Le chien fait la loi dans la maison de…

Samedi passé, je me suis amusée avec la Fabrique à Histoires de Bernard Friot. Je voulais écrire quelque chose, mais je ne savais pas très bien quoi… alors j’ai pioché ceci.  Ceci est mon second texte, car je n’aimais pas le 1er…

jeu Bernard Friot

Une phrase de début, en gras, et une phrase de fin, aussi en gras pour vous indiquer les contraintes que j’ai choisies pour commencer et terminer l’histoire. Avec une ligne de conduite avec la carte  » Le chien fait la loi dans la maison de Monsieur Longuet« .

Bonne lecture  :-)

Il était une fois un chat, caché derrière un rideau, qui guettait l’arrivée du chien. Dans cette maison, celle de Monsieur Longuet, c’était le chien qui faisait la loi. C’est lui qui disait quand il devait sortir, quand il fallait préparer à manger, quand il fallait enfermer le chat dans la pièce à l’autre bout de la maison gigantesque. Oui, c’était lui qui dictait tout. Son maître se pliait en quatre pour satisfaire les moindres volontés de son ami canidé.

Quant au félin, qui était considéré comme trois fois rien. Il n’était là que pour décorer, et parfois chasser quelques souris indésirables et riquiquis qui ne satisfaisaient jamais son appétit insatiable.

Donc quand le chien était parti, le chat dansait sur sa tête, et faisait ce que bon lui semblait. C’est-à-dire à la fréquence de deux à trois par jour, selon l’humeur de chien de son ennemi juré.

Un jour pourtant, durant un sale week-end pluvieux, un étrange bruit était apparu dans le grenier. Sourd comme un pot, le chien dont l’ouïe ne faisait que se dégrader au fil des années, ne remarqua rien. Le chat, un peu rond mais toujours en grande forme pour faire les quatre cents coups, n’avait pas été dupe. Il y avait bel et bien un fantôme sous le toit de la maison. Pourquoi et comment n’y avait-il pas fait attention plus tôt, c’est un autre mystère. Toujours est-il que ce week-end, le chat s’arrangea pour embêter le clebs afin que celui-ci aboie trois fois. Trois aboiements signifiaient au maître qu’il était temps d’enfermer cette stupide boule de poils.

Ce que chat veut, le chien le veut aussi. C’est de la sorte que le chat se retrouva enfermé toute une journée et toute une nuit dans la pièce la plus sombre de la maison.

De la maison… la maison ? Du château vous voulez dire ! En effet, Monsieur Longuet avait racheté ce vieux château. Comme dans les bons livres et les bons films, personne avant lui n’avait voulu de ce bien immobilier en raison, paraît-il, de la présence d’au moins un fantôme. Mais voilà six mois qu’ils habitaient là à présent, et ni Monsieur Longuet, ni le chien et ni le chat n’avaient eu affaire à quelque fantôme que ce soit. Jusqu’à ce matin…

Le matou n’avait pas prévu de rester aussi longtemps dans ce cagibi, mais il ne pouvait plus voir ce chien en peinture.

Tic, tic, tic. L’étrange bruit bizarre était à nouveau là. Cette pièce était idéalement située pour entendre parfaitement tout ce qui pouvait se passer au grenier.

RRRRRrrrr. Rrrr. Un autre bruit, plus doux, comme un minuscule moteur, se mit en fonction.

De plus en plus bizarre…

Aussi, rusé comme un chat énervé par un chien, le félin qui avait décidément plus d’un tour dans ses pattes, avait rapidement compris d’où venaient ces bruits mystérieux.

Oui, il y avait bien un fantôme, mais pas n’importe lequel, celui d’un chat ! Celui du Chat Botté ! Oh, pas celui des contes de fées, non, un autre. Oui, tu as bien lu. Il existe bel et bien plusieurs chats bottés. Celui-ci, enfin, le fantôme, était chaussé de bottes de cow-boy vertes. Le vert lui allait très bien d’ailleurs, car c’était aussi la couleur de ses iris. Il avait été tué dans d’horribles circonstances, voilà déjà plus de trois ans et demi. Durant tout ce temps, il n’avait vu pas âme qui vive, tout le monde avait déserté ce vieux château suite aux nombreux et mystérieux décès qui s’étaient succédés chez les animaux du manoir. Au début, les maîtres des lieux n’avaient vu là qu’une étrange coïncidence, mais quand le nouveau poisson rouge du Prince avait disparu à peine deux heures après son arrivée, toute la grande famille avait déménagé, loin, très loin du château qui portait malheur.

