Défi Haïku : Écrire un poème chaque jour

Un jour, j’ai découvert un défi sympathique : écrire un haïku par jour durant tout le mois de novembre. Un peu à la façon du NaNoWriMo où il faut écrire x mots tous les jours que constitue novembre; ce challenge poétique m’a fort inspirée.

Nous voilà le 21 novembre. Sans me mettre la pression, mais par envie, j’ai commencé, jour après jour, à noter un haïku sur ce que la journée de la veille m’avait inspiré. Pour ce faire, j’ai mis un soin tout particulier à d’abord choisir le carnet qui allait recueillir toutes mes pensées « nature ».

Le plus petit carnet de Miroukou, avec sa grive musicienne et son haïku en couverture a naturellement été l’élu.

Puis, j’ai commencé à vouloir faire correspondre mes photos aux haïkus imaginés. Je n’ai pas des photos pour toutes les pages et j’ai même eu envie de mettre une photo d’un autre jour mais qui correspond tout à fait au moment que m’a inspiré le petit poème (celui avec les mésanges qui viennent près de nos fenêtres)

Un bruit dans la nuit

3h48. Boum badaboum !

Réveillée,
Déboussolée,
Mais pas paniquée.
Le vacarme venait de l’escalier.
Pas de mots chuchotés,
Ni de voix étouffées,
Pas plus que d’objets fouillés ou balancés,
Quelque chose a dû tomber.

3h48. Boum badaboum !
Je me suis levée,
Les yeux encore fatigués,
A moitié fermés
Et je suis allée vérifier
L’origine du bruit à identifier.
Pas bien loin à aller,
Héra, le chat, m’a montré
De son regard, un endroit bien fixé,
Un cadre photo gisait à mes pieds
Couché sur le palier, encore tout entier.

3h48. Boum badaboum.
Quelle mauvaise heure pour me réveiller.
J’aurais bien du mal à me recoucher.
Mon cerveau bouillonnant s’est activé
Les pensées et les questions se sont bousculées,
Les scénarios, les doutes, les idées
Ne m’ont plus quittées :
Projet à, encore, changer, à modifier, à peaufiner ?
Projet à abandonner ?
Nouveau métier à étudier ?
Projection de vie à jeter, à oublier ?

4h25. Héra commence à s’agiter.
4h25, les autres chats, dehors, doivent s’impatienter.
4h25, j’arrête de ruminer.
Enfin, je vais m’activer,
Le temps de donner à manger
A mes quatre chats soi-disant affamés.
Le temps pour mes cogitations de s’envoler
Le temps pour le sommeil, à nouveau me gagner.

Minos se rendort à mes côtés,
Il veille sur mes élucubrations troublées.
De ses ronrons feutrés
Il a su m’apaiser
Et mes cellules grises survoltées
Ont enfin arrêté
De me tenir, malgré moi, éveillée
Le temps d’une heure écoulée.

Marcher sans but…

…  et rencontrer la bonne personne au bon moment

Et si une simple balade devenait le point de départ d’une belle rencontre ? Parfois, sans chercher, on reçoit exactement ce dont on avait besoin. Ce soir-là, j’ai suivi mon élan, et la vie m’a offert un moment suspendu, inattendu et profondément juste.

Un pas après l’autre…

Ce soir, après le souper, je me suis décidée à marcher. J’essaie d’en faire une habitude. Avant les vacances, j’étais bien partie. Pendant les vacances aussi. Mais depuis la reprise, la pluie s’est invitée et, avec elle, ma motivation a un peu glissé sous la table.

Alors ce soir, sans trop réfléchir, je me suis remise en mouvement. Objectif : 5000 pas. Pas pour une course, ni un défi. Juste pour respirer. M’aérer. Mais marcher sans but précis, ce n’est pas encore évident pour moi. Alors je choisis une direction : la boîte à livres à 2,5 km de chez moi. Un repère.

