Le bazar des mauvais rêves, Stephen King

bazar-des-mauvais-reve-st-kingTitre : Le bazar des mauvais rêves
Auteur : Stephen King
Traduction : Océane Bies et Nadine Gassie
Édition : Albin Michel
Genre : recueil de nouvelles
Année d’impression : septembre 2016
Nombre de pages : 600
Note personnelle : 7/10

20 nouvelles se partagent les 600 pages ! Il y en a certaines que j’ai moins bien aimées, d’autres adorées… je vous mets ici mon avis sur mes préférées. Avec un petit extrait « clin d’oeil » pour la passionnée des oiseaux que je suis :-)

Ces avis ne sont pas dans l’ordre des nouvelles dans le livre. Petit détail sur ce recueil : avant chaque nouvelle, l’auteur nous raconte comment il en est arrivé à écrire cette histoire ! J’aime ça.

UR : un prof de lettres reçoit par la poste une liseuse pas comme les autres. Et pour montrer qu’il n’est pas hasbeen, il décide de montrer à ses élèves et à son ex petite copine qu’il n’est pas un dinosaure en se promenant partout avec cette machine. Mais celle-ci s’avère être très spéciale et unique. Comment va réagir ce professeur quand il découvrira que son auteur préféré a écrit un autre livre qu’il n’a jamais lu ? Et si le monde littéraire était bien plus vaste qu’on veut bien nous le faire croire ?

Une nouvelle écrite au lancement des Kindle (liseuse d’Amazon)… un passage moins aimé, mais histoire fort appréciée.
Extrait bref  » Il lui vient à l’esprit que la rancune était une sorte de méthadone pour amants, mieux en tout cas que le sevrage brutal et le manque ».

Necro : un journaliste pas fort doué pour ce métier parvient un jour à décrocher un job pour un journal on-line. Il est rédacteur de la rubrique On dit du Mal des Morts. Et là, il excelle dans cette rubrique même si lui pense l’inverse. Un jour, suite à un conflit, il écrit avec colère la nécrologie de la personne avec laquelle il s’est disputé… et celle-ci décède !

Le petit dieu vert de l’agonie : un riche homme d’affaire se fait soigner depuis 18 mois suite au crash de son avion. Il est le seul survivant de cet accident. Son infirmière particulière ne supporte plus ses plaintes et surtout le fait qu’il ne fasse aucun effort pour aller mieux. Elle s’est tue jusqu’ici, trouvant qu’elle est plutôt bien payée. Mais le jour où le malade fait appel à un prêtre qui prétend pouvoir le libérer du démon de la douleur qui l’habite, l’infirmière crie au charlatan… pourtant la bestiole qui se repaît de la douleur de son patron est bien réelle…

Plus jamais, vous ne verrez une balle de tennis de la même façon :-)

À la dure : un publicitaire coach un stagiaire sur leur nouvelle campagne quand il se rappelle tout à coup un détail sur les post-it qu’il a laissés à la maison comme autant de messages d’amour à sa femme. Sa femme souffrant d’une vilaine bronchite, il ne veut pas qu’on la dérange pour un stupide rat crevé qui pue. Et ce n’est pas parce qu’il a un odorat déficient que le concierge peut se permettre de rentrer chez lui n’importe quand.
Super bien tourné ! J’ai presque été bernée jusqu’à la fin.

Batman et Robin : un 60tenaire et son père atteint de la maladie d’Alzheimer vont dîner tous les dimanches dans un petit restaurant. Un jour, en sortant de ce resto, sur la route, il y a un accident impliquant père et fils. L’autre conducteur n’est pas très gentil, et il s’en fout de ne pas avoir d’assurance…
Le père a peut être des trous de mémoires, mais il n’a pas tout perdu !

Mile 81 : Pete 10 ans ne peut pas accompagner son grand frère dans un circuit à vélo « de la mort qui tue »… alors il va s’amuser tout seul sur une ancienne aire d’autoroute, fermée aujourd’hui. Cet endroit abandonné sera la scène de crimes aussi horribles qu’incroyables, impensables et irréels.
Une nouvelle genre de la voiture Christine, du même auteur…

La dune : un vieux juge de 90 ans se rend encore tous les matins en kayak jusqu’à sa petite île, sa dune. Il y est accro. Il ne peut pas s’en empêcher malgré les terribles souvenirs qui y sont liés. Un jour il presse son avocat de rédiger son testament. Pourquoi ce soir et pas demain ou la semaine prochaine ?

