Arrive le moment où l’histoire est là, mais ne colle plus au programme établi, au plan préparé pour qu’elle puisse vivre sa vie. Et je me retrouve là, toute seule, à me poser des questions, à hésiter sur la marche à suivre.
Cela fait sept jours que j’écris entre deux et trois heures au petit matin. Sept jours où je respecte le plan, mes petits jeux d’écriture. Et bon sang ! Alors que ça fait une heure que je suis devant l’écran de mon ordi et mes doigts sur le clavier, je n’ai guère avancé à mon compteur de mots. 198 mots écrits ! Après avoir jeté un œil à mon graphique, je suis rassurée, je suis bien en avance, je pourrais ne rien écrire aujourd’hui et être encore dans la course.
Oui, mais si demain, j’ai le même blocage, qu’est-ce que je fais ?
La journée ne fait que commencer. Je pourrais écrire plus tard, dans le courant de la journée. Pas de la soirée, car je ne suis pas très créative le soir. Mais ma journée de repos est bien remplie (ce n’est pas vraiment vrai, mais c’est ce que je ressens). Voilà vingt jours que je me repose. Vingt jours que j’ai perdu ma voix. Ma voie ? Je suis encore fatiguée. Du mal à me reposer entièrement. Quand le corps se repose, l’esprit carbure. Quand l’esprit se repose, c’est le corps qui remonté sur ressorts.
On ne peut pas être tous les jours au taquet. La performance a un coût. La santé mentale ou physique jouent un grand rôle dans cette endurance particulière.
Nous avons tous et toutes notre petit saboteur interne. Celui qui nous fait croire qu’on n’y arrivera jamais, que ça ne sert à rien ce qu’on fait, que c’est inutile, qu’on est inutile. J’ai beau m’entourer de gens positifs, de « jouer » à la psychologie positive, d’être positive dans des moments un peu compliqués, parfois, le tunnel ne s’éclaircit pas. C’est comme ça.
C’est ma confiance en moi qui s’égratigne, qui s’effiloche, qui se réduit, qui doute… alors, je vais partager un super poème qu’une maman a fait pour ses enfants, pour les enfants des autres, que je prends aussi pour moi, pour des adultes qui subissent une baisse d’estime, qui doutent d’eux, qui n’ont pas/plus confiance en eux. La photo est de moi (jeune goéland) et le poème est signé Leni Cassagnettes.
Lisez d’abord le poème de haut en bas. Puis, après une inspiration et une expiration, lisez-le à votre aise de bas en haut, en commençant par la dernière ligne, puis l’avant-dernière, etc. Et … souriez :-)

Bon, je m’égare là.
Le Nano ! C’est marrant, car en fait, je n’y pense pas tant que ça. D’habitude, quand je suis dans une histoire, dans un texte que j’écris, j’y pense jour et nuit, nuit et jour. Je pense à mes personnages en mangeant, je rêve d’une situation la nuit, une image, une couleur, un mot me fait penser à eux. Mais pas cette fois-ci ! Je me suis « conditionnée » pour n’y penser que quand j’ouvre mon ordinateur. Quand l’ordi est fermé, je ne m’intéresse plus à cette histoire, à mes personnages que je créé. Peut-être parce que je n’y crois pas vraiment ?
Cela dit, le camp Nano d’avril dernier, m’a fait le même coup ! Je ne suis pas en emphase avec cette histoire. Je l’ai écrite juste pour aller au bout de mon challenge d’écriture personnel. Bien que je l’aime un peu, elle n’est pas assez consistante pour que j’y revienne et que je la retravaille.
Je ressens un peu la même chose maintenant. Après l’excitation des débuts, de la nouveauté, de la création, les questions « pourquoi », « à quoi ça sert », « est-ce réellement important », « qu’est-ce que cela va m’apporter » tournent en boucle dans ma tête.
En fait, je me cherche des excuses.