Je pars sans prendre de photos. Lentement. J’essaie.

Une rencontre inattendue

Arrivée devant la maison communale, où se trouve la boîte, je croise une dame du quartier. Plus âgée que moi. L’âge de ma maman. Nous ne nous connaissons pas, mais nous voilà toutes les deux à fouiller les livres. La boîte est bien garnie ce soir. Ce petit détail suffit pour ouvrir la conversation.

Et puis, naturellement, on parle. Beaucoup. Vraiment beaucoup ! On partage des petits bouts de nos vies. Un peu du passé. Un peu du présent. Un peu de l’avenir.

Et puis, voilà que je lui parle de mes ateliers d’écriture, de mes livres, de ce que j’appelle mon « métier cœur », mon projet, en pleine gestation. Elle m’écoute. Elle partage aussi. Et, sans même qu’on s’en rende compte, une vraie discussion s’installe. Humaine, simple, chaleureuse. Pleine de points communs et de petits échos.

En nous quittant, elle me demande si j’ai toujours été aussi pétillante.

Je souris. Oui, je prends. Merci, Madame, pour cette demi-heure de vie partagée. Vous m’avez offert une vraie bouffée d’oxygène.

En confiance, sur le bon chemin

Ce matin et cet après-midi, j’avais commencé à corriger mon prochain livre, qui devrait sortir en septembre ou octobre. Mon tout premier carnet-guide ornithothérapeutique. C’est du concret. Du vrai. Je sens que je suis enfin là où je dois être.

Moins dans les projections, plus dans l’action. Dans l’écriture, la création, la mise en forme d’outils qui accompagneront mes ateliers. Cette balade sans attente, cette rencontre pleine de douceur, sont venues me confirmer que je suis bien sur mon chemin.

Marcher m’a fait du bien. La vie m’a fait un clin d’œil. Et je l’ai vu.

💬 Et vous ?

Vous est-il déjà arrivé de sortir “sans but” et de faire une rencontre qui a résonné profondément ?

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Formation en écriture thérapeutique


Ma première journée de formation en écriture thérapeutique : une évidence, un élan, une certitude

Hier, j’ai vécu une journée forte. Intense. Lumineuse.
Ma toute première journée de formation pour devenir praticienne en atelier d’écriture thérapeutique.
Je ne savais pas exactement à quoi m’attendre, mais ce que j’ai trouvé a dépassé mes espérances.

Nous étions six participant·es, accompagné·es par un duo de formateurs bienveillants, dans une atmosphère où les cœurs étaient à nu. D’entrée de jeu, nous avons écrit. Écrit sur nous-mêmes, sur nos émotions, nos blessures, nos ressentis du moment. Des textes bruts, sincères, parfois déchirants. Il a été très difficile de ne pas pleurer avec les autres.

Mais je ne suis pas restée en surface pour autant.
Je suis venue avec autre chose. Non pas un masque, mais une détermination nouvelle.
Je n’étais pas là pour revivre mes anciennes douleurs, je n’avais pas besoin de replanter encore mes souvenirs les plus lourds. Non, cette fois, j’étais venue pour autre chose : pour apprendre à accompagner, à comprendre comment aider les autres à s’élever à travers les mots, à se réparer doucement, à leur rythme.

Et ce que j’ai compris hier, c’est que je suis tout à fait à ma place et que j’ai déjà des outils en main pour aider mon prochain ! Je peux aider, à se libérer, à aller mieux. Lui, elle, eux, nous, vous. Chacune, chacun, avec ses histoires, ses failles, ses cicatrices.
J’ai été frappée par cette réalité simple : nous avons tous besoin de mots pour guérir. Et aussi différents que nous soyons, nous sommes unis par nos épreuves, liés par un fil invisible d’humanité.