Fin géniale ! 😊
Mots de l’auteur pour introduire cette nouvelle : l’esprit d’un écrivain est un dépotoir d’informations bizarres
Extrait : « Ouste ! » s’écrie-t-il de cette voix qu’à présent il déteste – cassée et tremblotante, la voix d’une vieille mégère en robe noire. « Ouste, ouste, salopiot de malheur ! Va t’occuper de tes affaires ! »
Après avoir brièvement ébouriffé ses ailes déguenillées, le vautour reste exactement où il est. Ses yeux perçants semblent dire : Mais, monsieur le Juge… aujourd’hui, c’est vous mon affaire.

Jardin fatal, de Patrick Cauvin

Titre : Jardin fatal
Auteur : Patrick Cauvin
Édition : Albin Michel / Le Livre de Poche
Genre : roman
Année d’impression : 2005
Nombre de pages : 314
Note personnelle : 8/10

jardin-fatal-patrick-cauvinAlan est biologiste pour une multinationale. Hélène est sa femme. Ils ont un petit garçon nommé Max-Max qui a 4 ans. Hélène et Alan sont un couple vraiment pas comme les autres. Ils aiment vivre des tas d’aventures pour pimenter leur quotidien et renforcer leur complicité. Ils sont loin de s’imaginer que les histoires qu’ils montent de toutes pièces vont être dépassées, et de loin, par la réalité.

Un jour, Antoine, un jeune chercheur, collègue d’Alan, demande à ce dernier s’il veut bien vaporiser un produit de sa fabrication sur un rosier de sa maison. Alan accepte de bon cœur, mais il ignore qu’il signe là un contrat avec l’Horreur !

Si on m’avait dit qu’un jour, je pourrais avoir peur des plantes… d’inoffensifs végétaux dit-on… c’est ce qu’on essaie de nous faire croire, de vous faire croire !

L’auteur sait faire durer le suspense et sait nous emmener en bateau avec brio. On croit d’abord une chose, puis on se trompe de chemin… jusqu’au bout, Patrick Cauvin m’aura eue ! J’ai adoré le rythme qui décrit les passages les plus effroyables : d’une lenteur et d’une douceur telle que l’événement m’a toujours surprise, me faisant tantôt sourire, tantôt rire aux éclats, tellement la chose était grosse et que je n’ai rien su voir venir.

Un passage un peu trop détaillé, à la fin, auquel je n’ai pas accroché, car pour moi cela m’intéressait moins.

Quelques extraits :

« – Des cauchemars ?
– Pas vraiment, avait répondu Hélène, simplement tout ce bordel verdâtre est sorti toute la nuit du bocal, a bouffé la moquette, une partie de l’escalier, aspiré Max-Max et Olibrius et commencé à me dévorer vivante (Olibrius étant leur chat).
– Et ça s’est terminé comment ?
– Je me suis réveillée.
– Dommage, avait ricané Alan, j’aurais aimé savoir ce que tu serais devenue après digestion. Il est fort probable que, transformée en spores, tu aurais essaimé par un jour de grand vent lorsque les capsules se seraient ouvertes. »

« Le coup de génie ressemble à s’y méprendre au coup de folie. »

« J’ai cru percevoir chez la laborantine incriminée dans l’affaire une attitude de je-m’en-foutisme qui m’a rebroussé les nerfs plus que de raison. »

« Mais la folie n’était pas la débilité, on pouvait toujours penser que dans le cerveau le plus inventif, au cœur de la raison et de la pensée la mieux constituée, une fissure pouvait naître, dont personne n’était capable de mesurer les conséquences. »

J’adore cette description d’un personnage :
« …. l’usage quasi quotidien du marteau ayant peu à peu conféré à la sexagénaire une musculature qui l’apparentait plus à Sylvester Stallone qu’à Julia Roberts. »

Encore un mot lu de travers, mais qui correspond tout à fait à l’histoire :

Le rosier… celui que j’avais apprivoiséau lieu du rosier... celui que je vaporisais.