Notre chat, le pauvre qui était enfermé dans cette pièce juste sous les toits, s’emballa immédiatement.

— Eh ! Oh ! Oui, toi le fantôme ! Tu ne voudrais pas devenir mon ami, ici ?

Au début, le Chat Botté, son fantôme, s’immobilisa et cessa de respirer. Bien qu’il ne respirait déjà plus depuis longtemps, il faisait toujours comme s’il était vivant car c’était bien la première fois qu’il rencontra un camarade qui croyait aux fantômes. Il ne savait pas que penser de la question. Un ami ? Pourquoi faire ? C’était ça sa mission ? Se faire un ami ou aider un ami ?

Comme il ne répondit pas immédiatement, notre chat reposa la question, d’une autre façon :

— Bon, je ne sais pas qui tu es, ni comment tu es parti au paradis ou plutôt resté coincé ici, mais si tu aimes autant les chats que moi, par pitié, réponds-moi !

Le Chat Botté savait qui avait posé la question, lui, il voyait tout, et savait à peu près tout également de ce qui se passait sous son toit. Ce n’est pas pour rien d’ailleurs qu’il s’était amusé à faire un peu de bruit afin d’attirer l’attention du matou vivant, afin qu’il sache qu’il n’était pas tout seul ici. Mais entre le fait de savoir et de soutenir moralement un copfélin et communiquer avec celui-ci, il y avait une différence pour notre Chat Botté. Surtout que personne ne lui avait expliqué comment il devait faire pour travailler en tant que fantôme ? Quelle était sa fonction ? Et comment devait-il s’y prendre ?

Pour ne pas griller sa couverture, il émit un petit miaulement digne d’une chatte qui gémit quand on l’embête un peu trop.

— Un chat ?! Tu es le fantôme d’un chat ? demanda notre chat bien vivant qui écarquilla les pupilles comme seuls les chats savent si bien faire dans la pénombre. Même s’il s’en doutait, savoir qu’il avait raison lui donna confiance en lui.

— Ben oui, ch’suis pas un chien quand même ! rétorqua tout de go le Chat Botté qui en avait oublié sa timidité passagère.

— Oh, me parle pas de chien, ou plutôt si, parlons d’un chien, d’un seul : celui de cette maison !

Le Chat Botté, interloqué qu’on lui parle sans peur ni reproche, qu’on ne lui pose pas 36 mille questions sur son état, son passé, son avenir, se prit rapidement d’amitié pour le poilu vivant.

— Je sais tout ce qu’il te fait subir ! Je suis là depuis le début, mais bon, il est quand même grand et gros ce clebs. Même si je t’aide, à deux, on ne fait pas le poids, surtout moi avec mon poids plume…

— Bon, si tu es au courant de tout, tu sais que je suis un adepte de Tom et Jerry ? Eh bien, figure-toi qu’on pourrait appliquer toutes ces farces à ce gros bêta de clébard.

Et c’est ainsi que nos deux compères rendirent la vie impossible à ce gros chien qui voulait toujours faire la loi.

Après quelques mésaventures et visites chez le vétérinaire, Monsieur Longuet décida de déménager. Le chien suivit bien sûr, c’était le conseil du vétérinaire, mais le chat qui s’était caché pour ne pas se faire attraper, resta donc là, trop heureux d’être enfin débarrassé du chien.

Plus aucun humain n’osa visiter ce vieux manoir, car il était désormais habité par des centaines de chats heureux et désireux de rester les maîtres de ces lieux.

Le Chat Botté accepta sa situation de fantôme aidant les vivants et s’envola pour d’autres cieux secourir de nouveaux chats persécutés.

Depuis ce jour, que plus aucun fantôme n’est venu hanter le vieux château, ce vieux château.

L’arbre à jouets

Texte du 01/10/2015

Contrainte : cartes de Bernard Friot de sa Fabrique à Histoires. Et s’il existait des arbres à jouets ?