L’un des exercices de la journée m’a profondément touchée.
Il fallait écrire une sorte de « carte d’identité émotionnelle » d’un·e autre participant·e. Sans se connaître. Sans se parler. Juste en observant, en écoutant ce qui se dégage.
J’ai choisi la femme assise à ma gauche. Une femme qui pourrait être de la génération de ma mère, et qui dégageait une aura douce, chaleureuse, enveloppante. Même quand elle s’éloignait, je la « sentais » encore à mes côtés.
Les mots sont venus sans effort. Et ce qui m’a bouleversée, c’est que toutes les cartes écrites par le groupe ont résonné juste, profondément, puissamment.
Comme si chacun·e de nous avait vu au-delà des apparences, au-delà des peaux.

Je suis rentrée chez moi le cœur gonflé. Avec cette joie silencieuse, profonde, presque sacrée, de me dire :
« Je suis à ma place. C’est ici. C’est ça. C’est moi. »

L’écriture a été ma boussole, mon refuge, ma lumière depuis tant d’années.
Hier, elle est devenue aussi ma voie.
Pas juste un outil, pas seulement une passion. Une mission de vie.

Et même si je n’ai pas encore tous les outils pour guider les autres, même si je ne suis qu’au début du chemin, je ressens déjà la puissance du lien, de la présence, de l’écoute.
Et je suis prête.
Prête à apprendre, à transmettre, à semer à mon tour.

Merci, la vie, pour ce cadeau.


Aujourd’hui, dimanche soir, deuxième et dernière journée de formation

Parfois, la vie nous invite sans faire de bruit.
Elle place un mot sur une page, une main sur une épaule, un regard dans le miroir…
Et tout change.

Ce week-end, j’ai vécu une expérience transformatrice, une révélation douce et puissante. Deux jours de formation à l’écriture thérapeutique, deux jours hors du temps, hors du doute. Deux jours à écrire nos douleurs, nos espoirs, à déposer ce qui pèse, ce qui vibre, ce qui cherche encore à se dire.

Et ce que j’ai trouvé là…
Ce que nous avons créé là…
C’est une alchimie de cœurs, une danse de mots et d’âmes.

Ce groupe, c’était plus qu’un groupe.
C’était un cercle. Un cercle vivant. Un cercle de guérison.

Des connexions immédiates, intimes, profondes.
Des histoires partagées comme des éclats de vérité, des reflets de soi dans les parcours des autres.
Des miroirs tendres qui ne jugent pas.
Des regards qui comprennent.
Des silences pleins.
Des larmes qui soignent.
Des mots qui rassemblent.

La magie était là. Vraiment. Pas une magie de spectacle.
Une magie terrestre, enracinée, lumineuse.
Le lieu lui-même vibrait différemment, comme si les murs et les arbres s’étaient mis d’accord pour nous protéger, pour que l’on puisse se dire, se déposer, se révéler.

J’ai été accueillie comme jamais.
Et j’ai accueilli, moi aussi. Avec tout ce que je suis.
J’ai vu la beauté dans chaque blessure.
J’ai vu l’amour dans chaque faille.
J’ai vu la lumière dans chaque voix tremblante.

Et ce que j’ai compris…
Ce que j’ai ressenti dans chaque cellule de mon corps, c’est que je suis à ma place. Je suis exactement là où je dois être. Au moment juste. Entourée des bonnes personnes. Sur le bon chemin.

Je ne cherche plus ma voie. Je la marche.

Mon appel a été entendu. Mon énergie, reçue. Mon engagement, reconnu.
Même mon offre d’emploi décalée a touché quelqu’un.
Les astres sont alignés.
L’univers me répond. Et moi, je réponds présente.
Je n’ai plus peur.
Je n’ai plus à prouver.
Je suis là. Je suis en vie.
Et je suis prête à offrir, à transmettre, à accompagner.

Je rentre boostée comme jamais.
Ma confiance en moi vient de franchir un palier.
Ma mission se précise : écrire, soigner, relier, avec des mots vrais, avec des mots doux, avec des mots puissants.