Demain les chat, de Bernard Werber

Titre : Demain les chats
Auteur : Bernard Werber
Édition : Albin Michel
Genre : roman
Année d’impression : 2016
Nombre de pages : 305
Note personnelle : 8/10

Un chat femelle vit avec sa servante humaine. Un nouveau chat mâle emménage en face de chez elle. Ce chat est bizarre. Cette chatte est curieuse. Ils vont se rencontrer et leur vie va à tout jamais être bouleversée.

Dehors, des conflits éclatent un peu partout dans leur territoire, des actes terroristes sèment la panique chez les humains.

Comment 2 chats intelligents, mais chats seulement, peuvent-ils espérer changer la vie de l’Homme ? Comment et pourquoi vont-ils aller jusqu’à sauver certains bipèdes ?

demain-les-chats-b-werberUne nouvelle race de chat va-t-elle naître grâce à ces deux chats ?

Une réflexion autour de nos agissements et de nos comportements vus par des chats, sur fond de 3ᵉ guerre mondiale…

Quand le mode de communication est vu par un chat curieux et un autre chat qui est ce qu’il est grâce à une expérience scientifique, ça donne un roman plein de suspens que j’ai aimé malgré le thème de la guerre omniprésent.

Livre bourré d’infos sur le comportement du chat et sur l’espèce humaine.

Le fait que ce soit les chats, les héros, qui ont la parole et qui dirigent le livre, ne m’a absolument pas gênée, car je suis une habituée des lectures jeunesse où la parole est souvent donnée aux animaux.

Ce livre m’a fait réfléchir sur le mode de vie que j’inflige à mes boules de poils. Bon, mes filles (je parle de mes chats, pas de mes enfants ha ha) sont déjà âgées et je pense que je les écoute et que je les gâte bien. Mais aujourd’hui, c’est sûr que lorsque ma Chouna se couche sur ma poitrine le soir avant de dormir, ce n’est plus un acte anodin pour moi… par ce geste, elle communique avec moi, elle essaie de me dire quelque chose, si si, elle ne cesse de ronronner quand je ne la caresse pas :-)

Il faut juste passer outre l’image de ce chat siamois particulier… au début, l’image m’a choquée, après, je m’y suis habituée… l’homme est ainsi fait, on s’habitue, malheureusement, à tout…

Extraits choisis :

 » … est un monstre distribuant la mort avec souplesse et élégance. Ses gestes sont lents, précis, désinvoltes, efficaces. Il débarrasse ceux qui le narguent du poids de l’existence. »

 » J’avertis … que, pour l’instant, il vaut mieux éviter de dévorer les enfants humains car ils sont nos alliés contres … « 

 » Comme c’est agaçant d’avoir une rivale si sympathique »

Le faucon des neiges, Stuart Harrison

Réponse du jeu sur la photo mystère 3

20160602_151720.jpgLe faucon des neiges, de Stuart Harrison, paru aux édition Albin Michel, en 1999. Traduit par Dominique Rinaudo.

Lu il y a des années, pas en 1999 date de sa parution, mais plus tard, bien plus tard. J’ai reçu ce livre de mon papa  :-)

Extrait au hasard, mais le hasard fait bien les choses car ce passage raconte tout aussi bien une autre scène de « provocation » entre des corvidés et des rapaces dont je vous avait brièvement parlé sur cet article (clic)

 » Au sommet d’un arbre, des corbeaux se disputaient avec force croassements et battements d’ailes. Il chaussa ses jumelles pour mieux les voir. Le faucon volait au milieu d’eux, ignorant superbement leurs feintes sans conviction. C’était quelque chose qui étonnait toujours Ellis chez les corbeaux : on aurait dit une bande de gamins des rues, pleins de morgue et de bravade quand le caïd passait sur leur coin de trottoir; ces oiseaux compensaient par leur nombre le courage dont ils manquaient seuls. Il les avait vus agir de même en présence d’un épervier ou même d’un aigle. Le faucon pouvait tuer le premier qui passait à sa portée d’un seul coup de serre. Plus gros, plus rapide, telle une voiture de luxe à côté d’un vieux tacot, il ignorait cependant leurs provocations et les dédaignait souverainement. Cela forçait l’admiration d’Ellis. »