Perdre la tête

Comme l’explique le titre de mon recueil numéro trois « Démarrer au quart de tour », je suis capable de démarrer très vite un texte créatif. Parfois, il ne me faut vraiment pas grand chose pour que le déclencheur se mette en route directement à la cinquième vitesse !

Le seul problème avec ce démarrage rapide, c’est que parfois, paf, ça bloque, ça coince et je rame, je rame, pour la suite.

Comment expliquer cela ? Je n’en ai aucune idée. Quand j’écris, je ne fais jamais de plan. Des images naissent spontanément, et sans douleur, dans ma tête. Tout ce que j’ai à faire, c’est de décrire les images. Parfois, une histoire entière, complète, avec queue et tête, prend vie sous les doigts qui pianotent mon clavier. Parfois, « la sauce » ne prend pas. Mais je sens qu’il y a quelque chose d’intéressant. Alors, j’arrête d’écrire quand je bloque. Je fais tout autre chose, je change d’activité.

Certaines de mes inspirations sont vraiment étonnantes. J’aime dire que je pars toujours de quelque chose de vrai, un souvenir, un fait réel, une scène à laquelle j’ai assisté, quelque chose que l’on m’a raconté (ou que j’ai compris de travers), une info que j’ai lue dans un livre, une image vue à la télévision, etc.

Pareil pour ici, je suis partie d’un fait réel, à savoir la lecture d’un livre. Mais, comment dire ? Au bout d’un moment, je ne savais plus si ce que j’écrivais c’était ce qui s’est réellement passé ou ce que j’ai imaginé.

Vous avez sûrement déjà entendu parler certains auteurs qui disent qu’ils se sont laissés faire par leur personnage. Qu’ils ont été surpris par un comportement, par une action, par un choix de leur personnage. Ou qu’un personnage secondaire a tout à coup pris plus de place que prévu. Ou qu’un passage ne s’est pas déroulé tout à fait comme l’auteur l’aurait voulu.

C’est une sensation à la fois grisante et affolante. Cela peut faire sourire ou faire peur. Eh bien, pour ma part, j’ai eu cette désagréable impression que je perdais la tête.

Cet album est : Le dessin magique de BAO, de Marie Tibi et Aurélia Fronty, paru aux éditions Gautier Languereau


Le mystère de l’album magique

Il était une fois un livre magique. L’histoire parlait de magie. Les images étaient vivantes, colorées, animées. C’était un livre sur un conte, un conte illustré, un conte japonais, avec, pour héros, un jeune garçon. Le garçon était pauvre et survivait grâce à la générosité et la pitié d’un aubergiste de campagne. Le garçon, pas encore un homme, pour remercier son bienfaiteur de lui donner à boire et à manger, lui offrait en retour de magnifiques dessins qu’il peignait sur les nappes de papier qui protégeaient les tables en bois de l’auberge.

L’histoire raconte comment, un jour, le garçon décide de partir. Le jour de son départ, il offre à l’aubergiste une peinture magique. Sur cette nappe de papier, il a dessiné un oiseau.

  • Dès que vous frapperez trois fois dans vos mains, l’oiseau dansera pour vous, pour vos clients. Il égayera l’auberge de ses plumes colorées, de sa danse magnifique. Mais attention, il ne peut faire ça qu’une fois par jour.

Le conte, bien connu, explique comment l’oiseau prend vie et pourquoi il s’en va un jour après le passage d’un empereur égoïste et méchant.

Eh bien moi, hier soir, j’ai découvert qu’il y avait un autre secret dans ce livre. Une autre magie ! Dans ce livre. Dans cet album illustré, coloré, magique !

Confortablement installée dans mon fauteuil, j’entame la lecture du conte, il faut le dire, magnifique. Dès la première page illustrée, je remarque qu’il y a quelque chose d’étrange en haut du livre. Comme un trou d’un côté, comme une bosse de l’autre ! De mon index, je frôle chacun des endroits pour constater que ce n’est pas une crasse qui est collée ou qui a abîmé les pages du livre, car il n’y a rien qui colle, qui gratte, qui sent. Un peu comme si un minuscule caillou se serait glissé à l’intérieur et aurait marqué les premières pages de ses bords durs et pointus.