Et toi qui me lis, toi aussi tu portes des graines de lumière en toi.
Tu as peut-être peur, des doutes, des douleurs anciennes.
Mais crois-moi : tout peut changer.
Une rencontre. Une heure. Un mot. Un regard. Un silence.
Et c’est toute une vie qui s’ouvre.

À vous, mes formateurs, mes compagnons et compagnes de route,
à vous tous qui passez par ici, je vous envoie une brassée d’amour, d’énergie, de courage.
Recevez ces mots comme un sortilège de soins. Qu’ils s’enracinent en vous. Qu’ils vous fassent du bien. Qu’ils vous rappellent que vous aussi, vous avez votre place dans ce monde. Et que vos mots, même les plus discrets, peuvent tout changer.

À bientôt pour la suite du voyage,

Cécile
Un merci tout particulier à l’Asbl Racont’Art, à Béa et à Joël, mais aussi à Edwige et Patrick, à Sabine, à Noémie, à Elodie sans oublier Sanji (il saura se reconnaître)

PS : pour l’image de couverture, il faut lire le texte de haut en bas, d’abord. Puis, de bas en haut. C’est cadeau ;-)

Ce que les livres savent de nous

Plongée dans un instant suspendu : ma soirée de bibliothérapie

Hier soir, j’ai vécu un moment hors du temps. Un de ces instants rares où l’on sent que quelque chose bascule doucement en soi, comme une clé qui tourne dans une serrure longtemps restée bloquée.

C’était un atelier de bibliothérapie. Un cocon de mots et de silences, guidé par Eloïse, une femme lumineuse que j’ai rencontrée en 2018, à ses débuts dans son aventure Le mot qui délivre. Retrouver son énergie bienveillante dans ma bibliothèque de quartier – un lieu familier, rassurant – m’a tout de suite mise à l’aise. Nous étions neuf. Neuf femmes, réunies pour prendre ce temps qu’on s’accorde trop peu souvent. Un moment pour soi… et en miroir, pour les autres aussi. La plupart d’entre nous avaient entre 35 et 60 ans – l’âge peut-être où l’on commence à sentir l’urgence douce de se reconnecter à soi-même.

Pour briser la glace, Eloïse nous a proposé un exercice aussi simple que magique. Elle nous a lu le sommaire d’un livre, où chaque chapitre portait un seul mot. Et elle nous a invitées à l’interrompre lorsque l’un de ces mots ferait écho, résonnerait quelque chose en nous.

Le tout premier mot a résonné comme un tambour dans mon cœur : goéland. Une évidence. J’aime les oiseaux, et ce matin-là, j’avais justement écrit un texte dans lequel volaient goélands et mouettes (mon prochain recueil : « Un oiseau peut en cacher un autre » revisité et amélioré). Comme un signe, une passerelle invisible entre deux moments de ma journée. Et me voilà propulsée, première à me présenter, à raconter ce lien, ce clin d’œil du destin. Je n’étais pas intimidée. Là, entourée de bienveillance, dans un lieu que je connaissais, je me suis sentie à ma place. Presque comme un poisson dans l’eau.

Puis Eloïse nous a invitées à fermer les yeux pour un voyage intérieur. Une méditation guidée, délicatement déposée dans nos esprits. Un extrait du même livre lu de sa douce voix. Nous avons cherché l’oxygène, traversé une clairière, respiré profondément, et puis aperçu un bâtiment. À sa fenêtre, une silhouette. Elle nous attendait. Elle avait un message.

Ce moment a été une révélation. J’ai d’abord vu un goéland perché là-haut. Puis, l’image s’est transformée : ma mère est apparue. Elle m’a parlé. J’ai écrit ses mots presque malgré moi, comme en écriture automatique. Et peu à peu, j’ai compris. Grâce à Eloïse, grâce à la bibliothérapie, ce n’était pas vraiment ma maman que je voyais, mais … moi ! Son image était un miroir. Un reflet. Une part de moi-même, enfouie, qui me parlait depuis cette fenêtre symbolique. J’ai réécrit le message en « je », et j’ai senti une force nouvelle m’envahir. Comme une vérité intime qu’on se rappelle enfin. J’en ai eu des frissons.