L’arbre de la place, le plus grand, le plus gros, le plus connu, est en fin de vie. Tout le monde le sait, mais personne n’ose en parler ouvertement. Il faut dire que les adultes qui le nourrissent ont changé. Autrefois, ils étaient généreux avec l’arbre, lui donnant l’eau de la rivière la meilleure, lui confiant leurs secrets quasi quotidiennement, lui offrant de l’engrais de qualité et le soignant si vite, qu’il n’avait jamais le temps d’être malade. En retour, l’arbre, une fois par an, leur donne de superbes jouets : retour d’impôts, héritage surprise, trésor d’amour chez Cupidon, des bons pour une année pleine de bonne santé, des chèques cadeaux valables chez toutes les Cigognes, etc.

Mais voilà, pour que cela puisse se faire, il faut non seulement y croire, mais en plus, c’est un peu du donnant-donnant, juste retour des choses, non ? Hors, il se fait que de moins en moins d’adultes croient en l’arbre. Ils passent davantage de temps dans le monde virtuel, et les racines de l’arbre n’étant pas en Wi-Fi, les adultes le délaissent de plus en plus.

De fait, depuis l’année dernière, les fruits de l’arbre sont moins fournis, les bons sont limités à une validité plus courte, quelques mois tout au plus, et la qualité laisse à désirer.

Au printemps suivant, l’arbre a des champignons… plus personne n’est là pour le soigner, alors l’arbre n’a plus donné un seul jouet l’hiver suivant.

Aujourd’hui, l’arbre de la place renaît de ses cendres. Petit à petit, l’arbrisseau grandit et il attire les plus jeunes. S’il est bien entretenu, si on fait attention à lui, il peut encore étonner, car cet arbre n’est pas rancunier et des idées de cadeaux, il en a plein les branches !

Bernard Friot, histoires à jouer

Suite au petit concours d’écriture lancé par les éditions Plumes et Talents, j’ai voulu inventer un nouveau texte, pour le plaisir d’écrire quelque chose de court et de fantaisiste.

2015-10-03 14.02.26La coincidence a d’abord voulu qu’en allant sur le site de Bernard Friot, je tombe sur la bande annonce qui invite les visiteurs à découvrir les différentes rubriques, et j’y lis mon pseudo ! Ah oui ! Je me souviens, il y a quelques années, j’avais reçu des éditions, la boîte à Fabrique à Histoires de cet auteur… et que sur ce site, je m’étais amusée à y insérer deux ou trois petits textes imaginés à partir d’un ou plusieurs ingrédients de cette fameuse boîte. J’ai voulu la réouvrir (en effet, elle me donne pas mal d’idées), car suite au déménagement, elle était bien sûr dans l’une des dizaines et des dizaines de caisses de livres, puis je suis tombée sur ce lien (clic sur l’image)

histoire a jouer bernard friot2 ans et demi après sa Fabrique à Histoires, Bernard Friot remet ça : il joue avec les mots et propose à ses petits lecteurs d’en faire tout autant.

J’ai un peu l’impression que j’ai dormi durant ces quelques années où je n’ai pas écrit car je n’ai pas ce livre ! Mais sur le site, vous trouverez un lien pdf qui vous donne un aperçu de ce que vous pourriez trouver à l’intérieur. Entre autres, dès le début, une invitation à inventer une histoire d’après un choix d’une liste de mots…

Alors, c’est ce que j’ai fait. Parmi plusieurs personnages, lieux et actions, on peut en choisir quelques-uns… voici mon histoire avec les mots piochés PAS par hasard :)

un rat blagueur – un gardien de zoo – la salle d’attente d’un dentiste – cuisiner – inventer

– Pffff, ce n’est pas possible ! Mais dans quel monde vit-on ? Après vingt ans comme gardien de zoo dans ma ville, on m’envoie à la pêche au rat ! Qu’est-ce qu’un rat, aussi spécial puisse-t-il être, ferait dans un zoo ?

Victor, le gardien de zoo, est fâché, et aussi un peu en colère. Même s’il apprécie le fait qu’on lui fasse suffisamment confiance pour le libérer de son poste de gardien afin qu’il parte à la recherche d’un animal supplémentaire pour remplir le zoo, il ne comprend pas pourquoi un bête, un minuscule rat, est l’objet de toutes les attentions de la part du directeur du zoo. Un rat, c’est petit, c’est moche, et ça ne donne vraiment pas envie de l’admirer, que du contraire, un rat, c’est répugnant !