Je reviens donc en arrière pour chercher l’origine de ce « défaut ». Et là, à l’intérieur de la couverture, avant même la première page, une bosse, quelque chose de dur est caché entre la couverture et la feuille qui est collée à l’intérieur ! La feuille est épaisse, résistante. Elle ne s’est pas déchirée, mais est désormais marquée ad vitam æternam !  Du bout d’un ongle, je gratte pour voir si je peux l’enlever et, une feuille lisse, retrouver. Mais je crains d’abîmer le livre, plus que ce qu’il n’est pour le moment, c’est-à-dire en excellent état si ce n’est ces petites bosses et petits creux que l’objet en question a formé sur les quatre premières pages de l’album. Bosses et creux que je n’avais pas remarqué avant, ni à ma première lecture, ni à ma seconde !

J’ai chez moi, tout le matériel pour relier, coller des feuilles, pour créer un carnet fait DIY de mes petites mains. Souvenirs d’un atelier de reliure à Redu. Alors, je me lève du fauteuil, je dépose l’album sur la table du salon et je prends mon cutter à la lame fine et aiguisée comme un bistouri de chirurgien. Là, d’une main quelque peu tremblante, je fais une incision aussi fine et petite que possible.

  • Aïe ! Non mais ça ne va pas à la tête ! Me hurle une voix aigüe au fort accent oriental.

Je lâche tout et me recule de la table. Je regarde mes enfants qui sont un peu plus loin, face à la télévision. Soit, ils sont absorbés par le film de super héros qu’ils regardent, soit ils n’ont rien entendu et ce n’est que mon imagination qui me joue un vilain tour. Mes mains tremblent. Je les mets ensemble pour qu’elles se rassurent l’une l’autre. J’ose jeter un regard furtif sur l’album qui n’a pas bougé, qui est toujours là, grand ouvert, couverture intérieure exposée à mon étonnement.

Mes yeux scrutent la chose qui est encore sous la feuille bleue. Ils passent de cette bosse qui bouge subrepticement à la pointe de mon cutter. Pas de sang, ouf ! Mais un liquide d’une autre couleur brille sur la pointe de la lame. Une goutte jaune or entoure l’objet du crime. Pour être sûre que je ne rêve pas ou que je ne suis pas sujette à une crise hallucinatoire, je me pince alternativement la joue d’une main tout en appuyant sur le lieu du crime.

  • Mais aïheu ! Qu’est-ce qu’il ne tourne pas rond chez toi ? Au lieu de me torturer, si tu essayais de me sortir de là. Parce que je dis ça, je ne dis rien hein ! Tu me réveilles brutalement en m’écrasant puis tu me coupes et après tu t’étonnes que je rouspète !

Bon, j’avoue. Ce ne sont pas ces mots précisément qu’il ou qu’elle m’a dit. Mais ça y ressemblait très fort dans l’intonation de sa voix. D’abord une plainte, puis un point d’interrogation accusatif suivi d’une série de cris et de cras se terminant par un mot d’exclamation je dirais. Je ne parle pas le chinois, ni le japonais, pas plus que le thaïlandais ou le coréen. Je ne sais même pas en quelle langue la chose a parlé. Oui, la chose. Ça lui va plutôt bien.

