Lire à voix haute mon propre livre : une émotion inattendue, un retour à la source
Je ne m’attendais pas à ça.
Quand j’ai commencé à lire mon livre jeunesse à voix haute à cette dame malvoyante et à son compagnon, je pensais simplement partager une histoire. Ce que je n’avais pas anticipé, c’est que cette lecture réveillerait en moi quelque chose de beaucoup plus profond.
Mon histoire, je l’ai commencée en 2016. Je l’ai portée longtemps, par fragments, avec mes enfants comme toile de fond, mon compagnon comme source d’inspiration, et même mon chat Vicky (aujourd’hui disparue) comme muse silencieuse. C’est un récit tissé de vie réelle et de fantaisie, de souvenirs et d’imagination. Et pourtant, au fil des années, certains détails s’étaient estompés. J’avais oublié des scènes, des dialogues, des rebondissements… jusqu’à ce que ma propre voix me les restitue, comme s’ils étaient neufs, comme si je les découvrais moi-même.
Lire à voix haute, c’est redonner chair à une histoire. C’est une rencontre sensorielle et vivante avec le texte. Et quand ce texte est le tien, c’est un miroir tendu à ton passé, à tes émotions, à la personne que tu étais quand tu l’as écrit, et à celle que tu es aujourd’hui, qui le redécouvre.
Ce moment de lecture m’a bouleversée. Parce que j’ai vu mon histoire toucher. J’ai vu des sourires, de l’inquiétude, de l’attente. J’ai senti l’attention palpable, les silences qui disent plus que les mots. Et moi, j’étais à la fois autrice et conteuse, spectatrice et actrice, guidée par ma propre plume comme si je ne la connaissais pas.
Je croyais écrire pour des enfants de 8 ans (l’âge de mon petit héros, et celui de mon fils à l’époque), mais aujourd’hui, je me rends compte que mon livre parle aussi aux cœurs plus âgés, plus sensibles, plus expérimentés. Ce n’est pas une erreur, c’est une révélation. Mon histoire a grandi avec moi.
Demain, je termine la lecture. Et j’ai hâte, non pas parce que c’est la fin, mais parce que j’ai envie de connaître cette fin, de la vivre avec eux, avec mes auditeurs devenus compagnons d’aventure. Je suis émue, honorée, émerveillée. Car pour la première fois, peut-être, je prends pleinement la mesure de ce que signifie écrire : créer quelque chose qui continue de vivre en dehors de soi, qui nous revient transformé, amplifié, éclairé par les autres.
Lire à voix haute mon propre livre, c’est lui avoir redonné vie. Mais c’est aussi m’être redonné, à moi, en tant qu’autrice, la joie pure d’émerveiller, d’émouvoir, de transmettre. Et cette joie est infinie.

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