– Et puis, même s’il existe de gros rats, allez-y pour trouver Le Rat que le patron veut absolument dans cette grande ville ! Autant chercher une aiguille dans une botte de foin !

Aux dernières informations, le rat en question, a été vu traînant près des poubelles de la Rue des Souvenirs. S’il était fiché à la police, sa description serait brève : rat de taille moyenne, de couleur grise, avec une longue queue rose et des moustaches crollées. Signes distinctifs : oreille gauche déchirée et des dents ressemblant étrangement aux petites dents d’enfants humains !

Mais ce dernier détail, pourtant très important, n’est visible que si le rat… sourit !

Victor, armé de ses supers lunettes magiques qui lui font voir le moindre animal en fluorescent, explore les trottoirs, fouille les poubelles, se met à quatre pattes pour triturer le moindre trou de souris à la recherche du fameux rat. C’est quand il est dans cette ridicule position, le derrière en l’air, les genoux à terre, le visage contre le trottoir, qu’il entend cette petite voix chantante :

– Un gardien, c’est trois fois rien, un zoo, c’est pas rigolo.

– Qui va là ? demande Victor d’un ton mécontent. Montre-toi fripouille.

Il n’est pas sûr que ce soit le rat, mais comme son chef lui a dit que c’était un rat très spécial, après tout, pourquoi pas ? Ce ne serait pas le premier animal à parler dans le zoo, mais un qui fait des rimes, ça c’est plutôt nouveau.

Victor tend l’oreille, tourne la tête rapidement dans un peu toutes les directions. Il voit des taches fluorescentes un peu partout à cause des chiens qui se promènent, des chats qui cherchent la confrontation avec ces chiens, mais aussi d’autres petits animaux qu’il n’a pas identifié tellement il tourne sa tête trop vite. Il la tourne si vite qu’il a droit à :

– Tourne, tourne, petite tête, file, file, que t’as l’air bête…

Cela en est trop pour Victor qui est à deux doigts de dégobiller. Tout à coup, il devient blanc comme un linge. Il s’assied à même le trottoir, près d’un coin où peu de monde le verra s’il doit vomir son petit déjeuner. Il n’identifie pas  l’immeuble qui lui sert de toilette improvisée, car il abrite en fait un dentiste au rez de chaussée. Et pas n’importe quel dentiste, celui là même qui a reçu le prix spécial des enfants qui perdent leur belles dents de lait. Qu’un dentiste reçoive ce titre est unique, surtout venant de la part des enfants.

S’il ne le remarque pas immédiatement, quelqu’un s’en charge pour lui.

– Eh Oh, soit pas sot. Ne vient pas dégueuler aux pieds de mon dentiste préféré !

Cette fois, notre gardien a aperçu une queue rose fluo au travers du soupirail. Il va faire semblant qu’il n’a rien vu et répond à la petite voix :

– Qui que tu sois, montre toi ! Si c’est des rimes que tu veux, sorts de ta cachette petit morveux !

A ses mots, il entend la voix rigoler. Elle n’a pas l’air de se moquer mais plutôt de prendre cela comme un défi rigolo. Le rat essuie ses pattes sur son tablier, c’est qu’il était occupé à cuisiner, puis se faufile par les barreaux du soupi… rat et lève la tête vers le gardien.

– Mais tu es… tu es…, balbutie Victor à la vue, sans lunettes, du rat.

– Mais qu’est ce que vous avez tous, vilains humains, à me confondre avec cet andouille d’acteur qui joue dans le film « Ratatouille » ? Remets tes lunettes espèce de vilaine belette.

Le rat, qui sait exactement pourquoi Victor est là en ce moment, ne va pas se laisser faire. Après un échange de rimes qui désigne le rat comme grand gagnant, il lui dit :

– Écoute moi bien, petit vaurien, tu ne me prendras pas, foi de rat ! Viens plutôt avec moi, je vais te montrer mon appartement de roi et tu vas vite comprendre pourquoi je ne suis pas à vendre.

Le rat et le gardien se faufilent tant bien que mal dans le labyrinthe caché du cabinet de dentiste. Victor doit rentrer le ventre et se fait aussi petit qu’une souris, ce qui n’est pas une mince affaire quand on mesure près de deux mètres et que l’on pèse aussi lourd qu’un orang-outan.

