Nano 2016, le début

Bon, pour le défi de Nano et de ses 50.000 mots/30 jours,  je revois mes objectifs à la baisse, trop fatiguée, trop de boulot, trop de trajets  :-) si j’écris presque tous les jours, je serais déjà très contente.

01 novembre : pas écrit
02 novembre : 1245 mots (moins les quelques phrases écrites pour me lancer dans l’idée = 1100 mots) j’arrondis déjà, ça promet !
03 novembre : pas écrit
04 novembre :  oui, j’ai pu un peu écrire dans le train, j’arrive à 2127 mots… quelle merveilleuse, éblouissante petite progression ha ha
ce jour, 05 novembre : samedi, oui, on y croit, on se réveille tôt pour ça… l’inspiration vient toujours mieux le matin, tôt de préférence… : 2 271, je vous jure que je n’ai pas calculé… j’ai en fait corrigé le début pour que l’histoire soit plus cohérente, rajouté des détails, supprimé un passage… et voilà, à cause de ça, je n’ai guère progresser…

Ce ne sera pas un roman, enfin, je ne crois pas, je ne vise pas cet objectif, car je sais que je suis plutôt nulle à ce jeu-là. Mais je vais faire quelques jeux d’écriture, concours, etc. tout en gardant un thème général identique.

Je ne vous dévoile pas tout de suite ce que c’est, car je programme cet article et à l’heure où j’écris ces mots, je n’ai écrit que deux fois, avec ce thème et ces personnages sur fond de passion (cfr le concours parlé dernièrement), donc… en attendant de vous en dire plus, voici le début de mon imaginaire Nano2016. Certains reconnaîtront peut-être quels personnages m’inspirent pour écrire cette histoire ;-)

NaNo 2016 (1)

Jules et Juliette avaient été téléportés dans le temps. Ils n’étaient plus les enfants innocents d’autrefois, ils connaissaient à présent par cœur cette machine qui leur permettaient de découvrir, d’apprendre l’Histoire du passé. Ils l’utilisaient régulièrement, cherchant à (presque) chaque aventure à mieux maîtriser les effets secondaires liés à la téléportation et à la vitesse de leurs déplacements. Les atterrissages ne posaient enfin plus le moindre problème. Parfois, ils tentaient encore de modifier le passé pour espérer un meilleur présent ou un avenir moins sombre, mais on ne changeait pas comme ça impunément les Lois du Temps et de l’Histoire. S’ils pouvaient faire partie du passé le temps de la création d’une bande dessinée, ils étaient pieds et poings liés quant aux modifications temporels.

Un matin, Juliette se réveilla avec la ferme conviction qu’elle était une personne extraordinaire autrefois, dans une autre vie. Une autre vie qu’elle pouvait essayer de découvrir grâce à la machine de son grand-oncle, l’éminent scientifique de la famille. Elle le sait, elle le pressent, elle en a rêvé. Et ses rêves, elles les écoutent selon son humeur du matin et selon les détails du rêve, sa force qu’elle ressent en elle quand elle y pense et qu’elle le raconte à qui veut bien l’écouter. Rien ni personne ne pourra la faire changer d’avis. Une fois qu’elle a une idée derrière la tête, Juliette fait tout pour la mettre en pratique.

Dans son rêve, elle a visité le petit village de Toque de la Craie. Avant son rêve, elle ignorait que ce village existait. Quand elle a lu ce nom sur Internet, elle a su qu’elle était sur le bon chemin et que c’était là le signe que son rêve disait la vérité.

Pa(t)ronyme, paronyme, patronyme, jeu d’écriture, concours

Voici mon texte, déjanté, pour le petit concours 48h d’écriture de Edilivre. Je me doutais qu’il n’allait pas être pris, trop décalé, trop zarbi, mais moi, je me suis éclatée à l’écrire.

Le thème était la différence : différence de lettre, différence de mot, différence de son… différent sens. J’ai glissé, volontairement, plein de mots réels, mais mal orthographiés pour la signification qu’ils devaient avoir dans leur phrase. Le thème était vaste, mais j’ai choisi de ne pas prendre au 1er degré ce mot.

Il était une fois une belle grenouille qui ne cessait de croasser. Vêtue d’une belle écharde rouge et d’un pastiche noir d’ébène, elle répétait sans cesse une pièce de théâtre au bord de la lacune. Bien qu’elle avait incarné le rôle précédent à la perfection, celui-ci était légèrement différent, car il lui fallait rentrer dans la peau d’un corbeau qui écrivait sa bibliographie avec des pattes de mouches. Dame grenouille n’avait pas de bec et encore moins d’ailes et son accent n’était pas convainquant. Quant aux pâtes de mouches, elle finissait toujours par les engloutir avant d’aller dormir ! On pouvait donc la croiser du matin au soir en train de faire ses vocalises.