Tout en m’assurant que mes enfants ne vont pas me prendre pour une folle en me surprenant en train de parler à un livre, je dépose un doigt, l’index droit, juste à côté de la bosse qui continue à rouspéter. Je prendrais bien une loupe, mais ma curiosité est tellement grande que l’idée de fait que traverser mon esprit embrumé. Alors j’approche mon visage de l’album. Mes yeux sont à une petite vingtaine de centimètres de mon doigt qui lui-même est à un demi-centimètre de l’étrange bestiole, de la chose bizarre qui parle un langage inconnu. Mon cutter a effectué un travail propre, délicat. Un trait, un seul, une ligne unique, si fine que j’ai dû m’y reprendre à deux fois avant de la trouver. De mon autre main, je pose l’index à gauche de la créature, de l’animal miniature, de la chose riquiqui. Aussi doucement, aussi lentement, aussi délicatement que possible j’écarte le papier. Et là ! Croyez-le ou non, mais un fil doré, une fine patte précieuse, un cheveu d’or, que sais-je, est sorti du livre !! Je cligne plusieurs fois des yeux pour me persuader que l’hallucination n’est pas fausse. La tige, la patte, le fil, le cheveu ou je ne sais toujours pas quoi s’allonge et touche mon doigt ! Je ne sens rien. Ni chaleur, ni froidure, ni morsure, ni décharge électrique. Rien. Je retire ce doigt et le papier se remet en place, aspirant par la même occasion l’extension qui était occupée à sortir.

A ce moment-là, il faut que je vous dise que j’ai paniqué. J’ai pris peur. Oui. Mettez-vous à ma place Qu’auriez-vous fait ? Je n’arrive pas à croire à ce que j’ai vu. Qu’est-ce que ça peut bien être ? Un E.T. ? une toute toute petite araignée ? une créature vivant exclusivement dans les pages des livres ? (de vous à moi, j’en ai déjà entendu parler de ces bestioles, mais les versions diffèrent tellement les unes des autres que je n’y crois pas pour la simple et bonne raison que je n’en ai jamais vu) Un Yokaï ?

Votre version : à venir ;-)

conte japonais
qu’est-ce qui se cache en-dessous ?

Rétrospective 2021, partie 6

En 2021, j’ai lu une bonne quarantaine de livres, romans jeunesse, romans « pour les grands », contes et légendes. Je n’ai pas compté les albums illustrés, les BD et les mangas dans le tas, même si je les considère tout autant comme de la lecture. Je pense que j’ai dû lire moitié moins de ces derniers par rapport aux livres sans images.

Mais ils sont tout autant importants pour moi. D’ailleurs, pour changer la donne, je vais commencer cet article par vous présenter deux albums illustrés que j’ai reçus pour Noël.

Pourquoi le tigre ne grimpe pas aux arbres, est un livre très grand format, cartonné, illustré par He Zhihong et conté par Catherine Zarcate. Cet album est édité chez Seuil jeunesse et est accessible aux enfants dès 5 ans. C’est un livre-objet qui peut s’utiliser avec les plus petits pour être raconté devant un public. La taille des images est telle que le groupe peut regarder et admirer à loisir l’histoire pendant qu’elle est racontée.

Ce conte, je l’ai découvert à la bibliothèque de mon quartier à l’occasion d’une formation au conte par Chantal Devillez, en 2018 ! Je me le suis approprié, je l’ai aimé, je l’ai dégusté, mis en bouche. Je l’ai lu, relu, rerelu. Je l’ai adapté à « ma sauce » pour le conter à ma manière. *

Plus tard, début 2021, j’ai trouvé ce livre (le même que celui emprunté à la bibliothèque) en commande dans l’une des librairies du centre de Liège.

Fin 2021, je reçois ce superbe ouvrage et cet objet hors format qui ne rentre pas dans ma bibliothèque, je l’adore ! Un conte d’étiologie, un conte avec des animaux, un conte peint et mis en vie d’une très belle manière.


Les oiseaux conteurs, un autre album illustré hors format qui ne rentre pas droit dans ma bibliothèque (rires). Des contes d’oiseaux écrits par Rolande Causse, Nane Vézinet et Jean-Luc Vézinet, sont illustrés par Laurent Corvaisier et édités chez Circonflexe.

Voici un « petit » recueil de douze contes rien que sur le thème des oiseaux : chouette alors !! Douze contes de douze pays différents ! Certains sont connus, d’autres pas encore. Des contes d’étiologie, des contes illustrés, des contes qui m’ont émerveillée. Des contes traditionnels du monde entier.