Mais il y arrive tant bien que mal, et le rat, qui s’est refait une beauté entre deux tournants, apparaît à présent aussi fringant qu’un pingouin. Le poil lisse et brillant, les moustaches crollées mais contrôlées, l’oreille déchirée mais décorée, et le visage… rayonnant !

Si Victor n’avait pas 20 ans d’expérience en animaux en tous genres, il n’y croirait pas. Mais devant lui, se tient un rat plutôt joli qui sourit de toutes ses dents !! Et pas n’importe quelles dents, des dents ressemblants étrangement à celles de nos enfants !

– Eh oui, mon vieux, sois pas peureux, approche toi et rentre chez moi. Cela fait longtemps que la petite souris n’est plus l’unique à récolter les dents des enfants. Quand ils les perdent naturellement, c’est la petite souris qui fait les présents, mais quand c’est un accident, c’est moi, le gentil rat, qui m’en occupe maintenant. Et qui mieux qu’un dentiste pour dresser la liste des enfants qui ont des accidents ? A de rares occasions, je rentre même dans la maison. Le dentiste doit parfois arracher, et moi, j’arrive en courant pour consoler…

Le rat continue ses explications en montrant des photos souvenirs, en désignant les dents abîmées, fissurées, ébréchées, cassées, arrachées. Il a même une vitrine avec celles qui sont colorées : grises, noires ou jaunes.

Victor se demande s’il n’est pas en train de rêver ou si le rat n’a tout simplement pas tout inventé…

A toi d’inventer une autre fin… La mienne se termine ici.

Il en est là dans ses réflexions, quand tout à coup, il croit voir une dent tout à fait particulière. Celle-ci est dans un récipient en verre et trône au milieu de la rangée tel un trophée.

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Je n’ai plus eu possession de la tournure de ce texte rapidement, je ne contrôlais plus des mes dix doigts quand j’ai écrit ça. Mon cerveau était parti sur autre chose, faire plus de croisements entre le rat et Ratatouille, montrer une recette de cuisine spéciale avec des dents au menu, etc… mais mes doigts ont décidé d’un autre texte :-)  Et puis, pour la fin, j’en avais écrit… 3 autres. Mais à chaque relecture, je supprimais, alors je me suis dit qu’il fallait que j’arrête là où j’hésitais.

Dans le rayon enfant, j’aimerais une fille et un garçon…

Voici, tout de go, mon texte imaginé suite à mon précédent article … , merci Bernard Friot pour cette idée :-)

Si je pouvais, si j’avais le droit de changer d’enfant ? Oh ! la bonne idée… Faut pas me le demander deux fois…

Alors, je fais mon choix. Je me dirige dans le rayon des 5-7 ans. Pour ne pas refaire mon stock de vêtements, je choisi d’abord une fille qui a environ la même taille que celle qui dort chez nous : 126 cm, d’ossature robuste, pour un poids de 26 kg. Peu importe la couleur des cheveux même si j’apprécie que les gens se retournent et engagent la conversation sur le ton roux-auburn du modèle qui ronfle actuellement dans la pièce d’à côté.
Étant moi-même d’un tempérament dynamique, je vais plutôt aller dans la section des sportives. J’en vois bien l’une ou deux qui correspond à l’idée que je me fais d’une petite fille modèle que j’aimerais bien avoir chez moi : la première a les yeux noisettes, quelques petites taches de rousseur sur le nez et en-dessous des yeux (tiens, comme la « mienne »), une peau claire, des fossettes quand elle sourit et de petits pieds. La seconde est d’allure un peu plus fine, plus féminine je dirais, les yeux bleus, les cheveux châtains clairs et raides, et celle-ci est habillée d’un ensemble de tenniswomen. D’ailleurs, elle a des baskets blanches et un bandeau « éponge » à chacun de ses deux poignets.

Je marque mon choix sur ces deux petites filles, je le validerai après être passée dans le rayon des garçons.