Malgré les difficultés de ce rôle très cervical, on ne pouvait desceller chez elle la moindre faiblesse. C’est qu’elle était têtue comme une bourrique, cette grenouille ! Elle était la meilleure dans son domaine et elle voulait le rester !

Bien que les amphibiens n’aient que très peu d’odorat, miss grenouille aimait se parfumer pour ses fans. En effet, avant chaque spectacle, une certaine flagrance flottait dans l’air et on devinait aisément qui se cachait derrière le rideau. C’était en quelque sorte sa signature olfactive, car miss grenouille ne participait à aucune séance de dédicaces. Oui, elle ne signait jamais de paragraphe !

Un jour, alors que la scène principale allait se jouer pour la toute dernière fois, un spectateur peu ordinaire arriva dans la salle et chercha une chaise de libre au premier rang. Maître Corbeau Lafontaine qui avait recouvert la santé après avoir été infesté par la grippe, prit place et sortit son carnet de notes. Pour ne pas déranger le spectacle en toussant, le corvidé avala une gorgée de sirop que son médecin lui avait proscrit quelques jours plus tôt. Il avait lu une bonne critique sur cette actrice, mais, grand septique qu’il est, il voulait se faire sa propre opinion. Il doutait vraiment qu’une grenouille, si douée soit-elle dans son métier de comédienne, ne puisse arriver à la cheville du plus grand corbeau de tous les temps. Il allait pondre une critique pas piquée des verres. Il avait une réputation à soigner et pour rien au monde, il ne laisserait une créature visqueuse – et non moins délicieuse – avoir le pardessus.

La grenouille savait qu’il était là. Elle avait reçu une lettre anonyme la prévenant de la visite de Maître Lafontaine. Très affûtée, la grenouille avait dissimulé dans son parfum des hormones de con’passion afin d’amadouer son public. Même si le corbeau n’avait pas plus d’odorat que la grenouille, les effluves de Camembert pénétraient par tous les ports des corbeaux, qu’ils soient beaux ou laits, maître ou pas.

Noël pour les méchants enfants

Voici un petit conte de Noël écrit à l’occasion du concours de Web Book Edition… pour la catégorie « décalé ». Je n’ai pas gagné mais j’ai pris plaisir à écrire cette petite histoire. Bonne lecture et merci à WBE pour leur travail et initiative !

Cette année, Noël va être unique. Exceptionnel. Extraordinaire. Un Noël qu’on ne va pas oublier de sitôt.

En effet, ce soir, le père Noël prend l’étrange et incompréhensible décision de s’occuper d’autres enfants. Sur un coup de tête, ou coup de folie, cela ne peut en être autrement, il choisit de faire plaisir à des enfants méchants !

Vous ne rêvez pas : le père Noël veut gâter ces petits monstres que tout le monde « enguirlande », ces petits diables qui nous cassent les « boules », ces sales mômes qui ne sont pas des « lumières », ces vilains que l’on ne voudrait surtout pas avoir chez soi pour tous les « sapins » du monde.

Le soir du réveillon, les gentils enfants attendent patiemment la venue du gros bonhomme sympa.

Or, à la surprise générale, Tom, Karim, Jeremy, Esther et Sara ont, eux, déjà un beau papier à déchirer.

Dans le foyer de ces cinq garnements, peu d’adultes sont là pour découvrir l’hallucinante nouvelle.

Les enfants reçoivent le présent dans leur chambre. Aucun des cinq n’entend le moindre bruit. Aucun ne voit l’arrivée du père Noël. D’ailleurs, ils n’y croient même plus. Ils aiment dire que le père Noël n’existe pas, que ce n’est qu’une légende pour demander aux bébés d’être gentils.

Vous devriez voir leurs têtes quand ils veulent quitter leur chambre pour aller faire quelques mauvais coups.

Tom se précipite sur le cadeau sans se poser la moindre question. Il déchire l’emballage aussi vite que superman l’aurait fait. Et quand il voit l’image sur la boîte, il n’en revient pas :

OUAH ! Un coffret de petit chimiste rien que pour moi ! Génial, je vais pouvoir faire péter la baraque, rigole-il à gorge déployée.

De son côté, Karim est aussi enthousiaste que Tom. Même s’il croit d’abord à une plaisanterie, il n’attend pas le réveil de sa petite soeur malade pour déchirer bruyamment le papier doré. Et quand il repère une toque blanche, il s’exclame aussitôt:

Le manuel du parfait cuisinier ! Je vais enfin pouvoir faire comprendre à ma mère que ce qu’elle prépare, c’est de la bouffe pour chien… ah ah ah.

Jeremy, lui, reste méfiant. Cela dure une bonne partie de la nuit. Affalé dans son lit, un biscuit au chocolat écrasé sur son oreiller et un verre de lait renversé sur le sol, le gamin scrute le paquet en s’imaginant que c’est une farce de son voisin qu’il déteste.