Côté lectures de romans, je souhaite vous parler aujourd’hui d’Aurélie Valogne. Certaines et certains d’entre vous ont sûrement lu un, deux, trois ou davantage encore de ses livres. J’en ai lu quatre je pense d’elle. Son dernier que j’ai lu a été « Né sous une bonne étoile ».

Les personnages sont toujours attachants, bien complets, remplis d’émotions et de secrets. Ce que j’ai particulièrement aimé ici, c’est la relation difficile entre le petit frère et sa sœur. On pourrait presque croire qu’Aurélie Valogne s’est inspirée de mes enfants (sourire) ! Gustave, le petit héros de cette histoire, je l’ai vu, je l’ai suivi, encouragé. J’ai aimé le voir grandir et affronter toutes les terribles épreuves de sa vie. J’ai apprécié l’heureuse fin, le happy end entre lui et sa sœur, cela me donne un espoir pour mes enfants (rires).

Dans ses livres, l’autrice dépeint tellement bien les scènes de la vie, la vie, les gens, les injustices, les jalousies, les relations humaines, les difficultés, mais aussi l’entraide, l’amitié et l’amour.

Né sous une bonne étoile, je vais le relire. Je vais sûrement encore pleurer à certains passages.

« À l’école, il y a les bons élèves … et il y a Gustave.

Depuis son radiateur au fond de la classe, ce jeune rêveur observe les oiseaux dans la cour, ou scrute les aiguilles de la pendule qui prennent un malin plaisir à ralentir. Le garçon aimerait rapporter des bonnes notes à sa mère, malheureusement ce sont surtout les convocations du directeur qu’il collectionne.

Pourtant, Gustave est travailleur. Il passe plus de temps sur ses devoirs que la plupart de ses camarades, mais contrairement à eux ou à Joséphine, sa grande sœur pimbêche et première de classe, les leçons ne rentrent pas.

Pire, certains professeurs commencent à le prendre en grippe. À force d’entendre qu’il est un cancre, Gustave finit par s’en convaincre, sans imaginer qu’une rencontre peut changer le cours des choses.

Parfois, il suffit d’un rien pour qu’une vie bascule du bon côté…​ »

Si vous voulez lire un extrait, clic ici sur le site de l’autrice.


Un autre roman que j’ai apprécié lire : Kaimyo, le nom des morts, d’Edouard Puart, paru chez Gulf Stream Editeur. Tome 1 : Les papillons de Kobé.

Voilà un tout autre registre que j’ai lu. Une découverte, une pépite. Je crois qu’il n’y a pas de demi-mesure pour ce livre, on aime ou on n’aime pas du tout. Moi j’ai aimé tout à fait 😊

On rentre un peu dans le fantastique avec le personnage de l’adolescente, Nouria, qui prétend savoir communiquer avec les défunts. Si l’histoire prend sa source au Japon, et si le héros est un Japonais, tout se déroule en France, à Paris. Le contraste entre ces deux cultures se fait au travers les réactions et les comportements des deux personnages principaux. Ils sont tellement différents, par leur sexe, par leur pays d’origine, par leur âge, que le lien qui les unit est fort. Et c’est ce lien qui est décortiqué dans ce premier tome.

« Un enquêteur japonais hanté par son histoire + une jeune fille qui entend les morts = un duo improbable sur les traces d’un passé qui se dérobe
Selon une croyance japonaise, les âmes des défunts sans kaimyō errent parmi les vivants. Ce nom honorifique, Reiko n’a jamais pu l’offrir à ses parents, parce que les circonstances de leur disparition, il y a cinquante ans, n’ont jamais été élucidées. À défaut d’avoir pu leur donner un kaimyō, il a consacré sa vie à en donner aux personnes dont la mort est nimbée de mystère. Lorsqu’il débarque à Paris pour exercer son curieux métier, il rencontre Nouria, une adolescente qui prétend communiquer avec les esprits. Alors qu’il enquête sur le décès d’une vieille Japonaise, la jeune fille devine que cette affaire est liée à ce qui est arrivé aux parents de Rieko. Les chemins de celui qui fait parler les morts avec celle qui prétend les entendre se sont-ils vraiment croisés par hasard ? »

J’aime le Japon pour toutes sortes de raisons. Je n’y suis jamais allée, mais peut-être qu’un jour, ce rêve se réalisera. En attendant, je voyage à ma manière, en récoltant des informations sur ce pays du soleil levant.