Je me pardonne de ne pas avoir été là pour moi avant, mais maintenant je suis là, et je suis fière de moi !

Le reste de l’atelier a continué à tisser ces fils invisibles entre introspection, lecture, écoute et écriture. Deux heures de douceur et d’éveil. Deux heures essentielles sur le chemin de la rencontre avec soi-même. Car pour pouvoir tendre la main aux autres, il faut d’abord savoir se la tendre à soi-même. En confiance. En sérénité.

Enfin, pour clore cet instant magique, j’ai tiré une carte de l’Oracle « L’âme de la Terre-Mère » : Dans les bras de Gaïa !
Pour résumer : « (…) La vie t’offre une pause dans les bras de Gaïa. (…) Véritable maman, elle prend soin de toi, amortit tes pas et tous les chocs de la vie, t’accueille dans son enveloppe maternelle et te nourrit. Elle offre le terreau à tous tes projets et tous tes possibles. Elle est ton refuge, (…) Tu as bien travaillé, il est temps de t’arrêter, (…) et te recharger. Tu es invitée à lâcher les rôles. (…) « 

Il n’y a pas que des coïncidences, il y a des signes ! Gaïa, maman, une pause, un terreau pour mes projets, une invitation à lâcher les rôles.

Cette soirée, un cadeau. Un souffle nouveau. Une voix intérieure, claire et douce, qui me murmure : avance, tu es exactement là où tu dois être.


Et comme je veux pouvoir retrouver cet instant porteur, ce moment lumineux et transformateur, je vous partage une technique pour retrouver ces deux heures. Pouvoir revivre cet atelier extraordinaire et tout ce qu’il m’a apporté et appris, cette façon de retourner en arrière est accessible et à la porte de tous, enfants compris. Alors n’hésitez pas à adapter les mots par les vôtres, pour vous projeter en arrière, revivre et respirer à nouveau cet instant clé.

Je vais parler en JE et je vous invite à lire à voix haute ces quelques phrases pour qu’elles soient plus puissantes, ancrées dans votre présent.

Rituel de reconnexion à l’instant lumineux

1. Je m’installe dans un endroit calme.
Je m’assieds confortablement. Je ferme les yeux. Je laisse le silence s’installer doucement.

2. Je respire.
J’inspire profondément par le nez.
J’expire lentement par la bouche, légèrement ouverte.
Je répète cela 3 fois, en relâchant à chaque souffle un peu plus de tension.

3. Je visualise le lieu.
Je m’imagine à nouveau dans la bibliothèque. Je ressens l’atmosphère : les voix douces, les livres autour, la présence d’Eloïse, les autres femmes, le cercle de confiance.
Je visualise la lumière du soir, l’odeur des livres, la texture de la chaise, tout ce qui me revient. Même la chaleur de la pièce. Je n’ai pas besoin de tout voir : je laisse les images venir comme elles veulent.

4. Je revois mon goéland.
Je le vois, perché, libre, messager. Je me reconnecte à ce symbole.
Je lui demande mentalement de revenir m’accompagner quand j’en ai besoin. Il est une part de moi.

5. Le message miroir.
Je me souviens du message que j’ai reçu, et que j’ai transformé en « je ». Je le murmure doucement à voix haute, ou dans ma tête.
Je laisse ces mots me traverser à nouveau.

6. Le geste-ancrage.
Je choisis un geste simple qui deviendra mon ancrage :
Par exemple, poser ma main sur mon cœur, ou toucher doucement mon poignet, ou joindre pouce et index. (Depuis hier, j’ai remis un bracelet en cuivre à mon poignet gauche, je choisi donc de toucher ce bracelet, de le « décoller » de ma peau. Ce geste est le geste qui va me permettre de m’ancrer dans cet instant.)
À chaque fois que je referai ce geste, mon corps et mon esprit se rappelleront ce moment.