Alors, pour les petits trésors… voyons voir ce qu’ils proposent. Toujours pour ne pas changer toute la garde-robes, je vais directement vers ceux qui mesurent environ 105 cm. Le mien est tout frêle, donc j’élimine ceux qui sont un peu ronds. Pour être sûr du poids, je soupèse les cinq qui me semblent se rapprocher des 16 kilos. Une fois cette pré-sélection effectuée, je m’attache à observer, comme pour la future grande soeur, la couleur de leurs cheveux, l’allure générale, et la forme des pieds pour ne pas devoir m’habituer à d’autres chaussures. Celui qui se lève discrètement dans l’appartement a des pieds tout fins, à peine plus petits que ceux de sa soeur… j’en vois un seul qui aie cela donc c’est sur lui que je marque une croix. Pour ne plus me faire avoir, j’entame une discussion avec ce petit garçon, histoire de voir s’il parle bien (parce que le mien, franchement, il se bat encore avec sa langue et tous les « s, j, ch » sont des CH dans sa bouche !), s’il a un vocabulaire étendu (parce que le mien, il en connait pas mal de choses, il retient beaucoup ce qu’on lui dit). D’ailleurs, comme test, pour comparer, je lui demander de nommer tous ces dix doigts… Aïe, ça commence mal, il sait juste le pouce et l’index, les autres, connaît pas. Bon, ce n’est pas grave… ce ne sont que des doigts. Voyons voir s’il est doux, affectueux. QUOI ? Qu’est-ce que je lis sur le mode d’emploi ? Il n’aime pas faire des bisous !? Bon, j’espère au moins qu’il mange bien. Ah, ouf ! Soulagée… Je continue à lire le mode d’emploi, même ce qui est écrit en tout, tout petit. Mais quoi, comment ? Tu ne manges que des légumes cuits à la vapeur ? Bon ça, ça pourrait encore aller… de la viande BIO et des fruits qui ont poussés dans ton jardin ? mais chouchou, on n’a pas de jardin, nous, on vit dans un appartement…

En fait, ce n’est pas si évident que ça que de changer d’enfant… Revenons-en aux filles. Y en a bien une qui « rentrera » dans mon moule ?

Je commence avec la seconde vu que chez les petits gars, celui qui ressemble le plus au modèle que chez moi est en fait à l’opposé de ce que je cherche… Alors ma grande, comment vas-tu ? Comme elle ne me répond pas tout de suite, je lis l’étiquette se trouve à sa nuque et je reprends :
Alors n° ISBN 2005F814, comment vas-tu ?

– Bonjour Madame. Je vais bien, et vous remercie pour votre question. Savez-vous que chez les joueuses de tennis, chez les enfants, il y a beaucoup d’entraînement ? Qu’il faut me sortir deux fois par semaine, sans compter le week-end bien sûr, et qu’il faut venir m’encourager à tous mes matches. En vêtements, je ne suis pas difficile, il me faut du Ralph Laurent, et…

-STOP ! ma grande… je crois que, financièrement, on ne peut pas se permettre du Ralph Lauren…

– Pffff, excusez-moi madame, si je peux me permettre, vous n’êtes pas les parents que je souhaite avoir !

– Qu… Quoi ?

Heu… cela m’en bouche un coin ! Je n’ai même pas envie de savoir si celle qui ressemble le plus à la mienne, est moins bavarde, moins speedée… tout compte fait, je préfère garder les miens,  finalement, je n’aime pas les changements et j’adore mes petits loulous à moi :-)

Jeu d’écriture pour les mamans, papas, grands-parents… et enfants !

Hier midi, en mangeant à mon travail, j’ai fouillé dans la petite boîte de Bernard Friot et de sa fabrique à histoires.  Avec la fin de l’année scolaire – à présent enfin terminée – nos loulous sont un peu surexcités, survoltés, déchaînés… aussi, j’ai souri et des images me sont de suite apparues quand j’ai choisi ces deux outils pour me mettre en appétit :

Jeu de carte « Et si… ? » :
Et si
les parents avaient le droit de changer d’enfant
ET pour vous les enfants :
Et si
les enfants avaient le droit de changer de parents.

Moulin à mots « Qui parle ? » :
Tais-toi, je ne veux pas t’entendre ! Et arrête de gigoter comme ça, tu me donnes le tournis ! Tu ne sais donc pas t’occuper tout seul ? Tiens prends ton livre de français et révise tes conjugaisons, au moins tu ne perdras pas ton temps. Tu ne pourrais pas tourner les pages plus doucement ? Tu m’as fait rater une maille (ou plutôt : tu m’as fait rater mon jeu sur mon iPad…). Mais comment fait ta mère (ton père) pour te supporter ?