Grâce aux carnets de Marujito Books (clic pour découvrir un précédent article qui parle de cet artiste installé à Bruxelles), je voyage déjà avec ce carnet consacré entièrement au Japon.

Le carnet, est entièrement relié à la main, de même que la tranche et les couvertures, tout est fait main (sauf le papier). Un papier épais, agréable au toucher comme à l’écrit. Un très bel objet pour lequel j’ai mis du temps à le toucher. J’ai plusieurs carnets à la maison. L’un d’entre eux est encore vierge, comme neuf. Trois autres sont à peine commencés. Je sais ce que j’ai envie de faire, de remplir, mais le temps me manque pour le moment. Retrouvez Marujito Books sur FB.

Un autre carnet est consacré au cheminement personnel des contes. Car j’aime les contes. Je ne pourrais faire que ça : écrire, adapter, lire, écouter des contes. J’aime écouter et regarder des conteurs en vrai, en « face à face ». J’adore participer à des formations aux contes. Mais je suis encore et toujours trop réservée pour oser conter de manière régulière, devant un public inconnu. C’est le trac. C’est ma zone d’inconfort qui est exposée aux regards et aux oreilles de gens que je ne connais pas…

Alors, en attendant, je chemine à ma façon… en remplissant ce magnifique carnet.


Pour rester dans les contes, cette année 2021, j’ai osé prendre contact avec la Maison du Conte et de la Parole de Liège-Verviers. En avril 2021, c’est par suite des confinements et aux mesures sanitaires qui ont cloué le bec à la culture que des conteurs de ma région ont pris l’initiative de conter aux balcons, comme autrefois. J’ai trouvé l’initiative extraordinaire ! Et ils sont venus chez nous, dans notre rue et dans notre quartier pour nous émerveiller et nous faire rêver.

En 2021, j’ai aussi assisté à une veillée contée par Internet et je suis allée les écouter dans un bois, au grand air, un soir de septembre.

En 2021, j’ai revu des amies conteuses et cela m’a fait grand plaisir !

En 2021, j’ai fait (plus ample) connaissance avec certains membres de la Maison du Conte et de la Parole et cela n’est que du bonheur. Ils éditent un petit journal et, de temps en temps, je leur écrit, comme ici, sur ma définition du « conte » et du « conteur ».

En 2021, j’ai aussi suivi deux week-ends de formation à l’art du conte par Stéphane Van Hoecke. Les contes ont un pouvoir insoupçonné ! Ils ont une force, une puissance en eux qu’on ne croirait pas. Les contes peuvent guérir. Les contes peuvent soigner. Les contes peuvent aimer. Les contes peuvent vous faire voyager, vous faire rire, vous faire pleurer. Les contes sont magiques, les conteurs et les conteuses sont des magiciens et des magiciennes.

Lors de cette formation « contes », j’ai fait la rencontre de belles personnes, un groupe bienveillant et excellent ! Un animateur toujours extraordinaire. Et puis, grâce à cette formation, j’ai découvert le griot Togolais Allessine Sidibé et son conte « Le Vautour et l’Epervier ». J’ai aussi choisi le conte de Chantal Devillez « Trois petits chats ».
Vous pouvez retrouver ces contes et bien d’autres sur ce site internet.


* Si vous voulez lire d’autres articles « contes » avec un Tigre dans l’histoire, clic ici

Le luthier de Venise, Conte

Livre trouvé d’occasion ! Et si je dois recoller quelques pages, je le trouve magnifique !

Le luthier de Venise est un conte de Claude Clément, illustré par Frédéric Clément et édité chez Pastel, collection École des Loisirs.

