Je dois paraître bien bête (l’air ne fait pas la chanson), mais dans la semaine, en rentrant du boulot, je me suis mise à sourire et même rire légèrement, toute seule. Oui, toute seule. Heureusement, il n’y avait personne près de moi pour me voir si béate devant un spectacle pourtant insignifiant, mais moi, ça m’a fait sourire et ça m’a fait du bien de sourire à la vie pour si peu.
C’était donc le soir (plutôt fin d’après-midi, mais en cet hiver, il fait noir tôt), le soleil se couchait, je le voyais descendre à l’horizon, au loin, et j’étais contente de ne plus revenir dans l’obscurité totale. Je grimpe à pied la montée qui me sépare de ma rue (10 à 11 degrés la pente, quand même ! je ne sais pas encore la faire en vélo), traverse une rue, et commence à monter sur un second chemin un peu pentu. Là, à cet endroit se trouve à ma droite, un terrain de foot et … des corneilles… quoi de plus banal que des corneilles ? Eh bien moi, j’aime beaucoup ces oiseaux noirs, ils sont intelligents et super intéressant à observer. Ils ont un comportement qui font qu’ils ne se gênent pas pour jouer et pour montrer qu’ils aiment ça.

Il y en a 2 au sol et une vingtaine de leurs cousins, des choucas des tours, coassent dans le ciel, sur la route de leur dortoir. Ils ne sont pas l’un près de l’autre et l’un de ces corvidés s’occupe à taper du bec sur quelque chose que je ne distingue pas. La chose est fermement coincée sous l’une de ses pattes par ses doigts solides aux griffes rigides et pointues. L’autre arrive rapidement vers celui-ci. Mais il n’arrive pas en volant ou en marchant comme savent si bien faire ces oiseaux-là, non, il court ! Et sur une bonne distance, il garde la cadence. Un rythme soutenu, il court tant et si bien que ses pas finissent par faire de petits bonds. On dirait qu’il est monté sur des ressorts. Il parcourt ainsi la distance le séparant de son congénère que j’estime à vue de nez d’humain à quelques dizaines de mètres. Le but, je suppose, à le voir ainsi rejoindre à la hâte son ami (ou son amie, difficile à dire chez cette espèce), est d’essayer d’attraper la chose qui se trouve entre les pattes de l’autre. Sans méchanceté aucun, le premier oiseau, lui tourne le dos tout en veillant à bien garder enfermé sa chose dans ses doigts articulés et musclés. Ils se tournent littéralement autour pendant un court instant avant que le premier, lassé de ce jeu qu’il considère peut-être comme stupide ou puéril, ne s’envole avec sa chose.
Son « jouet » ou son « ami » parti, envolé, la seconde corneille prend ses ailes à son corps et s’envole lui courir après. En l’air, leur chemin se sépare et je les perds de vue par la suite.
Et bien cette simple observation m’a fait sourire. Et oui, rire un peu. Je me demandais si la seconde corneille parviendrait à attraper la « chose » et si la première se laisserait faire ou non…
Cela n’a duré que 2 ou 3 minutes, mais j’étais contente de pouvoir regarder cela, petit moment de légèreté et de total oubli du reste du monde.