Je n’ai pas honte, ces dernières semaines, j’ai bien du leur dire au moins 3 phrases de ce style ! (3 fois sur … une journée bien sûr ! ;-) )

Et je n’avais pas encore pensé à ce jeu « avoir, en tant que parent, le droit de changer mes enfants », donc c’est avec joie que je m’y prête volontiers… et je compte bien demander ce qu’en pensent mes petits monstres… si eux ils pouvaient changer de parents – ben oui, ça va dans les deux sens !

A vos plumes et envoyez-moi par email ou en commentaire votre texte – vous aussi les enfants ! … je me ferai un plaisir de les mettre sur mon blog.

BONNES VACANCES

Casser du sucre sur le dos de quelqu’un

Jeu n° 10 avec Rébecca : jouer avec des expressions, les rendre vivantes.

Comme j’aime particulièrement les expressions, je n’ai pas pu résister, en voici plusieurs :

casser du sucre sur le dos de quelqu’un
la goutte d’eau qui fait déborder le vase
passer du coq à l’âne
avoir la puce à l’oreille

Et parce que j’avais envie d’utiliser un petit outil de La fabrique à histoires de Bernard Friot, voici un début  tiré du moulin à mots.

Caché derrière un rideau, le chat guettait. Voilà trois jours qu’il a lancé un défi à Mapuce.

Mapuce, c’est sa voisine et c’est… ben oui… une puce. Une puce pas comme les autres, une gentille qui aime bien sûr bondir, chatouiller et mordiller, mais qui aime aussi jouer, rigoler et danser.

Et ce que Mapuce aime par dessus tout, c’est relever des défis.

Alors quand Félinou le chat lui a dit qu’elle ne serait pas cap’ de l’attraper, elle a dit : « chiche ».

Et Félinou est bon joueur. Vu la grande différence entre leurs tailles, il lui a dit qu’elle avait quatre jours pour s’entraîner à sauter plus vite et pour se muscler les pattes à s’agripper à son poil court.

Alors, le premier jour, Mapuce a cassé du sucre sur le dos de quelqu’un.

— Oui, eh, oh ! Sur quelqu’un, mais pas n’importe qui s’il vous plait : sur le dos de Sa Majesté Lemur. Il me fallait un dos solide…

Et cela n’a pas été si facile que ça. Rendez-vous compte, de petites pattes de puces briser un morceau de sucre ! Mais, elle est y est arrivée la demoiselle… À force de persévérer, elle y est arrivée… et presque les six pattes dans le nez à la fin de la journée.

Le deuxième jour, hier donc, pour calmer les égratignures qu’elle s’est faites à ses pattes de devant, Mapuce s’est exercée à faire déborder le vase d’une goutte d’eau.

— Plus facile à dire qu’à faire ! Z’ avez déjà essayé de faire déborder l’océan d’une vague ? Surtout qu’avec mes petits membres de rien du tout, je n’avais aucune prise… ça me filait entre les pattes.

Mais, comme pour la veille, elle n’abandonnait jamais. Finalement, elle y est arrivée en se jetant de tout son corps depuis la hauteur du pommier. Il faut préciser qu’elle s’était lestée auparavant d’une couche de boue… son propre poids ajouté à celui de la boue a été déterminant dans la réussite de cet exercice.

Aujourd’hui, troisième jour, Mapuce joue au saut en hauteur… et en longueur ! Dans la prairie d’en face, un coq et un âne bavardent tranquillement.

— Je suis bien plus motivée avec des défis concrets. Sauter d’un chien à un autre n’est pas marrant, surtout que ceux de la maisonnée n’arrêtent pas de se chamailler, de se bousculer, … je ne dois même pas sauter pour passer de l’un à l’autre.

Tandis qu’ici, voyez la distance qui sépare le coq de l’âne ? Le coq est beau parleur, mais il se méfie du fichu caractère de l’âne.

Et alors que Félinou pense que Mapuce va se casser le cou avec un saut de fou, l’insecte passe du coq à l’âne sans la moindre difficulté.

— Merci Monsieur Levent, un petit coup de pouce bien utile, chuchote Mapuce.

