Les dessous d’un insecte
Un drôle d’insecte flotte dans le bol d’eau,
Jaune et noir, quel étrange oiseau !
Ni guêpe, ni frelon, ni abeille,
Un corps tout plat, drôle de merveille.
Ses longues antennes me font hésiter,
Je tends la main, pour le sauver.
Hélas, il ne bouge plus d’une patte,
Figé, brillant, sous la lumière plate.
Par précaution, au vu des couleurs,
Je prends une brindille, sans frayeur.
Quand on ne sait ce qu’on a trouvé,
Mieux vaut sauver sans trop toucher.
Clic-clac ! Une photo pour l’histoire,
Dans mon appli, je veux tout savoir.
Quel est donc ce curieux invité,
Aux habits jaunes délicatement zébrés ?
Oh ! C’est une punaise ! et quelle espèce !
Sous ses élytres, quelle finesse !
La gonocère des haies, rien de moins,
Un nom savant pour un insecte du coin.
Elle aime les haies, les prunelliers,
Les aubépines et les pommiers.
Discrète encore sous le ciel doré,
Elle prend la chaleur avant d’hiberner.
Sous ses ailes dorées,
Le jaune et noir s’y fait beauté.
Je la croyais morte, noyée, figée,
Mais la voilà qui revit, toute en légèreté.
Sous le soleil chaud de la mi-saison,
Elle s’ébroue, reprend son horizon.
Elle déploie ses pattes, suit son chemin,
Comme si de rien n’était, tranquille, enfin.
Moralité : avant de crier « punaise ! »,
Apprenons à voir la beauté qui se dresse.
Sous leurs dessous de soie ou d’écorce,
Les insectes cachent mille forces.

Quel automne : 17 degrés en ce 5 novembre 2025 !
Avait-elle chaud ou soif pour que cette punaise tombe dans l’eau ?
