dessin chaque matin, au réveil, ça m’éveille.

Et puis quelques livres, que je me suis fait offrir 😄

Bien sûr, il y a des tas de photos d’oiseaux. Près d’un millier à trier !

Et dans ce beau carnet plus haut, avec un dessin de vanneau, j’écris tous les après-midi.

Enfin, des plumes et des coquillages, j’en recolte sur la plage. D’autres photos plus tard.

Mais un coucher de soleil qui m’émerveille et que je partage avec joie.

Rencontre au coucher de soleil

Je me suis amusée… je voulais essayer de croiser 2 contraintes : celle des Impromptus (mais je m’y suis prise trop tard) et celle de la Petite Fabrique d’Écriture du mois de février 2013.

Pour les Impromptus Littéraires, il fallait écrire un texte d’après une photo qui représentait un crépuscule et essayer d’inclure autant que possible des mots se rapprochant de ce moment de fin de journée, et pour la Petite Fabrique, il faut écrire un dialogue entre 2 personnes, dont on fait partie, et y inclure une voix off…

Cela donne : rencontre au coucher de soleil

En fin de journée, deux prétendants à l’amour se retrouvent pour la première fois. Ils se sont rencontrés sur Internet, dans un site de rencontres. Lui, Jean-Christophe, a quarante-quatre ans, mais il ne l’a pas mentionné clairement dans son profil, car il a coché la tranche des 35-40 ans.  Ce n’est pas très loin de 40 en fait… Sophie ne le sait pas.

Sophie, la femme qu’il rencontre ce soir, c’est moi. Pas encore vingt ans, mais je me suis un peu vieilli. Tout le monde me dit que je fais plus que mon âge… alors la case des 25-30 ans semblait être faite pour moi.

Nous nous sommes donnés rendez-vous sur un banc public, près de la place Valentin. Nous sommes bientôt à la mi-février, c’est bientôt la fête des amoureux, alors trouver cette place à mi-chemin de notre appartement respectif, c’est un signe ! On croit toujours que la sphère virtuelle est grande, immense, mais si on regarde bien, certains de nos contacts habitent à deux pas de chez nous !

C’est moi qui ai choisi l’heure de rencontre. Je voulais un moment magique, avec un coucher de soleil prévu ce soir à dix-huit heures, cela ne peut être que romantique. Nous voir en fin de journée, cela nous laisse le temps pour nous découvrir, manger au restaurant et rentrer pas trop tard, avant minuit.

 On s’est envoyé une photo, on sait donc à quoi s’attendre. Mais reconnaître une personne d’après une photo, ce n’est pas si évident que ça. Alors, pour être sûrs, on a décidé qu’on mettrait un pin’s de Monsieur Heureux, un bête smiley en fait, sur notre veste.

 Jean-Christophe et moi, on a chatté pendant une semaine et demi, avant ce soir. C’est peu et beaucoup à la fois. Tous les jours, tous les soirs, on parle durant deux à trois heures, sans jamais avoir de blancs entre nous, sans jamais hésiter sur notre conversation.

 Ah ! Le voilà. Le soleil couchant reflète sur son pin’s, je ne peux pas me tromper. Il est en contre-jour en fait, je ne distingue pas vraiment son visage. Il s’approche d’un pas sûr vers moi. Je n’ai pas le temps de comprendre ce qui se passe dans mon ventre, qu’il se tient déjà là, en face de moi :

–          Sophie, c’est toi ?

« Ben oui, qui veux-tu que ce soit d’autre, qui t’attend comme ça, plantée droit comme un i à regarder tous les mecs passer ? »

–          Bonjour Jean-Christophe. Ça fait plaisir de te voir en chair et en os !

« heu, il n’est pas vraiment comme sur la photo, il paraît plus vieux ! Il a le ventre d’une femme enceinte qui doit bientôt accoucher, et…Mon Dieu ! Je distingue quelques cheveux blancs déjà près de ses tempes !! »

–          Tu es ravissante, ce soir. La couleur mauve te va très bien, je trouve qu’elle se marie parfaitement avec la couleur de tes cheveux. Je n’aurais pas cru que tu serais rousse, cela ne se voit pas sur les photos que tu m’as envoyées.

« Moi qui me trouve toujours moche, c’est super gentil ce qu’il vient de me dire. Je dois sûrement rougir ! Mais, je ne suis pas rousse ! »

–          En fait, c’est auburn… ça se voit beaucoup plus à la lumière du jour, surtout avec ce soleil qui rase l’horizon.

–          On ne s’est jamais posé la question, mais tu as quel âge en fait ? Juste vingt-cinq ans, c’est ça ?

« Punaise, s’il sait que je n’ai que dix-neuf ans, il va tout de suite s’enfuir, il va me prendre pour une gamine. »

–          Exact, le mois passé, j’ai soufflé vingt-cinq bougies ! Bien deviné. Et toi ?

« S’il me dit qu’il a trente ans, je ne le crois pas ! »

–          En fait, j’ai bientôt quarante-cinq, mais comme j’ai l’impression que je n’ai pas vieilli ces dix dernières années, j’ai un peu triché en mentionnant ma tranche d’âge !

« Quoi ? Quarante-cinq balais ! Mais il est super vieux, il pourrait être mon père ! »

–          Oh ! Ben, c’est vrai que tu ne les fais pas. Mais ça fait quand même une sacrée différence entre nous, non ?

–          Oui, vingt ans, c’est beaucoup. Mais, cela ne me gêne pas. Et toi ?

« C’est-à-dire que je n’ai jamais connu pareille situation. Je ne m’étais même jamais posé cette question. C’est vrai que mis à part ses cheveux blancs, on ne dirait pas qu’il a presque cinquante ans ! Et puis, moi, je suis encore jeune pour avoir un enfant, les hommes n’ont pas de problème d’âge pour procréer. »

–          Aucunement ! On a tellement de points en commun que cela ne me dérange pas.

–          Très bien. Si on marchait un peu pour nous ouvrir l’appétit ? Après, nous irons dans un bon restaurant.

« Mais que fait-il ? Il me prend déjà la main ? Mais, mais, elle est poilue ! Il a des poils partout ? Ah ! Non, hein, ça je déteste. L’âge, les poils, il va trop vite, ça ne pourra jamais coller entre nous. »

–          Heu, Jean-Christophe, je dois te dire quelque chose.

« Je vais lui dire que je ne suis pas adulte, ça va lui faire peur de sortir avec une mineur. »

–          Dis-moi tout ma chère Sophie.

–          En fait, je… J’ai, je n’ai que dix-sept ans. Je suis désolée, on me dit toujours que je fais plus âgée, et les garçons de mon âge sont vraiment des gamins, alors, tu comprends,  j’espère. Excuse-moi, mais je crois que, cela te poserait des prob…

–          Vingt-cinq ou dix-sept, quelle différence ?  Tu me plais et je crois que c’est réciproque, non ?

« Mais, c’est un malade ! »

– Sophie ! Sophie ! Mais reviens ! Où cours-tu comme ça ?