7. Je reviens doucement.
Quand je me sens prête, je respire profondément, et je rouvre les yeux. Je suis ici, mais cette lumière est toujours en moi.


Faire ce rituel en 2 ou 3 minutes, ou y plonger plus longuement. Et si un jour j’ai moins de temps, un simple geste + une phrase-clé comme : « Je me souviens, je suis là, tout est en moi » peut suffire à rallumer la flamme.

Un espace à soi, mon espace écriture

Mon refuge d’écriture

Pour avoir envie.
Pour écrire.
Pour respirer.

À la main, à l’ordi. Peu importe la forme.
Pourvu que ça coule. Que ça sorte. Que ça vive.

Mon bureau n’a jamais eu de racines.
Il bouge, il glisse, il cherche, il s’adapte.
Comme moi.

Il a vécu sous le Vélux,
dans la chambre, sur la mezzanine,
au bord du lit, près des rêves suspendus.

Puis il est descendu.
Au salon, il s’est posé.
D’abord face à la télé : trop de bruit muet,
puis perpendiculaire : un peu mieux.
Mais pas encore ça.

Alors j’ai bougé les meubles.
Coupé l’espace.
Dressé une frontière de livres.
Créé un pays à part,
où chaque page blanche
respire l’intime et le possible.

Un bureau ancien, noir et mystérieux,
m’a appelée depuis une brocante.
Ses tiroirs grincent de secrets,
sa surface attend mes mots.
Il dort encore dans le garage,
mais je l’imagine déjà,
restauré, caressé, prêt.

En attendant,
ma vieille table cherche encore sa juste place.
Un peu ici, un peu là.
Contre le mur. Près du radiateur.
Face à la lumière.
Je l’écoute. Elle me parle.
Parfois, elle me dit : reste.
Parfois : déplace-moi encore.

Un fauteuil doux a trouvé sa place, lui aussi.
Pour lire. Pour rêver. Pour respirer.
Et mes quatre chats dansent autour.
Ils bousculent, ils s’invitent,
ils ronronnent dans mes silences.
L’un d’eux ne me quitte jamais.
Un gardien de mes heures d’encre.

Minos le brave

Avoir un espace à soi,
c’est plus qu’un lieu.
C’est un souffle.
Une peau.
Un chant doux qui dit :
ici, tu peux être.

C’est ici, dans ces quelques mètres carrés,
que mes idées prennent corps.
Que mes romans naissent en silence.
Que mon projet s’ébauche, jour après jour.

Ce n’est pas grand.
Mais c’est assez.
C’est le début d’un monde.

Une insomnie, un délire

3. Mon chiffre préféré. Trois.

Mais là, je ne l’aime plus.

Trois, comme trois heures et treize minutes. Heure de l’insomnie. Premier réveil d’une série de trois.

Trente minutes plus tard, le sommeil veut à nouveau de moi. Pour trois minutes, tout au plus. Nouveau réveil. Nouvelle insomnie. De trente minutes. Mais, ouf ! J parviens à me rendormir. Pour trois minutes. Trois minutes tout au plus. Et puis, devinez la suite…

Réveil. Insomnie. Trente minutes. Yeux clos. Dodo. Trois minutes.

4h52. Zéro calcul. Soupire. Fatigue. Debout.

Dans la maison, à l’intérieur, trois chats ! Presque jamais ça. Trois chats ! Chat alors !

En ce 13/03, je débloque complètement.

Dodo – Bobo – Dobo – Bodo
J’ai bobo au dos.
J’en ai plein le dos.
Dos. Dos. Je veux faire dodo.
Sans bobo au dos.

5h22. Je ne l’invente pas. Je termine ma nuit après avoir écrit ceci.
Bonne nuit.
Bonne nuit mes insomnies.