Petit bonheur à partager

Un petit bonheur, ça se garde, ça s’écrit, ça se partage. Même si, aux yeux de certains, ce n’est trois fois rien.

Plus tôt dans la semaine, alors qu’il pleuvait et ventait depuis la veille, je traverse un petit parc pour aller chercher mes enfants à l’école. Très vite, je vois au milieu du parc, juste à côté d’un chemin, au pied d’un arbre, du mouvement. Ce sont deux tourterelles turques qui se font la cour. L’une décolle brièvement du sol, bat une ou deux fois des ailes et retombe à terre. L’autre l’imite, face à l’autre. L’une tourne autour de l’autre, le cou tendu puis rabaissé. Le mâle monte un peu sur le dos de la femelle, mais redescend aussitôt. Et le début de la chorégraphie reprend de plus belle. C’est la danse de l’amour !

Je souris, c’est beau l’amour. J’aime la nature. J’aime les oiseaux. J’aime observer ces instants éphémères qui ne durent que quelques minutes, mais qui sont remplis d’attention, de tendresse, d’imitation, de tentation, de séduction.

Arrive une dame, seule, qui marche sur le chemin des amoureux. Le couple s’envole et se percher sur un arbre du parc, pas très loin. La femme me dit alors : « Pff, c’est terrible ! Tout le monde se dispute. Même les animaux ! ». Sans arrêter de sourire, je rassure la dame en disant que ces oiseaux ne se disputaient pas, que du contraire, ils se séduisaient. Ne semblant pas comprendre, j’explique un peu la technique de drague (parade nuptiale) chez ce couple de tourterelles, en terminant par « S’ils sont sur la même longueur d’ondes, s’ils dansent au même rythme, s’ils sont d’accord, alors ils s’accouplent ».

Et la dame me salue en terminant par un : « Merci, merci beaucoup, c’était très intéressant », avec un large sourire sur son visage.

tourterelle turque