Le lendemain matin, Félinou se lève de bonne humeur, sûr de lui. Il se dérouille, tend ses pattes devant lui, fait le gros dos gentil, s’ébroue, et puis se lèche avant de se décider à pointer le bout de son museau par la chatière.

Dès le premier coup d’œil, il sent que quelque chose ne va pas. Les chiens ne se grattent pas, l’âne ne semble pas avoir d’invité indésirable sur lui, pas plus que le coq…

— Bon sang de bon soir, où est cette puce ? dit le chat à haute voix.

Il n’a pas le temps de dire ouf que quelqu’un lui souffle :

— Avoir la puce à l’oreille, ça te dit quelque chose voisin ?

Le four à double fonction

J’ai joué avec ABC. Le thème choisi est extrait de La Fabrique à Histoires, de Bernard Friot :
sujet renversant « Le four produit du froid. Dès qu’on y glisse un plat, il est congelé ».

Dans la forêt d’Hiver, par un froid de canard, un écureuil crie de joie :

– Youpppeee ! Un four. Je vais enfin pouvoir réchauffer mes noisettes congelées.

Avec toute cette neige, les pattes de ce petit animal sont frigorifiées de devoir tant creuser. Aussi, il est tout heureux de constater la simplicité du fonctionnement de ce four.

– Ooh ! Quelle chance j’ai ! Un four intelligent qui s’ouvre automatiquement à mon approche et qui détecte quel aliment je lui mets dedans.

Zzzzzz, le four émet un petit ronflement. La seule lumière du soleil est nécessaire à son bon service. C’est une vraie merveille.

Tiiiit, tiiit, tiit. Le bip annonce la fin de la cuisson. Notre petit animal est impatient. Et gourmand.

Il a faim. Cela fait dix jours qu’il n’a plus rien mangé !

– AAAaah ! Mais qu’est-ce que c’est que CA ?! hurle-t-il en voyant sa noisette transparente comme un glaçon. Ce n’est pas possible ! Je ne peux pas manger ce truc, c’est pire qu’avant dit-il en frappant un doigt sur sa noisette complètement glacée.

Quand notre ami réfléchit, d’une main, il prend sa queue en panache et de l’autre il arrache un poil. Il dit que cela lui permet de ne pas s’égarer dans son idée…

Lorsque sa belle queue est aussi dégarnie que celle d’un chat sphinx (un chat sans poils), un pic vert s’approche de lui et rit :

– Eh mon ami ! Tu as des soucis ?

L’écureuil sort de sa torpeur et serre ce qui lui reste de queue tout contre son coeur :

– Je vais mourir de faim, hoquette-t-il. Mes dents sont fragiles et je ne sais plus croquer des noisettes congelées. Et ce… ce foutu truc… c’est que du brol ! lui répond-il en désignant le four à refroidissement.

Le pic vert qui a beaucoup d’idées dans sa tête, penche celle-ci sur le côté et lui dit :

– Si le four qui doit chauffer ne chauffe pas comme il faut, as-tu déjà essayé de chauffer le four pour qu’il chauffe peut-être enfin ?

L’écureuil ne comprend pas bien. Alors, pour l’aider, l’oiseau rentre dans son trou, cherche quelque chose et en ressort aussitôt avec un long morceau de laine. Puis, il vient se poser près du four et enroule l’écharpe autour de la machine.

– Si le four a froid, comment veux-tu qu’il te réchauffe ton plat ?

Pour joindre son geste à la parole, le pic vert recrache un morceau d’écorce et l’approche de l’engin. Celui-ci, comme la dernière fois, détecte le geste et ouvre sa porte.

Une seconde plus tard, son ronflement se met en route.

Zzzzzz

Dix secondes s’égrainent.

Tiiiiit tiiit tiit. La porte s’ouvre à nouveau et un délicieux fumet d’écorce grillée flotte dans l’air.

– Huuumm, ça sent trop bon ! salive le petit rongeur. Dis-moi, miam, comment je pourrais, miam, te remercier ? lui demande-t-il la bouche pleine.

– C’est tout simple. Si dans tes provisions, tu trouves des locataires indésirables comme un ver, une fourmi ou autre insecte succulent, garde-le moi bien au chaud, je me ferai un plaisir de le déguster. Cuit, c’est encore meilleur.

C’est ainsi que l’écureuil apprit à se servir de ce four exceptionnel et qu’il devint un très bon ami du pic vert.