Mais il n’est pas assez intelligent pour ça. Et puis surtout, il n’oserait pas, il sait que je lui casserais la figure à l’école s’il osait faire ça.

Sur cette conclusion, Jeremy ouvre doucement la feuille de papier rouge et verte. Quand il lit « La sorcellerie pour les nuls », il prend la boîte à pleine main, la lève au-dessus de sa tête et s’écrie :

Arf ! Je vais pouvoir empoisonner tous mes amis. Harry Potter peut aller se recoucher, c’est moi le meilleur !

Esther, à la fausse allure de petite fille modèle, ricane quand elle aperçoit le colis qui trône devant sa porte :

Hi hi hi, c’est sûrement encore un coup de tante Agathe. Elle est tellement idiote qu’elle n’a une fois de plus rien compris. Tant mieux, je ne vais pas me plaindre.

Quand elle découvre la boîte à bijoux, ses yeux s’illuminent. Son regard en dit long. On peut presque croire qu’elle a d’autres idées pour ce collier splendide et ces magnifiques boucles d’oreilles. Ce ne serait pas la première fois qu’elle enfoncerait des corps étrangers dans l’oreille de son pauvre chat.

Enfin, chez Sara, la tension est palpable. Toute la famille est réunie au rez-de-chaussée tandis que la petite fille, punie dans sa chambre, doit subir les rires de ses soeurs sans rien dire. D’ailleurs, elle est carrément surprise de ce cadeau. Elle ne sait pas quelle attitude adopter. Est-elle punie ou non ? Lui en veut-on vraiment d’avoir invité tous ses amis « comme elle » sur tweeter ? Sa maison est assez grande pour pouvoir accueillir quelque dix-huit autres enfants supplémentaires, non ?

Elle attend donc que la musique batte son plein pour découvrir son cadeau mystérieux.

Un journal intime ? Un vrai ? Rien que pour moi ? C’est pas possible, dit-elle émue.

Émue ! Oui la gosse est émue ! Car voyez-vous, elle fait tellement de bêtises qu’elle ne les retient pas toutes. Pourtant, à la croire, certaines valent un prix au Guiness Book des bêtises les plus cruelles.

La fillette note vite tous ses mauvais coups dans son premier journal intime. Celui-ci est protégé non seulement par un cadenas à codes, mais aussi par une empreinte digitale (mais ce dernier système n’est valable que si la peau des doigts n’est pas maculée d’encre… ou de sang !)

Ces cinq petits monstres sont donc heureux en ce réveillon de Noël. Incroyable mais vrai !

À des milliers de kilomètres de là, au pôle Nord, le père Noël embrasse la sorcière allergique au bonheur de Noël !

Cette expérience n’est pas renouvelable l’année prochaine, vilaine sorcière. Une fois par vingt années suffit amplement. Il ne faudrait pas que les enfants sages soient punis pour rien deux fois de suite. Est-ce entendu ? demande le gentil papa d’une voix ferme que l’on ne connaît pas.

Bien sûr très cher, bien sûr. Mais, avoue, cela te fait bien plaisir de penser un peu à ces enfants ? lui répond-t-elle d’un sourire malicieux.

Le père Noël ne dit rien, mais son petit rire étouffé parle pour lui.

Le lendemain matin, les enfants sages, eux, se réveillent tristes.

Toutefois, au moment où tous rejoignent leurs familles pour déjeuner, on peut entendre par endroits : « MAIS, MAIS, QUE SE PASSE-T-IL ? »

Et dans la cabane du Père Noël, la sorcière éclate de rire.

Après deux cent cinquante ans à jouer les vilaines, elle a des envies de changements, de renouveau. Elle va se reconvertir et pas en n’importe qui : en une gentille sorcière, à l’écoute des plus grands enfants qui ne croient plus trop en la magie de Noël.

Grâce à Tom qui va être son premier assistant pour les adolescents garçons, elle va inaugurer la boutique du petit chimiste. Grâce à Karim, elle va ouvrir un chaîne de restaurants que pour les enfants. Grâce à Jeremy, l’école des Sorciers va connaître un immense succès, et grâce à Esther, une nouvelle gamme de bijoux extraordinaires va voir le jour. Enfin, Sara sera son bras droit, sa chef en communication et elle sera responsable des éditions Gentils Sorciers.

Désormais les grands et les méchants enfants écrivent aussi un courrier à l’approche des fêtes de fin d’année, non pas à Papa Noël, mais à Sorcière de Noël. Les plus gentils sont conseillés et guidés. Les plus méchants disparaissent mystérieusement et ne redescendent sur Terre qu’une fois un stage de travaux et d’intérêts généraux effectué chez la Sorcière de Noël.

– Et moi, qu’est-ce que je fais maintenant ? Et mes petits enfants sages ? demande papa Noël.

– Vous, écrit l’auteur, c’est une autre histoire… Si vous êtes sage, je vous la raconterai ce soir…