Tout commence ainsi :

« Il y avait dans une ruelle de Venise une boutique de luthier, dont une porte s’ouvrait sur un canal très animé et l’autre sur un jardin tranquille, à peine plus grand qu’un tapis déployé. Au milieu de ce jardin, un arbre avait poussé. Il était si haut et si large qu’il prenait presque toute la place.

Quand il cessait de modeler le bois de ses instruments, l’artisan aimait à contempler cet arbre.
Ses branches se balançaient dans la brise surgie du fond de la lagune.
Des kyrielles d’hirondelles, de moineaux et de tourterelles venaient se poser sur elles.
Il s’élevait alors du jardin une musique plus ensorcelante que celle qui enchantait les bals et les théâtres de Venise.
(…) »

Ce conte, qui date de 1988, reste intemporel. A sa découverte, à sa lecture, il y a la musique, il y a l’odeur du bois, les chants des oiseaux, le souffle du vent dans les branches de cet arbre majestueux.

Deux contes japonais des éditions nobi nobi !

J’avais eu un coup de cœur pour l’album de Christelle Huet-Gomez, illustré par Ein Lee et paru aux éditions nobi nobi ! ( Le secret de la grue blanche)

Depuis, je cherche d’autres albums de la même collection : Soleil Flottant.

Et j’en ai trouvé deux dans ma bibliothèque de quartier : Le mot qui arrêta la guerre (Audrey Alwett & Ein Lee) et Kotori, le chant du moineau (Samantha Bailly & Shigatsuya)

Les illustrations de ces livres sont magnifiques, comme pour Le secret de la grue blanche, on retrouve pour l’un d’eux la même illustratrice.

Ces deux contes mettent en histoire l’opposition de sentiments et de comportements différents chez les gens. Le bon et le bien finissent toujours par remporter la bataille.

Dans « Le mot qui arrêta la guerre », ce sont deux frères qui vont mettre leur talent en action pour essayer de ne pas faire la guerre. Je retrouve le conte qui me fait vibrer, celui où il est question de plier 1000 grues en papier pour voir se réaliser un vœu ❤. L’origami est le talent du frère le plus âgé, qui a 16 ans, et qui est emmené sous bonne garde pour rejoindre les soldats du daimyô. L’autre talent, celui du plus jeune frère, c’est la calligraphie. L’un et l’autre, ensemble, vont aller jusqu’au bout de leur idée et réaliser ce qu’ils pensent le plus juste. Même s’il aura fallu 3 mots calligraphiés et le pliage de 1000 grues, les garçons ont réussi ! Ensemble.

Kotori, le chant du moineau nous raconte l’histoire d’un vieil homme qui vit dans la campagne japonaise. Un jour, il trouve un moineau blessé, par terre. Il décide de le ramener à la maison pour le soigner. Mais chez lui, son épouse est jalouse de cette arrivée. Aussi quand le moineau picore dans une fécule de riz que la femme avait mis dehors pour faire sécher, celle-ci n’hésite pas à couper la langue du pauvre oiseau. Heureusement, Yûujirô part aussitôt à sa recherche et après avoir dû boire de l’eau sale, il finit par retrouver la créature. Créature, car le moineau n’est autre qu’un esprit de la nature qui peut prendre l’apparence d’un humain. Et pour le remercier de l’avoir soigné, Kotori (qui signifie « petit oiseau ») l’invite à choisir entre 2 malles qui sont des cadeaux pour lui. Il ne peut en choisir qu’une et comme il est vieux et faible, il prend la plus petite. Malgré les trésors reçus, sa femme n’est pas contente et va chercher, de force, l’autre malle plus grande… Bien mal lui en a pris. Heureusement, tout est bien qui finit bien.

Pour moi, ce sont là deux contes qui atterrissent à nouveau directement dans mon cœur. Coup de cœur pour les histoires, mais aussi pour les dessins qui m’emportent sur les terres du Japon, avec une douce bise de magie et de poésie.